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MICHEL MOHR'S
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Les chroniques du 18/05/02 au 07/06/02 sont ici.
 


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Petit mot dans le livre d'or
Email à Michel Mohr
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La langue réincarnée
07/06/2002 : 23:57

Depuis hier je suis entré dans un cycle infernal d'une cinquantaine d'heures qui me mènera là où je ne suis jamais allé. Une fois de plus je vais tenter de repousser le plus loin possible mes propres frontières avant de les franchir. Je veux parler de mes connaissances linguistiques que je dois plus que parfaire avant d'effectuer ma première mission professionnelle d'importance dans un pays qui a la frite et donc la patate puisque, je vous l'annonce, l'une ne va pas sans l'autre.
Je vais aller travailler au sein d'une équipe tellement cosmopolite que j'ai l'impression que les embauches ont suivi les mêmes règles que pour l'épreuve qualificative de la coupe de monde : tous les continents sont représentés. Alors forcément vous imaginez bien que dans ce cas-là ce n'est pas la langue de Molière, qui depuis le temps doit être sèche, qui va faire la loi. Du coup il me faut improver mon anglais rapidement si je ne veux pas à mon tour être complètement sec.
Ainsi, par après-midi entières, je tente de récupérer les lacunes du passé. Ce n'est pas tellement que j'y tienne à ces lacunes mais disons que je n'ai rien de plus proche de l'objectif que ce point de départ. Pour ce qui est du reste je dois me rendre à l'évidence : comment pourrais-je me souvenir de ce que je n'ai jamais su ?
Vous me connaissez suffisamment maintenant pour savoir que je ne mâche pas mes mots et que je n'ai pas l'habitude d'avoir la langue dans ma poche. Sachez que dans notre civilisation faite de brassage d'ethnies et de houblon cela ne suffit pas et que plus on a de langues dans ses bagages, mieux c'est.
Certains de nos contemporains, visionnaires aveuglés par les éclipses de soleil, croient que nous sommes tous des réincarnations vivantes qui possédons en nous l'héritage de l'ensemble de nos locataires précédents. Je ne sais pas si cela est exact, et je ne vois pas comment quelqu'un pourrait prouver le contraire, mais ce dont je suis sûr le cas échéant c'est que dans mon cas il n'y a eu personne dans le tas pour investir dans un voyage linguistique. C'est bien ma veine. Du coup je suis obligé de m'en occuper personnellement, comme si je n'avais que ça à faire en ce moment. Ah ça, pour faire la révolution ou travailler toute sa vie durant pour pouvoir vivre de son travail, il y en avait du monde ! Mais dès qu'il s'agit de faire l'europe je remarque qu'il n'y a plus personne. Elle est belle la solidarité, c'est moi qui vous le dis.

 

Two minutes to midnight
06/06/2002 : 23:58

Cette fois-ci il faut être lucide, vous n'allez pas pouvoir y échapper : je suis beaucoup trop en retard pour me lancer à cette heure reculée du matin dans une (super ?) production me demandant une heure de préparation. Si j'agis de la sorte sachez que ce n'est pas pour me moquer du client mais seulement pour assurer mon rendement professionnel qui se doit d'être en adéquation avec mes prétentions.
Alors pour faire aussi court qu'efficace je vous livre ces quelques mots :
"
Le délire est sans conteste plus beau que le doute, mais le doute est plus solide.
"
E.M. Cioran

 

Tu sais ce qu'il te dit le cassis ?
05/06/2002 : 23:35

Dites donc ce ne serait pas par hasard le jour où je me fends d'un aphorisme des plus courts qui, alliant concentration et efficacité, me permet de m'en sortir à bon compte en ce qui concerne mon offrande quotidienne ?
Il est vrai que cela ne sert à rien d'épiloguer pendant des lignes et des lignes si c'est pour au final arriver à la même conclusion qu'un gars qui n'y a consacré qu'une dizaine de mots. A la limite on devrait pouvoir être dispensé d'aborder un sujet si celui-ci l'a déjà été auparavant par quelqu'un d'autre. Ça nous ferait gagner du temps qui nous permettrait de traiter les autres problèmes dont personne n'a encore parlé. Si j'emploie le mot 'problème' c'est uniquement parce que je ne m'imagine pas qu'il puisse en être autrement. Ben oui, parce que si ce n'en était pas un on s'en serait sûrement occupé depuis belle lurette.
C'est un peu comme si la vie consistait à piocher des bonbons dans un grand sachet. Il y a un tas de parfums représentés mais comme nous avons tous à peu près les mêmes goûts, eh bien nous avons l'impression qu'il y a pénurie. Alors on essaye de mettre en place des règles pour partager ce qu'il reste ce qui fait qu'au final personne n'est content.
C'est dommage parce qu'en réalité il reste encore des tas de bonbons dans le sachet. Seulement personne n'en veut.
Allez comprendre !
Alors pour ce qui est de l'aphorisme j'aurais pu dire : "Jacques Brel, il aurait mieux fait d'acheter des fleurs parce que les bonbons ça prend la tête".

 

Le ROI est mort, vive le ROI
04/06/2002 : 22:50

Vu que je n'ai rien de nouveau à raconter je me demande si cela sert à quelque chose d'écrire une chronique ce soir. D'un autre côté, et vous l'aurez très certainement remarqué si vous passez de temps en temps ici, le manque de matière première directement exploitable n'a apparemment jamais été un frein à mon expression. De plus comme ce n'est pas un souci d'efficacité qui guide mes doigts sur le clavier je me demande bien pourquoi je me pose cette question seulement maintenant.
Cela sert-il à quelque chose ?
Typiquement le genre de question auquel il est difficile de répondre. Là encore je manque d'indicateurs. J'ai beau peser le poids de mes mots je ne sais pas quels effets ils produisent. Mais cela est-il important ? Il existe des domaines pour lesquels la rentabilité et la productivité, sans parler du retour sur investissement (le fameux ROI), ne devraient pas avoir le droit d'être cités. Certes, mais peut-on faire abstraction de ces concepts concrets dans notre société de consommation où tout doit être utile dans le sens où tout doit soit nous faire gagner de l'argent, soit nous en faire dépenser ? Avec cette logique implacable qui tend à uniformiser l'ensemble de notre quotidien en un vaste marché, il est difficile de faire de la résistance.
Le mieux est de ne pas engager le combat et de fonctionner avec d'autres règles pour que chacun évolue dans sa propre catégorie. Bien sûr on ne pourra jamais empêcher les comparaisons et les avis tranchés de certains, vaines tentatives pour tenter d'expliquer, de juger et de détruire ce qui ne peut pas l'être.
Qu'importe. La seule règle appliquée ici est qu'il ne doit pas y en avoir.
Alors une fois de plus je chronique sans chercher à justifier mes actes. En plus cela tombe bien car je suis parfaitement incapable de le faire.

 

La nuit du Mohr vivant
03/06/2002 : 23:00

Je vais aujourd'hui écrire une nouvelle page sur les innombrables faits qui relèvent de la réalité rêvée ou du rêve réalisé. Un épisode dans lequel ma santé mentale a été une fois de plus testée aux limites de l'insoutenable. Une mise en situation pour évaluer mes capacités à rester maître de moi-même et cela quelle que soit la nature des faits.
Les faits. Une abstraction sur laquelle tout le monde est d'accord et qui rend possible la vie en communauté.
Les faits. Une base solide sur laquelle il est possible de construire.
Les faits. Rien que les faits, je le jure.
Pour revenir à nos moutons je vais vous conter mon aventure du week-end. Pour tout vous dire, ou plutôt pour vous donner les informations indispensables à la bonne compréhension de cette chronique, il faut que je vous informe que chaque matin je me réveille avec mon radio-réveil-CD-lampe à bronzer. Avant, quand j'étais jeune, je commençais la journée par quelques notes de Sepultura ou de Slayer qui, en moins de temps qu'il n'en faut pour les jouer, amenaient mon rythme cardiaque de 45 à 180 pulsations par minute, ceci me permettant d'être sur la ligne de départ de la course contre la montre à laquelle je participais en bon cadre dynamique au-delà de l'inconcevable qui se respecte. Mais j'ai passé l'âge de ces conneries. Etant passé très près de la crise cardiaque à plusieurs reprises j'utilise maintenant un CD sur lequel des bruits de la nature se succèdent au grès des marées : le vent, les baleines, les oiseaux, etc... j'en passe et des moins bons. Bref, pas de quoi s'énerver.
Et donc vendredi soir, en plein milieu de la nuit j'entendis des oiseaux piailler sans vergogne.
Vite, il fallait aller bosser, mon réveil avait parlé.
Puis, sortant de mon état conditionnel, je réalisai que le week-end était passé tellement rapidement que je n'en avais même plus le souvenir. C'est alors que tout devint confus : quel jour étions nous ? Après un bref inventaire de mes repères calendaires je pris conscience que nous étions samedi. Notez que j'emploie ici le "nous" puisqu'à priori nous vivons tous dans le même référentiel sans lequel il serait impossible d'effectuer un travail d'équipe impliquant plus d'une personne à la fois.
Alors pourquoi la chaîne qui me retient au réel avait-elle décidée de me tirer de mon sommeil ? Pourquoi ? Un rapide coup d'oeil m'apprit que le CD, comme moi, ne tournait pas rond.
Figurez-vous qu'il y avait sur ma fenêtre un couple de sansonnet qui poussait la sansonnette à des heures où même les coqs les plus coriaces, ceux qui finiront assurément dans la vinasse un de ces quatre matins, n'ont pas encore commencé à se diriger vers le tas de fumier pour leur office journalier.
La conclusion de toute cette histoire est qu'il est toujours possible de trouver des tas d'explications face à l'occurrence d'un phénomène aussi obscur que nocturne. L'imagination n'a rien à voir là-dedans, c'est juste qu'il ne faut considérer que les faits, rien que les faits...

 

Festina lente
02/06/2002 : 22:35

J'erre dans la plaine aride de mon existence sur laquelle l'orage menace d'éclater. Ma soif ne peut être comblée dans cet oasis de sécheresse. Le soleil frappe tellement fort que je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Un pas de plus dans cette direction me ramènera une nouvelle fois au même endroit. Je suis un mobile statique dans l'univers de mes pensées.
Je me dois d'inventer un autre mode de locomotion pour aller encore plus loin, au delà de mes connaissances, des mes conventions et de mes doutes. La peur résiduelle et insidieuse qui m'habite et me commande reste la seule chaîne qui me relie encore à cette prison.
Mais la peur de quoi ?
La peur de ne plus être ce que j'étais ? La peur de ne plus être ce que je suis ? La peur d'être ce que je serai ?
Le présent n'est qu'une phase transitoire qui m'apportera un jour ou l'autre la réponse.
Je veux passer en force dans le temps et non pas rester immobile en le regardant passer.

 

L'aphorisme de circonstance
01/06/2002 : 18:40

Comme de temps en temps il m'arrive de tenir compte de la réalité pour continuer à progresser sur le chemin de l'incompréhension, voici ce que je vais faire : écrire une chronique courte.
Pourquoi ? Tout simplement parce que je vois bien que l'affluence n'est plus de ce site pendant le week-end. Alors, pour vous encourager à venir ici pendant les périodes non ouvrées, j'ai décidé de ne plus vous faire perdre trop de temps à chaque visite. Et pour se faire, je m'en vais partager avec vous un aphorisme d'un de mes auteurs préférés. Pour ce qui est de l'obligation morale que j'ai vis-à-vis de moi-même en ce qui concerne le fruit issu de mon labeur quotidien, sachez que cette recherche de bons mots, toujours en rapport avec mon actualité, me prend plus de temps que de vous conter mes absurdités habituelles...
Aujourd'hui, afin d'amorcer le virage en douceur, je puiserai une fois de plus dans mes grands classiques :

" Après certaines nuits, on devrait changer de nom, puisque aussi bien on n'est plus le même "
E.M. Cioran

 

Le point de la défaite
31/05/2002 : 23:35

Pourtant j'avais fait tout ce qu'il fallait. J'avais passé la consigne auprès de mes collègues, j'avais pris le walkman avec une paire de piles de rechange histoire de ne pas me retrouver les oreilles à l'air libre et je n'ai regardé personne pendant tout le trajet du retour. J'ai même reçu l'aide inopinée d'un voisin de bureau qui vint me prévenir de ne pas lire le dernier mail que j'avais dû recevoir car une collègue, qui était en congé aujourd'hui, s'était sentie investie d'une mission divine très terre à terre en répandant la mauvaise nouvelle dès le coup de sifflet final. Et pour désamorcer la lettre piégée ce sauveur, sorti tout droit puis à gauche en revenant des toilettes, a même nettoyé ma boite aux lettres en supprimant ce message que je n'aurais su voir. Par la suite à chaque consultation de mon courrier je cachais avec un paquet de post-it la colonne objet, des fois qu'une autre buse aurait décidé de me pourrir la journée. Au final je n'ai pris connaissance que des messages dont l'émetteur n'est pas trop du genre à confondre travail et sadisme.
Bref tout était parfait. Sauf la conclusion, celle qui n'intervient qu'au bout de deux mi-temps qui font un temps complet. Juste le temps de s'en prendre un sans pouvoir le rendre au centuple comme le dicterait pourtant la bienséance.
Pas très cathodique tout ça.
Dans tous les systèmes à base de causes et d'effets vous avez beau faire en sorte de maîtriser tous les tenants et aboutissants, il y a toujours au final un je ne sais pas bien quoi qui vous échappe et qui fait qu'au final on risque de ne pas y arriver, à la finale. J'imagine que c'est cela la glorieuse incertitude du sport.

 

Coupé du monde
30/05/2002 : 22:35

L'opération Coupe du monde a commencé. Et attendez-vous à en entendre parler ici comme dans tous les médias à longueur de chroniques. De toute façon, malheureusement pour vous, je ne pourrai pas en faire beaucoup plus. Une fois encore le vieil adage que je nommerai 'Le constat de Mac Cain' s'applique : ce sont ceux qui en parlent le plus qui en voient le moins. Alors je me rabats sur le seul sens qui en ait un dans toute cette histoire : la parole. Pour ce qui est de l'ouïe j'ai également tout prévu : demain, en sortant du travail à une heure où tout le monde aura quitté les vestiaires depuis une bonne demi-journée, je mettrai mon walkman à fond pour ne pas entendre le score ou les commentaires des passants et usagés très usagés du métro, RER et autres trains de banlieue. Et pour ne pas voir leurs expressions de joie ou de tristesse qui pourraient me donner une quelconque indication sur la nature du score, je fermerai les yeux pendant tout le trajet. Non, j'ai plus pratique : je regarderai par terre histoire d'être à peu près certain d'arriver à bon port chez moi avant le début de la finale qui aura lieu le 30 Juin.
Cependant il y a toujours un risque : celui d'être averti de façon inopinée par un collègue non habilité à conserver la confidentialité du résultat. Parce que le problème est que je ne peux pas me coltiner le baladeur pendant les heures ouvrés pour gérer complètement le risque. Eh oui, c'est ça aussi le problème. Ceci dit, après un bref sondage, je ne suis pas trop inquiet vu que les fanatiques ont pris une journée de congés et que les autres ont l'air de se moquer de l'événement comme de l'an 1998. Allez savoir pourquoi !
Demain je vais me couper du monde pour mettre toutes les chances de mon côté. Enfin, toutes les chances moins une que je laisse volontiers à nos représentants nationaux chaussés de crampons.

 

La coupe est pleine
29/05/2002 : 22:05

Qu'est-ce que c'est que cette affaire ? Qui est responsable de ce purin innommable qui n'a pas encore commencé à m'énerver mais dont les premiers effets vont se faire sentir à partir de vendredi ? Je me le demande. Et si c'est la communauté internationale qui en a décidé ainsi ce n'est pas pour cela que je vais trouver ça bien. Déjà que pour faire l'europe on n'est pas encore au bout de nos peines, alors pour ce qui est du monde laissez-moi rire. Jaune.
Enfin, si je dis ça c'est juste à cause des horaires des matchs de la coupe du monde de football qui va se dérouler au Japon et en Corée du Sud. Avec des rencontres qui débutent entre 7h30 et 13h30 je confirme que c'est du n'importe quoi. Et je confirme aussi que si tout va bien je verrai au mieux deux matches de l'équipe de France, ceux diffusés les samedi et dimanche : les huitièmes et la finale. Donc vous voyez qu'en plus je joue gagnant pour arriver à ce si maigre score, à ce résultat si déplorable. Ce qu'il y a aussi c'est que je ne peux même pas poser de journées de congés avec mon idée à la con de recommencer à travailler en plein mois de mai, ce qui du coup ne me donnera pas un jour de congé avant le 1er Juin...2003.
Des fois la vie est mal faite et des fois, quand elle ne l'est pas, c'est la coupe du monde qui prend le relais.
Il va falloir que je trouve une solution de repli. Une solution pour profiter de l'événement tout en conjuguant travail, loisir et santé. Une solution à trouver... vite...

 

Le mot de la fin
28/05/2002 : 23:40

Et voilà le travail : il est 23 heures 18 et la France n'est pas championne d'europe des moins de 21 ans. Si encore on avait perdu deux à zéro pendant le temps réglementaire, j'aurais dit 'pourquoi pas' juste avant d'enchaîner sur le coup de 22 heures 20 avec la chronique qui ne m'aurait pas emmené jusqu'au bout de la nuit. Mais non, cela aurait était trop moche et trop beau à la fois, parce qu'en plus il a fallu aller jusqu'aux pénos. Le résultat de tout cela, en plus de la défaite, c'est que la bafouille va encore se terminer à pas d'heure alors que mon réveil sonnera demain matin à une heure qui elle par contre existe bien pendant cinq jours de la semaine, toutes taxes confondues.
Si encore j'avais un sujet tout prêt à sortir de ma boite crânienne pour se transférer en un minimum de temps en caractères alphanumériquement lisibles sur la MMPP selon le principe équivalent à celui du 'Plug and play', il pourrait m'apporter le salut en même temps que le bonsoir. C'est le principe du 'Think pas trop and Write' qu'il me faut, surtout lorsque l'heure avance, c'est à dire presque à chaque fois puisque quand on y réfléchit, et quand on n'y réfléchit pas non plus d'ailleurs, l'heure ne recule qu'une seule fois par an. Et encore, elle ne le fait pas toute seule.
Bref avec tout cela je vais avoir du mal à conclure de façon élégante et spirituelle comme la tradition m'y oblige moralement. Encore que concernant le spiritueux je peux toujours chercher dans mon bar une source d'inspiration...

 

Temps pluie pour nous
27/05/2002 : 23:30

Qui nous a cassé notre météo ? Qui ? Si je me pose la question c'est parce qu'il faut bien avouer qu'on est plus proche du n'importe quoi que de la maîtrise totale des processus météorologiques qui sévissent pourtant 24h/24 et 7j/7 sur notre territoire international. Même Darty est obligé de s'incliner devant une telle débauche d'énergie à servir le client à domicile, y compris en ce qui concerne les frais de déplacement inclus dans la prestation pour pas un rond de plus. A vous dégoûter de faire du commerce. Surtout quand le fournisseur officiel a décidé de mettre le paquet. Entre le soleil, la pluie et la grêle ne poussez pas, il y en aura pour tout le monde. Et ce sera même double ration pour qui n'en veut pas, sans compter la possibilité d'y retourner autant de fois que non nécessaire pour avoir un peu de rabiot.
Décidément on ne sait plus à quel parapluie se vouer. La prédiction en ce qui concerne le futur n'a jamais semblé aussi difficile que de nos jours. Avec une rubrique à part entière dans tous les médias possibles et avec l'ensemble des moyens dont elle dispose, la météorologie nationale n'est pas foutue d'imposer le soleil sans averses un 27 mai.
Cependant je ne suis pas étonné de la situation car il n'y a pas que dans le domaine du temps qui passe que cette impuissance règne sans vergogne. La technologie des constats est à la pointe de nos jours : il est possible de dire de plus en plus tôt ce qui ne va pas aller dans notre futur. Par contre pour ce qui est de changer le cours du temps et de transformer ce qui semble n'être qu'une fatalité de plus à supporter, eh bien il n'y a plus grand monde au balcon.
Remarquez tant que nous pouvons encore nous plaindre sans agir, c'est que cela ne doit pas aller si mal que ça.

 

Sur le fil
26/05/2002 : 22:45

Le coup de barre, que j'appelle également le coup de bûche afin de mieux imager l'aspect assomatoire qui en résulte, est arrivé vers 16 heures alors que je tentais de regarder la fin du grand prix de Monaco tout en attendant un coup de fil de mes amis Sylvie et Gilles.
Décidant que les voitures de course trouveraient bien leur chemin sans moi je me suis alors allongé sur le canapé pour me reposer ou réussir à dormir, bref, sans savoir ce que cela allait pouvoir donner.
C'est alors qu'après un moment indéfinissable dans le temps le téléphone se mit à sonner. Là, allongé et les yeux fermés, mon cerveau ne fit qu'un tour et je pris la décision de répondre avant la quatrième sonnerie après laquelle tout est perdu, à commencer par la valise.
Impossible.
Il m'était impossible d'ouvrir les yeux et je n'arrivais pas à soulever mon bras pour atteindre le combiné que, dans un moment de lucidité extrême et dans le but de gérer les aléas, j'avais pourtant placé sur la table basse à deux pas de mon lieu d'assoupissement. Même au prix d'efforts inhumains mes gestes étaient trop lents et je fus incapable de répondre à temps, sombrant une nouvelle fois dans l'inconscience éclairée de ma seule lumière intérieure.
A mon réveil je me souvenais parfaitement de cette tentative avortée de dialogue avec le monde extérieur. Mais je me suis immédiatement rendu compte que cela n'avait été qu'un rêve, un rêve basé sur des événements réels comme dans les meilleures fictions.
Cependant j'eus un doute. Le doute de celui qui ne sait plus de quel coté de la frontière il se situe. Le doute d'être encore dans mon rêve ou d'avoir réellement vécu cette histoire à dormir allongé.
M'avait-on appelé ou pas ?
La consultation de mon répondeur allait me remettre de façon définitive à ma place. Ma place. Dans la réalité ou dans la fiction. Perdu dans mon rêve ou dans ma folie.

 

L'heure a sonné
26/05/2002 : 03:05

Quelle heure est-il ? 3 heures. 3 heures !!!
Mais ce n'est pas une heure pour faire une chronique ça. Faut aller se pieuter et fissa en plus.
Remarquez cela tombe plutôt bien puisqu'après sept heures de death metal dans puis entre les oreilles je ne suis plus bon à rien.
Plus de philosophie.
Plus d'interrogations.
Plus d'énergie.
Juste de quoi sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience.

 

La vérité sur la fiction
24/05/2002 : 23:55

Lorsque je regarde la télévision en réfléchissant à ce que je vois, ruinant du même coup les efforts des professionnels de la profession dont le seul but est d'asservir l'homme dans un périmètre demi-circulaire de deux mètres de rayon autour de l'écran plat aux coins carrés et de le plonger dans un état d'abrutissement ultime censé interdire tout questionnement profond ou de surface, eh bien je me fais peur. Je me sens tout à coup perdu dans un monde d'incompréhension qui semble être le mien ou le leur.
Parce qu'il est là le problème : c'est qu'on ne sait pas où il est.
Je n'arrive plus à faire le tri entre la réalité et la fiction dans ce qui m'est présenté. D'un autre côté, je n'ai jamais cru que les médias avaient une quelconque volonté ou obligation en matière de diffusion de la vérité. Ben non, depuis le temps que je regarde les informations et les autres programmes de divertissements, j'aurais fini à force par m'en rendre compte. Et puis d'ailleurs, qu'est-ce que la vérité ? Il y aurait de quoi en écrire des chroniques sur la différence entre la vérité absolue et nos vérités individuelles, moi je vous le dis. Mais ce soir je me bornerai à vous compter mes réelles interrogations, celles qui font que devant les images je m'interroge sur le degré de pertinence de celles-ci : reportage ? documentaire ? fiction ? film ? télé-réalité (association fusionnelle de deux extrêmes) ? Arte ?
De plus en plus souvent j'ai des doutes. Je ne peux pas répondre sans aide. Des fois, la fiction me parait plus proche de ma réalité et la réalité semble se rapprocher dangereusement de ma fiction. Alors, avant de basculer dans le rêve éveillé je me jette sur mon Télé-Loisirs à 0,9 euro pour me repérer dans cet univers impitoyable. 0,9 euro salvateur qui me permet de garder le poids et la mesure. Une aide précieuse dans la conservation d'une santé mentale pourtant déjà fort défaillante, et tout ça pour 0,9 euro ! Qu'attend donc la sécu pour nous rembourser nos Télé-Stars, Télé-Poche et autres produits génériques ? Une incohérence de plus dans notre système de santé...
Mais le jour où même la presse spécialisée ne saura plus faire la différence entre le vrai et le faux, comment ferons nous pour distinguer le bien du mal, le rêve de l'éveil, le lard du cochon ? Ce sera alors le début du cauchemar qui d'ailleurs a peut-être déjà commencé.

 

Le retour du démiurge
23/05/2002 : 23:35

" Personne ne clame qu'il se porte bien et qu'il est libre, et pourtant c'est ce que devraient faire tous ceux qui connaissent cette double bénédiction. Rien ne nous dénonce davantage que notre incapacité de hurler nos chances."
E.M. Cioran

 

Qui peut le plus peut un peu plus
22/05/2002 : 21:45

Il existe des notions qui n'ont vraiment que peu de sens. L'aspect théorique peut parfois amener un éclairage, voire même une certitude, mais il ne remplace en aucun cas l'observation pratique qui rend caduque bon nombre de principes qui n'ont de sens que dans leur propre immatérialité. Cette chronique en est d'ailleurs le plus parfait exemple : je me lance dans une conceptualisation de haut niveau, personne ne peut ni me contredire ni abonder dans mon sens et cependant, lorsque je vous aurai présenté le cas pratique du jour, vous trouverez sans doute que toute cette phase introductive n'était en définitive pas forcément nécessaire. Ou pas.
La notion que je m'en vais vous présenter est celle associée au concept de 'plein'. J'ai en effet pu observer l'application de cette abstraction dans un RER alors que je tentais de rejoindre mon domicile. Peu importe les raisons qui ont créé cette situation, sachez seulement qu'elles étaient toutes présentes et qu'il n'en manquait malheureusement pas une.
Je venais à peine d'entrer dans le véhicule destiné au transport de masse(s), laborieuse s'il en est, que celui-ci refusa de partir. Il attendait. Plein mais il attendait. Quoi ? Nous le sûmes très rapidement lorsqu'un second RER, plein lui aussi, arriva sur le quai d'en face. Et le problème fut que ce nouvel arrivant se trouvait dans l'incapacité de poursuivre sa route pour une raison technique indépendante de leur volonté mais qui ne nous est jamais expliquée, histoire qu'on ne puisse pas se forger notre propre avis quant à la pertinence de leur conclusion. Alors tous les voyageurs sans destination transhumèrent vers notre RER.
Savez-vous ce qu'on obtient lorsqu'on met le contenu d'un RER plein, qui du coup est vide, dans un autre RER qui lui aussi est plein ?
Eh bien je peux vous répondre très simplement : un RER plein. RER plein à partir duquel il est sûrement possible de réitérer le même type d'opération susmentionnée.
Alors du coup, ça veut dire quoi 'plein' ?
Rien du tout, c'est exactement ce que cela veut dire. Le plein, c'est rien.

 

Ça se discute pas
21/05/2002 : 23:15

C'est sûr que maintenant ce n'est plus pareil. Plus pareil que quoi ? Mais qu'hier voyons, et qu'avant hier ou que le mois dernier. Finies les chroniques terminées ou à peine commencées à une heure du matin. Parce que la sanction risque d'être aussi fatale que l'arme, référence ultime s'il en est, qui a permis d'alimenter trois suites supplémentaires en plus de l'opus initial. C'est que maintenant je dois me lever tous les matins et ceci même si cet acte n'est pas clairement explicité dans mon contrat de travail. Il est des non-dits implicites qui sont d'une telle évidence que les mots semblent parfaitement superflus. Il faut se lever. Tôt. Pas tôt ou tard, simplement tôt. Du coup, l'heure est à l'optimisation. Avec une bonne partie de ma journée occupée en activités plutôt plus rémunérées que moins, je me dois dès à présent de tailler dans le vif pour aménager mon emploi du temps libre.
Vais-je sacrifier mes habitudes scribouillardes ? Vais-je abandonner mon combat perdu d'avance contre une télévision qui s'allume et s'éteint quand elle le décide ? Vais-je sacrifier la lecture de mes innombrables bouquins tous plus en cours les uns que les autres ? Vais-je être différent ?
Je ne sais pas et je ne ferai pas de promesses inconsidérées en la matière. Pour l'instant je dirai simplement que je vais continuer à faire comme je le sens. Au cas par cas, un jour après l'autre.

 

Le début de la fin du commencement final ?
20/05/2002 : 21:40

Demain je reprends le boulot. Cela fait presque un an que j'ai quitté toutes activités professionnelles. Un an consacré à me chercher, à me trouver et à me découvrir en plongeant le plus profondément possible en moi. Des périodes alternatives de hauts et de bas, une quête au cours de laquelle la démarche suivie s'est modifiée en cours de route pour au final n'être plus que l'expression de ma personnalité, sans obligations et sans contraintes externes. Etre conforme à soi ne demande pas de planification, de prévision ou de projection. Cela demande d'agir en accord avec la pensée et les émotions.
Etre à l'écoute de soi, c'est là le maître mot.
Cependant, même si la reprise du travail est pour moi une étape importante, je ne la perçois pas comme étant la résultante d'un objectif atteint. Ce n'est pas un début et cela ne marque pas une fin de quoi que ce soit. En réalité tout s'est fait dans la continuité, le plus naturellement du monde en respectant mes envies, mes motivations mais également mes doutes et mes peurs.
Lorsque j'ai quitté mon boulot en juin 2001 j'avoue que le saut dans l'inconnu était réel et que je ne savais pas ce que j'allais découvrir. J'avais juste envie de procéder ainsi parce que j'étais persuadé que c'était la seule voie possible.
Aujourd'hui je suis incapable de faire un bilan. Je n'ai toujours pas d'indicateurs tangibles me prouvant que oui, maintenant, c'est bon, je peux définitivement passer à autre chose. J'ai juste envie de retravailler. C'est tout. Et je suis heureux d'avoir procédé ainsi.
Rien n'est définitif et chaque problème peut soit ne plus se poser, soit avoir sa solution. Pour cela il faut faire face à ses difficultés et ne pas les nier. Faire face en cherchant, en creusant, en tombant, en se relevant, en persévérant, encore et toujours dans la bonne ou la mauvaise direction pour au final passer l'épreuve avec succès. Un succès personnel et intime. C'est ce que je retiens de cette année.
Sauf que ce n'est pas la théorie qui m'amène à cette conclusion (introduction ? développement ?) mais la pratique que j'ai acquise et qui fait partie de ce que je pense, de ce que je ressens et de ce que je fais.

 

Le moine, son habit et sa boisson
19/05/2002 : 23:45

Arrivé dans le local de la société je fus immédiatement pris en main par une nouvelle hôtesse en charge des opérations. Sans perdre de temps elle m'expliqua que je me trouvais dans un magasin factice dans lequel je devais faire des courses. Pour cela elle me donna une liste d'articles à acheter qui au final ne me coûteraient pas un rond. Manquerait plus que ça ! Parce que j'aime autant vous dire que les produits en question ne figurent que rarement dans ma propre liste, sauf peut-être un que je vous laisse deviner : une brosse à dents, des lingettes nettoyantes et de la bière. Bon d'accord, c'est trop facile comme jeu.
Mon expertise étant un peu plus forte sur le dernier article et voyant que le rayon en question me tendait les bras je me mis directement en quête de la partie la plus facile de ma mission. Après avoir jaugé, sans goûter, l'éventail de la marchandise, je finis par faire selon mes habitudes, à savoir : un pack de Old Lager, un de Hoogarden et un autre de 1664. A peine avais-je mis le dernier lot dans mon caddie que l'hôtesse vint m'arrêter dans ma frénésie acheteuse au moment même où je tentais de savoir à quoi pouvait bien ressembler cette connerie de lingette nettoyante. Apparemment seul l'achat de la boisson spirituelle l'intéressait, les autres articles n'étant là que pour noyer le demi et tenter de me faire perdre mes moyens. Peine perdue !
Je fus ensuite amené dans une salle où je dus répondre à un tas de questions que je ne m'étais jamais posées sur le pourquoi de mes choix, sur la liste des marques que j'avais vues et/ou bues, sur l'organisation du rayon, juste avant de donner mon avis concernant une dizaine de productions allant de la Leffe à la Desperado. Pour cette dernière j'ai eu beau expliquer que cela n'était qu'un avatar dérivé du Coca Cola et du sirop Sport, elle ne fut néanmoins pas retirée de la liste. Tant pis. Mes réponses furent précises, cinglantes et argumentées. Il faut dire que quand on connaît le sujet c'est beaucoup plus facile. C'est sûr que j'aurais été plus embêté sur les lingettes qui nettoient je ne sais toujours pas quoi.
Que voulez-vous, quand on a la tête de l'emploi on peut juste dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu !

 

La rentrée dans le panel
18/05/2002 : 19:50

Après huit années passées dans l'interrogation et l'ignorance, la vérité m'a enfin été révélée aujourd'hui. Je ne suis aucunement en train de vous parler d'une quelconque révélation sur Dieu, sur la vie ou sur toute autre supercherie du même style. Non, je ne parle que de la nature de la mission exercée sans relâche par les sondeurs qui sévissent dans le centre commercial près de chez moi. Un sujet qui me tient à coeur comme vous le savez (un rafraîchissement est proposé, pour ceux qui débarquent sur la plage de mes délires, dans la chronique du 02 octobre 2001).
Ce matin, m'en allant faire quelques courses, j'ai été abordé par un rabatteur en charge de la sélection d'un candidat qui rentre dans le panel. La proie avait enfin mordu sauf que dans ce cas précis j'étais le chasseur. Après 96 mois d'efforts pour faire partie des quotas la récompense suprême arrivait enfin : on allait me demander mon avis. Vous imaginez bien que vu que je donne mon opinion même quand on ne me questionne pas, j'allais profiter de l'occasion pour déballer mon sac sur... eh justement je ne savais pas sur quoi.
La première question qui me fut posée concerna mes habitudes en matière d'achats alimentaires. 'Achetez-vous de la bière ?' Quelle question ! Comme il attaquait par les produits de première nécessité, je ne pouvais qu'acquiescer à cette interrogation aussi stupide que celle qui consisterait à savoir si je respire dans la journée pour faire le malin. La seconde question me mit définitivement sur le chemin de la victoire et de la connaissance : 'Et des pâtes ?' Non, monsieur il faut rester sérieux avec vos questions. Je suis expert ad-pâtes. Un cador du spaghetti. Un virtuose du macaroni. Un maestro de la coquillette. On m'appelle le Nutella de la pâte : 25 ans d'expérience feront toujours la différence. Parce que des fois il faut arrêter de déconner.
Bon, après je reconnais que je me suis sentis beaucoup moins concerné par les autres produits que furent le chocolat en poudre et le café (pour le rafraîchissement...).
Cependant, j'avais frappé suffisamment fort au début de la partie pour être l'élu. Le sondeur m'amena alors à l'intérieur d'un bâtiment dans lequel les épreuves, les vraies, donnent un sens aux mots compétition, réussite et gloire...
TO BE CONTINUED