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La langue réincarnée |
07/06/2002 : 23:57
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Depuis hier je suis entré dans un cycle infernal d'une
cinquantaine d'heures qui me mènera là où
je ne suis jamais allé. Une fois de plus je vais tenter
de repousser le plus loin possible mes propres frontières
avant de les franchir. Je veux parler de mes connaissances linguistiques
que je dois plus que parfaire avant d'effectuer ma première
mission professionnelle d'importance dans un pays qui a la frite
et donc la patate puisque, je vous l'annonce, l'une ne va pas
sans l'autre.
Je vais aller travailler au sein d'une équipe tellement
cosmopolite que j'ai l'impression que les embauches ont suivi
les mêmes règles que pour l'épreuve qualificative
de la coupe de monde : tous les continents sont représentés.
Alors forcément vous imaginez bien que dans ce cas-là
ce n'est pas la langue de Molière, qui depuis le temps
doit être sèche, qui va faire la loi. Du coup il
me faut improver mon anglais rapidement si je ne veux pas à
mon tour être complètement sec.
Ainsi, par après-midi entières, je tente de récupérer
les lacunes du passé. Ce n'est pas tellement que j'y tienne
à ces lacunes mais disons que je n'ai rien de plus proche
de l'objectif que ce point de départ. Pour ce qui est du
reste je dois me rendre à l'évidence : comment pourrais-je
me souvenir de ce que je n'ai jamais su ?
Vous me connaissez suffisamment maintenant pour savoir que je
ne mâche pas mes mots et que je n'ai pas l'habitude d'avoir
la langue dans ma poche. Sachez que dans notre civilisation faite
de brassage d'ethnies et de houblon cela ne suffit pas et que
plus on a de langues dans ses bagages, mieux c'est.
Certains de nos contemporains, visionnaires aveuglés par
les éclipses de soleil, croient que nous sommes tous des
réincarnations vivantes qui possédons en nous l'héritage
de l'ensemble de nos locataires précédents. Je ne
sais pas si cela est exact, et je ne vois pas comment quelqu'un
pourrait prouver le contraire, mais ce dont je suis sûr
le cas échéant c'est que dans mon cas il n'y a eu
personne dans le tas pour investir dans un voyage linguistique.
C'est bien ma veine. Du coup je suis obligé de m'en occuper
personnellement, comme si je n'avais que ça à faire
en ce moment. Ah ça, pour faire la révolution ou
travailler toute sa vie durant pour pouvoir vivre de son travail,
il y en avait du monde ! Mais dès qu'il s'agit de faire
l'europe je remarque qu'il n'y a plus personne. Elle est belle
la solidarité, c'est moi qui vous le dis.
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Two minutes to midnight |
06/06/2002 : 23:58
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Cette fois-ci il faut être lucide, vous n'allez pas pouvoir
y échapper : je suis beaucoup trop en retard pour me lancer
à cette heure reculée du matin dans une (super ?)
production me demandant une heure de préparation. Si j'agis
de la sorte sachez que ce n'est pas pour me moquer du client mais
seulement pour assurer mon rendement professionnel qui se doit
d'être en adéquation avec mes prétentions.
Alors pour faire aussi court qu'efficace je vous livre ces quelques
mots :
"
Le délire est sans conteste plus beau que le doute, mais
le doute est plus solide.
"
E.M. Cioran
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Tu sais ce qu'il te dit le cassis ? |
05/06/2002 : 23:35
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Dites donc ce ne serait pas par hasard le jour où je me
fends d'un aphorisme des plus courts qui, alliant concentration
et efficacité, me permet de m'en sortir à bon compte
en ce qui concerne mon offrande quotidienne ?
Il est vrai que cela ne sert à rien d'épiloguer
pendant des lignes et des lignes si c'est pour au final arriver
à la même conclusion qu'un gars qui n'y a consacré
qu'une dizaine de mots. A la limite on devrait pouvoir être
dispensé d'aborder un sujet si celui-ci l'a déjà
été auparavant par quelqu'un d'autre. Ça
nous ferait gagner du temps qui nous permettrait de traiter les
autres problèmes dont personne n'a encore parlé.
Si j'emploie le mot 'problème' c'est uniquement parce que
je ne m'imagine pas qu'il puisse en être autrement. Ben
oui, parce que si ce n'en était pas un on s'en serait sûrement
occupé depuis belle lurette.
C'est un peu comme si la vie consistait à piocher des bonbons
dans un grand sachet. Il y a un tas de parfums représentés
mais comme nous avons tous à peu près les mêmes
goûts, eh bien nous avons l'impression qu'il y a pénurie.
Alors on essaye de mettre en place des règles pour partager
ce qu'il reste ce qui fait qu'au final personne n'est content.
C'est dommage parce qu'en réalité il reste encore
des tas de bonbons dans le sachet. Seulement personne n'en veut.
Allez comprendre !
Alors pour ce qui est de l'aphorisme j'aurais pu dire : "Jacques
Brel, il aurait mieux fait d'acheter des fleurs parce que les
bonbons ça prend la tête".
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Le ROI est mort, vive le ROI |
04/06/2002 : 22:50
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Vu que je n'ai rien de nouveau à raconter je me demande
si cela sert à quelque chose d'écrire une chronique
ce soir. D'un autre côté, et vous l'aurez très
certainement remarqué si vous passez de temps en temps
ici, le manque de matière première directement exploitable
n'a apparemment jamais été un frein à mon
expression. De plus comme ce n'est pas un souci d'efficacité
qui guide mes doigts sur le clavier je me demande bien pourquoi
je me pose cette question seulement maintenant.
Cela sert-il à quelque chose ?
Typiquement le genre de question auquel il est difficile de répondre.
Là encore je manque d'indicateurs. J'ai beau peser le poids
de mes mots je ne sais pas quels effets ils produisent. Mais cela
est-il important ? Il existe des domaines pour lesquels la rentabilité
et la productivité, sans parler du retour sur investissement
(le fameux ROI), ne devraient pas avoir le droit d'être
cités. Certes, mais peut-on faire abstraction de ces concepts
concrets dans notre société de consommation où
tout doit être utile dans le sens où tout doit soit
nous faire gagner de l'argent, soit nous en faire dépenser
? Avec cette logique implacable qui tend à uniformiser
l'ensemble de notre quotidien en un vaste marché, il est
difficile de faire de la résistance.
Le mieux est de ne pas engager le combat et de fonctionner avec
d'autres règles pour que chacun évolue dans sa propre
catégorie. Bien sûr on ne pourra jamais empêcher
les comparaisons et les avis tranchés de certains, vaines
tentatives pour tenter d'expliquer, de juger et de détruire
ce qui ne peut pas l'être.
Qu'importe. La seule règle appliquée ici est qu'il
ne doit pas y en avoir.
Alors une fois de plus je chronique sans chercher à justifier
mes actes. En plus cela tombe bien car je suis parfaitement incapable
de le faire.
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La nuit du Mohr vivant |
03/06/2002 : 23:00
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Je vais aujourd'hui écrire une nouvelle page sur les innombrables
faits qui relèvent de la réalité rêvée
ou du rêve réalisé. Un épisode dans
lequel ma santé mentale a été une fois de
plus testée aux limites de l'insoutenable. Une mise en
situation pour évaluer mes capacités à rester
maître de moi-même et cela quelle que soit la nature
des faits.
Les faits. Une abstraction sur laquelle tout le monde est d'accord
et qui rend possible la vie en communauté.
Les faits. Une base solide sur laquelle il est possible de construire.
Les faits. Rien que les faits, je le jure.
Pour revenir à nos moutons je vais vous conter mon aventure
du week-end. Pour tout vous dire, ou plutôt pour vous donner
les informations indispensables à la bonne compréhension
de cette chronique, il faut que je vous informe que chaque matin
je me réveille avec mon radio-réveil-CD-lampe à
bronzer. Avant, quand j'étais jeune, je commençais
la journée par quelques notes de Sepultura ou de Slayer
qui, en moins de temps qu'il n'en faut pour les jouer, amenaient
mon rythme cardiaque de 45 à 180 pulsations par minute,
ceci me permettant d'être sur la ligne de départ
de la course contre la montre à laquelle je participais
en bon cadre dynamique au-delà de l'inconcevable qui se
respecte. Mais j'ai passé l'âge de ces conneries.
Etant passé très près de la crise cardiaque
à plusieurs reprises j'utilise maintenant un CD sur lequel
des bruits de la nature se succèdent au grès des
marées : le vent, les baleines, les oiseaux, etc... j'en
passe et des moins bons. Bref, pas de quoi s'énerver.
Et donc vendredi soir, en plein milieu de la nuit j'entendis des
oiseaux piailler sans vergogne.
Vite, il fallait aller bosser, mon réveil avait parlé.
Puis, sortant de mon état conditionnel, je réalisai
que le week-end était passé tellement rapidement
que je n'en avais même plus le souvenir. C'est alors que
tout devint confus : quel jour étions nous ? Après
un bref inventaire de mes repères calendaires je pris conscience
que nous étions samedi. Notez que j'emploie ici le "nous"
puisqu'à priori nous vivons tous dans le même référentiel
sans lequel il serait impossible d'effectuer un travail d'équipe
impliquant plus d'une personne à la fois.
Alors pourquoi la chaîne qui me retient au réel avait-elle
décidée de me tirer de mon sommeil ? Pourquoi ?
Un rapide coup d'oeil m'apprit que le CD, comme moi, ne tournait
pas rond.
Figurez-vous qu'il y avait sur ma fenêtre un couple de sansonnet
qui poussait la sansonnette à des heures où même
les coqs les plus coriaces, ceux qui finiront assurément
dans la vinasse un de ces quatre matins, n'ont pas encore commencé
à se diriger vers le tas de fumier pour leur office journalier.
La conclusion de toute cette histoire est qu'il est toujours possible
de trouver des tas d'explications face à l'occurrence d'un
phénomène aussi obscur que nocturne. L'imagination
n'a rien à voir là-dedans, c'est juste qu'il ne
faut considérer que les faits, rien que les faits...
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Festina lente |
02/06/2002 : 22:35
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J'erre dans la plaine aride de mon existence sur laquelle l'orage
menace d'éclater. Ma soif ne peut être comblée
dans cet oasis de sécheresse. Le soleil frappe tellement
fort que je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Un pas
de plus dans cette direction me ramènera une nouvelle fois
au même endroit. Je suis un mobile statique dans l'univers
de mes pensées.
Je me dois d'inventer un autre mode de locomotion pour aller encore
plus loin, au delà de mes connaissances, des mes conventions
et de mes doutes. La peur résiduelle et insidieuse qui
m'habite et me commande reste la seule chaîne qui me relie
encore à cette prison.
Mais la peur de quoi ?
La peur de ne plus être ce que j'étais ? La peur
de ne plus être ce que je suis ? La peur d'être ce
que je serai ?
Le présent n'est qu'une phase transitoire qui m'apportera
un jour ou l'autre la réponse.
Je veux passer en force dans le temps et non pas rester immobile
en le regardant passer.
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L'aphorisme de circonstance |
01/06/2002 : 18:40
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Comme de temps en temps il m'arrive de tenir compte de la réalité
pour continuer à progresser sur le chemin de l'incompréhension,
voici ce que je vais faire : écrire une chronique courte.
Pourquoi ? Tout simplement parce que je vois bien que l'affluence
n'est plus de ce site pendant le week-end. Alors, pour vous encourager
à venir ici pendant les périodes non ouvrées,
j'ai décidé de ne plus vous faire perdre trop de
temps à chaque visite. Et pour se faire, je m'en vais partager
avec vous un aphorisme d'un de mes auteurs préférés.
Pour ce qui est de l'obligation morale que j'ai vis-à-vis
de moi-même en ce qui concerne le fruit issu de mon labeur
quotidien, sachez que cette recherche de bons mots, toujours en
rapport avec mon actualité, me prend plus de temps que
de vous conter mes absurdités habituelles...
Aujourd'hui, afin d'amorcer le virage en douceur, je puiserai
une fois de plus dans mes grands classiques :
" Après certaines nuits, on devrait changer de nom,
puisque aussi bien on n'est plus le même "
E.M. Cioran
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Le point de la défaite |
31/05/2002 : 23:35
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Pourtant j'avais fait tout ce qu'il fallait. J'avais passé
la consigne auprès de mes collègues, j'avais pris
le walkman avec une paire de piles de rechange histoire de ne
pas me retrouver les oreilles à l'air libre et je n'ai
regardé personne pendant tout le trajet du retour. J'ai
même reçu l'aide inopinée d'un voisin de bureau
qui vint me prévenir de ne pas lire le dernier mail que
j'avais dû recevoir car une collègue, qui était
en congé aujourd'hui, s'était sentie investie d'une
mission divine très terre à terre en répandant
la mauvaise nouvelle dès le coup de sifflet final. Et pour
désamorcer la lettre piégée ce sauveur, sorti
tout droit puis à gauche en revenant des toilettes, a même
nettoyé ma boite aux lettres en supprimant ce message que
je n'aurais su voir. Par la suite à chaque consultation
de mon courrier je cachais avec un paquet de post-it la colonne
objet, des fois qu'une autre buse aurait décidé
de me pourrir la journée. Au final je n'ai pris connaissance
que des messages dont l'émetteur n'est pas trop du genre
à confondre travail et sadisme.
Bref tout était parfait. Sauf la conclusion, celle qui
n'intervient qu'au bout de deux mi-temps qui font un temps complet.
Juste le temps de s'en prendre un sans pouvoir le rendre au centuple
comme le dicterait pourtant la bienséance.
Pas très cathodique tout ça.
Dans tous les systèmes à base de causes et d'effets
vous avez beau faire en sorte de maîtriser tous les tenants
et aboutissants, il y a toujours au final un je ne sais pas bien
quoi qui vous échappe et qui fait qu'au final on risque
de ne pas y arriver, à la finale. J'imagine que c'est cela
la glorieuse incertitude du sport.
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Coupé du monde |
30/05/2002 : 22:35
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L'opération Coupe du monde a commencé. Et attendez-vous
à en entendre parler ici comme dans tous les médias
à longueur de chroniques. De toute façon, malheureusement
pour vous, je ne pourrai pas en faire beaucoup plus. Une fois
encore le vieil adage que je nommerai 'Le constat de Mac Cain'
s'applique : ce sont ceux qui en parlent le plus qui en voient
le moins. Alors je me rabats sur le seul sens qui en ait un dans
toute cette histoire : la parole. Pour ce qui est de l'ouïe
j'ai également tout prévu : demain, en sortant du
travail à une heure où tout le monde aura quitté
les vestiaires depuis une bonne demi-journée, je mettrai
mon walkman à fond pour ne pas entendre le score ou les
commentaires des passants et usagés très usagés
du métro, RER et autres trains de banlieue. Et pour ne
pas voir leurs expressions de joie ou de tristesse qui pourraient
me donner une quelconque indication sur la nature du score, je
fermerai les yeux pendant tout le trajet. Non, j'ai plus pratique
: je regarderai par terre histoire d'être à peu près
certain d'arriver à bon port chez moi avant le début
de la finale qui aura lieu le 30 Juin.
Cependant il y a toujours un risque : celui d'être averti
de façon inopinée par un collègue non habilité
à conserver la confidentialité du résultat.
Parce que le problème est que je ne peux pas me coltiner
le baladeur pendant les heures ouvrés pour gérer
complètement le risque. Eh oui, c'est ça aussi le
problème. Ceci dit, après un bref sondage, je ne
suis pas trop inquiet vu que les fanatiques ont pris une journée
de congés et que les autres ont l'air de se moquer de l'événement
comme de l'an 1998. Allez savoir pourquoi !
Demain je vais me couper du monde pour mettre toutes les chances
de mon côté. Enfin, toutes les chances moins une
que je laisse volontiers à nos représentants nationaux
chaussés de crampons.
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La coupe est pleine |
29/05/2002 : 22:05
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Qu'est-ce que c'est que cette affaire ? Qui est responsable de
ce purin innommable qui n'a pas encore commencé à
m'énerver mais dont les premiers effets vont se faire sentir
à partir de vendredi ? Je me le demande. Et si c'est la
communauté internationale qui en a décidé
ainsi ce n'est pas pour cela que je vais trouver ça bien.
Déjà que pour faire l'europe on n'est pas encore
au bout de nos peines, alors pour ce qui est du monde laissez-moi
rire. Jaune.
Enfin, si je dis ça c'est juste à cause des horaires
des matchs de la coupe du monde de football qui va se dérouler
au Japon et en Corée du Sud. Avec des rencontres qui débutent
entre 7h30 et 13h30 je confirme que c'est du n'importe quoi. Et
je confirme aussi que si tout va bien je verrai au mieux deux
matches de l'équipe de France, ceux diffusés les
samedi et dimanche : les huitièmes et la finale. Donc vous
voyez qu'en plus je joue gagnant pour arriver à ce si maigre
score, à ce résultat si déplorable. Ce qu'il
y a aussi c'est que je ne peux même pas poser de journées
de congés avec mon idée à la con de recommencer
à travailler en plein mois de mai, ce qui du coup ne me
donnera pas un jour de congé avant le 1er Juin...2003.
Des fois la vie est mal faite et des fois, quand elle ne l'est
pas, c'est la coupe du monde qui prend le relais.
Il va falloir que je trouve une solution de repli. Une solution
pour profiter de l'événement tout en conjuguant
travail, loisir et santé. Une solution à trouver...
vite...
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Le mot de la fin |
28/05/2002 : 23:40
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Et voilà le travail : il est 23 heures 18 et la France
n'est pas championne d'europe des moins de 21 ans. Si encore on
avait perdu deux à zéro pendant le temps réglementaire,
j'aurais dit 'pourquoi pas' juste avant d'enchaîner sur
le coup de 22 heures 20 avec la chronique qui ne m'aurait pas
emmené jusqu'au bout de la nuit. Mais non, cela aurait
était trop moche et trop beau à la fois, parce qu'en
plus il a fallu aller jusqu'aux pénos. Le résultat
de tout cela, en plus de la défaite, c'est que la bafouille
va encore se terminer à pas d'heure alors que mon réveil
sonnera demain matin à une heure qui elle par contre existe
bien pendant cinq jours de la semaine, toutes taxes confondues.
Si encore j'avais un sujet tout prêt à sortir de
ma boite crânienne pour se transférer en un minimum
de temps en caractères alphanumériquement lisibles
sur la MMPP selon le principe équivalent à celui
du 'Plug and play', il pourrait m'apporter le salut en même
temps que le bonsoir. C'est le principe du 'Think pas trop and
Write' qu'il me faut, surtout lorsque l'heure avance, c'est à
dire presque à chaque fois puisque quand on y réfléchit,
et quand on n'y réfléchit pas non plus d'ailleurs,
l'heure ne recule qu'une seule fois par an. Et encore, elle ne
le fait pas toute seule.
Bref avec tout cela je vais avoir du mal à conclure de
façon élégante et spirituelle comme la tradition
m'y oblige moralement. Encore que concernant le spiritueux je
peux toujours chercher dans mon bar une source d'inspiration...
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Temps pluie pour nous |
27/05/2002 : 23:30
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Qui nous a cassé notre météo ? Qui ? Si
je me pose la question c'est parce qu'il faut bien avouer qu'on
est plus proche du n'importe quoi que de la maîtrise totale
des processus météorologiques qui sévissent
pourtant 24h/24 et 7j/7 sur notre territoire international. Même
Darty est obligé de s'incliner devant une telle débauche
d'énergie à servir le client à domicile,
y compris en ce qui concerne les frais de déplacement inclus
dans la prestation pour pas un rond de plus. A vous dégoûter
de faire du commerce. Surtout quand le fournisseur officiel a
décidé de mettre le paquet. Entre le soleil, la
pluie et la grêle ne poussez pas, il y en aura pour tout
le monde. Et ce sera même double ration pour qui n'en veut
pas, sans compter la possibilité d'y retourner autant de
fois que non nécessaire pour avoir un peu de rabiot.
Décidément on ne sait plus à quel parapluie
se vouer. La prédiction en ce qui concerne le futur n'a
jamais semblé aussi difficile que de nos jours. Avec une
rubrique à part entière dans tous les médias
possibles et avec l'ensemble des moyens dont elle dispose, la
météorologie nationale n'est pas foutue d'imposer
le soleil sans averses un 27 mai.
Cependant je ne suis pas étonné de la situation
car il n'y a pas que dans le domaine du temps qui passe que cette
impuissance règne sans vergogne. La technologie des constats
est à la pointe de nos jours : il est possible de dire
de plus en plus tôt ce qui ne va pas aller dans notre futur.
Par contre pour ce qui est de changer le cours du temps et de
transformer ce qui semble n'être qu'une fatalité
de plus à supporter, eh bien il n'y a plus grand monde
au balcon.
Remarquez tant que nous pouvons encore nous plaindre sans agir,
c'est que cela ne doit pas aller si mal que ça.
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Sur le fil |
26/05/2002 : 22:45
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Le coup de barre, que j'appelle également le coup de bûche
afin de mieux imager l'aspect assomatoire qui en résulte,
est arrivé vers 16 heures alors que je tentais de regarder
la fin du grand prix de Monaco tout en attendant un coup de fil
de mes amis Sylvie et Gilles.
Décidant que les voitures de course trouveraient bien leur
chemin sans moi je me suis alors allongé sur le canapé
pour me reposer ou réussir à dormir, bref, sans
savoir ce que cela allait pouvoir donner.
C'est alors qu'après un moment indéfinissable dans
le temps le téléphone se mit à sonner. Là,
allongé et les yeux fermés, mon cerveau ne fit qu'un
tour et je pris la décision de répondre avant la
quatrième sonnerie après laquelle tout est perdu,
à commencer par la valise.
Impossible.
Il m'était impossible d'ouvrir les yeux et je n'arrivais
pas à soulever mon bras pour atteindre le combiné
que, dans un moment de lucidité extrême et dans le
but de gérer les aléas, j'avais pourtant placé
sur la table basse à deux pas de mon lieu d'assoupissement.
Même au prix d'efforts inhumains mes gestes étaient
trop lents et je fus incapable de répondre à temps,
sombrant une nouvelle fois dans l'inconscience éclairée
de ma seule lumière intérieure.
A mon réveil je me souvenais parfaitement de cette tentative
avortée de dialogue avec le monde extérieur. Mais
je me suis immédiatement rendu compte que cela n'avait
été qu'un rêve, un rêve basé
sur des événements réels comme dans les meilleures
fictions.
Cependant j'eus un doute. Le doute de celui qui ne sait plus de
quel coté de la frontière il se situe. Le doute
d'être encore dans mon rêve ou d'avoir réellement
vécu cette histoire à dormir allongé.
M'avait-on appelé ou pas ?
La consultation de mon répondeur allait me remettre de
façon définitive à ma place. Ma place. Dans
la réalité ou dans la fiction. Perdu dans mon rêve
ou dans ma folie.
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L'heure a sonné |
26/05/2002 : 03:05
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Quelle heure est-il ? 3 heures. 3 heures !!!
Mais ce n'est pas une heure pour faire une chronique ça.
Faut aller se pieuter et fissa en plus.
Remarquez cela tombe plutôt bien puisqu'après sept
heures de death metal dans puis entre les oreilles je ne suis
plus bon à rien.
Plus de philosophie.
Plus d'interrogations.
Plus d'énergie.
Juste de quoi sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience.
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La vérité sur la fiction |
24/05/2002 : 23:55
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Lorsque je regarde la télévision en réfléchissant
à ce que je vois, ruinant du même coup les efforts
des professionnels de la profession dont le seul but est d'asservir
l'homme dans un périmètre demi-circulaire de deux
mètres de rayon autour de l'écran plat aux coins
carrés et de le plonger dans un état d'abrutissement
ultime censé interdire tout questionnement profond ou de
surface, eh bien je me fais peur. Je me sens tout à coup
perdu dans un monde d'incompréhension qui semble être
le mien ou le leur.
Parce qu'il est là le problème : c'est qu'on ne
sait pas où il est.
Je n'arrive plus à faire le tri entre la réalité
et la fiction dans ce qui m'est présenté. D'un autre
côté, je n'ai jamais cru que les médias avaient
une quelconque volonté ou obligation en matière
de diffusion de la vérité. Ben non, depuis le temps
que je regarde les informations et les autres programmes de divertissements,
j'aurais fini à force par m'en rendre compte. Et puis d'ailleurs,
qu'est-ce que la vérité ? Il y aurait de quoi en
écrire des chroniques sur la différence entre la
vérité absolue et nos vérités individuelles,
moi je vous le dis. Mais ce soir je me bornerai à vous
compter mes réelles interrogations, celles qui font que
devant les images je m'interroge sur le degré de pertinence
de celles-ci : reportage ? documentaire ? fiction ? film ? télé-réalité
(association fusionnelle de deux extrêmes) ? Arte ?
De plus en plus souvent j'ai des doutes. Je ne peux pas répondre
sans aide. Des fois, la fiction me parait plus proche de ma réalité
et la réalité semble se rapprocher dangereusement
de ma fiction. Alors, avant de basculer dans le rêve éveillé
je me jette sur mon Télé-Loisirs à 0,9 euro
pour me repérer dans cet univers impitoyable. 0,9 euro
salvateur qui me permet de garder le poids et la mesure. Une aide
précieuse dans la conservation d'une santé mentale
pourtant déjà fort défaillante, et tout ça
pour 0,9 euro ! Qu'attend donc la sécu pour nous rembourser
nos Télé-Stars, Télé-Poche et autres
produits génériques ? Une incohérence de
plus dans notre système de santé...
Mais le jour où même la presse spécialisée
ne saura plus faire la différence entre le vrai et le faux,
comment ferons nous pour distinguer le bien du mal, le rêve
de l'éveil, le lard du cochon ? Ce sera alors le début
du cauchemar qui d'ailleurs a peut-être déjà
commencé.
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Le retour du démiurge |
23/05/2002 : 23:35
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" Personne ne clame qu'il se porte bien et qu'il est libre,
et pourtant c'est ce que devraient faire tous ceux qui connaissent
cette double bénédiction. Rien ne nous dénonce
davantage que notre incapacité de hurler nos chances."
E.M. Cioran
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Qui peut le plus peut un peu plus |
22/05/2002 : 21:45
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Il existe des notions qui n'ont vraiment que peu de sens. L'aspect
théorique peut parfois amener un éclairage, voire
même une certitude, mais il ne remplace en aucun cas l'observation
pratique qui rend caduque bon nombre de principes qui n'ont de
sens que dans leur propre immatérialité. Cette chronique
en est d'ailleurs le plus parfait exemple : je me lance dans une
conceptualisation de haut niveau, personne ne peut ni me contredire
ni abonder dans mon sens et cependant, lorsque je vous aurai présenté
le cas pratique du jour, vous trouverez sans doute que toute cette
phase introductive n'était en définitive pas forcément
nécessaire. Ou pas.
La notion que je m'en vais vous présenter est celle associée
au concept de 'plein'. J'ai en effet pu observer l'application
de cette abstraction dans un RER alors que je tentais de rejoindre
mon domicile. Peu importe les raisons qui ont créé
cette situation, sachez seulement qu'elles étaient toutes
présentes et qu'il n'en manquait malheureusement pas une.
Je venais à peine d'entrer dans le véhicule destiné
au transport de masse(s), laborieuse s'il en est, que celui-ci
refusa de partir. Il attendait. Plein mais il attendait. Quoi
? Nous le sûmes très rapidement lorsqu'un second
RER, plein lui aussi, arriva sur le quai d'en face. Et le problème
fut que ce nouvel arrivant se trouvait dans l'incapacité
de poursuivre sa route pour une raison technique indépendante
de leur volonté mais qui ne nous est jamais expliquée,
histoire qu'on ne puisse pas se forger notre propre avis quant
à la pertinence de leur conclusion. Alors tous les voyageurs
sans destination transhumèrent vers notre RER.
Savez-vous ce qu'on obtient lorsqu'on met le contenu d'un RER
plein, qui du coup est vide, dans un autre RER qui lui aussi est
plein ?
Eh bien je peux vous répondre très simplement :
un RER plein. RER plein à partir duquel il est sûrement
possible de réitérer le même type d'opération
susmentionnée.
Alors du coup, ça veut dire quoi 'plein' ?
Rien du tout, c'est exactement ce que cela veut dire. Le plein,
c'est rien.
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Ça se discute pas |
21/05/2002 : 23:15
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C'est sûr que maintenant ce n'est plus pareil. Plus pareil
que quoi ? Mais qu'hier voyons, et qu'avant hier ou que le mois
dernier. Finies les chroniques terminées ou à peine
commencées à une heure du matin. Parce que la sanction
risque d'être aussi fatale que l'arme, référence
ultime s'il en est, qui a permis d'alimenter trois suites supplémentaires
en plus de l'opus initial. C'est que maintenant je dois me lever
tous les matins et ceci même si cet acte n'est pas clairement
explicité dans mon contrat de travail. Il est des non-dits
implicites qui sont d'une telle évidence que les mots semblent
parfaitement superflus. Il faut se lever. Tôt. Pas tôt
ou tard, simplement tôt. Du coup, l'heure est à l'optimisation.
Avec une bonne partie de ma journée occupée en activités
plutôt plus rémunérées que moins, je
me dois dès à présent de tailler dans le
vif pour aménager mon emploi du temps libre.
Vais-je sacrifier mes habitudes scribouillardes ? Vais-je abandonner
mon combat perdu d'avance contre une télévision
qui s'allume et s'éteint quand elle le décide ?
Vais-je sacrifier la lecture de mes innombrables bouquins tous
plus en cours les uns que les autres ? Vais-je être différent
?
Je ne sais pas et je ne ferai pas de promesses inconsidérées
en la matière. Pour l'instant je dirai simplement que je
vais continuer à faire comme je le sens. Au cas par cas,
un jour après l'autre.
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Le début de la fin du commencement final
? |
20/05/2002 : 21:40
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Demain je reprends le boulot. Cela fait presque un an que j'ai
quitté toutes activités professionnelles. Un an
consacré à me chercher, à me trouver et à
me découvrir en plongeant le plus profondément possible
en moi. Des périodes alternatives de hauts et de bas, une
quête au cours de laquelle la démarche suivie s'est
modifiée en cours de route pour au final n'être plus
que l'expression de ma personnalité, sans obligations et
sans contraintes externes. Etre conforme à soi ne demande
pas de planification, de prévision ou de projection. Cela
demande d'agir en accord avec la pensée et les émotions.
Etre à l'écoute de soi, c'est là le maître
mot.
Cependant, même si la reprise du travail est pour moi une
étape importante, je ne la perçois pas comme étant
la résultante d'un objectif atteint. Ce n'est pas un début
et cela ne marque pas une fin de quoi que ce soit. En réalité
tout s'est fait dans la continuité, le plus naturellement
du monde en respectant mes envies, mes motivations mais également
mes doutes et mes peurs.
Lorsque j'ai quitté mon boulot en juin 2001 j'avoue que
le saut dans l'inconnu était réel et que je ne savais
pas ce que j'allais découvrir. J'avais juste envie de procéder
ainsi parce que j'étais persuadé que c'était
la seule voie possible.
Aujourd'hui je suis incapable de faire un bilan. Je n'ai toujours
pas d'indicateurs tangibles me prouvant que oui, maintenant, c'est
bon, je peux définitivement passer à autre chose.
J'ai juste envie de retravailler. C'est tout. Et je suis heureux
d'avoir procédé ainsi.
Rien n'est définitif et chaque problème peut soit
ne plus se poser, soit avoir sa solution. Pour cela il faut faire
face à ses difficultés et ne pas les nier. Faire
face en cherchant, en creusant, en tombant, en se relevant, en
persévérant, encore et toujours dans la bonne ou
la mauvaise direction pour au final passer l'épreuve avec
succès. Un succès personnel et intime. C'est ce
que je retiens de cette année.
Sauf que ce n'est pas la théorie qui m'amène à
cette conclusion (introduction ? développement ?) mais
la pratique que j'ai acquise et qui fait partie de ce que je pense,
de ce que je ressens et de ce que je fais.
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Le moine, son habit et sa boisson |
19/05/2002 : 23:45
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Arrivé dans le local de la société je fus
immédiatement pris en main par une nouvelle hôtesse
en charge des opérations. Sans perdre de temps elle m'expliqua
que je me trouvais dans un magasin factice dans lequel je devais
faire des courses. Pour cela elle me donna une liste d'articles
à acheter qui au final ne me coûteraient pas un rond.
Manquerait plus que ça ! Parce que j'aime autant vous dire
que les produits en question ne figurent que rarement dans ma
propre liste, sauf peut-être un que je vous laisse deviner
: une brosse à dents, des lingettes nettoyantes et de la
bière. Bon d'accord, c'est trop facile comme jeu.
Mon expertise étant un peu plus forte sur le dernier article
et voyant que le rayon en question me tendait les bras je me mis
directement en quête de la partie la plus facile de ma mission.
Après avoir jaugé, sans goûter, l'éventail
de la marchandise, je finis par faire selon mes habitudes, à
savoir : un pack de Old Lager, un de Hoogarden et un autre de
1664. A peine avais-je mis le dernier lot dans mon caddie que
l'hôtesse vint m'arrêter dans ma frénésie
acheteuse au moment même où je tentais de savoir
à quoi pouvait bien ressembler cette connerie de lingette
nettoyante. Apparemment seul l'achat de la boisson spirituelle
l'intéressait, les autres articles n'étant là
que pour noyer le demi et tenter de me faire perdre mes moyens.
Peine perdue !
Je fus ensuite amené dans une salle où je dus répondre
à un tas de questions que je ne m'étais jamais posées
sur le pourquoi de mes choix, sur la liste des marques que j'avais
vues et/ou bues, sur l'organisation du rayon, juste avant de donner
mon avis concernant une dizaine de productions allant de la Leffe
à la Desperado. Pour cette dernière j'ai eu beau
expliquer que cela n'était qu'un avatar dérivé
du Coca Cola et du sirop Sport, elle ne fut néanmoins pas
retirée de la liste. Tant pis. Mes réponses furent
précises, cinglantes et argumentées. Il faut dire
que quand on connaît le sujet c'est beaucoup plus facile.
C'est sûr que j'aurais été plus embêté
sur les lingettes qui nettoient je ne sais toujours pas quoi.
Que voulez-vous, quand on a la tête de l'emploi on peut
juste dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu !
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La rentrée dans le panel |
18/05/2002 : 19:50
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Après huit années passées dans l'interrogation
et l'ignorance, la vérité m'a enfin été
révélée aujourd'hui. Je ne suis aucunement
en train de vous parler d'une quelconque révélation
sur Dieu, sur la vie ou sur toute autre supercherie du même
style. Non, je ne parle que de la nature de la mission exercée
sans relâche par les sondeurs qui sévissent dans
le centre commercial près de chez moi. Un sujet qui me
tient à coeur comme vous le savez (un rafraîchissement
est proposé, pour ceux qui débarquent sur la plage
de mes délires, dans la chronique du 02 octobre 2001).
Ce matin, m'en allant faire quelques courses, j'ai été
abordé par un rabatteur en charge de la sélection
d'un candidat qui rentre dans le panel. La proie avait enfin mordu
sauf que dans ce cas précis j'étais le chasseur.
Après 96 mois d'efforts pour faire partie des quotas la
récompense suprême arrivait enfin : on allait me
demander mon avis. Vous imaginez bien que vu que je donne mon
opinion même quand on ne me questionne pas, j'allais profiter
de l'occasion pour déballer mon sac sur... eh justement
je ne savais pas sur quoi.
La première question qui me fut posée concerna mes
habitudes en matière d'achats alimentaires. 'Achetez-vous
de la bière ?' Quelle question ! Comme il attaquait par
les produits de première nécessité, je ne
pouvais qu'acquiescer à cette interrogation aussi stupide
que celle qui consisterait à savoir si je respire dans
la journée pour faire le malin. La seconde question me
mit définitivement sur le chemin de la victoire et de la
connaissance : 'Et des pâtes ?' Non, monsieur il faut rester
sérieux avec vos questions. Je suis expert ad-pâtes.
Un cador du spaghetti. Un virtuose du macaroni. Un maestro de
la coquillette. On m'appelle le Nutella de la pâte : 25
ans d'expérience feront toujours la différence.
Parce que des fois il faut arrêter de déconner.
Bon, après je reconnais que je me suis sentis beaucoup
moins concerné par les autres produits que furent le chocolat
en poudre et le café (pour le rafraîchissement...).
Cependant, j'avais frappé suffisamment fort au début
de la partie pour être l'élu. Le sondeur m'amena
alors à l'intérieur d'un bâtiment dans lequel
les épreuves, les vraies, donnent un sens aux mots compétition,
réussite et gloire...
TO BE CONTINUED
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