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MICHEL MOHR'S
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Les chroniques du 08/06/02 au 06/07/02 sont ici.
 


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Petit mot dans le livre d'or
Email à Michel Mohr
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Je m'occupe de tout
06/07/2002 : 22:50

Et voilà que j'attaque le mois de juillet avec quasiment une semaine de retard sur le calendrier. Cinq jours coupé des réalités extra-professionnelles qui font que je ne suis pas au courant de ce qu'il s'est passé dans le monde des autres, au contraire du mien au sujet duquel je suis toujours le premier à être tenu informé des dernières nouveautés locales. La seule différence est que cette fois-ci vous n'aviez plus cette information en temps réel. En temps irréel non plus d'ailleurs. Cela permet à chacun de laisser libre cours à son imagination pour chercher les raisons qui peuvent pousser quelqu'un à ne plus faire ce qu'il faisait avant. Mais doit-il forcément y avoir une raison à cela ? Là n'est pas la question.
Le plus surprenant dans toute cette histoire est que je me rends compte qu'il y a plus de visiteurs la semaine où aucune chronique n'est écrite que lors de la précédente au cours de laquelle chaque jour apportait pourtant son lot de nouvelles nouvelles. De là à en déduire que sur la MMPP il y a autant de non lecteurs que de lecteurs il n'y a qu'un pas à faire. Et il l'a été. Un pas insignifiant pour l'humanité mais un pas de géant pour l'homme que je suis. Parce que si certains viennent quotidiennement chercher leur dose d'absurdités c'est que quelque part ils en ont envie, et peut-être besoin. Cela commence toujours comme cela avec les drogues : on croit les maîtriser mais en fait c'est le contraire qui se produit.
Mais rassurez-vous car je ne deale que des substances licites. A partir de là, je n'ai qu'un seul conseil à vous donner : sachez consommer avec immodération puisqu'avec mes interruptions textuelles je ne vous livre que la dose nécessaire, et pas plus.
Nécessaire à quoi ? Ah ça, c'est vous qui voyiez.

 

Le parcours à la carte
30/06/2002 : 22:50

Il va falloir que je me décide à mettre en archives les chroniques courantes parce que sinon je me demande bien à quoi cela sert d'avoir créé un recoin spécifiquement aménagé pour recevoir les vieilleries du temps passé, les histoires d'antan, les délires surannés. Comme je suis quelqu'un de prévoyant j'avais prévu dès le début de cette aventure ce réduit qui n'en finit pas de grossir. Et pourtant, à quoi cela sert-il d'engranger tout ce fatras dont plus personne ne veut ? Il faut dire aussi que l'ampleur de la tache qui consisterait à faire l'inventaire de l'intégrale de la MMPP a de quoi décourager le visiteur curieux et avide de savoir, surtout de celui dont on ne se sert jamais.
Bah, laissons le temps passer (de toute façon nous n'avons pas le choix) et les futurs archéologues se pencher sur ce qu'il restera d'une époque aussi étrange que devaient l'être les précédentes.
Il est vrai que j'aurais pu tout mettre directement à la poubelle mais après tout, comme je paye un abonnement qui me donne le droit d'occuper comme je l'entends mes 100 mégas à moi que j'ai, pourquoi me priverais-je ? A dire vrai, cela n'est pas une question d'argent. L'argent n'est qu'un prétexte, comme bien trop souvent. En fait je garde tout pour pouvoir conserver une trace de mon itinéraire, telle une limace qui tant qu'elle ne croise pas son propre filet de bave peut en déduire qu'elle ne tourne pas en rond et qu'elle continue d'avancer.

 

Le mec qui pisse
29/06/2002 : 22:50

A partir de maintenant il ne faudra plus me raconter de conneries sur le sujet parce qu'hier j'ai moi-même visionné le phénomène. Ah ça, tant que je ne l'avais pas vu on pouvait toujours essayer de m'induire en horreur. Mais cette époque est dorénavant révolue. C'est un peu comme pour la Joconde : tout le monde en parle comme si c'était quelque chose de féerique et de grandiose alors qu'une fois qu'on se retrouve devant le tableau on a presque envie de demander confirmation de la véracité originale de l'oeuvre auprès d'un agent conservateur. D'ailleurs l'objet dont je vous parle a en commun avec la brunnasse du père Léonard le fait qu'il attire tout autant les troupeaux de japonais qui ne se déplacent jamais sans leurs homologues à pellicules appartenant à la même confrérie qu'eux, à savoir celle de l'autobus impérial.
Non, franchement, j'aurais mieux fait de ne pas aller le voir, le Manneken Pis de Bruxelles qui se soulage sans (re)tenue devant toute cette débauche d'appareils photographiques. A propos, si jamais vous passez par là je vous conseille de prévoir un zoom si vous voulez immortaliser à jamais l'expression du bon goût européen. Parce que figurez-vous que cette statue est minuscule. Je pense que cela ne doit pas faire plus de 30 centimètres de long. Et je ne vous parle pas de la taille de la tuyauterie du bambin. Non. Je parle de la hauteur totale. Le plus étonnant dans toute cette histoire c'est que dans les rues adjacentes à cette pissotière vous avez (façon de parler parce que ce sont plutôt les belges qui les ont) des boutiques de souvenirs prêtes à vous vendre pour quelques euros des répliques de l'heureux incontinent le plus connu du continent. Eh bien sachez que ces répliques ne sont que des représentations erronées qui ne tiennent pas compte des dimensions de l'original. 'Comme d'habitude, c'est pour faire des économies d'échelle !' me direz-vous. Faut voir parce que là, les répliques sont bien plus grandes que le modèle.

 

Dans les choux
27/06/2002 : 19:50

Comme le réveil de demain matin, qui soit dit en passant est le même que celui d'aujourd'hui, va se déclencher à une heure à laquelle d'habitude l'éventualité de quitter l'état de déconnection complète n'est pas envisageable, je me vois dans l'obligation de devoir réduire à sa plus stricte expression ma chronique de ce jour.
Pour ce faire, appliquant en cela une recette quelquefois expérimentée dont le client ne s'est pas encore plaint, je m'en vais vous livrer cette citation qui me laisse sans mots :
"
Tout se réduit en somme au désir ou à l'absence de désir. Le reste est nuance.
"
E.M. Cioran

 

Un téléphone sinon rien
26/06/2002 : 22:35

Il est vrai que des fois je me demande si les possesseurs de téléphones portables n'utilisent pas leur appendice pavillonnaire uniquement dans l'objectif de consommer un forfait visiblement et auditivement surdimensionné par rapport à leurs besoins réels. La platitude et le convenu des conversations que je suis obligé d'entendre et quelquefois d'écouter, étant entendu que le passage de la première activité à la seconde se fait automatiquement à partir du moment où le volume sonore de l'émetteur devient beaucoup trop élevé pour pouvoir consciemment l'ignorer, me prouvent que mon questionnement sur le sujet est juste le reflet d'une réalité dont les usagers des transports en commun ne peuvent faire abstraction.
Je ne vous ferai pas l'affront de vous lister les banalités qui engraissent les opérateurs de téléphonie mobile, graisse qui néanmoins aura du mal à sortir Orange du rouge. Entre les 'Oui, c'est moi j'arrive', les 'allo, tu m'entends ?' et les 'je te rappelle parce que là on va entrer dans un tunnel' je me dis qu'il y a des SMS qui se perdent. Vous noterez au passage l'optimisme exacerbé des réchauffés du bulbe puisqu'en substance ils pensent qu'ils vont réussir à sortir du tunnel un jour ou l'autre. C'est beau d'avoir confiance dans la technique...
Ceci dit, aujourd'hui j'ai eu la preuve que le téléphone portable est aussi capable de servir efficacement son prochain dans ce que j'appellerai 'une démarche d'amélioration des processus associés à la vie quotidienne'. Un papy qui ne se trouvait pas loin de moi dans le train de retour vers ma banlieue résidentielle se fendit d'un coup de fil (ce qui, quand on y pense, ne veut rien dire avec un portable) à celle que je suppose être son épouse afin de lui tenir ce discours : 'Ouais, c'est moi. Dis-donc, je suis dans le train qui part dans 4 minutes. Donc je serai là à la demie. Tu peux me préparer un Ricard ?'
Elle est pas belle la vie !

 

L'état des lieux
25/06/2002 : 22:25

Plus je suis fatigué et moins je me pose de questions. En première analyse on serait tentés de dire que c'est plutôt une bonne nouvelle et que cela devrait me permettre de voir les choses sous un aspect aussi neuf qu'inconnu, source de découvertes aussi enrichissantes qu'épanouissantes.
Erreur grave.
Ce n'est pas parce que je ne me pose pas de questions que j'ai réussi à trouver les réponses. Or le seul moyen d'avancer sur le chemin de la connaissance qui est le mien, c'est justement de continuer à avoir conscience de ce qui est important. Et je sais par expérience que mes interrogations, des plus futiles aux plus profondes, sont les révélateurs tangibles de mon besoin de progression qui me permettent de faire un état des lieux précis de la situation.
Du coup l'évitement, même s'il est involontaire et aidé par les lois naturelles du rythme biologique, n'est en aucun cas un remède pertinent. Il permet tout au plus de faire une pause avant d'entamer la prochaine étape. De plus je ne suis pas en quête d'un quelconque remède car je ne cherche pas à combattre un mal. Je cherche tout simplement à comprendre et à accepter ce qui doit l'être.
Rester vigilant afin de ne pas sombrer dans la routine : telle est l'attitude qu'il me faut adopter car l'heure du repos et de la sédimentation n'est pas encore à l'ordre du jour.

 

Pompier es-tu là ?
24/06/2002 : 23:40

Croyez vous aux rêves prémonitoires ?
En ce qui me concerne je divise mes expériences oniriques en deux catégories : les cauchemars et les autres. Et si je dois à tout prix apporter ma contribution en vous donnant mon point de vue sur le sujet, je dirais que je ne suis pas loin d'y croire. Surtout à la réalisation des plus torturés d'entre eux parce que pour ce qui est du reste je trouve que la concrétisation n'est que trop rarement à l'ordre du jour.
Par contre je crois beaucoup plus aux titres de chroniques prémonitoires. Surtout depuis ce soir. Parce que figurez-vous qu'alors que je taillais le bout de gras avec d'anciens collègues à deux pas de chez moi, nous avons assisté en direct et sans supplément à l'auto-combustion spontanée d'un véhicule motorisé en plein centre commercial. Quelques instants avant le début de la fin j'avais remarqué une voiture qui faisait beaucoup de bruit à un feu rouge, comme si le tordu qui était au volant essayait d'emballer son moteur en plus des passantes. Lorsque le feu passa au vert je vis le véhicule s'immobiliser deux mètres plus loin (quatre mètres selon certains témoins) ainsi qu'une légère fumée s'échapper de son capot. Tout de suite, en mécano averti qui malheureusement n'en vaut pas deux je me suis dit que le liquide de refroidissement avait dû se faire la malle et que le joint de culasse allait dérouiller sévère.
Au lieu de cela, c'est toute la voiture qui dérouilla. Sévère.
Tout d'abord les occupants résilièrent leur bail sur place en quittant sans préavis leur Ford Fiesta, devenue plus fumeuse que jamais. Déjà on commençait à voir des flammes poindre sous le moteur. Ayant regardé trop de Starsky et Hutch durant notre jeunesse nous décidames de nous éloigner de l'endroit avant qu'une portière ou deux ne se mettent à prendre son envol sous l'emprise d'une explosion que dans notre fort intérieur nous espérions, tels des gamins devant un feu d'artifice attendant le bouquet final. Cinq minutes plus tard, alors que globalement cela brûlait de tous les côtés, les flics puis les pompiers se sont pointés toutes sirènes hurlantes, juste avant de noyer l'ensemble sous une avalanche de neige fondue.
Alors il ne faut pas être surpris de me voir m'interroger sur mes dons de voyance avec effet garanti sous 24 heures et certifié conforme par toutes les forces de l'ordre disponibles.
Du coup je me demande bien ce qu'il va se passer demain...

 

L'essence et le moteur
23/06/2002 : 23:10

Le sens des choses m'échappe. Et quand je dis 'le sens des choses' je devrais plutôt dire 'le sens de tout'. A force d'essayer de combattre des convictions, des habitudes et des certitudes plus inadéquates les unes que les autres, je me retrouve dans une situation peu commune qui m'amène à me poser cette question : qu'est-ce que tout cela peut bien vouloir dire ? Parce que j'ai beau écouter de mes deux oreilles ébahies : cela ne me dit rien du tout.
Elle est là l'erreur suprême : attendre que la réponse soit donnée par l'extérieur, par quelqu'un ou par enchantement. La quête de l'absolu reste sans fin, telle une démarche qui ne mène nulle part et qui laisse un arrière goût d'insatisfaction perpétuelle. Bien sûr il serait rassurant de pouvoir croire en quelque chose d'irréfutable qui apaiserait mon âme tourmentée qui cherche à résoudre un problème que je me pose uniquement parce qu'il n'a pas de solution.
Avant d'aller plus loin je dois m'arrêter avec moi-même sur la route que je chemine tel un aveugle avançant à tâtons sans jamais voir la lumière. Je suis ainsi fait que les seules certitudes auxquelles je peux croire doivent émaner de mon être. Je dois être ma propre boussole qui me mettra dans la bonne direction, quelles que soient celles suivies par les autres.
Je suis le seul à pouvoir donner un sens à ce que je fais. Et pour le trouver je dois arrêter d'utiliser des mécanismes incompatibles avec mon mode de fonctionnement. Ces mécanismes que j'ai intégré au fur et à mesure de mon avancée dans le temps et qui sont composés de beaucoup trop de pièces d'origine incontrôlée.
Désormais je tenterai d'être mon unique fournisseur officiel. Et lorsque ce moteur deviendra mien je pourrai alors me lancer avec plus de confiance sur les routes de cette contrée qui m'est encore inconnue.

 

Gros plan sur l'infiniment petit
22/06/2002 : 23:00

Je me demande qui a inventé la poussière. Je me le demande et quel qu'il soit je ne le félicite pas. Bien sûr, il est toujours possible de ne pas sombrer dans un fatalisme aussi facile que stérile en trouvant des avantages à ce léger inconvénient. En l'occurrence le principal atout de cette saleté est qu'elle a permis à toute une industrie de prospérer en se frayant un chemin à travers les rangées d'acariens que nous imaginons grouiller tout autour de nous, ce qui n'est pas loin de relever du fantasme puisqu'à ma connaissance ils sont invisibles à l'oeil nu. Mais comme on est obligé de croire de temps en temps en quelque chose on ne peut nier cette évidence : ils sont partout bien qu'on ne les voit pas, et c'est cela qui est éprouvant pour les nerfs. Ceci dit tant qu'ils ne vivent pas en bandes et restent tranquillement chacun de leur côté, cela ne me dérange pas vraiment. Ben non parce que si je commence à m'inquiéter pour les choses que je ne vois pas je vais finir par me retrouver dans l'impossibilité définitive de fermer l'oeil, nu ou habillé. Le véritable problème est lorsque toute cette faune se regroupe pour former des amas qui sous l'effet d'un léger courant d'air transforment l'appartement en paysage de far west, vous savez lorsque les bottes de foin volent à tous vents en plein milieu de la rue.
Quelle est la motivation qui pousse tous ces êtres de l'infiniment pas grand à vouloir vivre en communauté ? Quelle est-elle ? Peut-être est-ce l'appel de la nature, la volonté de construire une civilisation au sein de laquelle chacun à sa place, à savoir dans le sachet de l'aspirateur.
Dans toute cette histoire je ne retiendrai qu'une chose : le besoin, l'envie ou l'obligation de vivre à plusieurs les amènent inéluctablement vers leur propre fin. La nature nous en apprend tous les jours. Il suffit de l'observer, même si on ne la voit pas.

 

Quand la musique est bonne
22/06/2002 : 00:50

Cette fois-ci la fête de la musique s'est déroulée beaucoup plus calmement que celle de l'année dernière. Remarquez cela dépend sûrement de l'endroit où on se trouvait et aussi de notre référentiel personnel en matière de tranquillité auditive. Cependant il y a des expériences absolues qui dépassent sans aucun doute toutes les limites, même les plus lointaines. Pour information et afin de ne pas vous laisser patauger dans une ignorance dont vous ne pouviez pas soupçonner l'existence avant que je ne vous en parle, il me faut vous relater très brièvement la mouture 2001 de cette débauche qui m'a appelé ce soir à plus de modération. A l'époque, un illustre inconnu que j'ai le privilège de connaître mais dont je tairai le nom pour ne pas vous dire qu'il s'agit de Gilles se produisait en pleine rue de la capitale sur le coup de 22 heures avec ses acolytes tirant un peu trop sur la corde et originaires de l'élevage en batteries. Cinq chansons plus tard, en plein Running Free, ce fut le début d'une rixe qui impliqua quelques fouteurs de pagaille, quelques vols d'amplis (le genre de vols qui finissent par avoir des retombées plus terre-à-terre), quelques projections de gaz lacrymogène et enfin une charge de CRS arrivant tels des chevaliers des temps modernes ayant troqué l'épée pour la matraque et la cotte de maille pour la combinaison intégrale thermolactylisée.
Alors un an plus tard il était grand temps de maîtriser à nouveau tous les paramètres et de redonner à la musique ses lettres de noblesse. Parce que je n'aime pas que les fausses notes s'enchaînent plus vite que la musique.

 

Je déclare forfait
20/06/2002 : 23:30

Il m'aura suffit d'une petite journée sans écrire pour prendre conscience d'un certain nombre de points faisant partie intégrante d'une réalité qui décidément ne finira jamais de m'étonner.
Tout d'abord je tiens à signaler que ce léger interlude, ce petit moment d'absence, cette extinction scripturale a été totalement dépendant de ma volonté. Cependant je tiens à vous rassurer : le cap du dépassement de l'âge du Christ en croix s'est mieux déroulé que celui de notre prédécesseur à tous qui pourtant avait fait le maximum pour que son épreuve soit couronnée de succès. Un véritable don de soi pour nous montrer la route et nous signaler le passage, acte civique à l'époque où le clou était utilisé à d'autres fins. De plus, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule et se trouvant quelquefois plutôt mal accompagnée je vous annonce que du coup je peux aussi abandonner toute idée d'ascension puisque je vous rappelle qu'avec la logique des forfaits tout est compris dans le prix et aucune des activités n'est dissociable des autres. Alors, histoire de ne pas me retrouver pieds et poings liés avec un quelconque opérateur auquel j'aurais pu vendre mon âme, je continue à me frayer un chemin à coups de prestations ponctuelles toutes plus choisies les unes que les autres.
La technique a cependant ses inconvénients dont le principal est que je ne sais pas si au bout du compte l'affaire va être rentable ou non. Remarquez avec la formule complète il est absolument impossible de se faire une idée, que ce soit avant ou après, tout simplement parce que dans ce cas ce ne sont pas les vrais besoins qui sont satisfaits mais seulement celui d'avoir l'impression qu'ils le sont tous.
Ça me fait bien plaisir de redémarrer la nouvelle année avec des idées aussi claires que limpides, non ?

 

La croisée des moteurs
18/06/2002 : 23:35

Je dois reconnaître que lorsque je suis fatigué j'ai du mal à enchaîner une série de chroniques spirituelles, intéressantes ou/et pleines de sens plus ou moins bon. J'entends déjà les sarcasmes du style 'Eh dis donc, ne serais tu pas un fatigué de naissance ?'. Je les entends mais je n'y attacherai pas plus d'importance que cela puisque si je m'en tiens aux faits je constate que vous êtes en train de me lire, ce qui prouve bien l'à propos des miens.
D'un autre côté j'imagine qu'il est possible que vous vous retrouviez ici sans vraiment l'avoir voulu. Une navigation sans carte qui vous mène inévitablement sur la MMPP, étape obligatoire lors de toute recherche désorganisée digne de ce nom. Il faut dire qu'avec le système des moteurs de recherche qui trouvent toujours quelque chose à partir de mots clés, eh bien plus j'écris et plus j'ai de chance d'être consulté. A force de parler d'un peu de tout et de beaucoup de n'importe quoi, utilisant pour cela quelques arcanes de la langue française et inventant quelquefois les mots qui me semblent indispensables à une communication de qualité, je finis par devenir un incontournable du web.
Moi je vous le dis : il devient difficile de trouver une série de mots qui ne vous mènent pas plus ou moins directement ici même. Un exemple ? Tapez tout simplement 'Stabylo boss' sur google. Qui apparaît en tête de liste à la première place ? CQFD. Cependant je vous rassure, je ne me suis pas amusé à essayer toutes les combinaisons possibles tant la tache me parait aussi démesurée que stupide. C'est juste qu'un visiteur a effectivement atterri sur ce site lors de sa quête de fluorescence.
La conclusion de tout cela me semble être évidente : il est impossible d'échapper ni à son destin, ni au mien.

 

La suite demain
17/06/2002 : 23:00

Vivement qu'il pleuve parce que des journées comme celle d'aujourd'hui je ne tiens pas particulièrement à en vivre plusieurs de suite. Il fait trop chaud pour tout, même pour ne pas travailler. Et dire que dans certaines contrées cette chaleur est le pain quotidien, servi tout chaud et à toutes heures, de millions de personnes. Avouez que cela jette un froid, non ?
Moi je dis que cela ne sert à rien d'avoir du courage pendant ces journées caniculaires : il vaut mieux avoir la climatisation. Ah, j'en aurais donné des degrés pour être au volant de ma voiture bien au frais, fenêtres fermées et doudoune sur les épaules histoire de narguer les piétons accablés sous leur propre poids et essayant lamentablement de se traîner jusqu'à... jusqu'où ? Eh bien en réalité je peux vous le dire puisque j'en faisais partie : nous tentions de rejoindre les RER, les métro et autres commodités dépourvues de ventilation automatique. Enfin, comme ils ont pensé à couper le chauffage on ne peut pas trop se plaindre. Remarquez ça a dû être très chaud pour nous parce que j'imagine que dans le chemin de fer les décisions de mise en marche et d'arrêt du système de réchauffement (l'humain ne profite jamais du système de refroidissement totalement dévolu à la mécanique) doivent faire l'objet d'une circulaire qui, vu le circuit d'approbation ponctué d'étapes syndicales plus ou moins pentues, doit être mise sous presse une bonne année avant le début de son application. A ce niveau là il n'est même plus possible de parler de planification tant l'exercice semble relever de l'art divinatoire appliqué, toutes visions futuristes confondues. Décidément les jours se suivent et se ressemblent : mes phrases n'en finissent pas et semblent aussi longues qu'une journée de canicule sans bières fraîches.
Allez, on remet ça ?

 

La bonne figure
16/06/2002 : 22:55

Tout compte fait je trouve que ce n'est pas une aussi mauvaise idée que cela en avait l'air de faire jouer la coupe du monde en Corée et au Japon. Non, décidément plus j'y pense et plus je suis convaincu que la formule est parfaitement appropriée, surtout vu la tournure des événements. D'abord parce qu'en étant rapidement éliminés je dois avouer que j'ai du mal à me passionner pour le reliquat footbalistique qui nous sera servi jusqu'à la fin du mois, ce qui fait que de voir les matches en différé ou pas du tout n'est pas vraiment handicapant. Et puis aussi parce que le week-end, les matches se jouant à partir de 8h30 et de 13h30, il est encore largement possible de profiter à loisir du restant de la journée pour par exemple rédiger une chronique, travailler son anglais (parce que l'anglais c'est un peu comme une brosse à dents : cela ne se prête pas) ou encore faire une sieste vu qu'il a fallu se lever tôt pour suivre les rencontres de la matinée puisque je vous rappelle qu'avec le décalage horaire le début des hostilités a lieu en plein milieu de la nuit tous fuseaux horaires confondus.
De cette façon chaque journée du week-end est découpée en deux périodes inégales : une première mi-temps sportive devant la télévision parce que derrière forcément on voit beaucoup moins bien, suivie après une pause repas d'une seconde un peu plus active où on peut passer son temps à le prendre ce qui conceptuellement nous rapproche via un phénomène récursif de plus en plus près de la fin des temps.
Survint alors la fin de la journée qui nous rappelle que demain est un autre jour composé de figures imposées et de programmes libres.
Demain il ne restera donc plus qu'à nous imposer, librement.

 

Transhumance
15/06/2002 : 23:40

J'ai remarqué que lorsque le soleil pointe le bout de ses rayons, il se produit comme qui dirait un mouvement de foule dans les lieux prévus pour dépenser son argent sans se dépenser. C'est comme si les gens de passage s'étaient tous donnés le mot pour repasser plusieurs fois de suite aux mêmes endroits et ceci dans un ordre différent à chaque fois. L'animation qui en résulte tient plus de la fourmilière désorganisée que de la gestion de trafic à la Bison Futé. Du coup l'opération qui consiste à aller faire une course à pied pour acquérir le dernier Télé-Loisirs tient plus de la marche funèbre que du cent mètres départ arrêté. Là, curieusement, c'est l'épreuve toute entière qui semble se dérouler de manière statique. Un piétinement incessant qui donnerait presque envie de prendre ses jambes à son cou si la surface dévolue à chacun des compétiteurs pouvait rendre possible cet exercice de contorsion. Hélas, par jour de beau temps les centres commerciaux définissent des espaces au sein desquels la loi des gaz parfaits semble s'appliquer sans relâche. Telle est la vérité universelle de notre société de consommation : chaque mètre gagné par quelqu'un a forcément été perdu par quelqu'un d'autre.
Je trouve cela un peu bizarre parce qu'en temps normal, c'est-à-dire lorsqu'il pleut, les artères menant au centre commercial sont beaucoup plus fluides et marchantes. J'en conclus que les clients sortent leur porte-monnaie au soleil de la même façon que le loup sort de sa tanière à l'approche de la nuit, histoire d'essayer de chopper quelques moutons appartenant aux troupeaux des insomniaques qui passent leur temps à les dénombrer afin de savoir si le compte est bon et s'ils ont enfin le leur, de compte (si vous avez compris cette phrase du premier coup, surtout, ne prenez pas la route...).
Que fait la télévision ? Voilà la question qui se pose, claire, évidente et légitime. Nous avons droit à la météo, au point neige, et au point route de l'animal de l'époque pré-crocketienne. Mais point de point centre commercial. Ne serait-il pas possible de nous conseiller des chemins dérivatifs afin d'arriver par exemple plus rapidement à la Maison de la Presse ? Ne serait-il pas possible de nous mettre des panneaux nous indiquant le temps restant avant d'atteindre la prochaine boulangerie ? Et puis tant qu'on y est on devrait même prévoir une circulation piétonnière alternée par jour de trop grand soleil. Bien sûr, il faudra déterminer la règle de répartition entre les gens mais j'imagine que cela doit pouvoir se trouver. Au besoin on pourra toujours proposer un référendum pour choisir la meilleure solution. De plus s'il fait super-beau le jour du vote je propose d'installer les urnes aux entrées des centres commerciaux. Ça pourrait peut-être augmenter le taux de participation.

 

La pansée du jour
13/06/2002 : 23:55

Aujourd'hui j'ai décidé de vous affliger un nouvel aphorisme. Mais pour faire passer la pilule un peu plus facilement je vais vous en livrer un très terre à terre. Un aphorisme concret dont le sens pratique ne saurait vous échapper.

"Percez le film de la barquette de quelques trous. Déposez-la sans l'ouvrir au four micro-ondes et laisser chauffer 3mn."
Marie

Trop puissante cette Marie (au moins 850 watts) !

 

Break the rules
12/06/2002 : 23:30

Les mots me manquent autant que le temps pour rédiger la chronique du jour. Tout ça parce que je suis en train de bosser la grammaire anglaise. Quel purin. Moi j'aime bien quand les choses sont claires, lorsqu'il y a des règles établies qui, une fois apprises, peuvent être déclinées de façon sure et adéquate. Malheureusement j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment le cas. Le monde n'est fait que de cas particuliers.
Alors ça m'énerve.
A chaque fois que je ne comprends pas la logique du séquencement des temps employés dans une phrase je pose la question au professeur pour essayer de les comprendre (la logique et le professeur). Eh bien des fois, trop souvent à mon goût, il n'y a pas de logique. C'est comme ça et puis c'est tout.
Du coup je sens que la maîtrise n'est pas présente et que tout est question de hasard ou de feeling. Le problème c'est que le feeling je ne le sens pas trop comme méthode. Et pour ce qui est du hasard je préfère ne pas lui donner l'occasion de s'exprimer sur le sujet car j'aimerais autant que ce que je dis soit conforme à ce que je souhaite exprimer.
D'un autre côté, je ne m'attendais pas non plus à être bilingue en moins d'une semaine. J'ai beau être optimiste quant à mes capacités, cela ne m'empêche pas d'être lucide.

 

Le sens interdit
11/06/2002 : 22:30

J'ai la très nette impression que le contenu de ce site devient de plus en plus incontrôlable. Pourtant je vous assure que c'est moi qui gère tout ici et que personne ne vient donner des coups de doigts sur mon clavier à l'insu de mon plein grès.
Le constat s'impose de lui-même : j'arrive à faire n'importe quoi tout seul. Et je le fais plutôt bien.
A partir d'une clairvoyance extrême et d'une connaissance approfondie de la forme et du fond sur le sujet en question, j'ai maintenant la certitude que le sens de tout cela ne sera connu que lorsque les poules auront des dents, à défaut des vaches qui ne sont pas prêtes d'avoir leur fiche de paie comme je vous l'ai expliqué hier.
Il m'arrive de relire mes anciennes chroniques à la recherche d'une inspiration qui me paraissait à l'époque quasiment sans faille. Au passage j'en profite pour corriger les fautes résiduelles que les meilleurs correcteurs orthographiques et grammaticaux (spéciale dédicace à ceux qui se reconnaîtront) du marché n'ont soit pas vues, soit pas osé me signaler dans la crainte de m'énerver au point de me voir obliger d'employer un langage beaucoup plus imagé frisant par moment la correctionnelle. Cet exercice de relecture me permet également de me rafraîchir la mémoire et ainsi d'éviter les auto-plagiats involontaires, ce qui soit dit en passant ne prêterait pas à conséquence puisque je possède tous les droits de cette littérature un peu gauche.
Bref, qu'est-ce que je disais ? Ah oui, c'était juste pour dire que des fois je me trouve meilleur dans le passé que dans le présent. Quand j'y pense, je me dis que c'est stupide puisque demain le passé sera le présent d'aujourd'hui. Vraiment stupide non ?

 

Ah la vache !
10/06/2002 : 23:30

Depuis aujourd'hui je me rends compte que j'habite dans l'un des derniers bleds civilisés qu'il est possible de rencontrer en s'éloignant de Paris. Au-delà, à peine à une station de train de distance c'est le retour plus ou moins complet à la nature. Une plongée dans la campagne profonde où des vaches se prélassent afin de faire ce qu'elles font de mieux : dormir et manger. Cela me rappelle d'ailleurs certains phénomènes de foire qui auraient bien aimé avoir le même mode de vie que les ruminants susmentionnés, mais avec la paie en plus. Et c'est là que le bât blesse parce que figurez-vous qu'on n'a jamais vu un animal toucher son salaire en fin de mois, payer des impôts ou ouvrir un codévi. Quand j'y pense je me dis que cette exploitation de la vache par l'homme n'est pas tout à fait normale. C'est vrai que si la démocratie régnait au sein de l'ensemble du règne animal nous n'aurions plus de soucis à nous faire pour notre système de retraite par répartition. Le rapport entre le nombre d'actifs et celui des retraités serait largement supérieur à celui que nous connaissons actuellement. En plus comme on a jamais vu une vache prendre sa retraite, et ceci quel que soit son nombre d'annuités de non cotisation, ce serait tout bénéfice pour nous, les humains.
Le problème c'est que si on se met à les rémunérer je me doute bien qu'elles finiront un jour ou l'autre par se rebeller contre le système. C'est un coup à se retrouver avec un tas de traites impayées. A partir de là ça pourrait très mal tourner c'est moi qui vous le dis !
Tout compte fait, il vaut peut-être mieux laisser les choses en l'état et dans l'étable. C'est plus sûr.

 

La clé anglaise
09/06/2002 : 23:00

Ce dimanche fut des plus studieux. Un jour identique à ceux que je pouvais vivre lorsque étudiant il me fallait chiader pour réussir les examens ou au minimum pour aller les passer avec sérénité, stylo bille et compagnons de fortune.
Eh oui, le temps passe et les mêmes événements se répètent au grès des aléas. Ce coup-ci mes devoirs de non-vacances ont concerné mon anglais qu'il me faut pratiquer et muscler sous peine d'aller au devant de grandes déconvenues, comme dirait Aimé Jacquet.
Alors je me suis tapé Dr Jekyll et Mr Hyde en version originale. Pour cela je dispose de deux cassettes et d'un bouquin retranscrivant l'ensemble du texte. Mon plan de bataille, échafaudé en temps réel, m'amena à livrer plusieurs combats à l'issue très incertaine. Y croyant dur comme fer lors de la première face je dois reconnaître que cette volonté s'est peu à peu oxydée de façon regrettable au fur et à mesure des retournements de situations et de cassettes.
Au début j'alternais entre l'écoute, la réécoute, la lecture et l'épluchage du dictionnaire puisque je dois bien avouer que le manque de vocabulaire semble être la barrière qui m'empêche encore de franchir la frontière qui me sépare d'une complète compréhension.
Puis la technique s'est allégée pendant la deuxième face au niveau des réécoutes et de la recherche précise de la signification de chaque mot incompris. Bah, à partir du moment où je comprends les points importants, est-ce la peine de me perdre dans des détails saugrenus alors que je suis tout à fait capable de les recréer moi-même avec des mots que je maîtrise totalement ? Et puis pour ce qui est de lire le bouquin pour confirmer les faits, disons qu'un survol rapide pour me confirmer que j'approchais de la fin a largement suffi. On va dire ça.
La troisième face me submergea tel un nageur pris en pleine tempête qui a résisté pendant des heures et des heures aux assauts répétés des vagues et qui, n'en pouvant plus, se retrouve sans énergie alors que le plus difficile ne fait que commencer. Noyé sous une cascade de paroles plus anglaises les unes que les autres j'ai fini par sombrer définitivement. Je me suis endormi à plusieurs reprises pendant que certains mots clés me remettaient de temps en temps à flot. Du coup j'ai complètement perdu la face et le fil de l'histoire.
Quant à la dernière partie euh... eh bien... c'est-à-dire qu'avant il va falloir jouer du retour arrière pour reprendre la lutte à l'endroit où je l'avais quittée. A chaque jour suffit sa peine. Rest in...

 

Les règles du jeu
08/06/2002 : 23:40

L'expérience, rien de tel que l'expérience pour mieux apprendre à se connaître. Les mises en situations réelles, qu'elles soient provoquées ou fortuites, permettent de savoir si nos réactions face aux événements sont conformes ou non à celles que nous nous étions imaginés. Cette comparaison des faits avec l'image que nous en avions avant qu'ils n'arrivent peut être fort déroutante, surtout s'il n'existe aucun point de concordance entre les deux. Parce que dans ce cas-là, le cas où ce que nous pensions être la réalité est remis en cause, la question essentielle qui se pose est la suivante : jusqu'où faut-il propager cette remise en cause ? Car à partir du moment où une partie de la logique interne qui nous anime d'une conviction existentielle (nous ne sommes pas loin du 'je pense donc je suis') est prise en défaut par les faits, comment ne pas douter de toutes les certitudes qui semblaient pourtant si cohérentes, si vraies et si absolues ?
En ce qui me concerne, j'ai la faculté de pouvoir douter de tout, à n'importe quel instant, sans aucune aide de la part de la réalité. Rien que par la pensée j'arrive toujours à trouver le défaut du système que j'ai pourtant moi-même conçu pour ne pas en avoir.
Du coup lorsque l'extérieur s'y met à son tour je ne suis pas foncièrement pris au dépourvu. D'une part parce que j'ai toujours mon 3 pièces cuisine et d'autre part parce que l'exercice est parfaitement maîtrisé.
Je maîtrise la destruction de mes certitudes pour m'en créer de nouvelles aussi éphémères qu'éternelles. Des certitudes qui ne durent pas. Je vis dans un univers de certitudes fugaces et transitoires. Elle est là la certitude originelle sur laquelle je m'appuie pour avancer.
Je sais que cela n'a pas beaucoup de sens. Je tente de jouer un jeu qui n'a pas d'autres règles que celles que je veux bien définir. Et comme je les change tout le temps, que puis-je en conclure ?
Peut-être tout simplement que je ne joue pas au bon jeu et qu'il me faut en changer.
Mais comment faire ?