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La loterie quotidienne |
04/08/2002 : 20:30
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Je me demande où est passé l'été.
A force de nous rabâcher les oreilles sur le fait que le
temps est détraqué et qu'il n'y a plus de saison,
je vais finir par croire que c'est vrai. Aujourd'hui par exemple,
vous retirez dix degrés et on se croirait en plein mois
de janvier. Remarquez, comme en janvier il suffit souvent d'en
rajouter dix pour se retrouver en Août parmi les allemands
en short, il faut reconnaître que tout cela est d'une logique
implacable, contrairement à la chaleur de ces derniers
jours.
Moi je pense que la méthode du vaccin anti-grippe devrait
être appliquée à l'élaboration du calendrier.
Je m'explique : chaque année, au moment de lancer la nouvelle
vague de piqûres, les meilleurs laboratoires, ceux qui piquent
nos sous, tentent d'identifier quelle sera la tendance automne
/ hiver en matière d'attaque infectieuse dans le but d'élaborer
le vaccin qui vous sauvera peut-être du probable mal dont
vous pourriez être atteints ou pas. Pour ma part, j'ai renoncé
à me faire injecter quoi que ce soit dans les veines si
je n'y suis pas obligé, et ceci depuis que la médecine
du travail a voulu me faire signer un jour un papier comme quoi
je renonçais à les poursuivre en cas d'effets secondaires.
Ce bout de papier m'ayant ouvert les yeux sur les incertitudes
associées à toute certitude, je préfère
encore affronter les effets primaires à jeun.
Bref, je disais donc que le calendrier devrait être élaboré
de la même façon : chaque début de semaine,
au moment où la météo est connue pour les
trois jours à venir avec un indice 4 sur l'échelle
de foutage de gueule, les jours pourraient être déterminés.
Par exemple on aurait pu avoir pour ce week-end le samedi 15 septembre
suivi du dimanche 8 avril. Ce serait quand même plus logique.
En plus on n'a pas vraiment besoin de connaître le calendrier
un an à l'avance : cela nous sert à quoi ? A planifier
nos vacances ? Eh bien avec ma solution, si vous prenez des vacances
entre le premier et le quinze Juillet, vous êtes certains
d'avoir le beau temps. Imparable je vous dis.
Bon, le seul inconvénient c'est que vous risquez de ne
pas avoir de vacances du tout parce que les années sans
mois de Juillet, c'est possible avec mon système. Mais
comme d'un autre côté, il peut aussi y en avoir plusieurs.
Faites vos jeux !
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Le gel de la production |
02/08/2002 : 23:55
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Je suis vraiment désolé mais le livreur d'inspiration
n'est pas passé aujourd'hui. Vu qu'hier il m'avait déjà
fait faux bon, j'avoue que l'inquiétude me gagne et que
cela ne va pas arranger mes essais de faux en écriture.
J'imagine qu'à tous les coups le préposé
en chef à la distribution a dû partir en vacances,
passant le flambeau à un intérimaire débutant
qui, malgré sa bonne volonté, n'a pas réussi
à passer les différents obstacles qui le séparent
de ma demeure. En fait il suffit juste que le titulaire ne lui
ait pas refilé les digicodes, mots de passe et autres sésames
pour que toute tentative de sa part reste inexorablement vouée
à l'échec. Cela me semble l'explication la plus
logique. A moins que mon interphone ne fonctionne plus. A moins
que je ne l'entende plus, ce qui, bien que ce soit plus grave,
a en réalité les mêmes conséquences
stériles.
Bah, une période creuse pendant la période creuse,
quoi de plus naturel ?
Peut-être mais en attendant je n'ai pas l'intention de fermer
la boutique pendant la baisse d'affluence, de mettre la clé
sous le paillasson de mon infortune ou d'agiter le drapeau blanc
de la reddition sur mon balcon. Non, car je veux assurer la continuité
du service, rester ouvert tout l'été et trouver
si nécessaire des substituts de munitions. Il me suffit
d'un peu d'imagination pour transformer le quotidien en matière
première fertile en rebondissements. Et tout ça
en n'utilisant aucune substance testée et approuvée
par ceux qui ont fait le tour du sujet en plus de celui de la
France.
Faudrait pas oublier que je vous sers de la chronique bio ce qui
explique que de temps en temps vous n'en avez pas pour votre argent.
Que ne ferais-je pas au nom de la non-productivité !
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La bicyclette à moteur |
31/07/2002 : 23:35
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Le sport c'est vraiment devenu n'importe quoi.
Pour la Formule 1, comme on sait pertinemment que c'est encore
le gars qui le vaut bien dans sa voiture rouge qui va l'emporter
une fois de plus, je ne comprends pas l'intérêt qu'on
peut encore trouver à rester collé devant le téléviseur
à encaisser les 80 tours de course, le tout sans même
voir un dépassement puisque dans le cas hypothétiquement
improbable où il y en aurait un vous pouvez être
sûr que ce serait pendant la coupure publicité ou
la pause ravitaillement (la votre, pas la leur).
Pour le cyclisme c'est tout l'inverse : n'importe qui peut gagner.
La seule inconnue dans ce sport reste le nombre de jours qui va
s'écouler entre la victoire du coureur et sa mise en examen
pour usage de produits illicites. Excusez-moi mais je n'invente
rien : le troisième du tour de cette année, un gars
qu'on n'avait jamais vu à pareille fête puisqu'avant
il n'était pas invité, est suspecté de dopage.
Les préposés aux arrestations ont mis sa femme en
garde à vue pour avoir transporté un attirail de
parfaite entraîneuse à domicile. Tout ça en
intraveineuse. Et cette dame, ne doutant de rien, a déclaré
que c'était la pharmacie familiale. Ah bon ? Eh ben si
c'est le cas on ne va pas tarder à voir toute la dynastie
sur les pentes du Tourmalet, et si le dernier né est fair-play
il y a des chances que le grand-père décroche le
maillot à pois lors de l'édition 2003. Sans blagues.
En attendant, pendant que sa moitié se morfond en prison,
le champion en question n'a pas daigné quitter son Italie
non natale pour revenir en France afin de répondre à
certaines questions sur d'éventuelles relations de causes
à effets. Il a prétexté qu'il avait raté
l'avion. Moi j'ai l'impression qu'il ferait mieux de revenir en
vélo, ça irait beaucoup plus vite. Et puis s'il
met un porte-bagages il pourra faire d'une pierre deux coups en
ramenant bobonne au retour. Par contre, pour trimballer l'armoire
à médicaments, il va falloir prévoir un système
d'attache pour accrocher la remorque. Mais bon, à coeur
vaillant rien d'impossible non ?
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Histoire de noyer le poisson |
30/07/2002 : 21:00
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Chaque jour apporte son lot de surprises. On croit tout savoir,
on croit avoir tout vu et au final on se rend compte qu'une fois
de plus on s'est trompé. Telle est la conclusion de la
journée d'hier qui s'est achevée dans la perplexité
et l'incompréhension la plus classique qui soit. Je savais
pourtant que bon nombre de nos contemporains excellait dans l'art
de se faire accompagner. Que ce soit par une valise, un chien
ou un chat, peu importe, j'imagine que l'approche doit être
toujours à peu près la même, bien qu'en réalité
je n'en sois pas si sûr que ça tant je n'arrive pas
à comprendre ce qui peut motiver le commun des mortels
à rechercher une compagnie autre que la sienne. Mais bon
il faut de tout pour faire un monde. J'ai même vu à
la télévision des dingos de la pire espèce
(la notre) qui laissaient trôner un cochon en plein milieu
du canapé histoire de passer au 20 heures de PPDA, ce qui
prouve bien que le lard et la manière sont à la
portée de chacun.
Soit. Passe encore.
Cependant il y a encore plus fort : les passionnés de poissons.
Je ne vous parle pas ici des friands de fishsticks du Captain
Igloo qui ne sélectionne que les poissons sans têtes
roulés dans la panelure de synthèse et garantie
sans vraies arêtes. Non, je vous parle des aficionados du
poisson vivant, des aquariums, des plantes et autres rochers qui
vont avec. Ceux qui s'abonnent à Aquarium Magazine comme
d'autres s'abonnent au Gymnase Club pour se donner bonne conscience
et s'obliger à faire ce qu'ils ne feraient jamais s'ils
n'avaient pas payé pour. Le top dans tout cela reste le
courrier des lecteurs. Je vous assure que je me suis senti tout
petit face à l'énumération des différents
problèmes dont je ne pouvais pas soupçonner l'existence,
même dans mes rêves les plus vaseux. Entre celui qui
a des poissons qui ne tournent plus rond et celui qui en a qui
n'arrêtent pas de se bouffer entre eux tant et si bien qu'à
la fin il ne lui en reste plus qu'un, un costaud qui menace de
faire déborder l'aquarium, on ne sait plus où donner
de la tête. Moi je vous le dis : on n'imagine pas à
quel point on est beaucoup plus tranquille lorsqu'on ne possède
qu'une boite de 6 bâtonnets de Colin de l'Alaska (mais toujours
garanti sans arêtes) dont l'année de péremption
est 2004. Ça demande beaucoup moins d'entretien.
Et la détente dans tout cela, le plaisir de les voir se
noyer sans fin ? me rabâcheront les accros de la poiscaille
de salon. Certes, mais regarder mon congélo ouvert, ça
me détend aussi. Et en plus ça me rafraîchit.
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Ne soyez pas chiens ! |
28/07/2002 : 17:00
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De nos jours il me parait clair que la SPA a du mouron à
se faire en cette période estivale plus propice à
l'abandon des chiens qu'à leur adoption. Il faut aussi
reconnaître que la tendance actuelle est plutôt d'adopter
une portée de valises que de chiots. Si la comparaison
entre ces deux catégories de compagnons semble tout d'abord
incongrue, voire déplacée, je m'en vais vous montrer
qu'au final tout se tient et que les avantages de l'un par rapport
à l'autre sont on ne peut plus évidents.
Tout d'abord, en y regardant de plus près les similitudes
sont tout à fait troublantes :
- le chien et la valise se font traîner par une laisse ou
une poignée qui permet au propriétaire d'essayer
de faire en sorte que tout le monde aille dans la même direction,
même si la manoeuvre reste délicate dans les descentes,
les virages et les forêts,
- l'homme parle à sa valise comme il s'adresserait à
un chien, tentant de reporter sur autrui la responsabilité
de son inaptitude à la conduite accompagnée, surtout
en milieu urbain surpeuplé où un chat n'y retrouverait
pas ses petits,
- les deux sont des balises ambulantes pour les autres piétons
qui cherchent toujours à les éviter afin d'une part
d'aller plus vite et d'autre part d'éviter de se faire
mordre. A ce propos je tiens à vous mettre en garde contre
la morsure de valise car sachez qu'à ce jour personne n'a
encore survécu à une blessure de ce type. Si vous
ne me croyez pas faites l'inventaire des survivants que vous connaissez
et vous serez très surpris : il n'y en a pas.
Cependant le choix préférentiel de nos compatriotes
tient surtout dans le fait que les avantages de la valise sur
le chien ne sont plus à démontrer :
- personne n'a jamais vu quelqu'un sortir une valise toutes les
quatre heures pour lui faire faire le tour du quartier en s'arrêtant
tous les deux platanes,
- jamais un flic n'a osé coller une amende parce qu'une
valise se serait oubliée sur la chaussée. Ben non
car dans ce cas-là le propriétaire ne se fait jamais
prier pour ramasser le tout le plus rapidement possible. Comme
quoi, tout est question de volonté,
- la rupture de croquettes ne nuit absolument pas à la
santé du bagage qui de toute façon n'a pas d'activités
fortement consommatrices en calories comme aboyer, baver et courir
partout. Si néanmoins vous pensez que c'est le cas chez
vous, allez faire au plus vite un tour chez Visual...,
- il est inutile de chercher à faire garder ses valises
en cas de déplacements ou de vacances puisque, conscient
de ses responsabilités face à la maroquinerie ambulante,
personne ne les oublie jamais, l'un n'allant d'ailleurs jamais
sans l'autre.
Je vous l'avais dit, le choix semble très clair. Et puis
entre nous, je préfère que mes voisins investissent
dans les sacs plutôt que dans les clébards, surtout
la nuit. En effet ça m'ennuierait d'avoir des valises sous
les yeux uniquement parce que les autres ont choisi la mauvaise
option.
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Qu'est-ce que je disais déjà ? |
25/07/2002 : 22:30
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Ce soir je vais céder à la facilité en partageant
avec vous une phrase d'un autre que moi. Et pour ne pas déroger
à la tradition je puiserai une fois de plus dans le puits
sans fond qu'à néanmoins réussi à
remplir le philosophe du néant :
"
Peut-être ne faudrait-il publier que le premier jet, avant
de savoir soi-même où l'on veut en venir.
"
E.M. Cioran
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L'enregistrement à la chaine |
24/07/2002 : 22:10
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Fabuleuse invention que celle du magnétoscope ! Cet outil
indispensable de la vie moderne permet d'optimiser au maximum
son temps. Je n'arrive même plus à imaginer la servitude
antique qui consistait à être obligé de regarder
en direct la télévision et son lot de publicités,
de mi-temps et de retards afin d'atteindre son objectif d'information
ou de détente. Maintenant, grâce à cet ustensile
qui trouve sa place dans le salon au même titre que la bière
dans le frigo, il suffit d'accélérer le déroulement
de la cassette pour se projeter dans le connu et rattraper le
cours des événements juste là où on
l'a décidé.
Génial.
Mais la facilité reste néanmoins une source de difficultés.
Par exemple le fait d'enregistrer quasiment tout ce qui est susceptible
de m'intéresser me pose un sérieux problème
de logistique. J'ai beau être passé de vingt cassettes
à quarante, rien n'y fait : la loi des gaz parfait s'applique
une fois de plus et toute la place disponible est occupée.
Bien sûr, je suis déjà passé à
la phase suivante qui consiste à effacer certains films
non vus afin d'en enregistrer de nouveaux. Mais cela a t-il un
sens ? Car si le magnétoscope est à la base conçu
pour enregistrer, ne serais-je pas en train de rater une étape
dans mon processus de gestion filmographique ? Oui, c'est sûr,
si j'avais le temps et l'envie de regarder toutes ces bandes la
situation serait différente. Mais elle ne l'est pas. Quand
j'ai le temps, je n'ai pas envie et quand j'ai envie, je n'ai
pas le temps. Sans compter les fois où lorsque le temps
et l'envie sont présents vous pouvez être sûr
que j'ai quelque chose à enregistrer au même moment.
Il est certain que je pourrais investir dans un second magnétoscope,
voire dans une seconde télévision afin de pallier
ce problème crucial. Mais en mettant le doigt dans l'engrenage
de la démesure, ne vais-je pas finir par transformer mon
habitat en studio d'enregistrement, abandonnant du même
coup toute idée de projection présente et future
?
Décidément, je crois qu'il vaut mieux que je me
contente de mon équipement actuel, quitte à regarder
tous les films en accéléré pour me sortir
de cette impasse dont je ne vois pas le bout.
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Le port royal |
23/07/2002 : 22:25
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Depuis que j'ai troqué ma sacoche en cuir de parfait cadre
dynamique qui a plein de trucs à trimballer vachement importants
par un sac à dos, je n'ai plus l'impression d'aller travailler
le matin. C'est comme si j'allais camper, les bras libres et la
tête ailleurs bien que toujours sur les épaules.
Enfin, je dis ça mais en réalité ce ne sont
que des suppositions vu que je ne suis jamais allé planter
ma tente. En plus, je voudrais que je ne pourrais même pas
puisque la canadienne me fait défaut.
Cependant, je vous rassure, je n'ai nulle envie d'aller me taper
des heures de marche avec un barda de trente kilos pour ensuite
enchaîner avec deux heures de montage en pleine nuit ayant
pour objectif initial d'ériger une installation devant
en théorie permettre d'être coupé du vent
mais hélas pas des réalités plus terre à
terre comme par exemple la dureté du sol ou de celle de
l'eau qui ne manquera pourtant pas de ramollir l'ensemble dans
un effet des plus vaseux (ça c'est de la phrase !). Non,
comme disait l'autre : j'ai passé l'âge de ces conneries.
Je fais confiance à ceux qui en reviennent : cela meuble
les conversations et me rassure sur le fait que je n'ai apparemment
rien raté.
Moi, j'ai seulement le paquetage du parfait banlieusard : les
papiers, le parapluie, le livre et quelques affaires courantes
qui en l'occurrence se portent plutôt bien, merci.
Et puis quand je trimballe le portable, quel plaisir de pouvoir
le mettre dans un des compartiments multifonctions de mon EastPak
modèle "Y'a quelqu'un là-dedans ?". Je
peux alors encore faire plein de trucs avec mes mains comme par
exemple passer aux tourniquets dans les gares, me tenir aux barres
du métro ou signer des autographes à qui en veut.
Remarquez, cette dernière activité reste pour l'instant
dans le domaine du potentiel. Cependant, si cette possibilité
n'est pas exploitée on ne pourra plus dire que c'est de
ma faute.
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Petit tout ou grand rien |
22/07/2002 : 22:45
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Je me rends compte à quel point mes interventions sont
dans la majorité des cas l'occasion de tourner en dérision
les petits plus ou moins de la vie quotidienne. Pourtant je ne
suis pas quelqu'un qui râle systématiquement quoi
qu'il arrive ou qui voit les choses forcément du côté
obscur de la force. Non. C'est juste que cet exercice de style
est pour moi aussi naturel que celui qui consiste à se
lever le matin alors qu'on sait pertinemment qu'il faudra se recoucher
le soir même. Soit dit en passant on ne m'enlèvera
pas l'idée qu'il y a dans ce rituel quotidien une perte
de temps qui prouve par la pratique que personne ne sait exactement
ce qu'il veut en ce bas-monde car enfin, est-ce si compliqué
de choisir une bonne fois pour toute sa position et de la tenir,
voire de la défendre quoi qu'il en coûte ? D'accord,
certains ne manqueront pas d'objecter que les lois de la nature
sont ainsi faites qu'on ne peut pas toujours y résister.
Je leur répondrai très simplement que si tout le
monde faisait ce raisonnement nous en serions encore à
devoir trimer toute la journée pour nous alimenter et chercher
un peu de réconfort dans ce monde de brutes, ce qui est
loin d'être le cas, non ?
Pour tout dire, si je fais mon beurre de toutes ces aberrations
c'est que d'une part je puise ma matière première
dans une source qui parait intarissable et d'autre part parce
que sans ces phénomènes naturels spontanés
je me retrouve aussi démuni que le Père Noël
le 26 décembre au matin.
Quelquefois j'essaye pourtant de me rabattre sur des énergies
de substitution et d'éviter le gaspillage de ressources
naturelles pourtant si prometteuses. Hélas, sans résultat.
J'aimerais laisser aux générations futures des gisements
entiers de sujets inexploités. Mais je déboise sans
planter. Je pollue sans assainir. Je trouve sans chercher.
D'un autre côté on ne pourra pas me reprocher de
piétiner les plates-bandes de ceux qui s'abreuvent des
petits riens de la vie qui leur procurent bonheur et loisir. Enfin
je devrais plutôt dire des petits riens ou des grands tous
tant il est vrai que je ne vois strictement rien si je regarde
dans cette direction que pourtant tant de monde semble suivre
aveuglement les yeux ouverts. Il y a dans cette situation un je
ne sais quoi qui m'échappe. Peut-être un petit rien
qui me fait encore défaut mais qui fait toute la différence.
Qui sait ?
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La pose parquet |
19/07/2002 : 23:40
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Tout est compliqué si on veut bien s'en donner la peine.
Prenons par exemple le cas d'une personne qui souhaiterait remplacer
dans son modeste logement sa moquette par du parquet. A peine
la suggestion émise, la question suivante se pose : 'Bon,
j'en mets où du parquet ?'. Ceux qui ont vécu ce
genre de situation ne manqueront pas d'apporter leur obole à
cette interrogation des plus terre-à-terre : 'Et tu veux
le mettre où si ce n'est pas au sol, connard ?', le dernier
constat étant tellement évident et implicite qu'il
n'est d'ailleurs que très rarement formulé. Eh bien
si je veux je le mets aux murs mon parquet, et je l'appelle lambris.
Sans blagues.
Non, la véritable décision à prendre est
de savoir s'il faut en mettre dans les chambres. Ou pas. Parce
que la moquette, dans ces pièces là , ce n'est pas
mal non plus bien que ce soit différent. Remarquez, si
c'était pareil il n'y aurait pas d'interrogation à
avoir. Tout se tient. Bref, que faire ?
Mais la seconde étape du processus décisionnel qui
aboutira doucement mais sûrement (plus doucement que sûrement
pour être précis) au passage à l'acte reste
plus problématique : faut-il mettre du parquet collé
qui vous colle à la peau, du parquet flottant qui navigue
entre le sol et le plafond suivant l'ampleur de la dépression
s'abattant sur les lieux ou du stratifié fait du bois de
la forêt qui a brûlé l'été dernier
(souviens-toi) ? On ne sait pas.
Et puis faut-il le faire poser par un professionnel de la latte
habitué à plancher sur le sujet ou bien faut-il
tenter l'aventure du bricoleur des dimanches prêt à
tout pour rien ?
A ce sujet, comme dit mon père : 'Oui ben tu rentres chez
toi la gueule enfarinée avec ton parquet sous le bras,
et après tu fais quoi ?'
Il n'y a pas à dire, le bon sens est toujours près
de chez vous.
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Je tourne la page |
17/07/2002 : 23:30
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Je crois que je commence à être infecté,
petit à petit, par le virus du parisianisme.
Jusqu'à présent les trajets effectués en
transport en commun étaient l'occasion de regarder autour
de moi ce qu'il se passait, de dévisager les gens et de
rester interloqué devant certains comportements frisant
très souvent la correctionnelle, voire même la mise
aux arrêts de rigueur, surtout si le train en question arrive
au terminus.
Et puis le temps passant je m'aperçois que cela n'est plus
aussi amusant qu'avant. Peut-être que plus grand chose ne
m'étonne et que le petit enfant d'un mètre quatre
vingt dix huit que j'étais n'existe plus. L'émerveillement
a disparu. Alice m'a semé, à moins que ce ne soit
un coup du lapin. Alors comme je n'ai pas envie de me risquer
sur les champignons, y compris ceux de Paris, pour tenter d'inverser
la tendance et d'avancer dans le même sens qu'elle, je m'adapte
aux circonstances. Maintenant, tel un vrai parisien, je me mets
moi aussi à lire, la tête plongée pendant
tout le trajet dans une histoire à dormir debout. Oh je
vous rassure, le chemin est encore long avant de pouvoir rivaliser
avec les autochtones, les purs jus, les labellisés AOC
qui, quel que soit le moyen de locomotion et les correspondances
empruntées continuent inlassablement leur lecture en se
moquant de tout le reste et surtout de tous les autres.
Le genre de gars qui ne se tient pas correctement et qui vous
rentre dedans à la première accélération
ou au dernier freinage, le tout sans s'excuser.
Le genre de gars qui vous inflige le changement de page de son
journal, opération qui normalement nécessite de
disposer d'un volume moyen de deux mètres cubes inoccupés,
détail technique dont la personne en question ne semble
pas avoir connaissance puisqu'elle réussit toujours à
ses fins sous les tonnerres d'engueulades de la foule aux bords
de l'hystérie et de l'écrasement. De toute façon
ces plaintes ne le gènent pas puisque ce genre de gars
semble être aussi sourd que muet. Mais bon, comme il lit
déjà et qu'il faut bien se garder une marge de progression
pour le retour...
Pour l'instant je ne suis donc qu'au début de mon apprentissage.
Je lis seulement lorsque je suis assis pendant au moins vingt
minutes d'affilées. Le reste du temps, j'avoue que je continue
à me marrer en regardant les acteurs bénévoles
qui se produisent à guichets et portes fermés.
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Not living in America |
16/07/2002 : 20:05
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Paris en été c'est encore pire. Pire qu'avant et
pire qu'après. C'est pourtant l'époque où
le nombre d'usagers des transports en commun est en très
nette diminution. Certes. Mais c'est avant tout l'invasion de
milliers de gens armés de valises qui croisent celles de
ceux qui fuient la capitale, armés eux aussi de colis plus
énormes les uns que les autres. Et croyez-moi, un touriste
équipé génère plus de dégâts
en une heure qu'une armée de termites le jour du salon
international des antiquaires.
Une confusion.
Du coup au lieu de suivre bêtement le troupeau je suis obligé
de composer avec les Delsey, les sacs à dos et autres touristes
qui s'arrêtent en plein milieu du chemin pour s'assurer
que c'est le bon ou pour vérifier qu'ils n'ont pas oublié
leur casquette des Chicago Bulls dans leur surburb natal. Eh bien
je vous assure qu'il n'y a rien de plus pénible que cette
peuplade qui m'oblige à rester en permanence vigilant sous
peine de renverser une valise ou de percuter un autochtone d'ailleurs
qui, vu le gabarit, aurait tôt fait de m'envoyer au tapis
roulant qui mène directement à la ligne numéro
4 sans passer par la porte de Versailles et sans toucher 20000
francs non plus.
Difficile de rester calme.
Tout compte fait je préfère encore quand il y a
plus de monde et moins de bagages. Parce que lorsque les bagages
ne sont pas là les touristes sont, par une relation de
cause à effet des plus troublantes, absents eux-aussi ce
qui fluidifie la circulation, ce qui fait qu'on va plus vite.
Et comme l'objectif des transports en commun est d'aller plus
vite avec que sans, je trouve que le raisonnement se tient.
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English : read, spoken, written but not heard |
15/07/2002 : 22:45
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J'ai beau m'y mettre dans le train et pendant le repassage, l'évidence
s'impose à moi comme l'avis sur les revenus : je n'aurai
pas terminé dans les temps.
Demain c'est ma dernière leçon d'anglais (last but
not least) et je n'ai pas fini mes devoirs. Tel un collégien
pris la main dans le sac je n'aurai pas d'excuse si ce n'est que
j'avais d'autres choses à faire. Mais est-ce une excuse
valable ? J'en doute fort puisque quoi qu'on fasse il y a toujours
quelque chose d'autre à faire. La vérité
est que quelle que soit la direction (gauche ou droite) dans laquelle
je regardais, ce n'était pas ma priorité. Pourtant
je les avais faits mes exercices de grammaire, je les ai appris
les cas d'utilisation du verbe 'get' qui sert à tout et
à rien suivant ce qu'on y met derrière (ou pas)
et je les amène tous les jours les cinquante kilos de bouquins
qui déforment mon sac qui visiblement n'est pas english-proof.
Mais l'écoute de la cassette du 'Moneymaker', ça
ne sera pas possible. Même pendant le week-end j'ai du mal
à caser 3 heures d'écoute non interactive requérant
toute mon attention et qui me plonge dans les abîmes sans
fond de l'incompréhension entre les hommes (et les femmes),
surtout s'ils sont originaires de contrées différentes.
Du coup, j'ai mis le paquet aujourd'hui pour tenter de combler
le retard, histoire d'être capable de résumer le
bouquin et de répondre aux questions que la tortionnaire
de service ne manquera pas de me poser. Si encore je tombais sur
Heather la charmante canadienne, je ne m'inquiéterais pas
tant on s'entend bien à défaut de se comprendre.
Mais hélas ce ne sera pas Heather, ce qui fait que je n'ai
plus le choix : je vais devoir faire le mort (une spécialité
maison qui se transmet de Père en Fils) en ne rendant le
paquetage sonorisé qu'à la fin du cours. Et pour
diminuer le risque d'être spontanément interviewé
sur le sujet je vais poser une question dès le début,
histoire de noyer le poisson sous un déluge des plus houleux.
Pour cela le plan d'action est clairement établi : je vais
prendre un de mes bouquins de grammaire, trouver une leçon
qui n'a pas encore été travaillée et m'en
inspirer pour trouver une question des plus pertinentes. Bref,
une technique que je maîtrise parfaitement puisqu'il me
suffit de trouver le problème à partir de la solution.
En France on ne sait peut-être pas parler anglais mais on
a des idées !
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Le bain de houle |
14/07/2002 : 22:15
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A force de chercher le sujet du jour et de ne pas le trouver
je me vois dans l'obligation de faire avec, ou plutôt sans.
Le souci est que ma journée ne se termine pas après
la mise en ligne de la bafouille quotidienne. Non, car pour tenir
la distance et réduire, non pas à néant mais
dans des proportions qui gardent un sens, le nombre de livres
en cours dont l'actuel flux entrant reste supérieur au
flux sortant j'applique une méthode très à
la mode dans les milieux informés que l'on nomme le time-sharing
et qui permet de partager entre les différentes activités
la ressource critique, à savoir moi.
Alors je compose avec les éléments du bord et fait
contre mauvaise inspiration bon usage, quitte à abandonner
le navire en plein milieu de la tempête au moment même
où les assauts répétés de mauvais
jeux de mots finiront par user autant le passager que l'équipage.
De plus, j'espère que vous portez votre gilet de sauvetage
parce que la direction décline toute responsabilité
en cas de noyade dans le puits sans fond de mes idées noires.
Non, ne vous méprenez pas, ceci n'est pas un appel de détresse
! J'en veux pour preuve que si je navigue, c'est bien que je suis
au-dessus de ça.
Quoique.
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Le retour du démiurge |
13/07/2002 : 22:40
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"
- Qui êtes-vous ?
- Je suis un étranger pour la police, pour Dieu, pour moi-même.
"
E.M. Cioran
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Déjeuner en guerre |
12/07/2002 : 23:30
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Je ne suis pas pour le petit déjeuner. Non. Et pour dire
la vérité, quitte à me fâcher avec
les nutritionnistes, diététiciens et autres conseillers
énergétiques, je suis carrément contre. Alors
qu'on arrête de me dire que c'est le repas le plus important
de la journée parce que je sais très bien que c'est
faux. Et je n'ai pas peur de le dire : bien que le repas le plus
important de ma journée n'ait pas encore été
récompensé, je peux vous assurer que celui du matin
n'est pas prêt de faire partie des nominés. Et qu'il
n'a pas été retenu pour la sélection non
officielle, c'est dire !
Non, décidément si je pouvais me passer de cette
corvée, je le ferais volontiers. Dans la foulée
j'aime autant vous dire que si jamais l'ami Ricoré se pointe
un jour chez moi avec son bol et ses croissants, eh bien je vais
m'occuper sérieusement de l'accueil en le virant à
coups de pieds là où la décence ne descend
jamais. Le seul problème résiduel est que comme
l'autre pingouin n'a pas le digicode, je reste un peu sur ma faim.
Je me demande à quoi sert ce rituel matinal qui n'a apparemment
pas d'autre objectif que de me permettre d'écouter France
Info pendant quatre minutes montre en main et tasse dans le micro-ondes.
En plus, comme je n'arrive pas (c'est physique, ce n'est pas de
ma faute) à manger je compense en buvant. N'allez pas croire
que je m'attaque au pack de 16 comme d'autres descendent le Grand
lait pour en faire du petit. C'est juste qu'il me faut trouver
ailleurs les vitamines, le calcium, les oligo-éléments,
les sucres rapides, les un peu plus lents et ceux qui arrivent
toujours en retard sur le coup de 11 heures, histoire de pouvoir
rester éveillé jusqu'au prochain repas, autre galère
s'il en est. On a beau ne pas écouter les donneurs de leçon,
il est difficile d'échapper aux réalités
aussi infondées qu'aberrantes. Alors pour compenser mon
manque d'enthousiasme, entre le jus de fruit, le thé et
l'Actimel à la noix (nouveau parfum), je dois bien m'enfiler
soixante centilitres de liquide, et ceci en moins de temps qu'il
n'en faut au jardinier de l'info pour nous raconter comment son
grand-père, tortionnaire à ses heures perdues, buttait
ses rosiers à coups de pelle dans les années trente.
Et soixante centilitres à conserver pendant une heure,
je n'ai pas besoin de vous éclairer sur la nature des difficultés
potentiellement rencontrables.
Alors je dis non, non au petit déjeuner. Et je dis aussi
qu'il faut arrêter de vouloir nous faire prendre des vessies
pour des lanternes.
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La porte de sortie |
11/07/2002 : 23:15
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C'est beau la technique. Surtout lorsqu'elle est au service de
l'Homme. Le problème c'est lorsque ce service n'est pas
compris dans la prestation et que la confiance aveugle mise dans
la machine est trahie. J'en ai eu une belle démonstration
il y a quelques jours de cela alors que je quittais mon travail.
A la sortie du complexe bureautique dans lequel ma société
a pignon sur rue sans toutefois donner dans la vélocipédie
(nota pour ceux qui douteraient : il est inutile de regarder dans
le dictionnaire, tout est dans le feeling) se trouve une porte
vitrée automatique, frontière théorique qui
a le mérite de nous indiquer exactement où on se
situe professionnellement parlant. Or cette porte vitrée
a une caractéristique assez déroutante pour les
non initiés : le radar qui déclenche son ouverture
a été réglé avec une sensibilité
telle qu'elle est sensée s'ouvrir au moment où normalement
on devrait déjà être de l'autre côté
si on n'avait pas ralenti son allure, et ceci quelle qu'elle soit.
Eh bien le fameux jour en question, alors que je me dirigeais
vers l'ouverture encore close, voilà pas qu'un coursier,
casque sur la tête se met à me doubler en piquant
un sprint vers la sortie, pensant sûrement que la fameuse
porte l'accueillerait à bras ouverts au moment où
il arriverait à sa hauteur. Erreur grave. Parce que si
l'accueil fut particulièrement tonique, je peux vous assurer
que la porte, elle, n'a pas bougé. Enfin disons qu'elle
a attendu que le gars se prenne les montants latéraux de
son encadrement en pleine poire avant de daigner s'ouvrir, tranquillement,
en laissant l'inconscient sur le carreau.
C'était tellement bien fait qu'on aurait pu croire à
une caméra cachée. Du grand art. D'ailleurs j'ai
eu beau regarder je n'en ai pas vu une, de caméra. En fait
je crois que c'était une caméra super-bien cachée.
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Scène de la vie quotidienne |
10/07/2002 : 21:20
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- Dis donc, je cherche des chiffres, tu n'aurais pas ça
?
- Ben si, mais ça dépend, c'est pour quoi faire
?
- C'est pour prouver de façon irréfutable que si
on fait comme je dis c'est mieux que si on faisait autrement.
- Dans ce cas-là je te conseille plutôt de les pondre
toi-même, comme ça au moins tu seras sûr qu'ils
seront en accord avec ton objectif. Parce que si tu fais l'inverse
tu risques d'y passer des plombes avant de t'apercevoir qu'aucun
de ceux qui existent ne peut servir ta cause. En plus comme tu
peux leur faire dire tout et surtout n'importe quoi, je pense
que cette méthode est carrément plus efficace que
toutes les autres.
- Mouais. Je préférerais malgré tout que
ce soit des chiffres reconnus par la communauté.
- Ah, d'accord. Si tu veux je peux te donner des chiffres : j'ai
le 2 que j'ai pris ce matin et si tu veux le 5 je crois que ça
va être possible parce que j'ai vu la secrétaire
passer avec il n'y a pas plus tard que pas bien longtemps. Donc
tu me le dis, si tu veux le 2 je peux te le passer. En plus ça
tombe bien parce j'en avais presque fini avec lui. Par contre
pour le zéro on est en rupture de stock et j'ai crû
comprendre qu'un coursier nous en amènera un en 103 Peugeot.
- Euh... ben. Bon. Je vais voir.
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Le générique qui n'a pas de prix |
09/07/2002 : 23:20
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Il existe des expressions qui sont à la mode pendant un
certain temps et qui ensuite disparaissent avant d'avoir pu faire
leurs preuves. Une de celles qui revient souvent dans les salles
d'attente et dont le tour d'être enfin examinée n'arrive
jamais a trait à la généricité. Combien
de fois nous a t'on expliqué que les médicaments
génériques sont moins chers puisque... puisque quoi
d'ailleurs ? C'est vrai après tout, il est complètement
stupide de dire que parce que c'est générique c'est
moins cher. La raison n'est pas là. Si c'est moi cher c'est
uniquement parce que les producteurs ont baissé leurs prix.
Faudrait voir à ne pas nous prendre pour des buses en matière
d'économie. Avec Capital, Combien ça coûte
et Fort Boyard il ne faut pas oublier que nous sommes armés
jusqu'aux dents (pour certains l'attirail s'arrêtera à
la première canine mais bon, quand même) pour affronter
les détournements de fonds, les tentatives de corruption
et les questions du Père Fouras que personne d'autre que
lui ne se pose. Sans blagues. Elle a bon dos la généricité.
On tenterait de nous faire croire que le trou de la sécu
relève d'un complot générique que cela ne
m'étonnerait pas. La vérité est ailleurs
et surtout pas là où on nous dit qu'elle est.
Tenez, un autre exemple de généricité. C'est
une observation que je me suis faite cette après-midi alors
que, cherchant à fermer la porte de mon bureau, je me suis
mis en quête de la clé adéquate qui se trouve
perdue au sein d'un essaim de passes pas partout qui pourrait
faire croire qu'à mes heures perdues je m'exerce au métier
de gardien de prisons. Eh bien figurez-vous que suite à
une erreur de casting je me suis aperçu que la clé
de la porte d'entrée de mon immeuble permet également
de sceller la pièce qui me sert de domicile lorsque je
ne suis pas chez moi, c'est-à-dire pendant les heures ouvrées
pour être précis.
Je m'interroge.
Aurait-on mis en vente des clés génériques,
histoire de faire baisser les prix ? Mister Minit se lancerait-il
sur le chemin chevaleresque du service clientèle en criant
'une clé pour tous, tous pour une clé' ? Vous voyez
bien que ce n'est pas possible parce que si tout le monde avait
la même clé je ne vois pas bien à quoi cela
servirait de fermer puisque n'importe qui pourrait ouvrir. Tant
qu'on y est on pourrait aussi décréter que la journée
portes ouvertes est un jour sans fin. Vous voyez que cela ne veut
plus rien dire cette histoire. Et pis en plus le prix des clés
n'a pas baissé, que je sache.
Je suis donc à présent certain de mon raisonnement
: la généricité n'a rien à voir avec
la baisse des prix. Ni avec leur augmentation d'ailleurs. On avance.
Toujours ça de pris.
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Le rôdeur devant le seuil |
08/07/2002 : 21:40
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Je me rends bien compte à quel point mes dernières
chroniques n'ont aucun sens, aucun objectif et qu'elles ne sont
pas très intéressantes pour le lecteur, comme pour
le créateur. Parce que figurez-vous que je suis comme vous
: je lis mes histoires alors j'aime autant vous dire que je suis
le premier informé du manque de... enfin du... bah, je
ne sais pas comment qualifier ce manque de légèreté,
ce manque d'aisance dans l'écriture qui fait que cela me
parait plus laborieux qu'avant. Là encore je sais que je
ne fais que m'appesantir, ce qui rend les choses encore plus lourdes.
Je n'arrive pas à décoller et pour être plus
précis je reste scotché sur les cimes de la non-inspiration.
A cette altitude, je dirai que je culmine. Que je supervise. Que
je manque d'air.
Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Peu importe, je n'ai qu'à
attendre que cela passe puisque le temps travaille au moins aussi
bien que moi, voire quelquefois mieux. La preuve : il réussit
souvent à débloquer les situations, même les
plus incongrues, prenant un malin plaisir à me faire languir
dans un état d'impatience et d'impuissance qui doit j'imagine
le faire marrer.
Le temps se marre. Il passe sans arrêt me voir. Et il se
marre.
Alors en attendant que la porte devant laquelle je suis ne s'ouvre,
je vais me reposer sur son pas. Au lieu de m'user à essayer
d'ouvrir les portes closes, je vais garder mes forces pour enfoncer
celles qui seront ouvertes d'ici peu.
Toujours ça de pris. Ou de pas donné.
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Histoire de se mouiller |
07/07/2002 : 19:00
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Qu'est ce que c'est calme le Dimanche ! J'avais oublié
que cela pouvait encore exister une journée où je
peux prendre mon temps pour faire ce que je ne fais plus trop,
justement par manque de temps. Du coup j'en suis même à
me demander ce que j'ai bien pu ne pas faire toute cette semaine
pendant laquelle le temps de dire ouf a plutôt été
utilisé dans le but de gagner une course contre la montre
entamée Lundi matin à 8 heures.
En tout cas une chose est sûre : je n'ai plus le loisir
de perdre mon temps à la recherche du temps perdu. Afin
de m'en sortir je suis à présent obligé d'alléger
certaines de mes procédures domestiques, voire de décréter
quelques vérités pourtant pas bien senties.
Par exemple j'ai décidé que le compte était
bon avant même d'attendre la fin de l'exercice fiscal. A
partir de maintenant je fais confiance aux ordinateurs et autres
aides comptables qui gèrent les flux migratoires courants
en matière de liquidités. Cependant, n'étant
pas encore noyé sous la correspondance fleuve d'organismes
uniquement focalisés sur des histoires de débits,
j'essaye de prévenir tout risque de noyade en me focalisant
sur les opérations de pompage effectuées par quelques
fournisseurs et dont les manoeuvres passées tenaient plus
de la mise à sac que de la remise à flot. Je ne
citerai pas de noms mais sachez pour mémoire que les spécialistes
du fourniturage liés à internet ont plus d'une fois
pété un câble en m'inondant de ponctions moins
justifiées les unes que les autres.
Ce serait vraiment trop dommage de passer son temps à le
perdre. Parce qu'à tous les coups ce serait une perte sèche.
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