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MICHEL MOHR'S
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Les chroniques du 07/07/02 au 04/08/02 sont ici.
 


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Petit mot dans le livre d'or
Email à Michel Mohr
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La loterie quotidienne
04/08/2002 : 20:30

Je me demande où est passé l'été. A force de nous rabâcher les oreilles sur le fait que le temps est détraqué et qu'il n'y a plus de saison, je vais finir par croire que c'est vrai. Aujourd'hui par exemple, vous retirez dix degrés et on se croirait en plein mois de janvier. Remarquez, comme en janvier il suffit souvent d'en rajouter dix pour se retrouver en Août parmi les allemands en short, il faut reconnaître que tout cela est d'une logique implacable, contrairement à la chaleur de ces derniers jours.
Moi je pense que la méthode du vaccin anti-grippe devrait être appliquée à l'élaboration du calendrier. Je m'explique : chaque année, au moment de lancer la nouvelle vague de piqûres, les meilleurs laboratoires, ceux qui piquent nos sous, tentent d'identifier quelle sera la tendance automne / hiver en matière d'attaque infectieuse dans le but d'élaborer le vaccin qui vous sauvera peut-être du probable mal dont vous pourriez être atteints ou pas. Pour ma part, j'ai renoncé à me faire injecter quoi que ce soit dans les veines si je n'y suis pas obligé, et ceci depuis que la médecine du travail a voulu me faire signer un jour un papier comme quoi je renonçais à les poursuivre en cas d'effets secondaires. Ce bout de papier m'ayant ouvert les yeux sur les incertitudes associées à toute certitude, je préfère encore affronter les effets primaires à jeun.
Bref, je disais donc que le calendrier devrait être élaboré de la même façon : chaque début de semaine, au moment où la météo est connue pour les trois jours à venir avec un indice 4 sur l'échelle de foutage de gueule, les jours pourraient être déterminés. Par exemple on aurait pu avoir pour ce week-end le samedi 15 septembre suivi du dimanche 8 avril. Ce serait quand même plus logique. En plus on n'a pas vraiment besoin de connaître le calendrier un an à l'avance : cela nous sert à quoi ? A planifier nos vacances ? Eh bien avec ma solution, si vous prenez des vacances entre le premier et le quinze Juillet, vous êtes certains d'avoir le beau temps. Imparable je vous dis.
Bon, le seul inconvénient c'est que vous risquez de ne pas avoir de vacances du tout parce que les années sans mois de Juillet, c'est possible avec mon système. Mais comme d'un autre côté, il peut aussi y en avoir plusieurs. Faites vos jeux !

 

Le gel de la production
02/08/2002 : 23:55

Je suis vraiment désolé mais le livreur d'inspiration n'est pas passé aujourd'hui. Vu qu'hier il m'avait déjà fait faux bon, j'avoue que l'inquiétude me gagne et que cela ne va pas arranger mes essais de faux en écriture. J'imagine qu'à tous les coups le préposé en chef à la distribution a dû partir en vacances, passant le flambeau à un intérimaire débutant qui, malgré sa bonne volonté, n'a pas réussi à passer les différents obstacles qui le séparent de ma demeure. En fait il suffit juste que le titulaire ne lui ait pas refilé les digicodes, mots de passe et autres sésames pour que toute tentative de sa part reste inexorablement vouée à l'échec. Cela me semble l'explication la plus logique. A moins que mon interphone ne fonctionne plus. A moins que je ne l'entende plus, ce qui, bien que ce soit plus grave, a en réalité les mêmes conséquences stériles.
Bah, une période creuse pendant la période creuse, quoi de plus naturel ?
Peut-être mais en attendant je n'ai pas l'intention de fermer la boutique pendant la baisse d'affluence, de mettre la clé sous le paillasson de mon infortune ou d'agiter le drapeau blanc de la reddition sur mon balcon. Non, car je veux assurer la continuité du service, rester ouvert tout l'été et trouver si nécessaire des substituts de munitions. Il me suffit d'un peu d'imagination pour transformer le quotidien en matière première fertile en rebondissements. Et tout ça en n'utilisant aucune substance testée et approuvée par ceux qui ont fait le tour du sujet en plus de celui de la France.
Faudrait pas oublier que je vous sers de la chronique bio ce qui explique que de temps en temps vous n'en avez pas pour votre argent. Que ne ferais-je pas au nom de la non-productivité !

 

La bicyclette à moteur
31/07/2002 : 23:35

Le sport c'est vraiment devenu n'importe quoi.
Pour la Formule 1, comme on sait pertinemment que c'est encore le gars qui le vaut bien dans sa voiture rouge qui va l'emporter une fois de plus, je ne comprends pas l'intérêt qu'on peut encore trouver à rester collé devant le téléviseur à encaisser les 80 tours de course, le tout sans même voir un dépassement puisque dans le cas hypothétiquement improbable où il y en aurait un vous pouvez être sûr que ce serait pendant la coupure publicité ou la pause ravitaillement (la votre, pas la leur).
Pour le cyclisme c'est tout l'inverse : n'importe qui peut gagner. La seule inconnue dans ce sport reste le nombre de jours qui va s'écouler entre la victoire du coureur et sa mise en examen pour usage de produits illicites. Excusez-moi mais je n'invente rien : le troisième du tour de cette année, un gars qu'on n'avait jamais vu à pareille fête puisqu'avant il n'était pas invité, est suspecté de dopage. Les préposés aux arrestations ont mis sa femme en garde à vue pour avoir transporté un attirail de parfaite entraîneuse à domicile. Tout ça en intraveineuse. Et cette dame, ne doutant de rien, a déclaré que c'était la pharmacie familiale. Ah bon ? Eh ben si c'est le cas on ne va pas tarder à voir toute la dynastie sur les pentes du Tourmalet, et si le dernier né est fair-play il y a des chances que le grand-père décroche le maillot à pois lors de l'édition 2003. Sans blagues.
En attendant, pendant que sa moitié se morfond en prison, le champion en question n'a pas daigné quitter son Italie non natale pour revenir en France afin de répondre à certaines questions sur d'éventuelles relations de causes à effets. Il a prétexté qu'il avait raté l'avion. Moi j'ai l'impression qu'il ferait mieux de revenir en vélo, ça irait beaucoup plus vite. Et puis s'il met un porte-bagages il pourra faire d'une pierre deux coups en ramenant bobonne au retour. Par contre, pour trimballer l'armoire à médicaments, il va falloir prévoir un système d'attache pour accrocher la remorque. Mais bon, à coeur vaillant rien d'impossible non ?

 

Histoire de noyer le poisson
30/07/2002 : 21:00

Chaque jour apporte son lot de surprises. On croit tout savoir, on croit avoir tout vu et au final on se rend compte qu'une fois de plus on s'est trompé. Telle est la conclusion de la journée d'hier qui s'est achevée dans la perplexité et l'incompréhension la plus classique qui soit. Je savais pourtant que bon nombre de nos contemporains excellait dans l'art de se faire accompagner. Que ce soit par une valise, un chien ou un chat, peu importe, j'imagine que l'approche doit être toujours à peu près la même, bien qu'en réalité je n'en sois pas si sûr que ça tant je n'arrive pas à comprendre ce qui peut motiver le commun des mortels à rechercher une compagnie autre que la sienne. Mais bon il faut de tout pour faire un monde. J'ai même vu à la télévision des dingos de la pire espèce (la notre) qui laissaient trôner un cochon en plein milieu du canapé histoire de passer au 20 heures de PPDA, ce qui prouve bien que le lard et la manière sont à la portée de chacun.
Soit. Passe encore.
Cependant il y a encore plus fort : les passionnés de poissons. Je ne vous parle pas ici des friands de fishsticks du Captain Igloo qui ne sélectionne que les poissons sans têtes roulés dans la panelure de synthèse et garantie sans vraies arêtes. Non, je vous parle des aficionados du poisson vivant, des aquariums, des plantes et autres rochers qui vont avec. Ceux qui s'abonnent à Aquarium Magazine comme d'autres s'abonnent au Gymnase Club pour se donner bonne conscience et s'obliger à faire ce qu'ils ne feraient jamais s'ils n'avaient pas payé pour. Le top dans tout cela reste le courrier des lecteurs. Je vous assure que je me suis senti tout petit face à l'énumération des différents problèmes dont je ne pouvais pas soupçonner l'existence, même dans mes rêves les plus vaseux. Entre celui qui a des poissons qui ne tournent plus rond et celui qui en a qui n'arrêtent pas de se bouffer entre eux tant et si bien qu'à la fin il ne lui en reste plus qu'un, un costaud qui menace de faire déborder l'aquarium, on ne sait plus où donner de la tête. Moi je vous le dis : on n'imagine pas à quel point on est beaucoup plus tranquille lorsqu'on ne possède qu'une boite de 6 bâtonnets de Colin de l'Alaska (mais toujours garanti sans arêtes) dont l'année de péremption est 2004. Ça demande beaucoup moins d'entretien.
Et la détente dans tout cela, le plaisir de les voir se noyer sans fin ? me rabâcheront les accros de la poiscaille de salon. Certes, mais regarder mon congélo ouvert, ça me détend aussi. Et en plus ça me rafraîchit.

 

Ne soyez pas chiens !
28/07/2002 : 17:00

De nos jours il me parait clair que la SPA a du mouron à se faire en cette période estivale plus propice à l'abandon des chiens qu'à leur adoption. Il faut aussi reconnaître que la tendance actuelle est plutôt d'adopter une portée de valises que de chiots. Si la comparaison entre ces deux catégories de compagnons semble tout d'abord incongrue, voire déplacée, je m'en vais vous montrer qu'au final tout se tient et que les avantages de l'un par rapport à l'autre sont on ne peut plus évidents.

Tout d'abord, en y regardant de plus près les similitudes sont tout à fait troublantes :
- le chien et la valise se font traîner par une laisse ou une poignée qui permet au propriétaire d'essayer de faire en sorte que tout le monde aille dans la même direction, même si la manoeuvre reste délicate dans les descentes, les virages et les forêts,
- l'homme parle à sa valise comme il s'adresserait à un chien, tentant de reporter sur autrui la responsabilité de son inaptitude à la conduite accompagnée, surtout en milieu urbain surpeuplé où un chat n'y retrouverait pas ses petits,
- les deux sont des balises ambulantes pour les autres piétons qui cherchent toujours à les éviter afin d'une part d'aller plus vite et d'autre part d'éviter de se faire mordre. A ce propos je tiens à vous mettre en garde contre la morsure de valise car sachez qu'à ce jour personne n'a encore survécu à une blessure de ce type. Si vous ne me croyez pas faites l'inventaire des survivants que vous connaissez et vous serez très surpris : il n'y en a pas.

Cependant le choix préférentiel de nos compatriotes tient surtout dans le fait que les avantages de la valise sur le chien ne sont plus à démontrer :
- personne n'a jamais vu quelqu'un sortir une valise toutes les quatre heures pour lui faire faire le tour du quartier en s'arrêtant tous les deux platanes,
- jamais un flic n'a osé coller une amende parce qu'une valise se serait oubliée sur la chaussée. Ben non car dans ce cas-là le propriétaire ne se fait jamais prier pour ramasser le tout le plus rapidement possible. Comme quoi, tout est question de volonté,
- la rupture de croquettes ne nuit absolument pas à la santé du bagage qui de toute façon n'a pas d'activités fortement consommatrices en calories comme aboyer, baver et courir partout. Si néanmoins vous pensez que c'est le cas chez vous, allez faire au plus vite un tour chez Visual...,
- il est inutile de chercher à faire garder ses valises en cas de déplacements ou de vacances puisque, conscient de ses responsabilités face à la maroquinerie ambulante, personne ne les oublie jamais, l'un n'allant d'ailleurs jamais sans l'autre.

Je vous l'avais dit, le choix semble très clair. Et puis entre nous, je préfère que mes voisins investissent dans les sacs plutôt que dans les clébards, surtout la nuit. En effet ça m'ennuierait d'avoir des valises sous les yeux uniquement parce que les autres ont choisi la mauvaise option.

 

Qu'est-ce que je disais déjà ?
25/07/2002 : 22:30

Ce soir je vais céder à la facilité en partageant avec vous une phrase d'un autre que moi. Et pour ne pas déroger à la tradition je puiserai une fois de plus dans le puits sans fond qu'à néanmoins réussi à remplir le philosophe du néant :

"
Peut-être ne faudrait-il publier que le premier jet, avant de savoir soi-même où l'on veut en venir.
"
E.M. Cioran

 

L'enregistrement à la chaine
24/07/2002 : 22:10

Fabuleuse invention que celle du magnétoscope ! Cet outil indispensable de la vie moderne permet d'optimiser au maximum son temps. Je n'arrive même plus à imaginer la servitude antique qui consistait à être obligé de regarder en direct la télévision et son lot de publicités, de mi-temps et de retards afin d'atteindre son objectif d'information ou de détente. Maintenant, grâce à cet ustensile qui trouve sa place dans le salon au même titre que la bière dans le frigo, il suffit d'accélérer le déroulement de la cassette pour se projeter dans le connu et rattraper le cours des événements juste là où on l'a décidé.
Génial.
Mais la facilité reste néanmoins une source de difficultés.
Par exemple le fait d'enregistrer quasiment tout ce qui est susceptible de m'intéresser me pose un sérieux problème de logistique. J'ai beau être passé de vingt cassettes à quarante, rien n'y fait : la loi des gaz parfait s'applique une fois de plus et toute la place disponible est occupée. Bien sûr, je suis déjà passé à la phase suivante qui consiste à effacer certains films non vus afin d'en enregistrer de nouveaux. Mais cela a t-il un sens ? Car si le magnétoscope est à la base conçu pour enregistrer, ne serais-je pas en train de rater une étape dans mon processus de gestion filmographique ? Oui, c'est sûr, si j'avais le temps et l'envie de regarder toutes ces bandes la situation serait différente. Mais elle ne l'est pas. Quand j'ai le temps, je n'ai pas envie et quand j'ai envie, je n'ai pas le temps. Sans compter les fois où lorsque le temps et l'envie sont présents vous pouvez être sûr que j'ai quelque chose à enregistrer au même moment. Il est certain que je pourrais investir dans un second magnétoscope, voire dans une seconde télévision afin de pallier ce problème crucial. Mais en mettant le doigt dans l'engrenage de la démesure, ne vais-je pas finir par transformer mon habitat en studio d'enregistrement, abandonnant du même coup toute idée de projection présente et future ?
Décidément, je crois qu'il vaut mieux que je me contente de mon équipement actuel, quitte à regarder tous les films en accéléré pour me sortir de cette impasse dont je ne vois pas le bout.

 

Le port royal
23/07/2002 : 22:25

Depuis que j'ai troqué ma sacoche en cuir de parfait cadre dynamique qui a plein de trucs à trimballer vachement importants par un sac à dos, je n'ai plus l'impression d'aller travailler le matin. C'est comme si j'allais camper, les bras libres et la tête ailleurs bien que toujours sur les épaules. Enfin, je dis ça mais en réalité ce ne sont que des suppositions vu que je ne suis jamais allé planter ma tente. En plus, je voudrais que je ne pourrais même pas puisque la canadienne me fait défaut.
Cependant, je vous rassure, je n'ai nulle envie d'aller me taper des heures de marche avec un barda de trente kilos pour ensuite enchaîner avec deux heures de montage en pleine nuit ayant pour objectif initial d'ériger une installation devant en théorie permettre d'être coupé du vent mais hélas pas des réalités plus terre à terre comme par exemple la dureté du sol ou de celle de l'eau qui ne manquera pourtant pas de ramollir l'ensemble dans un effet des plus vaseux (ça c'est de la phrase !). Non, comme disait l'autre : j'ai passé l'âge de ces conneries. Je fais confiance à ceux qui en reviennent : cela meuble les conversations et me rassure sur le fait que je n'ai apparemment rien raté.
Moi, j'ai seulement le paquetage du parfait banlieusard : les papiers, le parapluie, le livre et quelques affaires courantes qui en l'occurrence se portent plutôt bien, merci.
Et puis quand je trimballe le portable, quel plaisir de pouvoir le mettre dans un des compartiments multifonctions de mon EastPak modèle "Y'a quelqu'un là-dedans ?". Je peux alors encore faire plein de trucs avec mes mains comme par exemple passer aux tourniquets dans les gares, me tenir aux barres du métro ou signer des autographes à qui en veut. Remarquez, cette dernière activité reste pour l'instant dans le domaine du potentiel. Cependant, si cette possibilité n'est pas exploitée on ne pourra plus dire que c'est de ma faute.

 

Petit tout ou grand rien
22/07/2002 : 22:45

Je me rends compte à quel point mes interventions sont dans la majorité des cas l'occasion de tourner en dérision les petits plus ou moins de la vie quotidienne. Pourtant je ne suis pas quelqu'un qui râle systématiquement quoi qu'il arrive ou qui voit les choses forcément du côté obscur de la force. Non. C'est juste que cet exercice de style est pour moi aussi naturel que celui qui consiste à se lever le matin alors qu'on sait pertinemment qu'il faudra se recoucher le soir même. Soit dit en passant on ne m'enlèvera pas l'idée qu'il y a dans ce rituel quotidien une perte de temps qui prouve par la pratique que personne ne sait exactement ce qu'il veut en ce bas-monde car enfin, est-ce si compliqué de choisir une bonne fois pour toute sa position et de la tenir, voire de la défendre quoi qu'il en coûte ? D'accord, certains ne manqueront pas d'objecter que les lois de la nature sont ainsi faites qu'on ne peut pas toujours y résister. Je leur répondrai très simplement que si tout le monde faisait ce raisonnement nous en serions encore à devoir trimer toute la journée pour nous alimenter et chercher un peu de réconfort dans ce monde de brutes, ce qui est loin d'être le cas, non ?
Pour tout dire, si je fais mon beurre de toutes ces aberrations c'est que d'une part je puise ma matière première dans une source qui parait intarissable et d'autre part parce que sans ces phénomènes naturels spontanés je me retrouve aussi démuni que le Père Noël le 26 décembre au matin.
Quelquefois j'essaye pourtant de me rabattre sur des énergies de substitution et d'éviter le gaspillage de ressources naturelles pourtant si prometteuses. Hélas, sans résultat.
J'aimerais laisser aux générations futures des gisements entiers de sujets inexploités. Mais je déboise sans planter. Je pollue sans assainir. Je trouve sans chercher.
D'un autre côté on ne pourra pas me reprocher de piétiner les plates-bandes de ceux qui s'abreuvent des petits riens de la vie qui leur procurent bonheur et loisir. Enfin je devrais plutôt dire des petits riens ou des grands tous tant il est vrai que je ne vois strictement rien si je regarde dans cette direction que pourtant tant de monde semble suivre aveuglement les yeux ouverts. Il y a dans cette situation un je ne sais quoi qui m'échappe. Peut-être un petit rien qui me fait encore défaut mais qui fait toute la différence.
Qui sait ?

 

La pose parquet
19/07/2002 : 23:40

Tout est compliqué si on veut bien s'en donner la peine.
Prenons par exemple le cas d'une personne qui souhaiterait remplacer dans son modeste logement sa moquette par du parquet. A peine la suggestion émise, la question suivante se pose : 'Bon, j'en mets où du parquet ?'. Ceux qui ont vécu ce genre de situation ne manqueront pas d'apporter leur obole à cette interrogation des plus terre-à-terre : 'Et tu veux le mettre où si ce n'est pas au sol, connard ?', le dernier constat étant tellement évident et implicite qu'il n'est d'ailleurs que très rarement formulé. Eh bien si je veux je le mets aux murs mon parquet, et je l'appelle lambris. Sans blagues.
Non, la véritable décision à prendre est de savoir s'il faut en mettre dans les chambres. Ou pas. Parce que la moquette, dans ces pièces là , ce n'est pas mal non plus bien que ce soit différent. Remarquez, si c'était pareil il n'y aurait pas d'interrogation à avoir. Tout se tient. Bref, que faire ?
Mais la seconde étape du processus décisionnel qui aboutira doucement mais sûrement (plus doucement que sûrement pour être précis) au passage à l'acte reste plus problématique : faut-il mettre du parquet collé qui vous colle à la peau, du parquet flottant qui navigue entre le sol et le plafond suivant l'ampleur de la dépression s'abattant sur les lieux ou du stratifié fait du bois de la forêt qui a brûlé l'été dernier (souviens-toi) ? On ne sait pas.
Et puis faut-il le faire poser par un professionnel de la latte habitué à plancher sur le sujet ou bien faut-il tenter l'aventure du bricoleur des dimanches prêt à tout pour rien ?
A ce sujet, comme dit mon père : 'Oui ben tu rentres chez toi la gueule enfarinée avec ton parquet sous le bras, et après tu fais quoi ?'
Il n'y a pas à dire, le bon sens est toujours près de chez vous.

 

Je tourne la page
17/07/2002 : 23:30

Je crois que je commence à être infecté, petit à petit, par le virus du parisianisme.
Jusqu'à présent les trajets effectués en transport en commun étaient l'occasion de regarder autour de moi ce qu'il se passait, de dévisager les gens et de rester interloqué devant certains comportements frisant très souvent la correctionnelle, voire même la mise aux arrêts de rigueur, surtout si le train en question arrive au terminus.
Et puis le temps passant je m'aperçois que cela n'est plus aussi amusant qu'avant. Peut-être que plus grand chose ne m'étonne et que le petit enfant d'un mètre quatre vingt dix huit que j'étais n'existe plus. L'émerveillement a disparu. Alice m'a semé, à moins que ce ne soit un coup du lapin. Alors comme je n'ai pas envie de me risquer sur les champignons, y compris ceux de Paris, pour tenter d'inverser la tendance et d'avancer dans le même sens qu'elle, je m'adapte aux circonstances. Maintenant, tel un vrai parisien, je me mets moi aussi à lire, la tête plongée pendant tout le trajet dans une histoire à dormir debout. Oh je vous rassure, le chemin est encore long avant de pouvoir rivaliser avec les autochtones, les purs jus, les labellisés AOC qui, quel que soit le moyen de locomotion et les correspondances empruntées continuent inlassablement leur lecture en se moquant de tout le reste et surtout de tous les autres.
Le genre de gars qui ne se tient pas correctement et qui vous rentre dedans à la première accélération ou au dernier freinage, le tout sans s'excuser.
Le genre de gars qui vous inflige le changement de page de son journal, opération qui normalement nécessite de disposer d'un volume moyen de deux mètres cubes inoccupés, détail technique dont la personne en question ne semble pas avoir connaissance puisqu'elle réussit toujours à ses fins sous les tonnerres d'engueulades de la foule aux bords de l'hystérie et de l'écrasement. De toute façon ces plaintes ne le gènent pas puisque ce genre de gars semble être aussi sourd que muet. Mais bon, comme il lit déjà et qu'il faut bien se garder une marge de progression pour le retour...
Pour l'instant je ne suis donc qu'au début de mon apprentissage. Je lis seulement lorsque je suis assis pendant au moins vingt minutes d'affilées. Le reste du temps, j'avoue que je continue à me marrer en regardant les acteurs bénévoles qui se produisent à guichets et portes fermés.

 

Not living in America
16/07/2002 : 20:05

Paris en été c'est encore pire. Pire qu'avant et pire qu'après. C'est pourtant l'époque où le nombre d'usagers des transports en commun est en très nette diminution. Certes. Mais c'est avant tout l'invasion de milliers de gens armés de valises qui croisent celles de ceux qui fuient la capitale, armés eux aussi de colis plus énormes les uns que les autres. Et croyez-moi, un touriste équipé génère plus de dégâts en une heure qu'une armée de termites le jour du salon international des antiquaires.
Une confusion.
Du coup au lieu de suivre bêtement le troupeau je suis obligé de composer avec les Delsey, les sacs à dos et autres touristes qui s'arrêtent en plein milieu du chemin pour s'assurer que c'est le bon ou pour vérifier qu'ils n'ont pas oublié leur casquette des Chicago Bulls dans leur surburb natal. Eh bien je vous assure qu'il n'y a rien de plus pénible que cette peuplade qui m'oblige à rester en permanence vigilant sous peine de renverser une valise ou de percuter un autochtone d'ailleurs qui, vu le gabarit, aurait tôt fait de m'envoyer au tapis roulant qui mène directement à la ligne numéro 4 sans passer par la porte de Versailles et sans toucher 20000 francs non plus.
Difficile de rester calme.
Tout compte fait je préfère encore quand il y a plus de monde et moins de bagages. Parce que lorsque les bagages ne sont pas là les touristes sont, par une relation de cause à effet des plus troublantes, absents eux-aussi ce qui fluidifie la circulation, ce qui fait qu'on va plus vite. Et comme l'objectif des transports en commun est d'aller plus vite avec que sans, je trouve que le raisonnement se tient.

 

English : read, spoken, written but not heard
15/07/2002 : 22:45

J'ai beau m'y mettre dans le train et pendant le repassage, l'évidence s'impose à moi comme l'avis sur les revenus : je n'aurai pas terminé dans les temps.
Demain c'est ma dernière leçon d'anglais (last but not least) et je n'ai pas fini mes devoirs. Tel un collégien pris la main dans le sac je n'aurai pas d'excuse si ce n'est que j'avais d'autres choses à faire. Mais est-ce une excuse valable ? J'en doute fort puisque quoi qu'on fasse il y a toujours quelque chose d'autre à faire. La vérité est que quelle que soit la direction (gauche ou droite) dans laquelle je regardais, ce n'était pas ma priorité. Pourtant je les avais faits mes exercices de grammaire, je les ai appris les cas d'utilisation du verbe 'get' qui sert à tout et à rien suivant ce qu'on y met derrière (ou pas) et je les amène tous les jours les cinquante kilos de bouquins qui déforment mon sac qui visiblement n'est pas english-proof. Mais l'écoute de la cassette du 'Moneymaker', ça ne sera pas possible. Même pendant le week-end j'ai du mal à caser 3 heures d'écoute non interactive requérant toute mon attention et qui me plonge dans les abîmes sans fond de l'incompréhension entre les hommes (et les femmes), surtout s'ils sont originaires de contrées différentes.
Du coup, j'ai mis le paquet aujourd'hui pour tenter de combler le retard, histoire d'être capable de résumer le bouquin et de répondre aux questions que la tortionnaire de service ne manquera pas de me poser. Si encore je tombais sur Heather la charmante canadienne, je ne m'inquiéterais pas tant on s'entend bien à défaut de se comprendre. Mais hélas ce ne sera pas Heather, ce qui fait que je n'ai plus le choix : je vais devoir faire le mort (une spécialité maison qui se transmet de Père en Fils) en ne rendant le paquetage sonorisé qu'à la fin du cours. Et pour diminuer le risque d'être spontanément interviewé sur le sujet je vais poser une question dès le début, histoire de noyer le poisson sous un déluge des plus houleux. Pour cela le plan d'action est clairement établi : je vais prendre un de mes bouquins de grammaire, trouver une leçon qui n'a pas encore été travaillée et m'en inspirer pour trouver une question des plus pertinentes. Bref, une technique que je maîtrise parfaitement puisqu'il me suffit de trouver le problème à partir de la solution.
En France on ne sait peut-être pas parler anglais mais on a des idées !

 

Le bain de houle
14/07/2002 : 22:15

A force de chercher le sujet du jour et de ne pas le trouver je me vois dans l'obligation de faire avec, ou plutôt sans. Le souci est que ma journée ne se termine pas après la mise en ligne de la bafouille quotidienne. Non, car pour tenir la distance et réduire, non pas à néant mais dans des proportions qui gardent un sens, le nombre de livres en cours dont l'actuel flux entrant reste supérieur au flux sortant j'applique une méthode très à la mode dans les milieux informés que l'on nomme le time-sharing et qui permet de partager entre les différentes activités la ressource critique, à savoir moi.
Alors je compose avec les éléments du bord et fait contre mauvaise inspiration bon usage, quitte à abandonner le navire en plein milieu de la tempête au moment même où les assauts répétés de mauvais jeux de mots finiront par user autant le passager que l'équipage. De plus, j'espère que vous portez votre gilet de sauvetage parce que la direction décline toute responsabilité en cas de noyade dans le puits sans fond de mes idées noires.
Non, ne vous méprenez pas, ceci n'est pas un appel de détresse ! J'en veux pour preuve que si je navigue, c'est bien que je suis au-dessus de ça.
Quoique.

 

Le retour du démiurge
13/07/2002 : 22:40

"
- Qui êtes-vous ?
- Je suis un étranger pour la police, pour Dieu, pour moi-même.
"
E.M. Cioran

 

Déjeuner en guerre
12/07/2002 : 23:30

Je ne suis pas pour le petit déjeuner. Non. Et pour dire la vérité, quitte à me fâcher avec les nutritionnistes, diététiciens et autres conseillers énergétiques, je suis carrément contre. Alors qu'on arrête de me dire que c'est le repas le plus important de la journée parce que je sais très bien que c'est faux. Et je n'ai pas peur de le dire : bien que le repas le plus important de ma journée n'ait pas encore été récompensé, je peux vous assurer que celui du matin n'est pas prêt de faire partie des nominés. Et qu'il n'a pas été retenu pour la sélection non officielle, c'est dire !
Non, décidément si je pouvais me passer de cette corvée, je le ferais volontiers. Dans la foulée j'aime autant vous dire que si jamais l'ami Ricoré se pointe un jour chez moi avec son bol et ses croissants, eh bien je vais m'occuper sérieusement de l'accueil en le virant à coups de pieds là où la décence ne descend jamais. Le seul problème résiduel est que comme l'autre pingouin n'a pas le digicode, je reste un peu sur ma faim.
Je me demande à quoi sert ce rituel matinal qui n'a apparemment pas d'autre objectif que de me permettre d'écouter France Info pendant quatre minutes montre en main et tasse dans le micro-ondes. En plus, comme je n'arrive pas (c'est physique, ce n'est pas de ma faute) à manger je compense en buvant. N'allez pas croire que je m'attaque au pack de 16 comme d'autres descendent le Grand lait pour en faire du petit. C'est juste qu'il me faut trouver ailleurs les vitamines, le calcium, les oligo-éléments, les sucres rapides, les un peu plus lents et ceux qui arrivent toujours en retard sur le coup de 11 heures, histoire de pouvoir rester éveillé jusqu'au prochain repas, autre galère s'il en est. On a beau ne pas écouter les donneurs de leçon, il est difficile d'échapper aux réalités aussi infondées qu'aberrantes. Alors pour compenser mon manque d'enthousiasme, entre le jus de fruit, le thé et l'Actimel à la noix (nouveau parfum), je dois bien m'enfiler soixante centilitres de liquide, et ceci en moins de temps qu'il n'en faut au jardinier de l'info pour nous raconter comment son grand-père, tortionnaire à ses heures perdues, buttait ses rosiers à coups de pelle dans les années trente. Et soixante centilitres à conserver pendant une heure, je n'ai pas besoin de vous éclairer sur la nature des difficultés potentiellement rencontrables.
Alors je dis non, non au petit déjeuner. Et je dis aussi qu'il faut arrêter de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

 

La porte de sortie
11/07/2002 : 23:15

C'est beau la technique. Surtout lorsqu'elle est au service de l'Homme. Le problème c'est lorsque ce service n'est pas compris dans la prestation et que la confiance aveugle mise dans la machine est trahie. J'en ai eu une belle démonstration il y a quelques jours de cela alors que je quittais mon travail. A la sortie du complexe bureautique dans lequel ma société a pignon sur rue sans toutefois donner dans la vélocipédie (nota pour ceux qui douteraient : il est inutile de regarder dans le dictionnaire, tout est dans le feeling) se trouve une porte vitrée automatique, frontière théorique qui a le mérite de nous indiquer exactement où on se situe professionnellement parlant. Or cette porte vitrée a une caractéristique assez déroutante pour les non initiés : le radar qui déclenche son ouverture a été réglé avec une sensibilité telle qu'elle est sensée s'ouvrir au moment où normalement on devrait déjà être de l'autre côté si on n'avait pas ralenti son allure, et ceci quelle qu'elle soit.
Eh bien le fameux jour en question, alors que je me dirigeais vers l'ouverture encore close, voilà pas qu'un coursier, casque sur la tête se met à me doubler en piquant un sprint vers la sortie, pensant sûrement que la fameuse porte l'accueillerait à bras ouverts au moment où il arriverait à sa hauteur. Erreur grave. Parce que si l'accueil fut particulièrement tonique, je peux vous assurer que la porte, elle, n'a pas bougé. Enfin disons qu'elle a attendu que le gars se prenne les montants latéraux de son encadrement en pleine poire avant de daigner s'ouvrir, tranquillement, en laissant l'inconscient sur le carreau.
C'était tellement bien fait qu'on aurait pu croire à une caméra cachée. Du grand art. D'ailleurs j'ai eu beau regarder je n'en ai pas vu une, de caméra. En fait je crois que c'était une caméra super-bien cachée.

 

Scène de la vie quotidienne
10/07/2002 : 21:20

- Dis donc, je cherche des chiffres, tu n'aurais pas ça ?
- Ben si, mais ça dépend, c'est pour quoi faire ?
- C'est pour prouver de façon irréfutable que si on fait comme je dis c'est mieux que si on faisait autrement.
- Dans ce cas-là je te conseille plutôt de les pondre toi-même, comme ça au moins tu seras sûr qu'ils seront en accord avec ton objectif. Parce que si tu fais l'inverse tu risques d'y passer des plombes avant de t'apercevoir qu'aucun de ceux qui existent ne peut servir ta cause. En plus comme tu peux leur faire dire tout et surtout n'importe quoi, je pense que cette méthode est carrément plus efficace que toutes les autres.
- Mouais. Je préférerais malgré tout que ce soit des chiffres reconnus par la communauté.
- Ah, d'accord. Si tu veux je peux te donner des chiffres : j'ai le 2 que j'ai pris ce matin et si tu veux le 5 je crois que ça va être possible parce que j'ai vu la secrétaire passer avec il n'y a pas plus tard que pas bien longtemps. Donc tu me le dis, si tu veux le 2 je peux te le passer. En plus ça tombe bien parce j'en avais presque fini avec lui. Par contre pour le zéro on est en rupture de stock et j'ai crû comprendre qu'un coursier nous en amènera un en 103 Peugeot.
- Euh... ben. Bon. Je vais voir.

 

Le générique qui n'a pas de prix
09/07/2002 : 23:20

Il existe des expressions qui sont à la mode pendant un certain temps et qui ensuite disparaissent avant d'avoir pu faire leurs preuves. Une de celles qui revient souvent dans les salles d'attente et dont le tour d'être enfin examinée n'arrive jamais a trait à la généricité. Combien de fois nous a t'on expliqué que les médicaments génériques sont moins chers puisque... puisque quoi d'ailleurs ? C'est vrai après tout, il est complètement stupide de dire que parce que c'est générique c'est moins cher. La raison n'est pas là. Si c'est moi cher c'est uniquement parce que les producteurs ont baissé leurs prix. Faudrait voir à ne pas nous prendre pour des buses en matière d'économie. Avec Capital, Combien ça coûte et Fort Boyard il ne faut pas oublier que nous sommes armés jusqu'aux dents (pour certains l'attirail s'arrêtera à la première canine mais bon, quand même) pour affronter les détournements de fonds, les tentatives de corruption et les questions du Père Fouras que personne d'autre que lui ne se pose. Sans blagues. Elle a bon dos la généricité. On tenterait de nous faire croire que le trou de la sécu relève d'un complot générique que cela ne m'étonnerait pas. La vérité est ailleurs et surtout pas là où on nous dit qu'elle est.
Tenez, un autre exemple de généricité. C'est une observation que je me suis faite cette après-midi alors que, cherchant à fermer la porte de mon bureau, je me suis mis en quête de la clé adéquate qui se trouve perdue au sein d'un essaim de passes pas partout qui pourrait faire croire qu'à mes heures perdues je m'exerce au métier de gardien de prisons. Eh bien figurez-vous que suite à une erreur de casting je me suis aperçu que la clé de la porte d'entrée de mon immeuble permet également de sceller la pièce qui me sert de domicile lorsque je ne suis pas chez moi, c'est-à-dire pendant les heures ouvrées pour être précis.
Je m'interroge.
Aurait-on mis en vente des clés génériques, histoire de faire baisser les prix ? Mister Minit se lancerait-il sur le chemin chevaleresque du service clientèle en criant 'une clé pour tous, tous pour une clé' ? Vous voyez bien que ce n'est pas possible parce que si tout le monde avait la même clé je ne vois pas bien à quoi cela servirait de fermer puisque n'importe qui pourrait ouvrir. Tant qu'on y est on pourrait aussi décréter que la journée portes ouvertes est un jour sans fin. Vous voyez que cela ne veut plus rien dire cette histoire. Et pis en plus le prix des clés n'a pas baissé, que je sache.
Je suis donc à présent certain de mon raisonnement : la généricité n'a rien à voir avec la baisse des prix. Ni avec leur augmentation d'ailleurs. On avance. Toujours ça de pris.

 

Le rôdeur devant le seuil
08/07/2002 : 21:40

Je me rends bien compte à quel point mes dernières chroniques n'ont aucun sens, aucun objectif et qu'elles ne sont pas très intéressantes pour le lecteur, comme pour le créateur. Parce que figurez-vous que je suis comme vous : je lis mes histoires alors j'aime autant vous dire que je suis le premier informé du manque de... enfin du... bah, je ne sais pas comment qualifier ce manque de légèreté, ce manque d'aisance dans l'écriture qui fait que cela me parait plus laborieux qu'avant. Là encore je sais que je ne fais que m'appesantir, ce qui rend les choses encore plus lourdes. Je n'arrive pas à décoller et pour être plus précis je reste scotché sur les cimes de la non-inspiration.
A cette altitude, je dirai que je culmine. Que je supervise. Que je manque d'air.
Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Peu importe, je n'ai qu'à attendre que cela passe puisque le temps travaille au moins aussi bien que moi, voire quelquefois mieux. La preuve : il réussit souvent à débloquer les situations, même les plus incongrues, prenant un malin plaisir à me faire languir dans un état d'impatience et d'impuissance qui doit j'imagine le faire marrer.
Le temps se marre. Il passe sans arrêt me voir. Et il se marre.
Alors en attendant que la porte devant laquelle je suis ne s'ouvre, je vais me reposer sur son pas. Au lieu de m'user à essayer d'ouvrir les portes closes, je vais garder mes forces pour enfoncer celles qui seront ouvertes d'ici peu.
Toujours ça de pris. Ou de pas donné.

 

Histoire de se mouiller
07/07/2002 : 19:00

Qu'est ce que c'est calme le Dimanche ! J'avais oublié que cela pouvait encore exister une journée où je peux prendre mon temps pour faire ce que je ne fais plus trop, justement par manque de temps. Du coup j'en suis même à me demander ce que j'ai bien pu ne pas faire toute cette semaine pendant laquelle le temps de dire ouf a plutôt été utilisé dans le but de gagner une course contre la montre entamée Lundi matin à 8 heures.
En tout cas une chose est sûre : je n'ai plus le loisir de perdre mon temps à la recherche du temps perdu. Afin de m'en sortir je suis à présent obligé d'alléger certaines de mes procédures domestiques, voire de décréter quelques vérités pourtant pas bien senties.
Par exemple j'ai décidé que le compte était bon avant même d'attendre la fin de l'exercice fiscal. A partir de maintenant je fais confiance aux ordinateurs et autres aides comptables qui gèrent les flux migratoires courants en matière de liquidités. Cependant, n'étant pas encore noyé sous la correspondance fleuve d'organismes uniquement focalisés sur des histoires de débits, j'essaye de prévenir tout risque de noyade en me focalisant sur les opérations de pompage effectuées par quelques fournisseurs et dont les manoeuvres passées tenaient plus de la mise à sac que de la remise à flot. Je ne citerai pas de noms mais sachez pour mémoire que les spécialistes du fourniturage liés à internet ont plus d'une fois pété un câble en m'inondant de ponctions moins justifiées les unes que les autres.
Ce serait vraiment trop dommage de passer son temps à le perdre. Parce qu'à tous les coups ce serait une perte sèche.