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Fallait pas m'inviter ! |
09/02/2003 : 18:10
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Des fois je me mets à douter de mes propres doutes. A
force de croire que c'est moi qui débloque plein pot j'avais
fini par en conclure que personne ne pouvait me concurrencer dans
ce domaine.
Mais maintenant je doute.
Afin d'illustrer ce propos, prenons par exemple la dernière
invitation que j'ai reçue de la part d'amis qui veulent
en réunir plusieurs autres, histoire sans doute de faire
un cercle ou une figure équivalente. Enfin 'veulent', disons
qu'il faut voir. L'organisateur proposant plusieurs dates afin
de faciliter la convergence sur des disponibilités communes,
j'avais répondu que le dimanche 16 février ne serait
pas possible pour moi. Ma surprise n'en fut alors que plus étonnée
à la réception d'un mail récapitulatif à
destination de tous les convives potentiels, message dont la teneur
est exactement la suivante :
'Je crois que le dimanche 16 février midi est une très bonne date
! Que Michel et xxx (NDLR : eh oui, ils ont fait le coup à
plusieurs personnes) veuillent bien confirmer s'il vous plaît
!'.
Je peux vous dire que j'ai effectivement confirmé que c'était
une très bonne date pour ne pas me voir.
J'hallucine.
Si la manip consistait à m'évincer de la table ou
à me retirer la chaise au moment de m'asseoir, il suffisait
pour cela de ne pas m'envoyer d'invitation : je n'aurais jamais
rien su et au moins je serais resté avec mes certitudes.
A la limite il était aussi possible de dire que malheureusement
le dépouillement des votes faisait que le 16 était
l'option la moins mauvaise : les susceptibilités auraient
été ménagées tout en tenant l'objectif
initial (que je tiens pour ma part comme acquis), à savoir
que je ne vienne pas.
Parce que là je dois reconnaître qu'autant de joie
(pourtant retenue dans l'attente de ma confirmation) associée
au fait que je ne sois pas là, c'est limite si cela ne
fait pas plaisir à voir. Même à moi.
Mais bon, que voulez-vous, je suis comme cela. Si je peux rendre
service en joignant l'utile à l'agréable, je n'hésite
jamais.
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In a dream... |
02/02/2003 : 15:45
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Les portes se referment les unes après les autres. Tout
le monde se soucie de quitter les lieux, courant le plus vite
possible vers les quelques issues encore ouvertes.
Mais pas moi.
Je me dirige vers la dernière porte grillagée constatant
avant de l'atteindre que je suis prisonnier, devant apparemment
affronter seul le danger que la fuite des autres me laisse présager.
Le ciel est clair et aussi loin que porte ma vue le paysage est
le même : je suis au centre d'un terrain dont je ne vois
ni le début ni la fin. Le sol est recouvert de cailloux
comme ceux que l'on trouve sur les voies de chemins de fer et
l'ensemble est délimité à droite et à
gauche par un grillage dont la hauteur interdit toute espérance
d'escalade.
De toute façon je ne veux pas fuir.
Tout est calme.
Je distingue à présent un grondement qui me fait
face. Le bruit, de plus en plus assourdissant se rapproche.
Maintenant je le vois très distinctement, fonçant
droit sur moi telle une bête sauvage sur sa proie.
La peur m'envahit mais comme souvent dans ce genre de situation
j'arrive à force de concentration à m'élever
dans les airs, flottant au dessus des menaces plus terre à
terre.
Le train se déplace tel un serpent, se tortillant à
une vitesse effrayante dans un brouhaha infernal. Il est verdâtre
et sa tête ressemble vue d'en haut à une locomotive
de TGV.
La peur est en moi et l'effort consentit pour m'élever
me fatigue. Une fois la menace passée je retombe sur le
sol, debout face au terrain dégagé.
Tout est redevenu calme.
Et voilà que cela recommence, le grondement familier parvenant
à présent jusqu'à moi par l'avant et par
l'arrière.
Mais j'ai beau regarder je ne vois rien.
Le bruit des trains s'amplifie et je ne distingue toujours rien.
Enfin je les vois. Ils couvrent toute la plaine et m'arrivent
dessus de toute part, par devant et par derrière.
J'ai peur.
Il faut que je réussisse à nouveau à voler
mais l'effort à fournir me déchire de l'intérieur.
Au moment où la première rame arrive à ma
hauteur, je suis à peine au-dessus de lui, l'évitant
dans une douleur atroce, absolue et universelle.
Mon corps est remué de toutes parts par les turbulences
de ces trains qui ne finissent pas de passer juste au-dessous
de moi. Regardant vers le sol, un dernier effort me permet de
reprendre un peu d'altitude. L'espoir renaît. Mais je sens
un obstacle dans mon dos. Le ciel est devenu un enchevêtrement
de fils électriques se rapprochant de plus en plus du sol.
Je suis prisonnier. Une mouche dans une toile d'araignée.
La douleur m'envahit. A chaque contact les étincelles se
succèdent tel un feu d'artifice. Ma chorégraphie
s'en ressent et je me rapproche de plus en plus du sol.
Je ne vais pas pouvoir lutter encore très longtemps.
Et si je tombe...
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Le mur du son |
30/01/2003 : 22:20
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On n'imagine pas à quel point ceux qui semblent différents
sont en fait comme tout le monde. Jusqu'à ce que le hasard
nous mette en communication directe avec le ou les phénomènes
en question.
A titre d'exemple je vais illustrer mon propos en vous parlant
des sourds muets puisque ce soir deux personnes atteintes de cette
particularité étaient à côté
de moi dans le train. Deux pipelettes qui n'ont pas arrêté
de causer pendant tout le trajet, preuve s'il en est de la banalisation
de la nature humaine parmi l'ensemble de nos contemporains. Pour
moi qui n'y comprenais rien je dois avouer que cela fut plutôt
reposant car même au plus fort de la conversation le seul
désagrément envisagé fut la possibilité
de me prendre une baffe ou deux dans le cas où leurs paroles
auraient dépassé leurs pensées en plus de
mon périmètre de sécurité. Dessinant
dans l'air des figures éphémères pleines
de non-dits, les échanges s'enchaînaient comme dans
une rencontre de tennis, les bruits de la balle en moins et les
frictions de manches d'anoraks en plus.
Lorsqu'une des deux personnes s'est mise à sortir de sa
poche un téléphone portable, j'ai un moment cru
à l'imposture et même au foutage de gueule organisé
par les plus grandes représentantes de la catégorie.
Parce que maintenant si les muets se mettent à parler,
où va t'on, je vous le demande ?
Et les SMS alors, vous en faites quoi ? Eh oui, il n'y a pas de
raison : tout le monde doit pouvoir en profiter afin que la bonne
parole puisse continuer à se propager à 0,31 euro
hors frais de communication. Je comprends maintenant l'utilité
réelle de ces messages.
Cependant je me demande bien ce qui réveille les sourds
le matin. Pourtant ils doivent se lever puisque le soir ils prennent
le train pour rentrer chez eux. Il faudra que je leur demande
la prochaine fois. Si j'arrive à en placer une dans la
conversation...
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Pensez donc ! |
26/01/2003 : 16:50
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J'ai vu la semaine dernière un autocollant collé
dans le métro. Du genre à faire concurrence au fameux
lapin à salopette jaune sponsorisé par la RATP et
Kiabi. Un spécimen rare en noir et blanc portant haut les
couleurs d'une expression libre et incontrôlée. L'affichette
en question représentait un bonhomme dessiné grossièrement
et dont la tête était à l'intérieur
d'un poste de télévision. Dans sa main droite se
trouvait un revolver pointé sur sa tempe. Une mention figurait
au-dessus du dessin : 'Pensons'.
Mouais.
Je n'aime pas ce genre de discours qui consiste à dire
que la télévision est nulle, qu'elle n'apporte rien,
que la programmation se dégrade jour après jour
et qu'elle est la cause de tous les excès de notre société.
Elle n'en est en fait que le reflet.
Que chacun fasse ce que bon lui semble car nul n'a le droit de
juger les motivations de chacun en matière de pratiques
audiovisuelles. Personne n'est obligé d'allumer son poste
pour subir ce qui ressemblerait presque à une punition.
Car la victime dans ce cas précis est aussi le coupable.
Coupable de quoi ? Victime de quoi ?
Qu'importe, chacun créé ses propres infractions
en toute liberté. Alors pourquoi se plaindre de ce dont
on est responsable ?
La voilà bien la vaste fumisterie : désigner le
bouc émissaire responsable de tous les maux. La solution
de facilité qui évite... de penser.
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La leçon d'humanité |
21/01/2003 : 23:00
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Je crois qu'il est quasiment impossible d'être encore ému à notre
époque. Enfin, si je dis cela c'est surtout pour moi car certains,
dont je ne connais pas les noms, semblent encore posséder ce petit
plus (ou moins ?) qui rend l'homme différent de ce qu'il est trop
souvent. En ce qui me concerne j'arrive tout juste en me concentrant
à être étonné, à défaut d'être affligé ou indifférent au monde
qui m'entoure.
La dernière preuve de ce phénomène urbain se présenta dans la
rame de métro que j'empruntais pas plus tard qu'hier à l'issue
d'une journée propre à décourager un gagnant du loto. Le genre
de journée où le seul avantage que j'arrive à lui trouver est
qu'elle soit finie. Bah, il faut bien réussir à positiver non
? Encore que celle-ci pourrait fort bien un jour ou l'autre renaître
de ses cendres pour me les resservir encore fumantes dans le cendrier
de mon quotidien…
Bref, dans le wagon où j'étais assis s'étaient également installés
deux SDF encore vaillants qui discutaient de la probabilité grandissante
d'une guerre en Irak. Je dois avouer que je fus incapable de suivre
la conversation tant mon niveau d'information sur le sujet s'approche
à chaque instant un peu plus du zéro absolu : je connais tout
juste le cours du CAC40, c'est dire ! Remarquez, j'ai peur qu'au
fond cela revienne à la même chose tant les phénomènes de causes
à effets font que tout semble lié, plus rien n'échappant à la
logique qu'il faut absolument chercher et inventer (la trouver
est impossible puisqu'elle n'existe pas) pour ensuite la faire
croire.
C'est alors qu'un troisième larron se mit à pousser la chansonnette
en queue de wagon. Un récital à capella défiant toute concurrence
et propre à rendre sourd les plus durs de la feuille. A l'issue
de ce massacre auditif, l'exécuteur se mit en quête de son gagne-bibine,
naviguant entre les sièges telle une gambas en pleine tempête.
Eh bien figurez-vous que parmi tous les occupants de cette voiture
dont je faisais partie, seuls les deux premiers SDF lui ont donné
de l'argent, les autres évitant d'un air indifférent tout lien
visuel avec le quémandant.
Cela ne se passe t'il pas de tout commentaire ?
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La lumière noire |
19/01/2003 : 22:10
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La fée électricité s'est éclipsée
pendant une heure et demie jeudi soir dernier. Juste au moment
où j'avais prévu d'écrire une chronique du
feu de Dieu, inspiré comme jamais vous ne pourrez le lire
puisque malheureusement le retour à la lumière fut
concomitant à l'extinction de ma flamme que certains appellent
'le feu sacré'. Vous n'aurez donc pas droit au brûlot
qui couvait depuis des lustres : au lieu de cela je vous sers
du réchauffé. Du genre de celui qu'il m'était
impossible d'obtenir en cette fameuse journée noire.
A peine entré dans le hall de mon immeuble sur le coup
de 21 heures, je m'aperçus immédiatement que je
n'y voyais rien. Cela sautait aux yeux, même fermés.
Arrivé à tâtons devant ma porte après
avoir gravi les escaliers à la lueur des bornes 'issue
de secours' qui mènent apparemment à mon domicile,
je tentais de trouver la serrure à coups de jurons et de
clés. Je sus alors que le phénomène avait
pris une dimension générale couvrant de son long
manteau noir l'ensemble de l'immeuble. Ma voisine, entendant que
je n'y voyais rien apparut alors sur le palier en me demandant
si je voulais une bougie histoire de me repérer en ce lieu
pourtant familier. Mon autre voisin se pointa alors lui aussi
sur le pas de sa porte, portant un bougeoir comme celui que j'avais
pu voir un jour dans un film avec Fernandel tourné dans
les années 50 alors que l'acteur brillait de tous ses feux
à l'aube d'une carrière qui le mènerait au
firmament de la gloire. Je manquais de rire face au comique de
la situation avant de me raviser en m'apercevant que même
avec une bougie on ne voit rien. Il est tout juste possible de
trouver le frigo sans toutefois pouvoir affirmer que lorsqu'il
est refermé la loupiote reste effectivement éteinte,
question qui n'a jamais eu de réponse depuis qu'elle se
pose. De toute façon, comme il est impossible de réchauffer
quoi que ce soit avec une bougie tout juste bonne à se
brûler les doigts ou à renverser de la cire sur la
moquette du salon, autant abandonner toute quête de nourriture
terrestre. Par contre pour la télévision, je dois
avouer que la transition fut des plus faciles tant les lumières
y sont d'habitude déjà absentes.
Alors ?
Alors à la lueur de cette histoire il est clair que des
tas de choses dont nous n'avons même plus conscience nous
sont pourtant indispensables pour vivre. Enfin disons pour être
précis qu'il est possible de s'en passer. Mais pas plus
d'une heure et demie.
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La ligne sous toutes les coutures |
13/01/2003 : 23:45
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Il n'y a plus de vendeurs à la sauvette. Maintenant ils
sont tous à la Porte de Clignancourt. Et je peux vous dire
que le service est de première main et sans artifice. Cela
se passe à l'entrée de la bouche de métro,
orifice nauséabond qui vous avale gueule grande ouverte
lorsque vous courrez à en perdre haleine dans le but de
vous immerger le plus vite possible dans les entrailles de Paris.
Moi je vous le dis il y en a qui feraient mieux de voir ce que
s'adapter au client veut dire. Des vendeurs prévenants
qui suivent l'actualité, la météo et les
fêtes religieuses.
J'en veux pour preuve qu'à l'approche de Noël ils
s'étaient tous mis à vendre des ceintures, anticipant
sans aucun doute le fait qu'en ces périodes de libations,
prétexte à fêter la naissance d'un gamin dans
une étable, on mange trop. Et quand on mange trop, il est
scientifiquement prouvé que le risque d'éclater
le bouton de son pantalon se transforme dans la pratique en problème.
Et du coup, avec quoi vous allez le faire tenir votre falzar ?
Hein ? Car aucun dessous de table ne pourra étouffer une
affaire de cette importance. Il faut bien à un moment ou
à un autre se lever de sa chaise, ne serait-ce que pour
ramper jusqu'au dernier canapé, celui qui ne se mange pas.
Pour patienter misérablement en poussant des cris d'agonie
jusqu'au prochain apéro qui nous permettra de vider les
bouteilles du précédent qu'on n'a pas eu le temps
de ranger tellement le timing est serré. Alors plutôt
que de montrer à la face du monde que vous vous êtes
éclatés la panse comme un goret, achetez donc une
ceinture. Ben oui. C'est qu'ils y ont pensé les vendeurs
de la ligne 4.
Et maintenant que le froid a repris le dessus, les voilà
qu'ils sortent les stocks de gants et de bonnets, avec de magnifiques
Tour Eiffel sur le dessus. Par -10°c, il est clair que la
tentation est grande. Même pour un non-japonais.
Bon d'accord, vous avez toujours un ou deux margoulins qui essayent
d'écouler leurs invendus de 2002 en vous offrant des packs
hiver avec en bonus une magnifique ceinture réversible
double face double densité.
J'attends avec impatience la semaine du blanc, l'été
et Pâques. Va y avoir de la promo sur la douzaine d'oeufs.
Les culs de poules sont assurément en train de chauffer.
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Le conducteur d'eau douce |
07/01/2003 : 22:25
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Il paraît que le sel conserve. Fort bien.
Cependant j'ai plutôt dans l'idée que si je ne m'occupe pas rapidement
de la dessalinisation de ma 147 en croûte, je risque sous peu
de ne plus réussir à rentrer dedans. Telle est la conclusion d'un
trajet autoroutier riche en surplus salin destiné à supprimer
tout dérapage en matière de bonne conduite et à procurer la juste
dose de minéraux afin de respecter un régime moteur des plus strictes.
Un voyage aux frontières de la visibilité, voire même de l'invisibilité.
Au début tout allait bien : les essuies-glaces se relayaient à
tour de rôle, les bras chargés d'iode. Mais lorsque les vitres
latérales, non pourvues de ces appendices qui prolongent le pouvoir
de l'homme là où il ne peut aller lorsqu'il roule, se sont retrouvées
aussi blanches et opaques qu'une marée noire un soir de
pleine lune je n'avais alors plus qu'une solution. Celle consistant
à regarder devant moi en espérant que personne ne tenterait
une manœuvre osée dans mon angle mort qui pour l'heure et la demie-journée
prenait de plus en plus la forme d'un triangle des Bermudes dans
lequel ma vision s'égara à chaque fois, à l'image de cette belle
poire d'Hélène.
Mais il y eut pire.
Si.
Car quelques minutes plus tard je dus constater que les gicleurs
refusaient ni plus ni moins (surtout moins d'ailleurs) de me procurer
à nouveau le liquide qui rend les choses si claires au même titre
qu'un bon vieil alcool. Du liquide lave-glaces en quelque sorte.
Poussant un cri d'horreur à vous glacer une autoroute A4 en plein
mois de juin, je fus contraint à observer un arrêt sur une aire
prévue à cet effet, celle-ci apparaissant au moment où je ne voyais
plus qu'en bas à gauche à travers mon pare-brise, là où justement
il n'y a jamais rien à voir. Après une analyse approfondie menée
de façon froide (-2°c environ), méthodique et scientifique du
phénomène dont la présence rendait le reste invisible, et vue
surtout la glace qui obstruait la sortie des gicleurs, j'en conclus
que ce couillon de garagiste pourtant certifié conforme par la
maison mère avait foutu du liquide tiré de la collection printemps
/ été. Du genre qui ne tient pas la route plus d'une heure en
conditions à la limite de l'extrême.
Que voulez-vous, je me suis arrêté sans arrêts pour nettoyer à
la neige les vitres et déglacer les gicleurs.
Tout cela pour retourner travailler. C'est quand même beau la
motivation non ?
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Le bon plan ! |
06/01/2003 : 23:40
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Après l'image voici la bonne parole qui revient, couchée
sur ce sempiternel papier subliminal qui servi autrefois à
achever deux années riches en rebondissements. Tout cela
pour en commencer une troisième, remettre les mains dans
le cambouis et les doigts sur le clavier, exercice de contorsion
ayant pour seul objectif d'entretenir une mécanique parfaitement
huilée. Car nul n'échappe à son destin. Quelle
que soit la force avec laquelle je lance contre le plafond de
mes limites le ballon de la dérision, il finit toujours
pas retomber sur le plancher du quotidien, dérisoire lui
aussi. Cependant je vous rassure : si les acteurs ne changent
pas et si le décor crépusculaire reste identifiable
au premier coup d'oeil, y compris les yeux fermés, il est
clair que l'architecte n'a pas encore fini de dessiner les plans.
D'ailleurs le plafond n'a t'il pas maintes fois été
doublé par le plancher, rendant du même coup totalement
obsolètes des expressions du style 'Je suis au fond', 'Tout
est sens dessus dessous' ou encore 'Y'a quelqu'un là-dedans
?' ?.
Alors la MMPP continue, témoin illuminé d'un auteur
qui l'est tout autant.
La MMPP c'est un peu le journal dont nous sommes les héros.
Car figurez-vous que vous aussi vous faites partie de cette mascarade.
Vous êtes les héros malgré vous.
Si.
En me fournissant la matière première nécessaire
à toute pensée ou divagation (observez ici l'effet
de style que l'on nomme pléonasme dans le milieu littéraire
qui n'a pourtant pas de limites clairement définies).
En m'étonnant par vos remarques, exprimées ou non.
En me stimulant par l'incompréhension que vous engendrez
en moi.
La MMPP est le miroir dans lequel l'image que je perçois
n'est pas celle que j'ai façonnée.
C'est plus ça qu'autre chose, la MMPP.
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Une affaire réglée |
22/12/2002 : 00:30
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Je suis toujours étonné de voir autant de monde
s'affairer à faire ses emplettes de Noël alors qu'il
suffit pour cela d'avoir de bons sous-traitants enchaînés
si possible par les liens du sang. D'ailleurs j'ai dans l'idée
que ce manque d'organisation de la part de pas mal de nos contemporains
ressemble plus à un rituel convenu qu'à une réelle
surprise. Ben oui, ce n'est quand même pas la première
année que Noël tombe un 25 décembre. Je dirai
même que depuis que cela existe il en a toujours été
ainsi, alors qu'on ne vienne pas me dire que le hasard du calendrier
a encore mal fait les choses cette année. Pourtant tout
le monde sait que celui qui n'anticipe pas un temps soit peu l'événement
de l'avènement risque de se retrouver surpris au dernier
moment et de devoir se lancer à la recherche de surprises
au moment même où ce n'est plus le moment.
Mais bon, vue la cohue ambiante dans les rues j'imagine que chacun
y trouve son compte en plus de ses cadeaux. Enfin, disons les
cadeaux des autres parce que si ce sont les siens, autant se les
acheter plus tard, une fois que le père Noël a débarrassé
la cheminée et libéré les pantoufles.
Ce qui est surprenant quand je déambule dans le centre
commercial c'est que quelle que soit la direction que j'emprunte
j'ai l'impression d'être à chaque fois à contresens.
Par contre, je vous rassure, le cumul des infractions est totalement
impossible tant l'excès de vitesse n'est plus permis. Dès
fois je me dis que la circulation alternée a du bon. Je
m'étonne que cette solution, dont on cherche encore le
problème qu'elle a bien pu résoudre, n'ait pas encore
été mise à l'essai dans nos rues.
Oui, je sais que cela est impossible. Autant conserver un mode
de fonctionnement exempte de lois qui permet de croire que tout
va bien. Il faut avouer qu'à partir du moment où
les règles s'en mêlent, l'infraction est possible
et c'est alors que tout commence à aller mal. Car comment
franchir une limite quand celle-ci n'existe pas ?
Continuons gaiement à profiter de nos libertés individuelles,
quitte à mettre une belle pagaille au niveau du collectif.
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RIEN |
15/12/2002 : 20:30
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Il parait que l'espoir fait vivre. Pourquoi pas. Encore faut-il
en avoir pour pouvoir profiter pleinement de cet adage qui n'a
jamais résolu le moindre problème et qui se borne
juste à un constat à ranger dans la catégorie
des banalités confondantes, au même titre que le
fameux 'Bonjour, ça va ?' dont la réponse n'a jamais
la moindre corrélation avec la réalité.
Cependant, comme il est possible de vivre sans espoir (j'en apporte
la preuve chaque jour) je crois que tout cela n'est pas très
important. A moins qu'espérer ne soit une obligation de
mise dans notre société, une voie vers le bonheur
que chacun se doit de trouver, hypothétique chemin vers
une sérénité qui fuit le présent.
Après tout, je me fous de demain. Ou plutôt j'aimerais
m'en moquer car la vérité est toute autre : chaque
instant me plonge dans un gouffre temporel. Une chute que je ne
maîtrise pas et que je ne peux pas maîtriser. Comment
pourrais-je maîtriser le futur alors qu'il est ce que j'en
fais aujourd'hui ?
Je suis peuplé d'incertitudes, de pièges, de travers,
de peurs, de doutes et de déchirements. En avoir conscience
renforce ma certitude dans le fait que je ne contrôle rien
et que je suis à la limite de la perte de contrôle.
Cette ambiguïté ne fait que renforcer cette puissance
qui n'en finit pas d'oeuvrer dans un sens qui n'en a pas.
Un pas en avant n'est-ce pas un pas en arrière ? Ne pas
avancer est-ce reculer ?
Etre statique m'est insupportable. Mais quelle que soit la route
empruntée je me retrouve toujours au même endroit.
Ne plus penser. Ne plus être au centre de toutes ces contradictions
qui me rongent. Ne plus vouloir les résoudre, non pas pour
trouver les réponses mais tout simplement pour les oublier.
La bonne nouvelle est que je ne suis jamais allé aussi
loin sur le chemin de la connaissance qui me permet maintenant
d'affirmer que je ne sais rien. Seulement ce RIEN m'appartient
et je ne l'échangerai pas pour toutes les certitudes du
monde. Ce monde qui n'est pas le mien.
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L'air : un parfum de saucisson |
11/12/2002 : 22:20
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Justement, à propos de ce que je disais la dernière
fois, à savoir que d'être au courant c'est bien beau,
j'aurais dû ajouter que l'information est aussi ce qu'on
en fait. Car si la vérité n'est pas toujours de
mise, il y a pourtant certaines données qui ne peuvent
pas être contredites et qui poussent parfois à la
réflexion ou à l'action, les deux n'étant
d'ailleurs pas exclusives mais plutôt consécutives.
Pour être concret je dois vous dire que je suis équipé
d'une station météo qui me donne les prévisions
sous 48 heures dans mon appartement. Des prévisions fiables
à 80% du style dépression menaçante dans
le salon, déluge sous la douche, grandes eaux dans les
toilettes et neige dans la cuisine (sûrement les 20% d'erreurs).
Mais lorsque l'affichage me signala, phénomène concomitant
avec la disparition de la température qui s'est cachée
on ne sait pas où, que le degré d'hygrométrie
n'était plus que de 23% et que cela devenait mauvais pour
la santé, en l'occurrence la mienne, mon sang ne fit qu'un
tour avant de revenir au même endroit : il fallait agir
vite afin de me sortir de cette situation propice à remplir
les caisses de l'hémophile indien. A moins qu'il ne soit
atteint d'une autre maladie. Je ne sais plus.
Bref, comme cela se pratique couramment dans les caves à
cigares, j'eus l'idée de m'enquérir d'un humidificateur
à taille humaine du genre qui s'accrocherait au radiateur
afin d'accélérer le processus d'évaporation
permettant de remplir les 77% d'air sec qui doivent bien se cacher
quelque part entre la moquette et le plafond.
Chez Bricorama, après avoir arpenté les rues (c'est
tellement grand qu'il n'est plus possible de parler de rayons,
et pourtant j'en connais un) pendant 10 minutes j'ai demandé
à un employé où se trouvait l'objet de ma
quête. J'aurais dû me méfier lorsqu'il m'a
répondu qu'il valait mieux demander cela à un de
ses collègues qui devait se trouver tout là-bas
au fond, conseil qu'il me donna juste avant de détaler
comme un lapin dans la direction contraire à celle qu'il
venait de m'indiquer.
Parce que déambuler des minutes et des minutes dans un
magasin à la recherche d'un objet qui n'existe probablement
pas, je vous assure que c'est plutôt énervant. Surtout
lorsque vous tombez sur tout un lot de 'déshumidificateurs'
qui absorbent l'humidité résiduelle jusqu'à
plus soif, ce qui est totalement l'inverse de l'effet présentement
recherché. Moi si je mets ça dans mon appartement,
indien ou pas, on va me retrouver tout sec le lendemain. Remarquez
je prendrais moins de place et il suffirait alors de me mettre
dans la baignoire pour me regonfler à bloc.
Mouais.
Tout cela pour dire que si je n'avais pas eu l'information comme
quoi il faisait trop sec chez moi, eh bien je ne m'en serais pas
inquiété.
Et du coup j'irais mieux. Enfin, je crois...
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La vérité sur l'information |
08/12/2002 : 12:20
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Je reconnais que de temps en temps il est intéressant
d'être informé. Cela permet de se sentir intégré
à notre environnement et le rôle social qui en découle
est indéniable. La preuve en est que si on ne sait rien,
puisque apparemment le savoir passe par l'information, les discussions
à table entre collègues ressemblent plus à
une réunion de travail qu'à un moment de détente.
Mais grâce aux faits d'hiver (cela fonctionne aussi avec
les collections de dépêches printemps / été
/ automne) il est possible de parler des problèmes des
autres au lieu des nôtres, ce qui est bien plus réconfortant
et doit, à n'en pas douter, faciliter la digestion.
Ne vous méprenez pas : lorsque je parle d'information je
ne parle pas de vérité car pour moi les deux doivent
être vues comme deux droites parallèles se rejoignant
à l'infini, à savoir jamais. Une telle approche
permet de conserver son propre jugement et de se dire que rien
n'est absolu, même si on nous le présente comme tel.
Conserver le petit plus de l'homme sur la bête, à
savoir le sens critique est à ce prix. Sinon nous finirons
tous dans le fossé de la démesure à force
de suivre sans réfléchir ce qu'on nous présente
comme étant ce qui est bien pour nous.
Je le dis haut et fort : personne ne sait ce qui est bien pour
moi. Pas même moi. Alors si le but de tout ce battage médiatique
est de me plonger dans la certitude des autres, d'asphyxier mes
pensées et de me noyer sous un courant d'informations à
visée aliénante, je préfère prévenir
tout de suite : je fonctionne avec un carburant dont je suis le
propre producteur et dont les rejets nocifs se matérialisent
entre autres au fil de mes chroniques.
Le filtre anti-MMPP n'a pas encore été inventé
et la pollution scripturale, mentale, insidieuse et inconsciente
qui agit comme autant de non-sens subliminal dans une direction
que je n'ai jamais connue, décidée ou désirée,
eh bien toute cette pollution encore impossible à mesurer
continue de sévir sans contraintes sur la toile dans laquelle
personne ne peut dire s'il s'est empêtré ou pas,
ni même s'il s'y empêtrera un jour ou l'autre.
Le vent, le froid et tout le reste me mèneront là
où je vais. Je suis conscient qu'on n'échappe pas
à son environnement et que cette esquive n'aurait de toute
façon pas de sens car la nature humaine n'est pas individualiste.
Trouver sa voie au milieu de celles des autres.
Trouver sa vérité au milieu de celles des autres.
Trouver les compromis sans se compromettre.
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Un dimanche à la ville |
04/12/2002 : 22:30
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Vivement dimanche.
Ce n'est pas que je sois un grand fan de Michel Drucker, ni même
un petit car il y a là une contrainte physique à
laquelle il m'est impossible de déroger, mais je le dis
haut (c'est la contrainte qui recommence) et fort : vivement dimanche.
Parce que le dimanche c'est le jour du Slayer.
Enfin, moi je dis ça mais en regardant d'un peu plus près
comment cela se passe en réalité, j'en arrive à
une conclusion unique qui n'a d'ailleurs pas forcément
de rapport avec elle-même, comme vous allez pouvoir le constater
de visu.
Figurez-vous que tous les jours de la semaine sont les jours du
Slayer. Si. Car comme du Slayer y'a pas d'heure pour en écouter,
pourquoi alors faire le dimanche seulement ce qu'on peut aussi
faire les autres jours ? Reporter une tache au lendemain, on vous
l'a pourtant maintes fois répété, ce n'est
pas bien (croyez moi sur parole sinon cette chronique risquerait
de partir en vrille, et ce n'est pas le genre de la maison). Le
seul problème c'est que cette histoire n'a pas de fin et
que chaque jour devient alors un éternel recommencement
: faire et refaire les choses à l'identique au fil du temps
qui se déroule inlassablement de sa bobine, comme si c'était
tous les jours dimanche. Remarquez, si on écoute bien cela
pourrait être le cas. Ben oui. Car maintenant si j'inverse
le raisonnement et que j'annonce que du dimanche, y'a pas de jour
pour en bouffer. Eh ben tout se tient. Si. Et la bijectivité
reste assurée entre le jour et l'acte d'écoute qui
suit forcément l'acte d'achat (qui lui ne se fait pas le
dimanche par contre). Pour cela il suffit de se référer
à la pratique musicale suscitée précédemment
qui disait que quel que soit le jour, et donc y compris le dimanche,
cela se ressemble plutôt pas mal globalement parlant, ou
hurlant puisque pour le chanteur de Slayer qui se nomme Tom
Araya il n'y a visiblement pas de jour de relâche possible.
Par contre quand il fait nuit il y a une légère
différence, toute en nuance, comme si l'absence de rayon
permettait de passer sur le grand braquet pour atteindre des hauteurs
qui cette fois-ci respectent la contrainte.
Un raisonnement d'une telle limpidité prouve bien ce que
j'avançais, à savoir : vivement dimanche. Que je
me repose. En écoutant du Slayer.
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Un Panthéon sinon rien |
01/12/2002 : 12:45
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Ça y est, il est arrivé : Alexandre Dumas est enfin
au Panthéon. Cet épisode sans suite qui a alimenté
les médias pendant toute la semaine s'est terminé
six pieds sous terre, c'est-à-dire exactement là
où il avait commencé. Cependant entre les deux positions
horizontales que l'écrivain en question ne manquera pas,
Panthéon ou pas, de conserver pour l'éternité,
nous avons eu droit à une organisation sans failles à
donner le vertige à ceux qui comme moi végètent
dans les bas fonds de la vie à la recherche d'une lumière,
même noire. Ne me l'emballez pas, c'est pour consommer tout
de suite, merci.
Non, parce que pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
: il aurait pu chopper le RER puis enchaîner discretos avec
un petit coup de ligne 10 et le tour aurait été
joué sans gêner personne.
Oui mais voilà, un événement qui ne dérange
personne n'en est pas un.
Alors au lieu de passer par la postérité de l'anonymat,
à savoir la station du Luxembourg, la décision de
faire ça en plein air a été prise. D'un autre
côté vu que c'était sa dernière sortie
(car une fois au Panthéon j'imagine que la place est tellement
bonne qu'on ne doit pas avoir envie d'en changer), autant lui
faire prendre l'air. Pollué.
Bref, bloquer la moitié de Paris pendant une demi-journée
pour panthéoniser l'Alex qui, soit dit en passant n'avait
rien demandé à personne, là je dis chapeau.
Il avait déjà sa station de métro alors à
dire vrai il n'en demandait certainement pas plus.
Ça m'énerve qu'on ait décidé à
sa place. De quel droit se le donne t'on pour décider où
doit être tel ou tel gars, et ceci quoi qu'il ait pu faire
de répréhensible ? Il n'y avait qu'à le laisser
où il était, très certainement là
où il avait décidé d'être. Qu'on ait
décidé à sa place, je trouve cela irrespectueux
de sa mémoire.
Moi si je dis ça ce n'est pas pour défendre l'oeuvre
de l'écrivain en question puisqu'en l'occurrence je ne
connais que deux de ses histoires, toutes en plusieurs tomes dont
les rééditions ont sans doute largement contribué
à la déforestation amazonienne, autre problème
s'il en est et que le site d'amazon.fr
ne fait qu'aggraver.
Pour les Trois mousquetaires, heureusement que la télé
n'existait pas à l'époque sinon il n'était
pas près de se faire publier l'animal. Bon, comme vous
l'avez remarqué je n'y connais rien côté littérature
mais ce dont je suis sûr c'est que les aventures d'Atos,
Portos et confrères sont en fin de compte un peu cul-cul
et qu'elles ne doivent plus guère faire rêver les
nouvelles générations à base de merco benz
benz benz. A moins qu'une version DVD ne sorte avec Brad Pitt,
Georges Clooney et Sandra Bullock en guise de reine. Là
faut voir.
En ce qui concerne le Comte de Monte-Cristo, quand vous voyez
la version télévisée avec Gérard Depardieu,
on en déduit que ce livre est l'un des tous premiers romans
de science fiction jamais écrit. Ben excusez-moi mais quand
vous voyez que le Gérard, 150 kilos à la pesée
après vingt ans de bagne arrive à s'évader
en se faisant porter comme si de rien n'était par deux
gardiens asthmatiques sur plus de cinq cents mètres sans
qu'ils ne se doutent de rien, eh bien moi je dis que le réalisme
a tellement été poussé qu'il est passé
de l'autre côté.
Mon opinion est donc qu'on aurait dû laisser Alexandre Dumas
tranquille, là où il était. Tout comme les
parisiens là où ils sont. A Paris. Dans les embouteillages.
On n'avait pas besoin de lui pour en avoir, merci.
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Je ne résisterai pas |
24/11/2002 : 16:30
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Croyez-moi, certains jours il vaut mieux qu'il n'y ait pas de
chronique.
Remerciez moi pour ne pas avoir sévi ces derniers jours
pendant lesquels les termes comme 'être au creux de la vague'
ou 'être au top' n'avaient plus guère de signification,
ne pouvant plus servir de références ni de repères
pour évaluer sa position ou se faire une idée de
son évolution.
La confusion règne sans partage et je crois avoir égaré
quelques certitudes de plus qui continuaient soit à me
tourmenter soit à me tenir, le choix entre ces deux possibilités
revenant peut-être au fond à la même chose,
m'amenant sans doute à la même conclusion, inexorable.
Celle qui me dit que rien n'est fini mais que tout a commencé.
Celle qui me dit que régresser n'est qu'une vue de l'esprit
et que progresser est un non-sens.
Celle qui me dit qu'elle n'est pas définitive et qui doit
évoluer sans quoi ma santé mentale n'y résistera
pas.
Croyez-moi à nouveau sur écrit : cela n'est pas
un soubresaut de pessimisme, pas plus que d'optimisme, ces deux
possibilités revenant peut-être au fond à
la même chose, une fois de plus.
Juste un constat permanent d'un déséquilibre entre
plusieurs aspects que je n'arrive pas à identifier, chacun
d'eux prenant un malin plaisir à changer de camp avant
que j'ai eu le temps de m'en faire un allier ou un ennemi.
Ce dont je suis sûr c'est que tout cela va changer. Je ne
sais pas encore dans quel sens mais j'en suis sûr. Car ma
résistance a aussi ses propres limites.
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Qui ne me cherche pas me trouve |
18/11/2002 : 23:15
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Quand je regarde les mots clés tapés dans les moteurs
de recherche par les quelques nomades du web qui arrivent ici,
je ne peux pas m'empêcher de penser que le hasard fait mal
les choses. Ce n'est pas vraiment pour moi que je dis ça
car en ce qui me concerne je suis toujours le premier à
accueillir journal ouvert ceux qui s'empêtrent dans la toile
pour ensuite essayer de se tirer de ce mauvais pas, pris au piège
dans le labyrinthe sans issue de mes pensées.
Pour ces brebis égarées, je dirai que le berger
que je suis ne manque pas de rester étonné.
Etonné par ceux qui cherchent 'la version karaoké
de Roméo et Juliette' et qui, bien que je ne connaisse
pas la chanson, se retrouvent à fouiller dans mes archives,
perdus au milieu des louanges à l'Alfa 147 et de l'énumération
des vocalises gutturales poussées dans des sous-sols obscurs
d'un hypermarché où les bières se disputaient
les premières places dans des caddies jamais à la
hauteur et surtout beaucoup trop petits pour l'exercice en question.
Surpris par ceux qui espéraient trouver les adresses des
'boites de nuits gapençaises' et qui en guise de crépuscule
en viennent à feuilleter un album photo de ma période
militaria pendant laquelle un ami, qui depuis a monté sa
boite, avait réussi à nous dégotter un appartement
tous frais pas payés en accord avec la mafia gapençaise,
tout cela dans le but de nous éviter une nuit de plus dans
un deux mètres carrés cuisine comprise.
Amusé par celui qui cherchant tout sur l'homme qui n'est
pas moi, Alain Rémond, s'est retrouvé vite fait
chez moi, la MMPP étant visiblement classée numéro
1 sur l'échelle de la Rémondité. Ma vengeance
toute amicale à son égard est donc venue d'un autre,
d'un inconnu qui voulait certainement tout savoir sur ce chroniqueur
auquel on m'a maintes fois (à partir de deux le terme peut
s'appliquer) comparé et qui sévissait dans le seul
magazine télé qui ne donnait pas envie de la regarder.
Bref, un journal utile.
Que sont-ils tous venus faire dans cette galère ? Cherchant
des réponses à leurs questions ils se sont retrouvés
aveuglés par la lumière de réponses qui ne
leur correspondaient pas.
La vie est ainsi faite : ce n'est pas parce qu'on cherche quelque
chose qu'on le trouve forcément. Par contre, on trouve
toujours quelque chose, forcément.
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Les mesures imposées |
17/11/2002 : 14:40
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Dans quelle mesure sommes nous maîtres de nos actes et
de notre destin ?
Cette question, qui pourrait être une excuse pour vous distiller
à nouveau des réflexions issues de mon référentiel
dont je n'ai pas encore réussi à démontrer
l'existence propre, il est complètement inutile de se la
poser.
Pourquoi ?
Parce que croire que nous sommes libres de nos choix est l'une
des plus vastes arnaques de tous les temps, arnaque sur laquelle
repose le fondement de la vie en société. Parce
que même avec une myopie rendant la taupe l'égal
du lynx, si j'y regarde de plus près, de quoi avons nous
vraiment le choix ? Nous ne choisissons pas de naître, nous
ne choisissons pas l'endroit de notre naissance et ensuite nous
vivons en nous adaptant à notre environnement pour rejouer
des scénarios que d'autres avant nous ont déjà
appliqué.
Et maintenant me voilà comme un con à chercher mes
propres repères alors qu'en vérité ils me
sont donnés ou imposés par le système. Et
je m'étonne de ne pas les trouver. Ces repères externes
sont un jugement impitoyable dont je dois tenir compte pour définir
ma conduite sur le chemin qu'il me reste à parcourir afin
de combler l'écart sans limite que je mesure entre les
autres et moi. Je sais que cela n'est pas un concours mais je
ne peux pas m'empêcher d'agir ainsi : je compare malgré
moi mon avancement avec celui de mes contemporains en utilisant
le mètre étalon que la société nous
donne, et au final quelque chose ne me convient pas.
Pourtant qui m'oblige à faire comme tout le monde ?
Elle est bien là la véritable question. Celle qu'il
vaut mieux se poser mais qui n'a pas plus de réponse que
toutes les autres.
Si je dis que personne ne me contraint, me voilà en face
de responsabilités que je ne peux pas assumer puisqu'il
me faudrait alors savoir ce que je veux vraiment, pour ensuite
pouvoir essayer et savoir si cela est impossible ou pas. Mais
je ne sais pas ce que je veux.
Si je dis que le système est immuable et directif, je reporte
sur cette entité immatérielle la responsabilité
de mon incapacité à savoir ce que je veux. Après
tout, si mes besoins et mes envies ne sont pas réalisables,
cela sert-il à quelque chose de les connaître ?
Mon raisonnement actuel est erroné. Je cherche sous la
contrainte de mon environnement ce qui va me donner l'envie de
continuer. Or c'est justement ma perception de cet environnement
qui fait que je ne trouve pas.
Alors quelle est la solution ?
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Deux mi-temps trois mouvements |
13/11/2002 : 00:10
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Avec le football il faut en général attendre la
dernière minute de jeu pour savoir si la soirée
a été gâchée ou pas. Comme quelque
chose peut toujours se passer à n'importe quel moment il
est vrai qu'il est nerveusement quasiment impossible d'abandonner
une rencontre en cours. L'acte relèverait d'une capacité
inhumaine à reconnaître publiquement devant son téléviseur
que jusqu'à présent tout ce temps a été
perdu et que celui qui reste pourrait servir à vaquer à
d'autres occupations, pas forcément plus prolifiques d'ailleurs.
Du coup en me persuadant que nulle fin ne peut être encore
écrite à cet instant de la compétition, j'alimente
la lueur de mon espoir vacillant sous le souffle dévastateur
d'une réalité sur laquelle la menace d'un carton
jaune ou rouge n'a que peu d'effet.
Imaginez qu'avant la fin d'un match je me décide à
couper le poste comme on dit chez moi (d'un autre côté
à chaque fois que je dis quelque chose dans ma demeure
je dois bien reconnaître que l'unanimité est immédiatement
acquise à la majorité des trois tiers) et que j'apprenne
le lendemain que deux minutes après mon geste malencontreux
trois buts ont été marqués et que j'ai raté
une fin de match extraordinaire. Non, cela est inadmissible. Pas
impossible, juste inadmissible. Tenez, pas plus tard qu'il n'y
a pas longtemps j'avais commencé à regarder le match
de l'équipe de Lens contre je ne sais plus quelle équipe
pas de chez nous qui gagne tout le temps. Lens se retrouvant menée
1-0 à la mi-temps, je me suis dit que l'affaire été
pliée, que la victoire n'aurait pas sa place et que je
ferais mieux de passer à autre chose plutôt que de
me ruiner la santé en buvant des bières en son nom.
Dont acte. Eh bien qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque le lendemain
matin France Info, qui ne diffuse pas que l'information qu'il
me faut, m'annonça que Lens l'avait emportée 3-1
après une superbe seconde mi-temps comme on n'en voit pas
souvent et comme apparemment je n'en vois jamais.
Quand on commence un match, il faut le terminer sinon on le regrette.
Bon, des fois on le regrette aussi quand on l'a vu entièrement,
mais au moins on ne regrette pas d'avoir regretté de ne
pas avoir tout vu.
Quel est le but de cette chronique ? Où veux-je en venir
?
Tout simplement que quoi qu'on fasse, au final on perd son temps
mais que l'essentiel dans tout cela est juste de ne pas le regretter.
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Les références |
10/11/2002 : 19:05
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Il va falloir que je trouve un nouveau look.
N'allez pas croire que je vais dès demain me trimballer
dans mon trois pièces-frigo en costard cravate pour ensuite
revêtir le restant de la semaine (un restant qui détient
tout de même la majorité) l'uniforme jeans baskets
et tee-shirt noirs pour aller bosser.
Quoique.
Après tout, la qualité de mes prestations n'a rien
à voir avec mon déguisement. Mais le monde du travail
est ainsi fait : bien qu'on n'en voit plus très souvent
dans nos contrées impies, l'habit continue à faire
le moine comme l'hirondelle l'hiver. Quand on vous dit qu'il n'y
a plus de saison...
Bref je disais donc que je me devais de revoir l'habillage en
fermant par la même occasion les fenêtres qui font
que plus personne n'entre dans la MMPP. Bien sûr, les fidèles
composant le noyau dur sont toujours là et heureusement.
D'autres se lient également avec moi, mettant en oeuvre
toute la puissance de la balise <href> au grès de
leur bonté ou de leurs envies. J'en veux pour preuve tous
ces sites, animés par une motivation autre que la mienne
et dont l'existence a le mérite d'exister :
- honneur à l'un de mes deux plus fidèles lecteurs,
animateur d'un site
aussi noir que le mien. La seule différence c'est que
chez lui c'est la musique qui a la parole,
- un site
de castagne par réseau interposé où le
bon mot n'est jamais le dernier et au sein duquel officient mon
ami François (Farf, on t'a reconnu) ainsi que ses deux
alcooliques (une faute de frappe ? non...) de compères
Maladroit et Splissken,
- un site
de photos de famille, de vacances et autres appartements où
les meilleures techniques informatiques du moment sont mises en
oeuvre par un expert en la matière et qui, quand j'y pense,
me vaut le thème de cette chronique (j'me comprends),
- un site où la beuverie
est à l'honneur et pour lequel, allez savoir pourquoi,
j'ai été élu le site du mois. Bon, c'est
sûr que maintenant que le mois en question est passé
je n'apparais plus. Pour l'instant...
- une découverte
hasardeuse issue d'un espionnage industriel aux frontières
d'endroits ne figurant sur aucune carte et qui m'a amené
sur un site d'expression personnelle tenu par un tenancier (je
commence à tout mélanger) que je ne connais ni d'Eve
ni d'Adam (comme ça je couvre tous les cas).
Je vous passe les sites ésotériques qui, lors de
mes premiers errements sur le web avaient mis la gomme en plus
de la magie noire pour me référencer dans leurs
moteurs de recherche. Parce que quand on me cherche on me trouve.
Le problème c'est qu'on me trouve de moins en moins puisqu'après
avoir eu un passage à 30-40 visiteurs par jour suite à
l'application d'une technique révolutionnaire, je dois
reconnaître que j'ai maintenant un passage à vide.
Car les meilleures solutions ont aussi les plus néfastes
effets.
C'est pour cela que le look doit changer. Celui de la MMPP. Je
vais faire la peau aux frames qui font que mes pages, si abondantes
en mots qu'on peut trouver pour peu qu'on les recherche, ne sont
plus référencées sous Google.
Quand on me cherchera, on me trouvera. Mais attendez quand même
un mois ou deux avant de vous y mettre...
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La promesse menaçante d'une menace prometteuse |
07/11/2002 : 23:20
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Ça y est, je suis en plein dedans. La loi des séries
a encore frappé et frappe encore, temps et si bien que
je n'arrive même plus à distinguer les coups des
uns des autres. Tout se mélange pour ne former qu'un ensemble
cohérent qui pourtant ne remplit aucun rôle puisque
je dois me rendre à l'évidence : rien ne marche.
J'ai beau essayer de trouver un truc qui fonctionnerait dans mon
lot quotidien, eh bien je ne trouve pas. Tout ce dont je m'occupe
semble irrémédiablement porter les fruits infructueux
d'un dysfonctionnement persistant. De là à croire
que je porte la poisse il n'y a qu'un pas que je ne franchirai
pas, non pas par peur d'aggraver une situation qui peut difficilement
l'être, mais tout simplement parce que je ne veux pas retourner
en arrière sur ce chemin aussi prévisible qu'invisible.
Pourtant si je veux être logique, et je ne vois pas pourquoi
aujourd'hui serait une exception, je dirais que si je ne m'occupe
pas de quelque chose je suis incapable de savoir si elle fonctionne.
Et ça, personne ne pourra me prouver le contraire. Du coup,
il vaut mieux que je ne cherche pas à savoir si la vérité
est ailleurs ou pas. Cela me laisse l'illusion qu'un monde parfait
existe, ailleurs et justement parce que je n'y mets pas les pieds.
D'un côté, c'est vrai que cela est rageant de se
dire qu'ailleurs c'est sûrement mieux. Et encore plus de
se dire que si c'est mieux c'est justement parce que c'est ailleurs.
Et de se dire que je ne suis jamais ailleurs puisque je suis ici.
D'un autre côté je me dis que mon potentiel de destruction
peut encore s'étendre sur toutes ces contrés où
l'homme qui chausse du 45 n'a pas encore mis le pied. Attendez
un peu que je m'occupe de votre univers, vous allez voir la différence.
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