Les Chroniques

de Gaïa

I : La prophétie des ombres

 

 

 

 

 

 

 

Un monde, un destin, de la mort naîtra la vie, de la vie naîtra la mort, le fleuve retournera à sa source… Quand l’Heure sonnera, l’ombre et la lumière commenceront le Rituel et entraîneront avec eux les restes de l’Humanité, cette race maudite qui aura précipité sa propre déchéance…

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1 :

Mercenaire

 

Il y a longtemps, très longtemps vivait un homme dénommé Cloud qui aurait été à la fois le jouet et le maître de son destin... Ce à quoi il ressemblait ? Je crois qu’il était blond avec les cheveux en bataille et avait des vêtements noirs sans manches, une cape rouge qui portait les stigmates de nombreux combat et une énorme épée large usée affilée tel un rasoir aussi nommée « lame faucheuse » qu’il gardait toujours à la main. Son épaule était quant à elle recouverte d’une pièce d’armure de couleur sombre. Je puis aussi vous dire qu’il était d’un naturel calme et sûr de lui… Il n’avait encore jamais connu la peur. Il avait accompli bien des choses dans sa vie et même les personnes de haut rang en arrivaient à le respecter plus encore pour ses talents stratégiques et sa lucidité que pour sa force pourtant grande. Mais ce qui était le plus flagrant chez lui c’était son regard, un regard vide où ne régnait que la désolation, qui semblait avoir perdu toute foi en la vie, en lui-même… du moins en était-il ainsi quand il s’assit à une table de la très renommée taverne du Dragon ardent, lieu connu plus particulièrement pour son atmosphère et ses boissons :

« Alors, Cloud ? Toujours aucun indice ? lui demanda Linoa, une jeune femme aux cheveux noirs et aux habits du même bleu que ses yeux dont le caractère contrastait admirablement avec celui de Cloud : elle aimait la vie et avait énormément de fougue. Ce qui, pourtant, ne l’avait pas empêchée de se faire rapidement un ami de son interlocteur. Prêtresse d’Ist, la déesse nourricière, elle décida de quitter le temple afin de remplir la fonction de clerc et de mener une vie plus active. »  

Ce dernier ne daigna même pas répondre et se leva pour questionner un gros homme barbu qui ne cessait d’effectuer des allers-retours entre les quelque sept tables du bâtiment :

« Toujours rien ?

-         Mais si ! lui répondit l’homme gras d’un ton mielleux. Tu n’serais donc point au courant ? Le directeur d’la société GENODRA a été assassiné v’là pas trois heures. Celui qui saura retrouver le tueur recevra une « importante récompense ». Enfin… à c’qui paraît…

-         Merci ! répondit Cloud en sortant du Dragon ardent. »

L’énorme building qui constituait le siège de la société GENODRA avait tout pour déplaire à l’œil : ce n’était qu’un vulgaire bloc de béton pourvu d’une austère porte d’acier renforcé et de quelques grandes fenêtres rectangulaires. De plus la dizaine de gardes patibulaires postés près de l’entrée principale ne rajoutaient rien au charme ambiant. A l’intérieur Cloud questionnait Nohan le nouveau dirigeant de l’entreprise :

« Quand a-t-il été tué ?

-         Pendant une réunion qui devait rassembler les principaux agents de GENODRA. Aucun d’entre eux ne s’en est sorti…

-         Montrer moi la salle… Vous n’avez touché à rien j’espère ? ajouta-t-il avec une insistance pour le moins inhabituelle.

-         Non, non, répondit Nohan d’une voix tremblante, dieux merci ! Mais… je ne puis vous accompagner… J’ai… beaucoup de travail…

Sur ces mots Noaga s’esquiva d’un pas nerveux et mal assuré tandis que Cloud pénétrait dans la salle de réunion. Le spectacle qui s’offrit à ses yeux est difficilement descriptible mais je vais faire de mon mieux : la salle était grande, sentait le renfermé et était dotée d’une unique et très grande fenêtre. Au centre de la pièce trônait une longue table en buis entourée par treize chaises, sur chacune d’elle se trouvait un homme en costume, la poitrine transpercée de part en part au niveau du cœur. Depuis les quelques dernières heures le sang avait coulé si abondamment que Cloud, en entrant, vit le bas de son pantalon prendre une teinte rougeâtre, ce qui, il faut le dire, était pour lui déplaire. Après avoir jeté un rapide coup d’œil à l’ensemble de la scène, Cloud prononça un mot à voix basse, un mot qui à lui seul devait provoquer le début d’une nouvelle ère : « Sephiroth… »

 

 

Chapitre 2 :

Sephiroth

 

C’est à ce moment là que Cloud vit une ombre se matérialiser et prendre lentement la forme d’un homme d’âge indéterminé (peut-être une vingtaine d’années ?) dont les longs cheveux naturellement blancs descendaient jusque sous ses genoux. Il portait un long manteau noir à haut col qui touchait presque le sol et était ouvert sur un pantalon et des bottes de même couleur. Physiquement, cet homme étrange ressemblait assez au mercenaire et portait, en blanc, la même épaulette métallique que lui. Il avait également autour du cou un pendentif de mithril représentant un disque couvert d’une rune sur chaque face… Je ne puis vous raconter comment étaient son âme et son esprit car il y a des choses si terribles et si bien cachées que même moi ne puis vous en parler. Sachez toutefois ces deux choses : quiconque l’apercevait sentait soudain son cœur cesser de battre.. parfois jusqu’à la mort… et, il ne lui était jamais arrivé de craindre quoi que ce soit, douleur, haine et mort l’ont souvent côtoyé sans jamais l’atteindre. De nombreux surnoms tel que « le destructeur » ou « le bienfaiteur » lui furent attribués et certains le prirent même pour un dieu. Mais, pour le bien ou le mal, nul ne serait dire pourquoi il agît… Dans son regard couvait un feu puissant et indistinct :

« Toujours aussi perspicace, Cloud ! dit-il d’une de ces voix qui font les bardes et les ménestrels.

-         Pourquoi ? demanda celui-ci. Pourquoi les avoir tuer ? Et… où étais-tu durant tout ce temps ?

-         Je ne puis te répondre en ce lieu… Néanmoins je le ferai quand tu seras prêt. Rejoins-moi à l’entrée de SINOSIS, dit Sephiroth tout en sautant par la fenêtre encore béante…»

Cloud regarda par cette dernière. Disparu, évidemment. Ce n’était pas quelques soixante-huit étages qui viendraient à bout de quelqu’un tel que Sephiroth… Un homme, que dis-je ? une entité qui avait affronté presque affronté toutes les races de créatures existantes, en passant l’homme et les dragons… Cloud, peu après être sorti de GENODRA et avoir emprunté la route menant à la gare N°3, entendit une voix familière qui lui fit pousser un soupir d’énervement :

« Cloud, attends-nous ! Cloooooud !!! »

Celui-ci, en se retournant, vit Linoa accompagné par un nain de 140-150cm aux yeux noirs, à la longue barbe et aux cheveux roux. L’énorme hache qui pendait à son côté comportait de nombreuses runes et, de même que les traits de son visage, montrait ses connaissances dans les techniques du Khenhedar ainsi que son appartenance à une famille à la fois noble et riche. Ce nain était particulièrement réputé parmi ses congénères et sembla pourtant montrer une grande déférence qui étonna nombre de passants. Cloud s’avança et leur lança une unique question d’un ton qui cachait mal son exaspération :

« Quoi encore ?

-         Re-bonjour Cloud ! Je te présente Balin fils de Throïn, dit Linoa tout en désignant le nain qui se tenait à ses côtés.

-         Enchanté ! fit celui-ci d’une voix grave et posée.

-         Je réitère ma question : que voulez-vous ?

-         Comme si tu ne le savais pas… Résumons : tu es à la recherche de Sephiroth depuis bientôt quatre ans, tu t’engages à retrouver l’assassin du directeur de GENODRA et dix minutes après être entré dans l’entreprise tu ressors pour te précipiter en direction de la gare. Tu n’aurais jamais montré autant de zèle si le tueur n’était pas une de tes connaissances… de plus tu sais que j’ai toujours souhaité le rencontrer.

- Maudit soit ce S ! Enfin…si tu tiens tant à m’accompagner sache que je me rends à Enos par le premier train avant d’aller à Balgate. »

Nos compagnons se rendirent donc à la gare N°3. Gare qui constituait d’ailleurs le bâtiment (voir monument) le plus impressionnant de la région avec ses 327 trains qui ne cessaient de faire des allers-retours entre les points les plus importants de la carte du désert d’Ermeni aux steppes nordiques. Le train que Cloud, Linoa et Balin prirent, effectua un voyage qui aurait été sans histoire si tous les souvenirs de Cloud n’avaient afflué en nombre dans l’un de ses rêves… Il se rappelait ses cinq ans alors qu’il fut retrouvé (son épée Arenash dans sa main alors trop faible pour la soulever) sans connaissance côte à côte avec Sephiroth non loin de l’académie de Soër où ils apprirent « l’art du combat ». Ils furent classés parmi les meilleurs élèves de l’établissement et, lors de leur première véritable mission, Cloud se retrouva face à une soixantaine d’orcs (êtres brutaux et primitifs à la peau verdâtre et aux canines proéminentes) qui l’auraient transformé en repas complet si Sephiroth n’était pas intervenu à temps. Celui-ci exécuta une dizaine de mouvements à une vitesse telle que, avant même que Cloud ne s’en soit rendu compte, les orcs s’effondrèrent, lacérés par sa gigantesque épée… Ils ne tardèrent pas à devenir amis, l’un de caractère moins renfermé qu’aujourd’hui et l’autre toujours aussi charismatique bien qu’énigmatique. Le jour de l’E.F.S. (Examen Final de Sortie) Cloud vit une ombre inquiétante cacher les rayons du soleil durant quelque brèves secondes. Celle-ci avait la forme d’un oiseau gigantesque ou plutôt d’un dragon… Cloud passa l’examen avec l’excellente note qu’est le A+, Sephiroth quant à lui fit encore mieux : il créa la mythique note du S ou Spécial, désormais réservé à une élite que seuls deux autres personnes rejoignirent en six mille ans. Une année entière s’écoula et Cloud n’avait toujours pas eu la plus petite occasion de rembourser sa dette. Néanmoins un jour Sephiroth disparut… Notre héros ne prit même pas le temps de réfléchir et se précipita à sa recherche. Ce ne fut que quatre ans plus tard qu’il découvrit sa première piste…

 

 

Chapitre 3 :

Gildor

 

« Cloud réveille toi ! »

Celui-ci, après avoir quitté les brumes de ses songes, reconnu Linoa qui, penchée au-dessus de sa tête, ne cessait de lui répéter qu’ils étaient enfin arrivés à Enos. Une fois descendus du train Cloud, Balin et Linoa se rendirent au château des ducs de Rénor où ils demandèrent audience à « sa magnificence » Gildor. Celui-ci, à ce nom, n’hésita pas une seconde et la leur accorda. Seigneur d’une terre luxuriante et prospère, il était épris d’art et aimait la nature par-dessus tout. La rumeur voulait que notre héros lui rendit maints services et lui permit même de ne pas voir son titre usurpé par son frère cadet. Gildor, haut elfe de grande taille aux cheveux blonds et aux yeux verts dont la beauté et l’élégance étaient réputées sans nul autre égal que sa grande habilitée à l’arc et à l’épée courte, les salua donc de la voix mélodieuse propre aux êtres de sa race :

« Bonjour Cloud ! Tu devrais venir plus souvent. Ma vie est trop morne et deux ans représentent un certain temps même pour les immortels…

-         Excuse-moi. J’ai été très affairé ces derniers temps. Je te présente Linoa et Balin, fit Cloud en désignant ces dernier, mais là n’est pas le plus important : j’aimerais que tu m’aides à traverser le pays de Dalle. Tu sais que je connais peu cette région et que les monstres qui l’infestent sont des plus redoutables.

-         Et seul un rôdeur peut donc t’apporter assistance. J’accepte avec joie, seulement il se fait tard et il me faudra un certain temps pour réunir les provisions nécessaires à pareille expédition. Pourquoi ne passeriez-vous pas la nuit ici ? »

Nos compagnons acceptèrent et passèrent presque tous l’une des nuits les plus agréables de leur existence… Je dis presque car Cloud fut réveillé au beau milieu de la nuit par un puissant bruit de battements d’ailes. Lorsqu’il se leva pour regarder par la fenêtre il vit un homme aux cheveux et aux vêtements blancs qui regardait dans sa direction tout en affichant un sourire à la fois narquois et énigmatique. Cet homme étrange le salua avant de s’en aller en sautant avec agilité par-dessus le mur du jardin… Le lendemain Cloud ne dit mot de ce qu’il avait vu et ils partirent tous quatre en direction de l’Hoer Gevadad, c’est-à-dire « forêt noire » en langue elfique. La route d’Ivahor qui reliait la ville et la forêt était peu dangereuse et ce premier trajet fut donc assez tranquille :

« Bienvenue à l’Hoer Gevadad, dit Gildor.

-         Savez-vous pourquoi cette forêt porte un tel nom ? demanda Balin.

-         Elle se nomme ainsi pour deux raisons : premièrement à cause d’une vieille légende qui voudrait que le seigneur noir de Naërul y ait fait construire une immense tour que les dragons d’argent détruisirent peu après et deuxièmement vous verrez par vous-même… »

 

 

 

Chapitre 4 :

Hoer Gevadad

 

Et ils virent en effet : bien que, de l’extérieur, la forêt semblait assez accueillante elle était en vérité le point de concentration de tout les ténèbres qui hantaient les terres d’Alagondar. Les arbres dix fois centenaires de ce bois maudit étaient si feuillus et si serrés que la lumière ne pouvait atteindre le sol. Après plusieurs heures d’un voyage qui leur semblait interminable, Cloud, Gildor, Linoa et Balin virent la lueur d’un feu de camp parvenir jusqu’à eux. La curiosité l’emporta alors sur la plus élémentaire prudence et ils décidèrent de voir qui pouvait s’aventurer dans un endroit où moustiques et monstres pullulaient et… pourquoi ? Une fois arrivés à la hauteur du feu, ils virent trois formes vertes foncées. Celles-ci, bien que plus ou moins humanoïdes, étaient gigantesques, squelettiques et avaient un corps couvert de pustules et de furoncles, de plus elles s’exprimaient dans un langage répugnant et infâme. Balin, tapi derrière une vieille souche, reconnu immédiatement ces monstres de laideur :

« Des trolls !!!

-         Cela tombe à pic, dit Gildor. Je manque d’entraînement et mon duché à grand besoin d’être débarrassé de ce genre d’abominations.

-         Dans ce cas… sus aux abominations ! »

Balin sortit alors de sa cachette, bondit sur le plus gros des trois trolls et lui planta sa hache dans le dos. Malheureusement les trolls étaient parmi les créatures les plus coriaces de la création et, tout nain qu’il était, Balin fut projeté à terre et eut été écrasé par une énorme massue si Gildor n’avait décoché trois flèches d’affilées avec la justesse et la précision que seuls possèdent les rôdeurs. Pendant ce temps, Cloud embrocha par cinq fois le second troll avant de voir une grande forme marron se profiler à grande vitesse en direction de son visage : le troisième troll venait d’arracher un jeune arbre et de s’en servir pour assommer Cloud… Celui-ci ne rouvrit les yeux qu’après plusieurs heures pour voir Linoa, la main son front, en train de chanter le cantique d’un sort de soin :

« Tu ne m’as jamais dit que tu étais clerc, fit Cloud.

-         Tu ne me l’as jamais demandé, répondit Linoa avec un sourire moqueur.

-         Et… que s’est-il passé ?

-         Après que tu ai été assommé, Balin a transformé le dernier troll en charpie puis je t’ai soigné.

-         Apparemment la nuit tombe, il va nous falloir monter un camp et des tours de garde, dit Gildor.

-         Je ne sais pas à quoi tu vois cela mais ce qui est sûr c’est que, moi, je tombe… de fatigue, ajouta Cloud en s’allongeant et en fermant les yeux. »

Balin prit le premier quart, suivit de Linoa puis de Cloud qui, vers deux heures du matin, crut apercevoir une étrange lueur jaune au fond des bois. Celle-ci voleta quelques instants avant de se diriger, tel une flèche, en direction du cœur de la forêt. Cloud, en la poursuivant, finit par arriver à un grand mur en ruine et couvert de mousse : la lueur s’arrêta et se posa sur le sol.

 

 

Chapitre 5 :

Les dieux

 

Cloud s’avança alors et se pencha pour ramasser la lumière, mais, au moment même où il la toucha, celle-ci devint soudain noire avant de se volatiliser. Ensuite la terre trembla puis se déroba sous les pieds de Cloud, il lui sembla chuter et ricocher contre des parois noires comme la nuit des heures durant. Pourtant il n’eut aucune blessure en atterrissant sur un sol couvert de dalles couleur d’ombre. C’est dans ce décor dantesque que Cloud peinât à la recherche d’une sortie vers la surface. Ce ne fut qu’après de bien trop nombreuses minutes de déambulation à travers des salles où les cadavres s’amoncelaient par dizaines qu’il trouva enfin une porte, ouverte, par laquelle la lumière entrait pour inonder la salle. Mais la lourde porte de fer se referma avec un bruit sec avant même que Cloud ait pu esquisser ne serait-ce qu’un geste dans sa direction. Une voix caverneuse ne tarda alors pas à se faire entendre :

« Bienvenue Cloud, j’espère que tu apprécie ma demeure car tu risque d’y résider encore longtemps à moins que…

-         A moins que quoi ? dit Cloud impatienté par ce petit jeu.

-         A moins que tu ne réussisses la petite épreuve dont je vais te présenter les règles, continua la voix avec un ton de plus en plus inquiétant. Tu vois ce sablier là-bas ? Eh bien, si tu veux que cette demeure ne devienne pas la tienne pour l’éternité tu devras le briser en moins de trois minutes… le plus difficile étant de l’atteindre bien sur ! »

Cloud se rendit alors compte qu’au fond de la salle se trouvait une main en argent tenant un sablier en or dans lequel coulait du sang humain. Celle-ci tourna lentement sur elle-même et, lorsque la première goutte de sang tomba, deux événements se produisirent : les murs de droite et de gauche se rapprochèrent dangereusement l’un vers l’autre tandis que sur le sol de dalles noires des gravures représentant des têtes de morts, des flammes sombres, des amas de cadavres ou des fontaines d’où coulaient des flots de sang apparaissaient… Cloud avança sans paraître troublé mais à peine eut-il posé le pied sur la première dalle qu’un cri d’agonie à la fois profond et lointain, puissant et perçant retentit… Il ne comprit pas d’où pouvait bien venir ce râle et continua d’avancer. Cloud eut une vision au moment même où il enfonçât la seconde gravure dans le sol : il vit un enfant se promener tranquillement avant de s’effondrer sur le sol en hurlant, ses parents et plusieurs serviteurs accoururent alors et, après avoir vainement tenté de le ranimer, s’empressèrent de faire appel à un prêtre. Celui-ci posât sa main sur le visage de l’enfant, psalmodia deux ou trois phrases à mi-voix puis dit quelque chose au père. Ce dernier sourit, plongea sa main dans sa poche et donna une pleine bourse au prêtre… Cloud revint alors à la réalité et entendit à nouveau cette voix cruelle et mauvaise dont il ne pouvait déterminer l’origine :

« Ils ont eu beaucoup de chance, Cloud : les deux personnes que tu as tuées jusqu’à présent étaient suffisamment riches et entourées pour s’acheter les services d’un puissant clerc, pour s’acheter la vie ! Mais le prochain sera peut-être un paysan sans le sous ou un noble sans famille… qui sait ? »

Cloud ne prit même pas le temps de réfléchir et avançât avec sûreté son pied en direction de la porte avant de faire violemment volte-face en prenant soin de ne marcher que sur les deux dalles qu’il avait déjà enfoncées avant d’attendre patiemment que sa dernière heure arrive. Mais, peu avant que les murs ne commencent à le compresser, Cloud vit une forme se préciser peu à peu dans les ténèbres : un démon se tenait effectivement face à lui. Cette terrible créature avait des cornes et une peau qui se confondait avec l’ombre de la pièce, des griffes qui n’avait rien à envier aux plus grands tigres connus et une silhouette maigre bien que musclée. Elle rit d’une voix grave puis brisa le sablier en le compressant dans sa main droite avant de s’adresser à Cloud :

« Ta réaction est décidément des plus amusante… Quand je pense que l’on m’a ramené dans ce monde pour te tuer et…

-         Qui souhaite ma mort et qu’entends-tu par « ramener » ? l’interrompit Cloud.

-         Mais les dieux voyons : Kharast m’a ramené à la vie, moi, Nosfératu, afin que je t’élimine. Bien sûr il ne m’a pas rendu tous mes pouvoirs d’antan mais cela ne m’empêchera pas de t’envoyer dans le royaume des ténèbres.

-         Pourquoi ? En quoi ais-je offensé Kharast ?

-         Parce que c’est ton destin…mais trêve de palabres, place à la mort… ta mort !!! »

Nosfératu fit alors un rapide mouvement de la main tout en prononçant quelques mots en langue noire tandis que tous les cadavres de la pièce semblait agités par une tremblote frénétique comme s’ils étaient vivants : les morts étaient effectivement contrôlés tels des pantins par le démon et se dirigeaient d’un pas saccadé dans la direction de Cloud. Ce dernier s’élança, embrocha des ventres, coupa des membres et trancha des têtes par dizaines. Mais plus il tuait de morts-vivants, plus ces derniers semblaient nombreux et tenaces. Cloud se rendit rapidement compte qu’il n’avait que deux possibilités : combattre encore et toujours de la même façon jusqu’à être submergé par l’ennemi ou s’attaquer directement à Nosfératu afin de le déconcentrer. Cloud opta pour la deuxième solution et s’élança en direction du démon avant de lui donner trois coups d’épée consécutifs : le seigneur noir para les deux premiers sans difficulté mais vit son bras droit tranché net par le troisième. Nosfératu poussa un râle où étaient mêlés rage et douleur puis leva sa main gauche en direction de Cloud. Ce dernier eut, juste à temps, une présence d’esprit suffisante pour parer l’énorme boule de ténèbres lancée par le démon et pour lui porter un coup fatal grâce à l’absence des morts-vivants que Nosfératu, aveuglé par la haine, avait fait l’erreur de détruire en dégageant une trop grande quantité d’énergie. Lorsque Cloud revint au campement, Gildor le regarda quelques instants avant de réveiller Linoa et Balin sans leur dire mot de l’absence de leur compagnon.

 

 

Chapitre 6 :

SINOSIS

 

Nos héros partirent donc et firent, après quelques heures de marche, leurs adieux à la forêt noire, mais tandis que la cité de Balgate commençait à apparaître à l’horizon, un curieux vieillard aux traits saillants doté d’une longue barbe grisonnante, d’une paire de petites lunettes en demi-lune ainsi que d’un chapeau de magicien couvert de symboles et d’un long manteau rouge brodé d’or les aborda d’un ton bien sérieux pour les paroles qu’il prononçait :

« Holà, jeunes gens ! Ce monde tombe dans la dérision et j’aimerais savoir si vous faites parti de ces idiots de soldats qui arpentent les villes en racontant leurs soi-disant exploits contre tel ou tel dragon ou de ces imbéciles de bandits qui hantent les chemins à la recherche d’un quelconque passant à détrousser … mais sachez avant tout que je suis un grand sage et que l’on ne me trompe pas facilement, ajouta le vieil homme dont les yeux brillaient d’une étrange malice.

-         Je vous répondrai, si vous le permettez, par une autre question : ne pensez-vous pas que quelqu'un se prétendant sage tout en critiquant la santé mentale de gens qu’il ne connaît pas ne devrait pas avant tout s’interroger sur la sienne ? répondit Cloud, offensé par la question du vieil homme.

-         Je n’en espérai pas moins de vous, Cloud ! Néanmoins vous vous trompez sur un point : je vous connais mieux que vous ne l’imaginer.

-         C… comment connaissez-vous mon nom ?

-          Mais cela n’a rien d’exceptionnel et… Oh, quand je pense que je ne me suis même pas présenté ! Je me nomme Elminster.

-         Excusez-moi, mais avez-vous bien dit : Elminster ? Comme Le Elminster j’entends, celui qui créa le grand royaume d’Ethillion et qui ne s’intéresse qu’à la destinée des plus grands ? demanda Balin d’un ton incrédule.

-         Oui, bien que tout ses titres ne me plaisent guère… J’aimerai vous demander une faveur : puis-je vous accompagner ?

-         Et bien, si c’est Elminster qui le demande… acquiesça Cloud, un peu désorienté.

-         Et bien ? qu’attendons-nous ? »

Le groupe se remit alors en route et arriva devant SINOSIS après bien des détours par les nombreuses ruelles de Balgate. Là, se tenait Sephiroth, épée au coté, qui s’adressa à Cloud :

« Enfin, te voilà, Cloud. L’heure de ton vrai passé est arrivée. Bien que son visage ne sois guère agréable il saura te satisfaire et, alors, tes origines se dévoileront…

-         Qu’est-ce que : mon vrai passé ? Pourquoi tardes-tu tant à me le révéler ? demanda Cloud, agacé par une telle aura de mystère.

-         Mais parce que ce n’est pas à moi de le faire ! J’ai mis quatre ans à trouver mes origines : c’est en ces lieux, dans SINOSIS, que j’ai trouvé mon passé et notre destin… Désormais c’est à toi de trouver les documents intitulés « Prophétie d’Alaundo » et « Résultats de l’an 1765 », répliqua Sephiroth en disparaissant au loin.

-         Je crois que je devrais y aller… seul, dit Cloud, incertain, à ses compagnons.

-         Cela ne fait aucun doute. Nous vous attendons, fit Elminster, le seul à comprendre ce qu’il se passait. »

Cloud pénétra dans l’imposant bâtiment de SINOSIS. Celui-ci, bien que les machines tournassent à plein régime, semblait déserté par les dizaines d’ouvriers qui, habituellement, y travaillaient jour et nuit. Ce n’est qu’après de trop longues minutes de fouilles minutieuses que Cloud découvrit le premier des livres cités par Sephiroth. Il y lut diverses histoires concernants deux races anciennes, leur extinction, l’arrivée des Hommes, l’apparition de la magie et une prophétie dictée par Gahënos et concernant la fin. Il trouva par la suite le second document sur lequel était écrit :

« Hotère, jour 38 : Les projets W et L ont étés acceptés ! Les recherches vont pouvoir commencer…

-         Palère, jour 27 : Il a trouvé les spécimens demandés en seulement 29 jours… Ce demi-elfe… ce n’en est pas un. Enfin… pas n’importe lequel… Sinon comment aurait-il fait ?

-         Gaeron, jour 3 : Le projet L est enfin terminé et les résultats sont inouïs, miraculeux.

-         Gaeron, jour 18 : Maître Seymour nous a demandés d’être particulièrement attentifs au projet W. Je n’arrive vraiment plus à le comprendre… Pourquoi ? Pourquoi s’attacher plus particulièrement à ce projet ? Bien que je lui sois tout dévoué, je m’interroge…

-         Anégar, jour 36 : La croissance accélérée est vraiment efficace ! Cinq ans en trois mois !

-         Anégar, jour 39 : La production en série a com… »

La suite du texte était maculée de sang…

 

 

Chapitre 7 :

Souvenir d’une

Douleur

 

Après avoir lut les dernières lignes du rapport, Cloud fut soudain prit de vertiges et tomba dans un coma hanté par les souvenirs jadis oubliés de ses cinq premières années d’existence ou plutôt ses cinq premiers mois… Des scientifiques parlaient à son sujet, allaient et venaient ou testaient ses capacités… Ces testes comment avait-il put les oublier ? Cette douleur constante, cette semi-mort, cette ombre… Il était avec Sephiroth quand un homme arrivé sur un dragon d’argent s’approcha des scientifiques et les massacra les uns après les autres… Lorsque Cloud se réveilla et rejoignit ses compagnons, il trouva aussi Sephiroth qui l’attendait, un sourire sarcastique aux lèvres :

« Alors, Cloud, le visage du passé est-il à ton goût ?

-         Tu ne devrais pas plaisanter sur un tel sujet… répondit celui-ci d’un ton de trépassé.

-         Je pense que tu comprends pourquoi j’ai fait tout cela, maintenant.

-         Oui… Mais ce n’était peut-être pas nécessaire.

-         Si, ce l’était ! Il ne s’agit pas que de nous : Seymour, qui nous à produit, projetait d’utiliser la restructuration d’ADN pour le compte de Sin. Mais je n’ai fait que le ralentir et toi seul peut l’arrêter.

-         Que veux-tu dire ?

-         Je veux dire que Sin, actuel roi de Morrowind, a demander à Seymour, véritable président de GENODRA, de lui constituer une armée suffisamment importante pour envahir Estar la « citée-nation » et que moi, Sephiroth, m’en suis vu interdire l’accès. Je veux aussi dire que tu devras empêcher Seymour, que chacun croit être un éminent et honorable scientifique, de désactiver le système de sûreté électronique d’Estar.

-         J’accepte et, bien que mon esprit soit encore embrouillé, je te fais confiance une fois de plus mais, en contrepartie, tu dois me promettre de me dire qui je suis réellement après mon retour d’Estar. »

Sephiroth accepta et, sans même poser de questions, Linoa, Ballin, Elminster et Gildor accompagnèrent Cloud en direction du désert de glace d’Andor. Ces plaines gelées étaient jadis le repaire de nombreux dragons de givre et de géants des glaces mais, lors du passage de nos protagonistes, aucun d’entre eux n’osa se montrer malgré leur réputation de monstres agressifs et cruels. De plus le seul événement notable du voyage fut une discussion qui se passa à mi-chemin, entre Cloud et Elminster, tandis que le voile du sommeil était tombé sur leurs compagnons :

« Voilà trois jours que nous sommes partis… L’absence de monstres m’inquiète… fit Cloud à voix basse.

-         Il n’y a pas lieu de cela : chaque chose, vivante ou non, dégage une aura qui lui est propre, répondit le vieux mage. Celui-ci…

-         Quel rapport avec les monstres ? le coupa Cloud, oubliant toute politesse.

-         Attendez, j’y viens : l’aura de ces choses, donc, disais-je, est la source de la magie et de la transe, de plus, si elle est suffisamment puissante, il est possible de la « sentir » . Je suis à peu près sûr que c’est votre aura qui ôte à ces dragons et à ces géants l’envie de nous approcher.

-         Mon aura… je suis incapable de battre un dragon. Pourquoi me fuiraient-ils ?

-         L’aura que l’on produit ne se mesure pas à la puissance, mais au potentiel… Sur ce, bonne nuit Cloud, dit Elminster en s’allongeant avant de s’endormir. »

Ce ne fut que quatre jours plus tard que nos héros arrivèrent à Estar d’où, après que les gardes les aient questionnés et après qu’ils aient questionné les gardes, ils se rendirent à la villa de « maître Seymour ».

 

 

Chapitre 8 :

Alphas et Omégas

 

Ce bâtiment était à l’image du siège de GENODRA : grand et austère, il était composé de quatre étages et de dix-sept pièces dont plusieurs laboratoires. Lorsque Cloud toqua à la massive porte en chêne qui constituait l’entrée principale de la villa, un ganaak à la fois grand, calme et posé, aux cheveux bleus et vêtu d’une robe de mage d’une grande valeur lui ouvrit et accepta de le faire entrer… seul. Elminster, Gildor, Linoa et Balin affectèrent un comportement semblable à celui qu’ils avaient eus devant SINOSIS et laissèrent à regret Cloud pénétrer dans l’austère demeure. Ce dernier fut conduit par le ganaak dans un laboratoire où se trouvaient nombre d’ordinateurs et de machines de pointe, le ganaak s’avança vers l’un d’eux et saisit un code de seize chiffres que Cloud, soudain saisit d’un mauvais pressentiment, s’empressa de retenir … ce qu’il fit bien car une voix digitale commença un compte à rebours de mauvaise augure :

« Bienvenue, mon fils ! s’exclama le ganaak en éclatant d’un rire moqueur.

-         Te moques-tu de moi ? Qui es-tu ? demanda Cloud qui semblait ne pas goûter à la plaisanterie.

-         Ainsi Sephiroth ne n’a même pas cru bon de te dire ce à quoi je ressemblai ? Il est décidément bien égal à lui-même… Je suis Seymour, ton créateur et le faiseur de destinées ! Le compte à rebours que tu entends reflète le temps qu’il reste à la ville d’Estar ! Lorsque le chiffre zéro retentira, le bouclier ne sera plus et l’armée de Sin entrera en action… Tu devras me battre pour stopper ces événements.

-         Attends ! Peut-être y a-t-il d’autres choix !

-         Non, nous devons nous plier à la volonté des dieux ! Bats-toi ! répliqua Seymour avant de se mettre à invoquer l’un des nombreux sorts que tout mage de haut niveau est sensé connaître. »

C’est alors qu’une gerbe de feu sortit des mains de celui-ci et brûla gravement le visage de Cloud qui, surprit, n’avait put totalement réussi à l’éviter. Cloud porta sa main à sa joue droite en étouffant un juron tandis qu’il se précipitait en direction du tableau de commande dans l’espoir de faire cesser l’infernal décompte. Mais c’était peine perdue car Seymour avait prévu cette réaction et utilisait une grande partie de ces pouvoirs pour créer une barrière d’énergie qui repoussa violemment Cloud trois mètre en arrière… Ce dernier ne fit ni une ni deux et asséna plusieurs coups puissants à Seymour qui s’effondra, agonisant, sur le sol de sa demeure. Cloud profita de la disparition de la barrière que générait le mage ganaak pour entrer le code destiné à stopper le compte à rebours : il réussit à entrer treize chiffres. Treize seulement avant que la sombre voix de métal se mette à prononcer lugubrement le fatal zéro…Seymour dit alors quelques mots d’une voix faible tandis que le bouclier d’Estar disparaissait lentement :

« Ils l’avaient aussi prévu : le créateur périra effectivement par la main de sa création… Ce n’est qu’un juste retour des choses… Les Alphas… Les… Les Omégas…

-         Mais de quoi parlez-vous ? Vous délirez… Attendez, je vais vous amener à l’hôpital le plus proche, fit Cloud, soudain pris de pitié pour son « créateur ».

-         Tu… Tu ne sais donc pas ? fit le scientifique, incrédule. Les Omégas et les Alphas étaient autrefois les races dominantes de notre monde… Tu as été fait grâce à un fossile d’Alpha et Sephiroth, quant à lui, l’a été à l’aide de restes d’Oméga… Ne lui fais pas… confiance… Il…n’est pas… ce que tu crois… »

Ce furent les dernières paroles de Seymour qui mourut en les prononçants… Cloud sortit alors de la villa et retrouva ses compagnons qui l’attendaient avec anxiété. Il leur conta son passé, ses origines… Mais ce que nos héros ne savaient pas, c’est que le passé de Cloud, tout incroyable qu’il fut, n’était rien comparé à son futur…

 

 

Chapitre 9 :

La bataille d’Andor

 

« Monsieur Cloud ? demanda sèchement un homme d’une quarantaine d’années vêtu d’un simple uniforme de lieutenant adjoint.

-         Oui, c’est bien moi. Que me voulez-vous ? fit Cloud, se retournant à l’interpellation.

-         Monsieur le président souhaite vous parler à un sujet qui m’est inconnu. »

Nos protagonistes suivirent le sous-officier sans le questionner davantage et furent introduis auprès de M. Laguna, président de la citée-nation d’Estar. Ce dernier était un homme d’âge moyen et de carrure imposante, ses cheveux noirs de geai soulignaient étrangement son visage bon et affable. Il était notamment réputé pour sa grande sagesse et la justesse de ces jugements qui lui avait valu son poste :

« Bienvenue à Estar, monsieur Cloud ! fit le président tout en arborant un large sourire. J’ai sollicité votre venue pour une raison bien précise : vous exposer une requête.

-         Et quel est-elle ? demanda Cloud dont la devise semblait être devenue : « Toujours droit au but ! ».

-         Je vois que vous au moins, vous ne perdez pas votre temps ! Et bien, la voici : comme vous le savez sans doute mon état est en guerre contre Morrowind depuis bientôt trente-huit ans et seul notre bouclier à pût empêcher des pertes autres que militaires… La soif de pouvoir de Sin ne cesse de croître et je n’ai nullement réussi à lui faire accepter la paix. De plus, nombre de ses unités sont des monstres crées par manipulations génétiques : aucun de mes généraux n’a suffisamment d’expérience pour mener à bien une telle guerre…

-         Et ?…

-         Et, ayant eu vent de vos excellents résultats à la prestigieuse académie militaire de Balgate, je vous demande d’accepter le poste de maréchal… vous serez grassement payé, ne vous inquiétez pas…

-         Vous m’avez l’air étrangement bien renseigné…

-         C’est ce à quoi se résume mon métier, monsieur, le coupa le président Laguna.

-         Dans ce cas j’accepte… à condition que le payement ne soit point en argent, mais… en renseignements.

-         Lesquelles ?

-         Je veux que vous rassembliez toutes les informations que vous pourrez obtenir à propos d’un dénommé Sephiroth, anciennement à la même académie que moi.

-         Vous les aurez à la fin de cette maudite guerre. »

Et Cloud partit sur ce, fier de sa récente promotion et de la décoration qui l’accompagnait, en direction de l’Erie Kheanad ou « colline de garde » sur la plaine d’Andor d’où il était possible d’apercevoir toute l’armée d’Estar en contrebas ainsi qu’une partie des légions de Morrowind. Le maréchal se renseigna et apprit que son armée était composée de deux milles unités d’infanterie simple ainsi que de cinq cents lourdes, de huit cents cavaliers, de cent cinquante magiciens, d’autant de clercs et de plusieurs dizaines de machines gnomiques tel que des genoks, proches parents de nos hélicoptères, ces engins fonctionnent grâce à un sort de poids-plume additionné à la musculature naine. Le bestiaire comportait quant à lui une dizaine de géants des montagnes engagés  à titre de mercenaires, plusieurs élémentaires de feu invoqués par les soins des mages et quelques griffons montés par des elfes des bois venus dans l’intention de protéger les forêts et les plaines avoisinants Estar :

« Quels sont les principales unités de l’ennemi ? demanda Cloud à ses généraux.

-         L’avant-garde de Morrowind est composée de zombies, de squelettes, d’hommes-lézards et de terreurs, répondit l’un d’eux.

-         Des morts-vivants et des terreurs en avant-garde ? C’est absurde !

-         Justement, mon maréchal. Leur vitesse semble largement supérieure à la normale.

-         Envoyez nos prêtres pour renvoyer les morts-vivants, notre infanterie pour protéger nos clercs et pour tuer les hommes-lézards et les génoks pour anéantir les terreurs… et à distance ! insista Cloud. »

Les ordres furent promptement exécutés et les résultats furent au-delà de toute espérances : Estar avait subi quatre fois moins de pertes que les légions de Sin malgré son infériorité numérique. La suite de la bataille fut encore plus réussie et, lorsque Morrowind usa de trolls de glace, le maréchal fit envoyer la cavalerie en éclaireur malgré l’insistance de ces généraux : ces derniers conseillaient d’envoyer directement les élémentaires de feu afin de profiter de l’avantage feu-glace. Mais ils se fourvoyaient car les paroles de leur président s’étaient déjà évanouies dans leurs esprits : « nombre de ses unités sont des monstres crées par manipulations génétiques… » et M. Laguna, lui, ne se trompait pas : les trolls décimèrent la cavalerie à l’aide d’attaques élémentaires d’eau et non de glace, comme se l’imaginaient les généraux… Cloud fut encore plus surprenant par la suite : il ordonna d’envoyer malgré tout les élémentaires  qui, suivis de loin par des mages, devaient battre en retraite avant de revenir protégés, cette fois, par un bouclier élémentaire d’eau. Cette étrange technique fit merveille et la victoire semblait remportée…

 

 

Chapitre 10 :

Désillusions

 

Mais Cloud, en mercenaire expérimenté, se doutait (ou plutôt savait) que la victoire était trop belle pour être possible : il se rendit donc, accompagné de Linoa, Balin et Gildor (Elminster, de son côté, prétendait avoir à parler avec le président d’Estar), dans la plaine rouge. Ils y virent la chose la plus imposante et la plus terrible d’Alagondar : une dracoliche. Cette horreur semblait avoir été crée à partir d’un dragon rouge au summum de sa puissance. Son corps réduit à l’état de squelette était parsemé de lambeaux de chair en décomposition et mesurait bien soixante-quinze mètres, queue non comprise, ses énormes dents faisaient presque la taille d’un humain et dans ses orbites vides luisaient deux lueurs rouges… sang… La dracoliche s’avança lentement dans la direction de Cloud et prononça ses mots d’une voix qui fit trembler le ciel et la terre :

« Cloud, fils des Alphas et des Hommes, que fais-tu là où le destin ne t’as point mené ?

-         Vous êtes au service de Sin ? demanda Cloud en négligeant imprudemment la question posée par la dracoliche.

-         Tu es bien téméraire… même pour un immortel ! Mais je répondrais à ta question : effectivement, mon créateur m’a temporairement mis au service de Morrowind.

-         Alors… firent nos protagonistes, surmontant l’horreur que toutes les dracoliche insufflaient aux vivants. Bats-toi ! »

Mais le dragon-squelette  éclata alors d’un rire méprisant et moqueur :

« Vous ne tiendriez pas trente secondes, misérable vermine ! Vous rôtir, même à petit feu, ne serait pas amusant… De plus, j’ai une mission à remplir. Donc : adieu et priez les dieux de ne pas croiser à nouveau mon chemin ! »

Le monstre prit son envol et se rendit au loin, à Estar… Une gigantesque explosion s’ensuivit alors et Cloud assistait, prostré et impuissant, à la destruction de la citée-nation, à l’échec de sa mission… des cendres… une odeur de mort… Estar n’était plus… Pourtant un homme vint chercher le groupe et insista lourdement pour qu’il l’accompagne : Cloud fut introduit dans une grotte lugubre et humide après maint détours. Il y vit un homme qui le regardait avec un sourire aux lèvres : c’était Laguna :

« Bravo Cloud ! Tout a marché au-delà de mes espérance !

-         Vous plaisantez ! répondit celui-ci d’un ton enragé. Tous ! ils sont tous… et vous, vous faites de l’humour !!!

-         Cloud, je vous croyais plus perspicace : j’avais prévu tout ce qui est arrivé et…  

-         Et vous vous êtes lâchement abrité ici pendant que votre peuple se faisait…! dit Cloud en agrippant le président au collet. Assassin !

Six gardes s’avancèrent en direction de Cloud pour le retenir mais Laguna les stoppa d’un geste de la main…

-         Maréchal ! fit le président d’un ton autoritaire en se dégageant de son emprise. On ne se bat pas dans un temple… même en ruine ! De plus, vous n’auriez aucune raison de le faire : je me suis effectivement servi de vous mais ce n’était pas pour ce que vous pensez…

-         Que ?..

-         Je savais que « quelqu’un » avait créé une puissante dracoliche pour le compte de Sin et c’est grâce à vous et à la chance que j’ai pu en préserver les citoyens.

-         Et peut-être un peu grâce à moi, fit un vieil homme en sortant de l’ombre. Qui sait ?

-         Elminster ! s’écria Cloud, reconnaissant le mage et son sourire à la fois ironique et bienveillant.

-         Oui, Elminster est une de mes connaissances, répondit Laguna. Je vous ai utilisé  afin de ralentir l’ennemi le temps qu’Elminster renforce les explosifs que nous avons disposés dans tout Estar. Ne vous en faites pas, la seul victime de ce plan n’est autre que la dracoliche elle-même : Estar à été évacué à temps.

-         Les informations ! fit brusquement Cloud. Je veux les informations que vous avez réunies ! »

Et sur un signe du président un général amena un document et le remit au mains de l’ex-maréchal :

Le dénommé Sephiroth, étudiant à l’académie militaire de Soër de l’an 1766 à l’an 1777 de l’ère second puis résidant à  Cergen du 7 Taélis au 31 Nahégah est accusé d’avoir accompli les actes suivants (d’après témoins oculaires) :

-         destruction de la ville de Ségan sans motif apparent.

-         vol d’une relique dans un temple de Méathan et massacre des prêtres.

-         anéantissement du château d’Arghon ainsi que de ses occupants.

-         assassinat d’une famille noble elfe  de la cité elfique d’Iridian.

-         meurtre de trente paladins de l’ordre du cœur radieux et dépouillement du capitaine de la compagnie.

« Sephiroth ! traître ! Je ne te tuerais pas… uniquement par respect de notre amitié passée ! »

 

 

Chapitre 11 :

Avatar

 

« Président Laguna ! Savez-vous comment entraver une personne capable de ces actes ?

-         Mmmh… Peut-être…oui… peut-être que vous pourriez tenter de trouver de l’agonade.

-         Qu’est-ce ?

-         L’agonade est une plante de légende renfermant une énergie terrible et instable, elle ne pousse que dans des lieux glacés et désolés…

-          La plaine d’Andor ? demanda Cloud.

-         Non, non. Il n’y fait pas assez froid… Il faudrait que vous traversiez les marais du Kreeg, que vous passiez sous les monts gris…

-         Les monts gris ? interrompit Balin. C’est réellement une chose magnifique que la chance ! C’est là que se trouve Khazad-dûm, la grande cité naine. En tant que seigneur nain de cette sublime ville sous la montagne je n’aurais aucun mal à nous trouver un hébergement et un repas de roi accompagné d’un tonneau de bière de grand cru pour nous remettre de nos aventures !

-         Parfait ! s’exclama Cloud. Penses-tu pouvoir nous guider dans les marais.

-         Malheureusement, non : je ne me suis jamais aventuré de ce coté…

-         Quoi qu’il en soit, dit Laguna avec empressement, vous devez vous rendre au sommet des monts gris et revenir avec l’agonade au plus vite. Adieu Cloud ou plutôt… au revoir !

-         Au revoir. »

Le trajet vers les marais du Kreeg ne fut guère long : les problèmes n’apparurent qu’au niveau de ces derniers… Les marais étaient envahis par des milliers d’insecte rampants, volants et nuisibles. De plus, il était difficile d’avancer ou de trouver de la nourriture, mais, par-dessus tout, la crainte de rencontrer celui à qui les marais devaient leur nom dominait : l’elfe rôdeur Gildor en savait long sur le Kreeg, trop long… Voici ce qu’il raconta au groupe :

« Le Kreeg est une bête mythique crée par les dieux voilà des centaines d’années, c’est un avatar particulièrement puissant : il est à l’origine de la destruction de nombreuses villes ou citées désignées par Aphéost comme impies. L’affronter, c’est affronter les dieux… On lui prête l’apparence d’un serpent gigantesque dont le venin peut tuer un dragon noir en quelques minutes. Son dernier domicile se trouve sous nos pieds… »

La traversée des marais dura des jours et des jours, et quand la compagnie sortie de ces derniers le Kreeg était là : il était enroulé inerte autour d’un gigantesque bâton… ou plutôt… pieu… Sa tête était empalée dessus et un sang noirâtre coulait abondamment sur le sol…

« Personne n’est suffisamment puissant pour faire… ça ! s’exclama Linoa tétanisée par l’ampleur du spectacle qui s’offrait au ses yeux.

-         Si… répondit Cloud. Sephiroth, lui, le peut…

-         Tu veux dire que…

-         Il sait ce que nous cherchons… »

 

         

Chapitre 12 :

Gahënos

 

Le groupe campa sur place et repartit dès l’aube vers le tunnel d’ombre. la traversée fut lente et précautionneuse en raison de l’intense chaleur qui régnait sous la montagne. Le passage était étroit et surplombait un bassin de lave et de nombreux cadavres d’orcs jonchaient le sol depuis la guerre des clans. Il  semblait ne plus avoir âme qui vive en ses lieux désolés… Néanmoins Gildor (qui, en sa qualité d’elfe, avait une oreille particulièrement fine) entendait de temps en temps des bruits de pas… lointains et puissants… Mais le groupe n’y prêta pas attention et continua sa marche vers la surface. Ce fut une grave erreur car la chose à l’origine de ces bruits leur bloqua le passage vers la sortie : c’était une bête de plus de deux mètres qui semblait issue du croisement d’un lion et d’un humain… elle était imposante et dégageait une énorme quantité d’énergie grise, sa crinière et ses yeux flamboyaient :

« - Cloud… Pars… rugit la créature.

-         Encore quelqu’un qui connaît mon nom ? Qui es-tu pour me donner des ordres ?

-         Un envoyé d’Erest, dieu du feu et maître des volcans… J’œuvre sous ses ordres… Pars ou meurs…

-         Pourquoi donc veut-il ma mort ?

-         La Prophétie…

-         Mais quelle  Prophétie ?

-         Celle qui prédit la fin de ce monde…Celle qui fut dicté par le premier et que les dieux ne veulent pas voir s’accomplir.

-         Mais j’œuvre pour sauver Gaïa ! »

Et le monstre, voyant que Cloud ne reculerait pas, s’élança sur lui et s’apprêta à lui porter un violent coup au visage lorsque Gildor décocha une flèche dans la main… Le démon poussa un formidable rugissement et envoya valser Gildor à plusieurs mètres d’un simple coup de griffe. La suite des événements fut rapide et confuse : le monstre lança une boule de feu qu’Elminster stoppa grâce à un bouclier d’absorption, Linoa utilisa un sort de force de masse et Cloud et Balin frappaient leur ennemi peu avant que celui-ci ne s’affaisse sous l’effet d’un écrasement corporel d’Echna lancé par Elminster… Les derniers propos audibles de la créature furent :

« Par la volonté de Gahénos le Premier le monde changera ou mourra… Maître… j’ai échoué… »

Le groupe profita des quelques minutes de repos qui lui étaient offertes pour guérir Gildor et reprendre des forces avant de continuer leur route. Mais, après un court laps de temps, Balin fronça les narines et dit d’une voix inquiète :

« Je sens le feu… et il ne vient pas de la montagne ! Suivez-moi ! vite ! »

Khazad-dûm, la cité naine, était la proie des flammes : au milieu d’elles se tenait Sephiroth dont le visage glacial fit remonter un frisson le long de l’échine de tous ceux qui le voyaient… Cloud pensa alors voir l’horreur suprême : un massacre raisonné (Sephiroth n’agissait jamais sans un but) mais inqualifiable, un bain de sang qu’il aurait peut-être pu empêcher, une tuerie qui n’affectait aucunement son auteur… On pouvait apercevoir par les portes béantes de la ville des protecteurs nains tenter sans résultat autre que leur propre mort de vaincre cet homme si froid et déterminé tandis que les rares habitants qui avaient survécu à l’incendie tombaient inanimés à ses pieds… Sephiroth, voyant que Cloud approchait à grande vitesse, tourna le dos et disparu dans les flammes en laissant échapper un rire calme et cruel…Balin en arrivant s’écroula en sanglots par moment déchirés par des spasmes de douleur :

« Pourquoi ?… Pourquoi !?! Ma cité… Père, mère… pardonnez-moi… J’aurais pu…

-         Linoa, Gildor, Elminster… voyons s’il ne reste pas des survivants, fit Cloud en s’enfonçant dans les décombres de la cité déchue. »

Mais, de retour bredouilles, ils ne trouvèrent plus Balin et durent continuer leur route à contrecœur…

 

 

Chapitre 13 :

Nous fûmes amis

 

L’ascension du pic de Seben-has dura trois jours et trois nuits sans dormir ni sans manger. Au sommet se tenait Sephiroth, l’agonade dans la main et Balin mort à ses pieds :

« Heureux de te revoir, Cloud… dit-il en écrasant la plante de légende entre ses doigts.

-         Tu n’es pas Sephiroth. Il n’aurait jamais fait ça ! répliqua Cloud.

-         C’est amusant comme l’ont peut avoir à la fois tort et raison : je ne suis effectivement pas Sephiroth mais une projection de sa pensée et si Sephiroth n’aurait jamais fait cela c’est parce qu’il trouve ces petits travaux trop dégradant ! Tu ne l’a encore jamais vu sous sa véritable apparence ! Mais Cloud… Te souviens-tu des guerriers écarlates ?

-         Oui… Sephiroth devint rapidement capitaine et moi second… J’y ai tué tant d’innocents…

-         Tu vois que tu as ça dans le sang toi aussi ! Alphas et Omégas sont fait pour régner ! Les forts survivent et les faibles périssent.

-         Cette loi n’est pas immuable !

-         Si… mais qu’importe ? rétorqua l’hedjaï d’un ton glacial. J’ai été envoyé pour t’annoncer deux nouvelles : les guerriers écarlates sont morts et …

-         Sephiroth a anéanti l’Ordre ?!? le coupa Cloud.

-         Cela n’a pas l’air te réjouir. Je pensais qu’en tant que renégat tu n’en serais pas mécontent.

-         Ce n’est pas cela… C’est qu’Aphéost lui-même n’y est pas parvenu…

-         Ne compare pas Sephiroth à ces traîtres que les mortels appellent « dieux » ! s’exclama l’hedjaï de Sephiroth en perdant soudain son sang-froid…

-         Partez ! et ne vous retournez pas ! fit Cloud en s’adressant à ses compagnons. »

Elminster créa un portail et empoigna Linoa et Gildor avec une vigueur incroyable pour un homme d’un si grand âge. Le portail se referma derrière eux en laissant échapper une unique phrase :

« Soyez prudent !

-         Je le serai… Maintenant je vais te faire payer qui que tu sois ! Puis ce seras au tour de tour de Sephiroth ! ajouta Cloud dont les mains tremblaient de rage…

-         Hais-moi tant que tu le peux !!! »

Cloud s’élança sur l’hedjaï et donna un coup formidable… qui fendit l’air : son ennemi s’était déjà téléporté dans son dos et lui envoya une rapide décharge d’énergie. Cloud fut projeté puis se releva d’un coup de rein avant de charger à nouveau. Il souleva son épée au-dessus de sa tête, l’hedjaï ferma les yeux, Cloud senti ses membres s’engourdir, la paralysie se répandre dans son corps, une douleur suprême le prendre au niveau du cœur, ses pieds quitter le sol… Le daï-katana qui l’avait jadis sauvé avait pénétré son corps et semblait vouloir reprendre son dû :

« Pauvre idiot ! Tu espère battre Sephiroth alors que tu ne maîtrise même pas les bases de la magie ; magie qui est le fondement de ce monde ! »

De l’hedjaï sortit alors une noire lumière qui engloba la montagne… Lorsqu’elle disparut, un profond cratère se dressait à la place des monts gris et toutes formes de vie semblaient avoir disparues…  

 

 

Chapitre 14 :

De la mort naîtra

la vie

 

« La terre… le noyau… la vie… la mort… Je suis passé par eux… Le sang des premiers nés coule dans mes veines… Le savoir des anciens est en moi… Je suis Cloud, fils des alphas !!!

-         Oh ! vous êtes enfin éveillé...

-         Que… Où suis-je ?

-         Dans la demeure d’un vieillard qui vous à recueilli… »

Cloud ouvrit les yeux et vit qu’il était effectivement allongé sur un lit dans une maison de bon goût malgré sa simplicité. Il voulut se lever mais fut rapidement terrassé par une douleur aiguë dans le dos. Un vieil homme à la barbe fournie et aux traits religieux le regardait avec des yeux où se mêlaient compassion, bonté et admiration :

«  C’est votre aile qui vous fait mal ? dit-il d’une voie presque tremblante.

-         Mon aile ? Mais… je n’ai pas d… fit Cloud avant de s’apercevoir avec désarroi qu’il était bel et bien doté d’une aile blanche et élégante dans le dos… et ce sans compter ses vêtements qui étaient devenus d’une blancheur éclatante et ne portaient aucune séquelle du combat avec Sephiroth…

-         Hum… vous ne ressemblez pas a un elfe ailé ou à un eldorn et votre aile

     – quoique unique – est des plus magnifiques que j’ai eu l’occasion de voir…

-         Je… suis… un… humain…

-         Hum…

-         Que s’est-il passé ? mes vêtements noirs…

-         Une gigantesque explosion s’est produite dans les monts gris et je m’y suis rendu en tant que prêtre d’Araënest dans l’espoir de trouver des survivants. Mais Kazad-dûm et même Valboisé ont été entièrement rasés… Je suis alors allé au cœur du cratère afin d’en découvrir l’origine. Au lieu de cela je vous ai vu, vous, et vous ai amené ici avant de vous ressusciter et… Ah oui ! Je n’ai pas touché à vos habits. Mais comment votre corps a-t-il pu résister à une énergie aussi intense ?

-         Je n’en sais trop rien… Auriez-vous entendu parler du passage d’Elminster dans les environs, s’il vous plaît ?

-         Non, pas vraiment… Mais je vis en ermite et cela fait longtemps que je n’ai pas jeté un coup d’œil à la base de donnés de mon ordinateur… dit le vieil homme en s’avançant vers un ordinateur apparemment en bon état.

-         Vous avez un ordinateur relié ? ici ? demanda Cloud, un peu ahuri.

-         Oui ! Et avec accès en zone 3 ! ajouta le vieillard en pianotant sur sa machine. Je fus maître de mon ordre et cela donne droit à certains… privilèges.

-         Ce n’est pas si mal pour un ermite.

-         Hum… Elminster est arrivé en compagnie d’une humaine et d’un haut elfe dans la bourgade de Thenek voilà trois jours.

-         Je suis inconscient depuis trois jours !?!

-         Je vous ai trouvé voilà un peu plus de quarante huit heures.

-         Excusez-moi, mais n’auriez-vous pas un miroir ? »

Le vieux prêtre pointa du doigt un miroir poli accroché au mur et Cloud se leva pour se regarder dedans : ses traits semblaient ne pas avoir changé, il n’avait pas de barbe et paraissait devoir rester ainsi jusqu’à la mort… Mais un observateur attentif aurait facilement remarqué qu’en ses yeux brillait une flamme nouvelle qui illuminait son visage et était à la fois si semblable et si différente de celle qui flambait dans le regard de Sephiroth… Cloud, après avoir longuement examiné son reflet, s’élança vers la porte et l’ouvrit en disant à l’ermite :

« Je crois que je vais y aller… encore merci…

-         Attendez un instant… J’ai une question à vous poser…

-         Dites.

-         Eh bien, voilà : je me rends compte que je n’ai pas encore l’occasion de vous demander votre nom.

-         Je me nomme… Saheyus, répondit Cloud, reniant ainsi le nom qu’il s’était donné voila quatre ans, peu après la disparition de Sephiroth. »

 

 

Chapitre 15 :

Le noir de la lumière

 

Saheyus (nous l’appellerons ainsi jusqu’à la fin du récit) se rendit alors dans la direction du village de Thenek sans même prendre le temps de manger ou de se reposer et avança rapidement à travers vallées centrales. Au bout d’une trentaine d’heures de marche se présenta le premier événement notable de cette traversée : une bande de gnolls ou « chiens-bipèdes » dont la férocité était presque proverbiale s’avança vers notre protagoniste. Celui-ci appliqua son index et son majeur contre son front tout en murmurant quelques mots en une langue qui lui était totalement inconnue… Les gnolls se regardèrent alors les uns les autres et s’enfuirent en poussant des glapissements de terreur. Sahéross, qui avait fait cela de façon instinctive, mit quelques secondes à se remettre… secondes au bout desquelles un bruit puissant et insolite ressemblant à un battement d’ailes se fit entendre. Notre protagoniste se tourna en direction du son qui allait s’intensifiant et aperçu, au nord, la forme d’un jeune dragon d’argent qui se posa à quelques mètres à peine de lui :

« Saheyus ! l’interpella une forme humanoïde du sommet de la tête du dragon. »

Celle-ci en sauta alors avec légèreté et atterri sans subir le moindre dommage… A en juger par son apparence mêlant la taille de l’Homme, la sveltesse de l’elfe et un regard où se retrouvait le caractère controversé des deux races il devait appartenir à la sous-espèce restreinte des demi-elfes. Ses cheveux courts avaient une blancheur comparable à ceux de Sephiroth et ses traits étaient à peu prés les même que ceux de Saheyus. Il portait des vêtements blancs à longues manches qui étaient dotées chacune sept diamants (Six disposés en cercle et un au centre) sur la partie supérieure (qui, elle, était violette et cousue d’or sur les bords) et dont le bas faisait fortement penser à un seradjaik ou sorte de robe longue ouverte sur le devant et retenue par une ceinture de tissu plus épais :

« Ainsi, vous aussi vous connaissez mon nom ? lui demanda Saheyus sans prendre un ton particulier.

-         Mais qui ne le connais pas ? Tout les grands connaissent ton destin également… Répondit avec vigueur l’étrange demi-elfe.

-         Ainsi, vous faites partie des « grands » ? Mais puisque vous connaissez mon nom peut-être pourriez-vous m’indiquer le vôtre, à moi pauvre ignorant…

-         Il est vrai que j’aurais dû me présenter plus tôt : Je suis Kuja, maître des dragons de l’ordre d’Eskairrokh, fit celui-ci en entamant une profonde révérence tandis que son dragon d’argent émettait quelques grognements indistincts. Mais je sens que tu as des questions à me poser. Fais-le.

-         Et bien… comme vous voudrez : d’abord, l’ordre d’Eskairrokh n’est-il pas un ordre maléfique aussi connu sous le nom de « clan des mages draconiques » dont le but et d’entamer la volonté des dragons pour les asservir ? ensuite, J’ai l’impression de vous avoir déjà vu… mais où ? et enfin, que me voulez-vous ?

-         Primo : maléfique… c’est une vision comme une autre de notre association et s’il est vrai que certains d’entre nous sont légèrement obsédés par le pouvoir, nous ne sommes pas fondamentalement mauvais bien que nous forcions parfois des dragons naturellement bons telle que mon compagnon à nous… aider. Secundo : je suis celui qui vous a sorti des griffes de ces scientifiques de Sinosis, toi et Sephiroth. Je suis celui qui t’a déposé devant Balgate et qui à observé ton développement durant de longues années… Tertio : voilà enfin une question digne d’intérêt. Je suis ici pour te faire passer un test : tue mon dragon d’argent et tu pourras m’affronter, tue-moi et tu pourras continuer ton chemin.

-         Je refuse : je vous dois la vie et je ne prendrais pas la votre…

-         Oui… tu te demande pourquoi je fais cela… En fait j’ai la même vision du monde que Gahënos : la terre est un vaste théâtre et ses habitants en sont les comédiens… J’en ai assez d’être la marionnette, je vais être le marionnettiste en brisant le cours de la prophétie. Et la question est : toi, as-tu vraiment le choix ? fis Kuja en claquant des doigts. »

 

 

Chapitre 16 :

Combats et retrouvailles

 

 

Le dragon d’argent s’avança alors et prit une longue inspiration tandis que Saheyus se mit en garde, prévoyant l’inévitable. Un gigantesque cône de givre jaillit de la gueule du dragon et heurta le semi-Alpha de plein fouet… celui-ci ne broncha pas et marcha inexorablement vers son ennemi malgré la tempête glacial qui sifflait à ses oreilles : il atteignit finalement son but et plaqua une main contre l’être d’argent qui poussa un terrible rugissement en reculant de trois pas. Kuja, quant à lui, regardait le spectacle avec amusement : il connaissait le vainqueur, il savait que son familier périrait dans la bataille… Le dragon semblait néanmoins ne pas vouloir s’avouer vaincu et tenta d’écraser son ennemi de sa gigantesque patte griffue. Mais Saheyus la bloqua d’une seule main… une pression qui devait s’élever à plusieurs tonnes ! Il regarda alors la colossale créature dans ses yeux vides de toute expression tout en prononçant un mot unique : « Fae-rhanesa » avant qu’elle ne s’effondre, terrassée par la fatigue ou une force plus grande et plus redoutée, sur son flanc droit :

« Je crois que mon familier à un message pour toi, dit brusquement Kuja qui était jusqu’alors resté en retrait. Le voici : « Merci de m’avoir offert une mort si douce ».

-         Pourquoi remercier son vainqueur ?

-         Je suppose que l’emprise que je lui faisais subir lui était insupportable… sans doute se serait-il suicider s’il en avait eu l’occasion. Maintenant, c’est à moi d’être libéré… par ma mort ou la tienne !!! »

Kuja sortit alors plusieurs dagues couvertes de runes et les lança avec une dextérité surhumaine sur son adversaire qui les para toutes à l’aide de son épée sauf une seule qui se ficha dans sa jambe avant qu’il ne l’en extraie d’un coup sec… Mais cela laissa le temps au demi-elfe de prononcer une incantation terriblement puissante qui lui permit de figer le temps durant l’équivalent d’une dizaine  de secondes et d’infliger à Saheyus de terribles blessures à l’aide d’un cimeterre qu’il avait lui-même matérialisé dans sa main. Lorsque le sort prit fin, notre protagoniste s’écroula dans d’horribles convulsions, en proie au puissant poison qui recouvrai la lame de Kuja. Lorsque ce dernier s’approcha de lui pour lui donner le coup de grâce, il se releva, le visage couvert de sang avant de lui saisir le bras et de le briser avec force. Le mage tomba alors à genoux :

«  Maintenant, finis-en avec moi ! s’exclama-t-il d’une voix où était toute la conviction, toute l’assurance que pouvait contenir une voix de mortel.

-         Vous m’avez jadis sauvé. Je vous ai déjà dit que je ne vous tuerais pas… »

Le mage draconique poussa alors un soupir et saisi, non sans douleur, l’une des dagues qui étaient tombées aux pieds de Saheyus avant de se l’enfoncer dans le cœur… Sahéross examina le cadavre de son ennemi déchu et adressa aux dieux une prière pour le salut de cette âme blanche tachée de ténèbres et de sang avant de reprendre le chemin de Thenek. Il y arriva le lendemain à l’aube et retrouva ses compagnons à l’intérieur de l’auberge locale :

« Cloud ? c’est toi ? fit Linoa avec un profond étonnement tant elle avait du mal à reconnaître, sous ces habits blancs couverts de sang et ainsi doté d’une aile, celui dont elle pensait jadis tout savoir…

-         Non, je ne suis plus Cloud… appelez- moi Saheyus : c’est mon véritable et premier nom… »

Il leur raconta tout ce qui s’était passé depuis leur séparation… Le combat contre l’hedjaï, le vieux prêtre, cette aile, ces vêtements, Kuja :

« Si je comprend bien, l’heure est grave : des changements importants se sont produits dans tout les plans… murmura Elminster d’une voix affaiblie. Ce monde est au bord de la destruction et nul ne sait ce que recherche Sephiroth en ce moment. Néanmoins il reste un espoir : vous, Saheyus.

-         Je n’ai pas la force, je ne peux battre Sephiroth…

-         Mais vous pouvez influencer le destin. Vous êtes le fils et l’ennemi des prophéties, la tâche sur le linge immaculé, le virus du programme sans faille, la fausse donnée dans un calcul parfait. De plus, je connais un homme, un grand ami qui saura nous aider.

-         Quelle est son nom ?

-         Il se prénomme Bach… »

 

 

Chapitre 17 :

Ce que veut Sephiroth…

 

La compagnie acheta alors quatre chevaux et fila tel le vent vers sa destination. Ils arrivèrent en quelques heures devant une petite demeure de briques rouges dont les volets et la porte, alors fermés, ne présageaient rien de bon. Saheyus dut alors défoncer cette dernière et ce qu’il vit lui rappela fortement la scène de GENODRA : du sang avait été abondamment versé sur le carrelage et recouvrait les murs en formant ce message : « Je t’attends, Cloud ! ». Elminster resta paralysé d’horreur durant quelques secondes avant mettre une main tremblante de rage sur sa figure :

« Peut-être n’est-il pas mort… dit Saheyus, compatissant. Peut-être n’est-ce pas son sang…

-         Vous dites cela pour me rasséréner, mon ami, et je vous en suis reconnaissant… Mais, je n’aime pas être bercé d’illusions et : pourquoi faire pareille mise en scène alors qu’il est si simple de tuer ?

-         Il est vrai que ce n’est pas dans ses habitudes…

-         Et vous le connaissez mieux que… mais attendez ! s’écria soudain le vieux mage en prenant un petit carnet noir posé bien en vue sur une table au centre de la pièce. Ce document…  c’est son journal !

-         Qu’est-il écrit ? je n’arrive pas à lire…

-         Bach était un nain qui se plaisait à écrire en rune. Il trouvait l’écriture commune barbare… je vais vous traduire : « Mes recherches ne cessent d’avancer depuis la venue de cet homme en noir… Je suis sur le point de faire deux des plus importantes découvertes au monde : un Site et un ancien artefact. Voilà deux semaines que je travaille sans relâche, lisant et relisant tout les livres à ma disposition, et enfin je sais comment les trouver : il suffit de prendre un portail vers l’abîme de l’air avant de se rendre à celui que ses autochtones appellent le « sceau divin ». Ce portail renvoi dans le plan matériel en un lieu normalement inaccessible où s’est jadis déroulé une grande bataille. L’homme est revenu et m’a… demandé de découvrir ce que sont réellement ce lieu et cet objet… J’ai enfin trouvé la clef du mystère… ». Le bas de la page à été arrachée volontairement…

-         Je ne comprends pas… fit Gildor en prenant une pose de réflexion intense. Qu’est-ce qu’un Site ? et cette histoire de plans et d’abîme ?

-         La rumeur veut qu’un Site soit un lieu où se concentre une énergie bien particulière et que sous la croûte se trouvent les abîmes du feu, de l’air, de l’eau et de la terre ; nous, nous sommes dans le plan matériel qui est fondamentalement opposé au plan éthéré.

-         Mais que n’y ai-je pensé plus tôt ?

-         Et où se trouve le portail le plus proche ? demanda Saheyus.

-         Je crois savoir qu’il y en a un au cœur de la citée d’or, capitale d’Eréïnis. Elle se trouve à l’ouest d’ici au centre d’une immense plaine.

-         Nous n’avons plus de temps à perdre ! »

Huit jours plus tard, Saheyus arrivait au pied de la cité d’or… C’était une chose magnifique que cette ville gigantesque qui flottait entre ciel et terre :

«  Et comment peut-on s’y rendre ? dit Saheyus. Je crains que mon aile ne suffise pas à nous y emmener tous les quatre…

-         Cette cité a été érigée par des eldorns, vous savez, ces oiseaux semi-humanoïdes dont l’intelligence surpasse de loin la notre, répliqua Elminster. Normalement il n’est possible de s’y rendre qu’à condition de savoir voler mais moi je sais léviter ! »

Elminster lança alors un sort de lévitation de masse et nos quatre protagonistes eurent juste le temps d’atteindre le sol du château qui surplombait la cité avant qu’il n’arrive à terme. Là, tout était magnifique, les eldorns était des oiseaux dotés de bras et de jambes de deux mètres en moyenne dont le bec était semblable à celui d’un perroquet et dont la couleur des plumes passait par toutes les teintes du rouge (ce qui leur valait le surnom de « fils des phénix ») et l’architecture était complètement opposée à celle des humains : ici les maisons faites d’or étaient titanesques malgré leur unique étage et d’une forme parfaitement ronde qui leur rappelait leurs œufs et tous les bâtiments (de plus petits au plus gros) flottaient dans les airs. Le château, quant à lui, était la seule construction carrée en granit : il était évident qu’il était bien plus ancien que le reste de la ville. Un eldorn au plumage sombre et aux traits dans lesquelles se lisaient méfiance et haine s’approcha de la compagnie :

« Gashnarakshragsarkanaha ( Je ne suis pas sûr de l’orthographe…) ?

-         Que dit-il ? demanda Saheyus à Elminster.

-         Oh, c’est ainsi ! s’exclama l’eldorn sans le moindre accent. Vous ne parlez que le commun… Je me présente : Kanaha, chef du clan. Que puis-je pour vous ?

-         Nous aimerions emprunter le portail qui mène vers l’abîme du vent.

-         C’est bien regrettable… Le portail à été scellé pour des raisons de sécurité : les élémentaires nous rendait trop souvent visite… de plus je n’apprécie guère les humains…

-         Il doit pourtant bien y avoir un moyen… C’est une question de vie ou de mort !

-         Toutes ces choses me lassent, voyez avec « l’ingénieur ». Vous le reconnaîtrez facilement, c’est le seul humanoïde non-ailé des environs…Il est à l’intérieur de sa forteresse. Au revoir… »

Nos protagonistes se rendirent donc à l’intérieur du vieux château où il rencontrèrent un gros homme blond mal rasé fumant une longue et mince pipe à herbe décorée de nombreux symboles dorés dont la provenance était sûrement d’un continent autre qu’Alagondar. Ses étranges habits verts à col violet semblaient tout droit sortis d’un autre monde et donnaient une impression d’excentricité et de mauvais goût.

 

 

Chapitre 18 :

L’abîme de l’air

 

Il s’avança alors en arborant un sourire radieux :

« Je suis heureux de vous rencontrer : depuis la mort de l’ancien chef, les eldorns sont assez… antipathique. On m’appelle Cid.  A qui ais-je l’honneur ?

-         Je me nomme Saheyus et voici Linoa, Gildor et Balin, fit-il en désignant ses compagnons à tour de rôle. Il faut que nous empruntions le portail.

-         Ah ! Le portail… L’abîme de l’air est très dangereux, vous savez. Je n’aime pas envoyer des gens à la mort…

-         Je ne crains pas les élémentaires !

-         Vous avez l’air sincère…Peut-être pourriez-vous me montrer vos capacités au cours d’une épreuve ?

-         Dites.

-         Voilà : Il s’agit d’une épreuve de combat, d’agilité puis de réflexion. Il vous faudra d’abord tuer un monstre avant d’éviter une série de piéges qui vous mènera à une énigme… Ah oui ! j’allai oublier que l’épreuve n’est prévue que pour une personne. Mais je suppose que si vous arrivez à la passer vos compagnons seront eux aussi en mesure de se défendre. »

Et Saheyus se retrouva donc dans une arène circulaire comportant deux lourdes portes en fer : celle par laquelle il était entré se referma derrière lui tandis que la seconde s’ouvrait largement pour laisser pénétrer une vase des abîmes. Créature terrible de quatre mètres de diamètre à la « peau » noirâtre et gélatineuse, elle était le nettoyeur des abîmes. Saheyus s’avança rapidement vers elle avant de plonger son arme dans le monstre. Celui-ci ne parut rien ressentir et resta immobile prêt à frapper. Le semi-Alpha afficha alors un sourire ironique et parut se concentrer durant quelques dixièmes de secondes ; laps de temps au terme duquel une formidable explosion d’énergie fit éclater son ennemie en mille morceaux. Cid, lui, resta bouche bée devant la scène et fut obliger de sauter de son siège pour ne pas recevoir un morceau de la vase de plein fouet. La salle suivante un bassin d’acide que surplombait un pont de pierre au-dessus duquel se trouvait une série de sept guillotines pendulaires attachées au plafond par de lourdes chaînes d’acier. Saheyus examina leur mouvement et passa les trois premières en marchant lentement les mains dans le dos. Puis, voulant varier, il sauta par-dessus la quatrième, la cinquième et la sixième avant de décrocher à mains nues la septième (ce qui fit trembler l’arène sur ses fondements). Il salua les spectateurs avant de pénétrer dans la troisième salle où une statue humanoïde douée de mouvement et de parole, aussi appelée golem, lui dit d’une voix profonde :

« Vous avez accédé à la salle des énigmes. Quel est votre but ?

-         Passer l’épreuve afin de pouvoir accéder à l’abîme de l’air.

-         Enigme 1 : Elle est la seule à ne pas se craindre car elle est ce qu’elle inflige.

-         Une énigme simple… c’est la mort.

-         Enigme 2 : Je frappe sans regarder, je tue sans penser. Je rends aveugle chacun, du plus grand au plus petit, s’il n’a la sagesse suffisante pour me terrasser. Je fais commettre des choses horribles mais ne suis pas toujours reconnue comme un crime.

-         Un de mes anciens amis ne la connaît que trop bien… la vengeance répliqua Sahéross tandis que Cid essuyait son front gluant de sueur.

-         Enigme 3 : Sans elle, rien n’existerait. Certain la renie et l’utilise sans même le savoir alors que d’autres la poussent à son paroxysme pour des raisons aussi souvent mauvaises que bonnes. Elle est le fondement.

-         Hum… Je ne sais pas…

-         Répondez.

-         Attendez… Ca me revient : la magie, répondit le semi-Alpha en se rendant compte, seulement à cet instant, que son âme, son esprit et son corps avaient atteint un état de plénitude, de suprématie et que ce mot résonnait en lui, faisait parti intégrante de tout son être.

-         Vous avez donné les trois bonnes réponses, fit le golem en se désactivant. »

Saheyus retrouva alors Cid à l’extérieur de la fosse prés du portail :

« Je… balbutia ce dernier. Je ne comprends pas…

-         Qu’y a-t-il ?

-         Personne n’avait jamais… et vous, vous… Rahh ! Enfin, puisqu’il en est ainsi, je crois que je vais réactiver le portail. »

Et Cid s’approcha d’une grande porte en arc de cercle qui se trouvait au beau milieu de la salle et inséra une petite pierre rouge veinée d’or (apparemment une « forodre » généralement utilisée pour ses propriétés de condensation du mana divin) dans l’arc de pierre. Un monde étrange apparu dans la porte et Saheyus, suivi de Linoa, Elminster et Gildor, s’y engouffra en échangeant un regard d’adieu avec l’homme étrange que l’on nommait Cid…             

 

 

Chapitre 19 :

Pendant ce temps…

 

Sephiroth se tenait debout au milieu d’un couloir où brûlaient de nombreuses torches. Il s’avança lentement et les sources de lumière s’éteignirent sur son passage… comme si elles s’effaçaient devant un homme, une entité dont elles reconnaissaient la supériorité et la suprématie. Il était au summum de sa puissance, de « la » puissance. Il était terrible et majestueux, sublime et effrayant à la fois… Que pouvait-il bien se passer dans cet être si torturé de par le passé et si serein aujourd’hui malgré la voie qu’il s’était choisie ? N’importe quel homme un tant soit peu dévoué à la cause du bien eu juré solennellement de le détruire s’il eu pris connaissance de ce qu’il avait fait et de ce qu’il compte faire aujourd’hui… Néanmoins, le plus valeureux des paladins eu douté de sa propre foi s’il eu pris connaissance des profondeurs de son âme… Mais pour l’heure, il s’avance inexorablement vers un but qu’il ne peut rater :

« Ainsi, voilà l’avatar de Dénëast lui-même, fit-il sans que la plus petite émotion n’apparaisse sur son visage. »

Un homme d’une carrure imposante lui faisait face. Il portait une lourde armure d’or et avait deux gourdins de mithril attaché dans son dos. Seul ses yeux étaient visibles à travers la fente de son casque et fixaient Sephiroth avec insistance avant d’être troublé :

« Dois-je en déduire que les dieux, après avoir tenté d’éradiquer la première erreur, essayent désormais d’effacer la seconde ? continua Sephiroth  en appuyant fortement sur le mot « dieux ».

-         Je… dois vous empêcher d’effacer toute vie en cet univers.

-         Idiot… tu es comme tout les autres : un pantin sans réflexion propre, un jouet pour gosse.

-         Que veux-tu insinuer ?

-         Tu ne sais rien. Gahënos manipule les dieux et les dieux nous manipulent.

-         C’est faux !

-         Pourquoi perdrais-je mon temps à t’expliquer ?

-         Bien… battons-nous.

-         Une seconde : je précise que je n’utiliserais pas mon épée Masamune…

-         Une lame terrible…

-         Elle peut infliger les souffrances les plus inimaginables durant des jours sans tuer ou, bien au contraire, faire subir une mort violente en une fraction de seconde. Elle est la seule que j’ai laissée rejoindre ma cause. Elle seule était prête.

-         Si je n’ai pas à me battre contre le « fléau de la création », je peux l’emporter.

-         Pauvre fou… »

L’avatar sorti ses deux gourdins et s’élança dans la direction de Sephiroth avant de s’immobiliser à quelques centimètres de lui, de laisser couler un mince filet de sang par son heaume et de rester figé tel une statue de pierre…

« Pourquoi tant de sang ? »

 

 

Chapitre 20 :

L’un après l’autre…

 

« Vous devriez m’attendre ici… dit Saheyus à l’attention de ces compagnons.

-         Encore !?! Nous t’avons laissé aller seul dans SINOSIS, chez Seymour et sur les monts gris, maintenant que nous avons trouvé le second portail, il est hors de question que nous te laissions affronter seul Sephiroth ! s’exclama Linoa, presque indignée par la dernière phrase de son ami.

-         Je pense qu’elle à raison, ajouta Gildor. Sans compter qu’il y va sans doute de la survie de notre monde. Qu’en pensez-vous Elminster ?

-         J’en pense que vous avez parfaitement raison, fit celui-ci en émergeant de ses pensées.

-         Et bien… je crois que, dans ce cas, nous n’avons perdu que trop de temps ici… »

De l’autre coté du portail, le paysage était cauchemardesque : de gigantesques montagnes encerclaient parfaitement un lieu dont le sol avait pris une teinte noirâtre, tel de la cendre… Le ciel était rempli de nuages noirs et menaçant qui empêchaient le soleil d’être aperçu et, à moitié recouverts par la cendre, des centaines, des milliers de squelettes humanoïdes semblaient regarder fixement en direction d’une gigantesque tourde marbre au sommet de laquelle se tenait une forme qui paraissait en osmose avec le décor ambiant. Nos héros gravirent ave zèle le millier de marche qui la constituait et finirent par atteindre le sommet. Là, Sephiroth attendait dans la position réservée aux plus grands chevaliers (torse nu, le genou gauche à terre, le bras droit sur l’autre jambe, la main gauche tenant le poignet droit et le regard fixant le noyau de la planète). Il resta ainsi pendant plusieurs longues minutes avant allonger soudain le bras avec lequel il se tenait le poignet vers sa gauche… Peu après, les deux ailes noires qu’il avait dans le dos se déplièrent. Il se leva et se tourna lentement en direction du groupe. Ses yeux verts flamboyaient intensément, comme un feu soudain ravivé par une bourrasque trop faible pour l’éteindre. Ses lèvres ne bougèrent pas et, pourtant, une voix résonna avec netteté :

« Mon frère… Cloud…

-         Je croyais que nous n’appartenions pas à la même espèce, rétorqua Saheyus.

-         Y a-t-il déjà eu différence plus insignifiante que celle qui existe entre les Alphas et les Omégas ? Cette histoire de bien et de mal, de commencement et de fin… foutaises ! Mais je sens que tu as encore des questions et je vais tacher d’y répondre… Tes parents ? Ton père Alpha à été trouvé ici même par notre père commun : Kuja. L’origine des dieux ? Ils sont des croisements d’Alphas et d’Omégas qui ont trahi leurs deux patries à cause de leur incapacité à les sauvées. Ces cadavres ? En bas de cette tour aurait dû se dérouler l’ultime bataille entre les deux races… Les dieux, avec l’aide de Gahénos, y ont coupé court. Cette tour ? Un des sites de pouvoir qui sont répartis de par le monde : il s’agit du site de la haine… Celle qui est en toi et  en chacun n’a pas cessé de m’alimenter. C’est ainsi que j’ai atteins le statut d’Oméga. Ce que je compte faire ? Je ne peux tout te dire : tu n’es pas prêt. Mais retiens que la première chose que je ferais après mon retour sera de tuer les dieux et Gahënos avant d’éliminer de nombreux êtres vivants l’un après l’autre…

-         Tu en serais capable ? Mais… pourquoi ?

-         Tu me sous-estime, Cloud, et tu es trop bête pour comprendre…

-         Aucune vie ne mérite de s’éteindre !

-         Tu ne sais pas ce que c’est… alors tu te contente d’une vie d’illusions ! Le jour où les lunes, Falhe et Norha, prendront la teinte du sang, tu te joindras à mes idéaux ! s’exclama Sephiroth en perdant, pour la première fois, son sang-froid. »

Saheyus se retrouva alors soulevé dans la position d’un crucifié par une force invincible.

 

 

Chapitre final :

Ultime confrontation

 

Gildor, Elminster et Linoa se jetèrent, l’arme au poing, sur Sephiroth. Celui-ci porta deux doigts à son front et une vague d’énergie s’échappa de son corps et étourdie ses ennemis, il saisit Linoa par le cou et se dirigea vers le bord de la tour d’où il la fit tomber… Une flèche fila en direction de son dos et fut arrêtée à quelques millimètres seulement de sa moelle épinière par une main trop rapide pour elle. La flèche partie de nouveau, en sens inverse, et se ficha dans l’épaule de Gildor qui sorti alors deux épées courte de leurs étuis avant d’enchaîner coups sur coups. Aucun d’entre eux n’atteignirent leur cible et un râle épais se fit entendre lorsque le corps de Gildor fut transpercé en neuf points par une lame qu’il ne put contrer… Elminster, lui, jeta un ultime regard à son dernier compagnon avant de lancer un sort de mort contre lui-même… Il savait néanmoins que sa mort ne serait pas vaine : il ne se suicidait pas, il se sacrifiait pour l’avenir d’un monde. Saheyus poussa alors un terrible hurlement de rage et une seconde aile commença à se matérialiser dans son dos :

« Si tu savais comme j’ai attendu ce moment ! dit Sephiroth qui, pour la première fois depuis sa transformation, ne parlait pas de façon télépathique. »

L’Alpha se libéra au prix d’un effort surhumain et réalisa soudain qu’il était seul et n’était plus au même endroit… des flammes l’entouraient et léchaient son corps sans pour autant le brûler, le sol ressemblait au vide de l’infini et l’on pouvait voir Gaïa luire dans le lointain, au milieu des ténèbres :

« Où sommes-nous ?

-         J’ai laissé filtrer une partie de la haine qui aurait dû augmenter ma puissance. Au lieu de cela, tu as absorbé ta propre rage, tu es devenu un véritable Alpha et tu as crée un plan basé sur tes émotions, dit une voix lugubre. Nous sommes en toi… »

Sephiroth surgit alors du brasier et asséna un coup que Saheyus eut de la peine à éviter. Ce dernier se ressaisit rapidement et réussi à faire jaillir un éclair de sa main. Son ennemi se mit à sourire et répondit par le même sort… en dix fois plus puissant. Le premier fut annihilé par le second et Saheyus se retrouva à terre avant de sentir un acier froid et cruel lui lacérer la joue droite. Le sang qui coula de la plaie lui redonna des forces des forces car il lui rappela que, s’il n’agissait pas rapidement, ce serait celui des innocents qui serait versé… à flots. Il se releva, utilisa un sort qui, il y a quelques jours de cela, avait failli lui coûter la vie : le temps s’arrêta. Lorsqu’il reprit son cours, Sephiroth baissa les yeux et vit que son torse était transpercé par une épée. Il saisit la main qui tenait la garde de cette lame faucheuse sans se préoccuper d’une quelconque souffrance et l’approcha encore davantage de lui afin que ces quelques mots soient clairement entendus :

« Cette arme, Arenash, tu pensais qu’elle seule pouvais venir à bout de moi, n’est-ce pas ? Mais tu ne comprends pas… je ne peux être tué car je suis essentiel ! Et puis, cela vaux mieux puisque, sans moi, ce serais bien plus que quelques millions d’humains qui périraient… bien plus… Maintenant je vais te montrer ce qu’il se passe lorsque l’on condense l’énergie magique que contient son corps, lorsque l’on entre en transe. »

Il retira alors la lame et Saheyus fit plusieurs pas en arrière, terrifié par la scène qui se déroula face à lui : la blessure de l’oméga avait disparu et celui-ci commençait à déployer lentement ses ailes après avoir fermer les yeux. Une aura de puissance se répandit sur tous les plans et le sol se mit à trembler, à se fissurer. Soudain, un sourire apparu sur les lèvres de Sephiroth et une voix s'éleva depuis les profondeurs :

« Tu as réussi le test… Je crois qu’il est nécessaire de laisser filer les siècles avant notre prochaine rencontre… Tu pourras ainsi faire tes preuves… »

Un flash se produisit alors et Sahéross se retrouva allongé au beau milieu d’une clairière. Pourquoi celui qu’il avait tant combattu ne l’avait pas tué ? Des raisons inconnues pouvaient-elles expliquer et excuser tous ses actes ? Non, ils étaient impardonnables… Mais toujours est-il que de nombreuses légendes parlent aujourd’hui encore d’un ange qui sauva plusieurs milliers de vies… Sans compter qu’il fera, qu’il le désire ou non, des choses bien plus grandes ! Vous pouvez compter sur moi…

 

 

FIN

(pour l’instant)