|2006
|2005
|2004
|2003
|2002
|2001
|2000
|1999
|1998
|1997
|1996
|1995
|1994
|1993
|1992
|1991
|1990
|1989
Intro
Depuis
1989 je note sur un carnet tous les livres que j'ai lus, avec la date où je les finis. Cette
liste est un repère dans le temps. « Vous étiez où ? Vous avez fait
quoi en 1992 ? » En '92... j'étais en Russie. Je veux dire : c'est l'année
où j'ai découvert les camarades Tchékhov, Dostoïevski, Bounine etc.
C'est mon année Russe, quoi. Et quand j'écris « camarades », je veux dire
compagnons, bien sûr. Je n'ai pas de portrait de Lenine dans mon salon. 1994 ?
Allemagne. Avec Arthur Schnitzler, Zweig et quelques autres. 1990, c'était
Surréaliste. Et aussi très Américain...
En
gardant une trace de tous ces livres, j'ai peut-être aussi l'impression
(illusoire) de retenir quelque chose. Des fragments d'instants où
j'étais heureux. Et j'ai le souvenir de grands bonheurs de lecture. Un
titre de livre peut faire revivre les minutes heureuses dont parle
Baudelaire. Et en parcourant cette liste, je revis mon passé blotti
dans un coin avec un livre. Si j'ai le temps, j'essayerai de rajouter
une notice critique pour certains d'entre eux. Ainsi que des liens vers
les notes de lectures qui se trouvent dans la rubrique Carnets.
Une chose est sûre : dans ces pages on ne trouvera que
très peu de livres dits « jeunesse ». C'est
le fait d'en écrire et de rencontrer des collègues dans des salons du
livre qui m'a poussé à en lire. Cela peut paraître paradoxal, mais je ne
lis jamais ce genre de roman. Je ne lis que des « auteurs vieillesse »
comme le dit avec humour Christian Grenier. Pourquoi ? Mépris des
compartimentages ? Peut-être. Sans vouloir parler de mes influences,
j'ai commencé par beaucoup lire les
américains : Richard Brautigan, Raymond Carver, Charles Bukowski, John
Fante. S'il y a une différence entre littérature jeunesse et adulte,
c'est une différence de degrès et pas de nature. Un bon roman reste un
bon roman. Disons qu'en jeunesse on baisse juste un peu certains
curseurs. On ne peut pas se permettre trop de désinvolture, de
vulgarité, d'envolées lyriques ou poétiques. On évite d'être
trop trash ou trop politiquement incorrect. Les éditrices ne le
permettraient pas, de toute façon. On peut toutefois contourner les
carcans et faire passer deux, trois idées subversives en douces. Comme
au temps de la Censure. Heureusement révolue, n'est-ce pas ? Quand on y
arrive, c'est assez gratifiant. Mais si on y regarde bien, pas sûr que
Brautigan, l'auteur de « La vengeance de la pelouse », soit très
adulte. Lire Carver vous enseigne le raccourci et la simplicité. Très
utile, quand on écrit pour la jeunesse. Le cas de Bukowski est plus
épineux. Laissons ce bon vieux Buck avec sa bière et ses frasques dans
la catégorie adulte. Mais Fante, avec son personnage de Bandini, a
exploré le monde de l'enfance comme peu d'écrivains. Je ne parle même
pas de Salinger (L'attrape coeur), d'Hemingway (Nick Adams) ou de Dylan
Thomas (Portrait de l'artiste en jeune chien.) Pour l'anecdote, j'ai
injecté la plupart de ces écrivains dans un roman jeunesse
co-écrit avec mon camarade Christophe Lambert : Black Cristal. La
boucle est-elle bouclée ?
Excepté
cette poignée d'écrivains, qui m'ont donné envie d'écrire, je dois sans
doute un peu à chacun des livres que j'ai lus. Car, comme le note très
justement Stephen King dans son essai « Écriture » : si on veut
bien écrire il faut beaucoup lire. Il n'y a pas d'autre secret, pas
d'autre méthode. Les livres de coatching ou de construction du récit
sont certes utiles, mais il faut les digérer et les oublier.
Bref, voici donc la liste des livres de ma vie. Livres qui m'ont nourris et que
je relis parfois. Cioran a raison de le souligner : les livres qui comptent le
plus sont ceux qu'on relit. Mon seul regret, en avoir oublié certains et ne pas avoir le temps d'en relire d'autres.
et
maintenant, c'est par
ici :
|2006
|2005
|2004
|2003
|2002
|2001
|2000
|1999
|1998
|1997
|1996
|1995
|1994
|1993
|1992
|1991
|1990
|1989
|