1. Le Blob.

- Dis, Hubert, tu me montres tes pointes de flèches ?
- Pas de bavardage pendant les tours de garde, Georg !
- Allez, s'il te plaît ?
- Bon, regarde : en voici une. Elle est plus lourde et mieux profilée qu'une flèche normale. Elle va un tout petit moins loin, mais elle peut quand même transpercer un homme à deux cents pas !
- D'accord, je vois...
- A ton tour, tu me montres la technique d'affûtage des Quilans ?
- Hélas, j'ai tout oublié de mon épisode chez les sauvages de la jungle mystérieuse, y compris le secret de leurs peintures de guerre. Je n'ai retrouvé la mémoire que devant le dieu serpent à plume. C'est une chance que j'ai pu récupérer ma cotte de maille elfique.
- Dommage. Penses-tu que nous résoudrons l'énigme de la quête du renouveau ?
- Nous sommes bien partis. Nous avons déjà interrogé dame Alvina, le grand druide, le dragon Erius, le serpent à plumes. Il ne reste plus qu'à trouver le Blob des marais...
- Oui, mais il reste si peu de temps avant l'équinoxe de printemps.
- Oui. Que penses-tu de la prêtresse de Mara ? Comment s'appelle-t-elle déjà ? Lorraine ?
- Elle nous a beaucoup aidés quand nous t'avons recherché dans la jungle. Mais c'est vrai que tu n'as pas pu la voir en action. Pourquoi ? Tu te méfies d'elle ?
- Je la trouve juste gironde... Tiens ? Je n'ai plus de vin. Tant pis ! De toute façon je suis condamné...
- Condamné ? Pourquoi ?
- Pour rien ! Pas de bavardage pendant les tours de garde !
- L'aube se lève, Il est temps de réveiller les autres.

Les seigneurs bivouaquent sur une étroite bande de terre ferme au milieu des marais. Tous ankylosés par la brume matinale, ils se lèvent.
- Hé ! Un crabe m'a mordue ! s'exclame Eloa.
- Mordue ? Je dirais plutôt pincée...
- Non ! Mordue ! Je sais ce que je dis ! Méchant crabe ! Tiens ! Crouic !
Eloa a pointé son index sur le crustacé et prononcé un mot magique. Sous le sortilège, le crabe est mort.
- Je trouve dommage de gâcher ainsi un sortilège, dit Lorraine à son ami Dalor.
- Bah ! Nous n'avons pas vu âme qui vive depuis des semaines. Nous ne sommes pas prêts de trouver le Blob.

Ils se préparent à embarquer sur leurs pirogues, quand soudain des humanoïdes jaillissent de l'eau tout autour d'eux. Ils ont des têtes de sauriens, des écailles, une longue queue et des épieux.
- Ils nous encerclent mais ne semblent pas attaquer ! constate le prince paladin Orion. Que nous veulent-ils ?
- Ils ont pourtant l'air belliqueux avec leurs lances, dis le nain Brenïn. Que disent-ils ?
- Je ne connais pas leur langage, se plaint Lorraine.
- Je vais essayer de les comprendre, explique Eloa en jetant une pincée de cendre et de sel. Voilà... Le sortilège fait effet... Ils nous demandent de nous rendre et de les suivre.
- D'accord, décide le prince Orion. Peut-être nous mèneront-ils au Blob des marais. Il nous suffira alors de lui parler du dieu serpent à plume qui nous envoie, et nous aurons accompli notre quête.
- Je veux bien, mais je garde mes armes ! déclare Georg.
- Ils ne semblent pas les réclamer, précise Eloa. Mon sortilège va bientôt prendre fin.
- En as-tu mémorisé un autre ? demande le prêtre Gil.
- J'avais retenu un sort de sommeil...
- Change-le contre un autre sortilège de compréhension des langues. Nous en aurons plus besoin je pense, décide Orion.

Tandis qu'Eloa consulte son livre de magie, ils arrivent au campement des hommes lézard.
Il y a là plus de deux cent individus adultes, compte Lorraine. Trop pour pouvoir les combattre.
- Et maintenant, que disent-ils ? demande Orion.
- Ils disent qu'ils sont désolés, mais qu'ils vont devoir nous sacrifier à leurs ennemis, les slaads.
- Peux-tu leur parler ?
- Hélas, mon sort me permet juste de comprendre ce qu'ils disent.
- Bon, je vais essayer de leur parler avec le langage du cœur...

Par signe, Orion leur propose une alliance, et de combattre ensembles leurs ennemis, les slaads. Puis il tire son épée et fait un salut militaire.

- Ca paraît absurde, dis la magicienne, mais je crois qu'ils ont compris. Ils vont nous désigner nos huttes pour la nuit.

Le lendemain, après avoir repris des forces et préparés de nouveaux sorts, Ils suivent en pirogue leurs hôtes jusqu'à une île recouverte d'ajoncs. Ils se mettent en rang. Epieux dressés. En face d'eux ils voient arriver une rangée de leurs ennemis, au moins aussi nombreux. Ce sont des créatures humanoïdes armées de grands cimeterres. Les hommes lézard les accueillent en brandissant leurs armes et en poussant des sifflements. En face on leur répond de même.

- Et maintenant, quelle est la stratégie ? demande Hubert.
- Un instant, j'ai du mal à comprendre... Il semblerait que ce soit les préliminaires... Il n'y a pas vraiment de bataille rangée. Juste un combat dune sélection de champions de chaque camp.
- Et ?
- Les champions vainqueurs mangent les vaincus, et le combat s'arrête là.
- Qui sont nos champions ?
- Il semblerait que les champions, ce soient nous !

De fait, un des slaads à la mine belliqueuse vient de s'avancer. De plus près, sa tête ressemble à celle d'un crapaud, et il fait plus de sept pieds de haut.

- Bon, autant en finir le plus vite possible, déclare Georg, qui prend l'initiative de s'avancer seul face au monstre.

Mais, contre toute attente, celui-ci écarquille ses yeux globuleux devant le géant, puis range son arme et s'agenouille.

- Ca fait encore partie des préliminaires ?
- Je ne crois pas...

Le slaad retourne vers son camp, en leur faisant signe de les suivre avec force gestes.

- Ils veulent nous manger chez eux ou quoi ?
- Non, c'est un signe d'allégeance. Nous pouvons les suivre sans crainte, disent-ils.
- Allons-y avant qu'ils ne changent d'avis, décide Orion. Une telle chance ne se reproduira peut-être pas.

Après avoir repris leurs pirogues, ils arrivent dans le camp des hommes crapauds. Il y a là des huttes de torchis, et deux grandes idoles de bois.

- Là, maintenant, je comprends !
- En effet !
- La ressemblance est stupéfiante !
- Vous trouvez vraiment que ça me ressemble ? dit Georg.
- Te voici promu dieu des crapauds, félicitations ! Ironise Eloa.

Lorraine désigne la deuxième idole, recouverte de peaux assemblées, et fait un signe d'interrogation devant ce qui semble être le chef des slaads.

- Il a compris ?
- Blob ! répond le chef.
- C'est le Blob ! s'exclame Eloa.
- J'avais compris...
- Mon sort a pris fin.

Lorraine fait signe au chef qu'elle cherche le Blob. Celui-ci lui fait signe de la suivre. Il la mène devant une hutte un peu à l'écart des autres. Par l'ouverture sombre, on distingue deux petits yeux. La prêtresse réfléchit, puis mime un serpent qui ondule, avec une paire d'aile qui volette...

- C'est bon, lui répond une voix, je comprends votre langue. Vous pouvez me parler d'où vous êtes, mais n'essayez pas de me voir, vous ne le supporteriez pas.
- Ouf ! réplique Lorraine, je me sentais un peu ridicule... Je viens de la part de votre cousin, le dieu serpent à plume de la jungle mystérieuse. Il paraît que vous êtes très vieux ?
- Et oui ! Très vieux ! Et si seul ! Si vous saviez comme je peux être las de toute cette existence !
Le Blob semble fondre en larme. Puis il y a comme un grand bruit de mouchoir...
- Mais excusez-moi. Si vous êtes ici, je suppose que c'est pour une quête ? Les gens ne viennent me voir que pour des quêtes. Mais ça me fait du bien de revoir du monde quand même.
- Oui. Etes-vous la créature mortelle la plus vieille du monde ?
- Je suis mortel, mais pas tout à fait le plus vieux. Mon aïeul est le plus vieux.
- Et comment s'appelle-t-il ?
- Il est si vieux qu'il n'a plus de nom. Je vais vous indiquer où il est. D'ici, prenez la direction du nord. A environ une demi lieue, vous trouverez un petit îlot. Vous ne pouvez pas vous tromper : c'est le seul îlot sans roseaux.
- Bien, je vous remercie de votre aide, et vous dis au revoir, conclut Lorraine.
- Au revoir, ajoutent en chœur ses compagnons.
- Au revoir, répond le Blob dans un soupir.
- Au revoir, mais j'en aurais le cœur net ! Murmure Eloa.

Elle s'avance dans la hutte !...

- Ce n'était pas très malin de ta part ! Tu lui as fait de la peine !
- Je sais ! répond Eloa dans un hoquet.
Elle se penche de nouveau rapidement au-dessus de l'eau pour vomir ce qu'il lui reste de son repas du matin, puis ajoute dans un spasme :
- Mais comment pouvais-je deviner qu'il était aussi repoussant ?

Leurs pirogues accostent sur le petit îlot, et ils commencent à chercher.

- Il n'y a rien ici ! Strictement rien !
- Le Blob nous aurait-il menti ?
- En dehors de cette mousse, il n'y a que du rocher ici.
- Cette mousse ?

Lorraine se souvient des leçons du moine du piton rocheux près de Berrabès. Que disait-il ? Que le haricot vert a lui aussi des sentiments. Quelle rigolade ! Mais... qui sait ?

- Ecartez-vous et laisser moi me concentrer !

Elle s'accroupit et ferme les yeux. Elle pense à la terre, au vent, à la pluie, au soleil, à la mousse... la mousse ?

- C'est ça !
- Quoi ça ?
- C'est la mousse l'être vivant le plus vieux du monde !

Elle sort une petite coupelle et une tige de bois de son sac, et gratte la surface de la plante.

- Cette mousse a été semée par la déesse mère Mu pour servir de couche lors de son union avec P’tha. Elle a survécue jusqu'ici. C'est donc l'être vivant le plus vieux du monde. J'ai pu communiquer avec elle et elle m'a permis de prélever un peu de sa sève. Notre quête s'achève !
- Mais comment allons-nous rentrer chez nous ? Le jour va bientôt se lever. D'après mes calculs, il ne reste plus qu'une journée avant l'échéance ! se plaint Gil.
- Oublies-tu le parchemin de rappel que nous a donné le dieu serpent à plumes ? dit Eloa.

- Pourquoi nous avoir ramené dans la cour de justice, et non dans une salle du palais ?
- Parce qu'il nous faut aussi la rosée d'un chêne. Ca aussi tu l'as oublié ? Hé !

Georg vient d'arracher la petite fiole contenant l'essence de l'être le plus vieux du monde des mains de la magicienne !

- Plus un pas ! Perdu pour perdu, cette quête ne profitera à personne !
- Explique-toi ! Es-tu devenu fou ? demande Orion.
- N'avancez plus sinon je brise ce flacon !
- Si tu as des problèmes, tu devrais nous les confier... lui dit Eloa.
- Arrière sorcière ! Je connais tes tours ! Tu ne me charmeras pas !
- Si l'essence tombe à terre, peux-tu la récolter comme je l'ai déjà vu faire par un magicien avec de la poussière ? demande Dalor à Eloa en aparté. Il paraît que c'est un truc d'apprenti magicien.
- Hélas. Je ne connais pas ce sort... Mais ? Hé ! Carali ! Viens ici ! dit-elle à un nouveau venu.
- Je vous attendais et ai entendu votre conversation, répond celui-ci. Mais le vent disperserait toute l'essence. J'ai une autre idée... Laissez-moi faire.
- Georg, on ne se connaît pas, mais puis-je te suggérer de m'écouter quelques instants ?
- Je ne vois pas à quoi cela servirait. Mais parles toujours, inconnu...
- Tu es le champion du prince Corn, et celui-ci t'a bien choisi pour accomplir la quête ?
- Oui, officiellement.
- Mais officieusement ?
- J'irai en enfer si je le fais.
- Si c'est lui l'origine de tes maux, je te suggère de te faire aider par une amie, Elinoëe...
- Elinoëe ? Je la connais ! En quoi peut-elle m'être utile ?
- Elle combat l'organisation du prince Corn avec une bande de voleurs au grand cœur en ce moment. Elle peut te renseigner sur les points faibles de ton ennemi, Je te suggère de nous faire confiance, de nous laisser la fiole, et d'aller la voir à Berrabès...
- Et si la quête s'achève avant que je ne récupère mon âme ?
- Nous te promettons que nous ne ferons rien tant que tu ne seras pas tiré d'affaire ! intervient Orion.
- Et comment irais-je à Berrabès ? C'est à plus de vingt journées de marche d'ici !
- Il me reste un parchemin d'évocation du cheval de brume que m'a laissé mon maître, dit Carali. Je te le donne !

- Je suis ravi de te revoir, mon vieux complice ! Dit Cordi en serrant la main de Georg. Tu viens te joindre à ma bande ?
- J'ai des problèmes avec le prince Corn. Tu peux m'aider ?
- Avec joie.
- Il faut que je retrouve une plante...
- Une plante ? Nous pouvons allez voir les jardins du palais. Je connais un passage...
- Il faut en plus y arriver avant minuit.
- Alors mettons-nous en route tout de suite !

Les champions de la quête du renouveau attendent dans une petite salle à proximité de la grande galerie des cérémonies.
- Je suis très jalouse, déclare Eloa. Ton charme est nettement plus efficace que le mien. Où l'as tu appris ?
- C'est un nouveau sortilège que m'a donné l'Egyptien à étudier, pour mon initiation au cinquième cercle de magie, répond Carali.
- Et d'où sors cette Elinoëe ?
- C'est une ancienne amie. Un vieillard aveugle m'a apporté une missive de sa part hier soir. Elle cherche un maître magicien pour lui apprendre de nouveaux tours, et comme je lui avais parlé de l'Egyptien...
- Pourquoi le prince Corn veut-il que la quête échoue ? demande Brenïn.
- Cela affaiblirait mon père le roi, et je pense que Corn désire prendre sa place, répond Orion. Comment allons-nous faire pour savoir quand Georg réussit ?
- Ca, mon cher prince, il fallait y penser avant de promettre. Mais j'ai ma petite idée.

- La serre est là !
- L'une de ces plantes en pot doit contenir mon âme, mais comment la reconnaître ?
- Il y a des étiquettes attachées à chacune d'elles, avec des noms, fait remarquer Diane.
- Je ne sais toujours pas lire...
- Je vais t'aider.
- Dépêchez-vous ! dit Cordi. Il faut profiter au mieux de l'absence du jardinier !

Soudain une forme de plus de sept pieds de haut apparaît au centre de la pièce. Elle ressemble à une gigantesque et monstrueuse mante religieuse.

- Il est interdit de toucher aux fleurs ! siffle-t-elle.

- Pourquoi n'attaque-t-elle que moi ? demande Cordi en évitant les coups du monstre.
- Parce que j'ai crée une sphère de neutralité qui détourne son attention de Georg et de moi, mais nous ne pouvons pas t'aider sous peine de rompre le charme.
- Comment je fais pour récupérer mon âme ? demande le géant.
- Je crois qu'il faut que tu manges ta fleur.
- Tu veux de la vinaigrette ou tu la préfères nature ? ironise le maître voleur. Aïe !
- Attention, Cordi, si tu fais appel à l'envoyé de Fafir, le monstre pourra invoquer directement le dieu Lyr !
- Dépêchez-vous ! Les gardes arrivent ! J'ai pu endormir les premiers, mais je vais avoir du mal pour les suivants, intervient Elinoëe.
- Au fait, dit Georg à la demi-elfe. J'ai un message pour toi de la part de ton père : il lève ton exil.
- La durée est presque écoulée de toute façon, mais j'ai hâte de le revoir.
- Dites, si vous m'aidiez un peu au lieu de papoter ? crie Cordi.

- Les festivités ont déjà commencé. Y allons-nous ?
- Nous pouvons attendre jusqu'au soir s'il le faut, j'ai prévenu.
- Voilà qu'un messager s'approche du prince Corn. Que mijote-t-il encore ?
- Laissez moi voir... dis Carali en jetant une pincée de cendre et de sel... Ca ne semble pas être de bonnes nouvelles : le connétable a pâli, et... Oui ! J'ignore encore comment, mais Georg a réussit !
- Comment le sais-tu ? demande Orion.
- Le corps a lui aussi son langage, et je suis un magicien qui peut comprendre toutes les langues, à défaut de savoir les parler... Mais assez de comment et de pourquoi pour aujourd'hui. C'est la fête ! Les gentils gagnent et les méchants sont punis à la fin. Allons danser et chanter ! Tralalalère !

- Félicitations Georg ! Je te savais un rude guerrier, mais pas à ce point !
- Et encore ! Dans certaines régions, je suis même vénéré comme une divinité !

Georg et Cordi triomphent au milieu d'un amas de corps inertes de gardes. Parmi eux se trouve aussi le corps du jardinier, qui s'était métamorphosé dans la mante religieuse.

- Que faisons des autres fleurs ?
- Nous pouvons les rendre à leurs propriétaires. Cela privera le prince Corn de ses soutiens.
- Mais ça va nous prendre beaucoup de temps !
- Alors nous devons les détruire.

Arnus s'avance dans les corridors menant aux appartements de son prince. Il y a été convoqué une nouvelle fois. A un moment il a un doute : aurait-il mal agit ? Il se remémore les différentes missions qu'il a reçues depuis sa nomination d'officier: non, il a toujours obéi fidèlement aux ordres. Ce moment d'incertitude n'est probablement dû qu'à l'époque du Temps du Renouveau, propice aux agitations semble-t-il.

De nouveau sûr de lui, il franchit le seuil et se fait annoncer à son maître.

- Tu t'appelles Arnus, et tu es sous mes ordres depuis... voyons... que tu es né ? Ta mère est morte à ta naissance et ton père à la bataille d'Awifort, il y a de cela... quatre ans déjà ?
- Oui.

Le prince examine longuement Arnus, qui ne cille pas sous son regard. Puis il se penche de nouveau sur le dossier qu'il examinait. Il semble un peu plus fatigué que d'habitude, note le guerrier.

- Arnus... Arnus... d'où te vient ce nom ?
- Mon père voulait m'appeler Arn, comme le roi légendaire. Mais ma mère préférait un nom qui sonne latin. Cela faisait plus distingué, d'après elle. D'où Arnus.
- Mais n'as tu jamais pensé, qu'à une lettre près, cela faisait...
- Si.
- Et tu n'as jamais songé à changer de nom ?
- Et ainsi abandonner le nom que ma mère m'a donné ? Jamais !
- Et si moi, ton prince, te l'ordonnait ?
- Dans ce cas, j'obéirais à mon seigneur lige.
- Parfait ! Par ce décret, que je viens de signer, je déclare que désormais tu t'appelleras Arn. Il est en effet inconcevable que mon nouvel aide de camp puisse porter un nom qui prête à rire ! Demain nous verrons ensemble les dispositions relatives à ta nouvelle charge. Tu peux disposer pour ce soir.

Dans la profonde forêt elfique, l'Egyptien a une curieuse conversation au pied d'un chêne :
- ...et voilà les derniers événements : à la faveur des dernières défections dans les rangs du prince, Arnus a un nouveau nom, et un nouveau titre, et, avec les éléments apportés par les champions, j'ai pu concocter une nouvelle potion de longévité pour le roi Uhr. Un nouveau cycle recommence...
- A la fois semblable au précédent, et pourtant si différent ! lui répond une voix qui semble provenir de l'arbre. Quels étaient les ingrédients de la précédente quête déjà ? Une rognure de mes ongles et un poil de la moustache d'un lion des montagnes ?
- Oui. Mais excusez-moi sage Merlin, ma vision se trouble. Je vois devant moi un tel malstrom de possibilités que...
- Je t'ai dis de ne pas m'appeler ainsi. J'ai oublié ce nom depuis déjà fort longtemps.
- Pardon, Grand Druide, mais je me sens parfois si... seul !
- Courage, mon élève, le futur nous réserve encore plein de surprises...

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