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le tableau général de l'évolution des arts plastiques

les paradoxes de transformation
( 2ème partie )













Pourquoi le nombre des paradoxes de transformation se modifie-t'il ?

Nous avons vu la façon dont les paradoxes de transformation évoluent, puis la façon dont ils fonctionnent entre eux, c'est-à-dire la façon dont ils interfèrent mutuellement. Mais nous n'avons pas encore compris la logique profonde de leur évolution : pourquoi leur nombre se modifie, pourquoi ils se décomposent en deux parties qui évoluent différemment, et pourquoi tel ou tel paradoxe est en jeu dans une étape plutôt qu'un autre.
On y arrive.

Le nombre variable des paradoxes est impliqué par le fait que, précisément, les paradoxes de transformation relatent la façon dont cela se transforme, c'est-à-dire la façon dont cela varie dans le temps. Par opposition, on peut dire que les paradoxes d'état relatent comment les choses sont dans l'espace, et plus particulièrement dans un espace à trois dimensions.
Pour repérer un point fixe dans un espace à trois dimensions, il faut quatre renseignements, pas un de plus, et pas un de moins : quelle est la hauteur par rapport à l'origine, quelle est la longueur par rapport à l'origine, quelle est la largeur par rapport à l'origine, et où est l'origine commune de ces trois mesures. C'est un peu ce type là de renseignements que donnent les quatre paradoxes d'état puisqu'ils indiquent, dans une étape donnée, l'état des relations selon trois dimensions paradoxales de la société (la dimension de filiation, celle d'altruisme, et celle d'égoïsme - revoir   ces notions dans une autre fenêtre), et selon une dimension supplémentaire (celle de la loi) qui sert à réguler les trois premières et à leur permettre de tenir ensemble.
Pour se repérer, donc, dans un espace à trois dimensions, quatre informations toujours sont nécessaires, et s'il en manque une, par exemple à quelle hauteur nous sommes, il reste toute une ligne de longueur infinie dans l'espace qui satisfait aux trois autres informations, et nous ne pouvons pas savoir sur cette ligne où se trouve le point que l'on veut désigner.

Les paradoxes de transformation, eux, donnent des renseignements par rapport au temps, puisqu'ils décrivent l'évolution qui se produit dans le fils linéaire du temps, et non pas l'état de ce qui est à un moment donné et dans un espace en trois dimensions.
Or, pour comprendre l'évolution dans le temps, le nombre des renseignements utiles n'est pas constant : il dépend de la complexité de la situation que l'on veut décrire. Si, par exemple, un point ne bouge pas, il suffit de savoir où il est. Alors, tout est dit pour ce qui est de son changement dans le temps : inutile de connaître sa vitesse puisqu'elle est toujours nulle, inutile aussi de connaître son accélération qui est également constamment nulle.
Mais si le point bouge à vitesse constante, pour décrire comment les choses changent dans le temps, il faut maintenant connaître à quelle vitesse il va, et où il est au moment où l'on commence à l'observer : deux informations donc, celle de la position initiale, et celle de la vitesse.
S'il bouge en accélérant de façon régulière, il faut cette fois connaître trois informations pour savoir à tout moment ce qui se passe : sa position initiale, la vitesse qu'il avait lorsqu'il était sur cette position, et la valeur de l'accélération constante qui lui est imprimée.
Bien entendu, si son accélération se modifie également, il faut être informé également sur la façon dont elle change.
Par cette analogie avec la mesure des phénomènes physiques, on comprend donc qu'il soit normal que les paradoxes d'état qui décrivent l'état d'un équilibre entre quatre paramètres autonomes de la société aient constamment besoin d'être au nombre de quatre, tandis que les paradoxes de transformation qui décrivent la façon dont la dynamique de la société se transforme au fil du temps puissent être d'un nombre variable qui augmente au fur et à mesure que se complexifie ce qui se passe dans le temps.
 
 
 

Regardons dans l'espace, pour comprendre ce qui se passe dans le temps

Pour comprendre ce qui se passe dans le temps, ce qui fait qu'à telle ou telle étape, il soit besoin de tels ou tels paradoxes de transformation, et de tel ou tel nombre de paradoxes de transformation, il faut constamment se référer à ce qui se passe simultanément "dans l'espace", c'est-à-dire dans les paradoxes d'état.
Plaçons-nous, d'abord, dans la situation où les 4 paradoxes d'état en sont au stade du "nouage du noeud final", c'est-à-dire dans une situation où l'état de la société est celui d'un noeud déjà préparé par les étapes antérieures, et maintenant en train de se nouer de façon de plus en plus irréversible. Cela correspond à la dernière phase du cycle du noeud (D0-41 à D0-44).
Ces quatre étapes décrivent le serrage progressif du noeud, étant rappelé que les paradoxes d'état de ce cycle fonctionnent en organisation, donc que l'un des paradoxes d'état est dominant à chacune de ces étapes.
     - c'est d'abord au noeud déjà complètement organisé de façon "une / multiple" que nous avons à faire (D0-41 - partie droite du tableau),
     - puis, le "regroupement réussi / raté" indique que l'on est à l'étape où un mode de serrage encore plus efficace se recherche en arrière plan sans pouvoir encore se faire voir de façon distincte (D0-42 - partie droite du tableau),
     - puis, le "fait / défait" indique que ce serrage parfait s'est maintenant trouvé mais qu'il doit alternativement se relâcher et se resserrer (D0-43 - partie droite du tableau),
     - et, enfin, le "relié / détaché" indique que le paquet est définitivement et immuablement ficelé, mais que, paradoxalement, il fonctionne simultanément sous forme d'ondes concentriques et sous forme ponctuelle (D0-44 - partie droite du tableau).

On rappelle que la ligne des paradoxes d'état est toujours un cran en deçà de ce qui se passe réellement du fait du recul qu'elle implique [revoir   dans une autre fenêtre], et qu'il n'en va pas de même pour la ligne des paradoxes de transformation. Comme les étapes que l'on vient de considérer viennent après l'interphase du cycle du noeud, ce cran de retard des paradoxes d'état doit se manifester par une étape de retard sur le serrage du noeud tel qu'il est vu, cette fois, à travers les paradoxes de transformation.
Envisageons, par exemple, l'étape D0-43 des paradoxes d'état, celle où le "fait / défait" est dominant dans la partie droite du tableau. Si nos explications sont correctes, l'état de la situation de la société à cette étape-là doit être complété, mais d'un autre point de vue, par les paradoxes de transformation dans le temps que l'on trouve à l'étape précédente, c'est-à-dire en D0-42 : Eh bien, à cette étape-là, on trouve effectivement le paradoxe "fait / défait" qui forme alors, à lui seul, la première partie des paradoxes de transformation (partie gauche du tableau).
L'état dans l'espace et l'évolution dans le temps décrivent donc la même chose sur la société à cette étape-là : ils disent que cela alterne dans le temps, et que ce qui alterne c'est la construction puis la dé-construction que l'on peut observer dans l'espace. Les paradoxes de transformation nous le disent au moment même où cela se passe, et les paradoxes d'état nous le disent eux, avec une étape de recul, c'est-à-dire une étape de retard.

Remarquons que, dans tout le tableau de l'évolution, il n'y a que dans la circonstance du cycle du noeud (D0-11 à D0-44), et en profitant de la situation dominante du paradoxe d'état principal de chaque étape, où l'on peut commodément voir la même chose "dans l'espace et dans le temps", avec seulement le décalage d'une étape, cela en considérant l'identité du premier paradoxe de transformation d'une étape quelconque avec le paradoxe d'état dominant de l'étape suivante.

Restons sur l'étape D0-42, pour maintenant examiner la seconde partie des paradoxes de transformation : on y trouve le "centre / à la périphérie" qui est le premier paradoxe du point.
À ce moment de notre analyse, il est utile de remarquer que la phase finale du cycle du nouage des paradoxes d'état (D0-41 à D0-44) correspond à la seule et unique phase du cycle du point pour ce qui concerne les paradoxes de transformation. C'est là, une nouvelle fois, l'illustration du principe selon lequel le nouage par lequel se boucle un cycle de complexité correspond simultanément, et inséparablement, à l'apparition des points séparés par lesquels débute le cycle suivant : plus chacun des noeuds se boucle et se resserre sur lui-même, plus les noeuds de ce stade final se transforment en points écartés et indépendant les uns des autres qui inaugurent un nouveau cycle déjà en train de démarrer alors que le précédent n'est pas encore fini.
D'un point de vue statique, c'est-à-dire de ce qui est, on voit donc des noeuds. C'est tout ce que montrent les paradoxes d'état qui précisément ne proposent qu'un point de vue statique. Mais, d'un point de vue dynamique, c'est-à-dire de ce qui est en train d'advenir, ces noeuds sont des points en puissance, et cela seuls les paradoxes de transformation peuvent aussi le montrer : ils montrent le noeud dans leur première partie, puisqu'un noeud est effectivement en train de se construire dans le temps, mais ils montrent un point dans leur seconde partie, puisqu'un noeud qui se ferme est simultanément un noeud qui se transforme en point.
Donc, nous n'avons pas à nous étonner de trouver un paradoxe "ponctuel" pour résumer ce qui se passe dynamiquement dans le temps, et si ce paradoxe est le "centre / à la périphérie" qui correspond à l'état d'un réseau d'atomes à la température du zéro absolu où ils sont tous absolument immobiles, cela signifie qu'à cette étape là, le noeud qui se "fait / défait" en alternance reste imperturbablement centré sur une même place absolument fixe dont il ne bouge pas d'un pouce au fur et à mesure que le temps passe.

À l'étape suivante (D0-43, et en considérant les paradoxes de transformation de la partie gauche du tableau), le noeud finit de se sceller en faisant pulser sur place sa double nature ponctuelle et ondulatoire, ce que traduit le paradoxe de la première partie : "relié / détaché".
Mais, ce faisant, le centre de cette pulsation n'est plus absolument immobile. La pulsation frétille sans arrêt autour d'une position médiane qu'elle ne peut cependant pas quitter : c'est ce renseignement-là que donne le paradoxe de la seconde partie, "entraîné / retenu".
On voit que, comme à l'étape précédente, et cela vaut d'ailleurs pour tout le cycle du point, la première partie des paradoxes de transformation décrit l'état de serrage où en est arrivé le noeud, tandis que la seconde partie considère que ce noeud est déjà un point, et elle nous dit comment bouge ce point.

À l'étape encore suivante (D0-44), la seconde partie des paradoxes de transformation montre que l'agitation s'est amplifiée et qu'elle commence à prendre une allure collective dans le paquet de noeuds : c'est la signification du paradoxe "mouvement d'ensemble / autonomie". La première partie de ces paradoxes, elle, ne peut montrer un noeud mieux noué que le noeud "relié / détaché" déjà atteint à l'étape précédente, et cette agitation collective en "mouvement d'ensemble / autonomie" a pour effet de le scinder en de multiples noeuds, ce qui, du fait qu'il garde simultanément le caractère unitaire acquis à l'étape précédente, le ramène à la situation d'un noeud "un / multiple". Cela correspond au premier des paradoxes du noeud, situation qu'il n'avait d'ailleurs jamais occupée pendant toute cette phase, puisqu'il avait commencé, à l'étape D0-41, par l'étape un peu plus mûre d'un noeud au "regroupement réussi / raté". Ici encore, on rencontre cette logique quelque peu contre-intuitive qu'une ligne de paradoxes forme en elle-même un cycle et que, si elle ne peut déboucher sur la ligne suivante des paradoxes, la seule façon de se poursuivre est alors de recommencer à son début.
Cette fois, c'est le renseignement donné par la transformation dans le temps qui est la plus floue car, si l'on regarde dans l'espace (donc dans les paradoxes d'état et à l'étape A1-10 suivante, puisque ces paradoxes montrent ce qui se passe avec une étape de retard), on voit à cette étape d'intercycle que le noeud a déjà commencé sa mutation en point, puisque le paradoxe du "centre / à la périphérie" y est dominant. Mais ce point fonctionne toujours comme une organisation, puisqu'un paradoxe y domine les autres, et ce n'est qu'à l'étape suivante (A1-11) qu'il commencera à fonctionner de la façon caractéristique du cycle du point, c'est-à-dire en noeud.
À cette étape suivante, le noeud a donc complètement achevé sa mutation en point si l'on regarde dans l'espace (paradoxes d'état de la ligne A1-11), et ce que l'on y voit dans le temps (paradoxes de transformation à la ligne A1-10) nous le confirme pleinement : la première partie est enfin le paradoxe du "centre / à la périphérie", et la seconde partie est le paradoxe ultime des quatre étapes du point, le paradoxe "ouvert / fermé".
Le paradoxe ultime, c'est-à-dire que non seulement le noeud s'est complètement transformé en point, mais que, pour partie, ce point est déjà assez mûr pour se transformer en classement. Ce qu'il fait effectivement à l'étape suivante (A1-11) où la seconde partie des paradoxes de transformation est occupée par un paradoxe de la ligne du classement dans le tableau des 16 paradoxes.
 
 
 

Toujours en regardant dans l'espace et dans le temps, mais aux cycles suivants

À cette étape A1-11, et pour les deux types de paradoxes en même temps, on bascule dans un nouveau cycle. Cette simultanée ne se produit qu'à ce passage de cycles-là.
Pour les paradoxes d'état, le cycle suivant est celui du point. Pour les paradoxes de transformation, c'est déjà le cycle du classement.
Puisqu'on est dans le cycle du classement, la deuxième partie des paradoxes de transformation est formée par un paradoxe caractéristique du classement, ce qui durera pendant toute la durée du cycle.
De façon commode, on peut dire que, pendant tout ce cycle, le premier paradoxe de transformation décrit le type de mouvement effectué par le point, et que le deuxième paradoxe de transformation décrit le type de contrainte qui le fait ainsi bouger.

À la première étape du cycle du classement des paradoxes de transformation (A0-11 ou A1-11), le premier paradoxe est donc le "centre / à la périphérie".
Ce paradoxe décrit le type de mouvement du point : ici le point est donc absolument fixe, mais ne pas bouger du tout n'est qu'une forme particulière de mouvement, celle où le mouvement est arrêté. Le second paradoxe est le "synchronisé / incommensurable" : il indique que cette fixité absolue est obtenue "comme par miracle", par l'auto-neutralisation réciproque extraordinaire et permanente des diverses forces qui tendent à faire bouger. Ce qui confirme bien que la fixité absolue n'est pas réellement l'absence de mouvement, mais seulement le cas particulier de la neutralisation réciproque parfaite de tous les mouvements simultanés.
Remarquons au passage que, dès cette étape, les paradoxes d'état ne proposent plus une lecture immédiate et directe de ce qui se passe : pendant leur cycle du noeud, un paradoxe dominant organisait tout et nous permettait commodément de résumer la situation, mais, maintenant, les paradoxes fonctionnent de façon nouée, et par conséquent de façon enchevêtrée et quelque peu obscure pour nous. Il faut maintenant s'en remettre à la logique des phases et des cycles pour deviner ce qui se passe : on sait qu'on est au cycle du point des paradoxes d'état, en on en déduit qu'ils décrivent donc ensemble des phénomènes à caractère ponctuel qui s'agitent de plus en plus énergiquement.
Pendant de nombreuses étapes, désormais, on verra mieux la façon dont la complexité se transforme dans le temps (paradoxes de transformation), que la façon dont elle se présente dans l'espace (paradoxes d'état).

À l'étape suivante (A0-12), le point s'agite maintenant sur place (paradoxe "entraîné / retenu"), et ce qui l'anime maintenant est un mouvement de type brownien (paradoxe "ça se suit / sans se suivre"). Son mouvement reste équilibré autour d'un même point central, mais les différentes énergies qui l'habitent ne se neutralisent plus parfaitement en permanence. Ce n'est que statistiquement, en l'observant dans la durée, que l'on peut conclure que, finalement le point reste toujours, en moyenne, autour du même endroit.

On pourrait poursuivre, étape par étape, l'émancipation progressive des points telle qu'elle se présente dans le temps, mais passons tout de suite à la première étape de la seconde phase du cycle du classement des paradoxes de transformation (étape B0-11).
Considérée depuis le point de vue des paradoxes d'état, cette étape inaugure un nouveau cycle. Ce cycle, celui du classement, comportera deux phases. On peut dire que la première de ces phases réalise le fonctionnement d'abord "ponctuel" de ce classement, tandis que seule la deuxième phase réalise réellement un classement.
On peut le dire parce qu'on le voit. Mais on ne le voit pas en regardant les paradoxes d'état. En regardant les paradoxes d'état, on peut seulement se douter que si chaque cycle enfle d'une étape par rapport au précédent, c'est que, d'une certaine façon, il doit recommencer à zéro, pour son propre compte, le passage par le stade du point, puis éventuellement du classement, puis éventuellement de l'organisation, puis éventuellement du noeud, s'abstenant systématiquement des stades "qui le dépassent" et dont le nombre diminue avec chaque nouveau cycle.
Par contre, on le voit clairement en regardant les paradoxes de transformation. Le paradoxe de sa première partie, au lieu de se complexifier au-delà du stade qu'il avait atteint à l'étape précédente ("ça se suit / sans se suivre", à l'étape A0-15), retombe effectivement au premier stade du point : le "centre / à la périphérie".
Et ce sera la même chose dans tous les cycles : chaque fois que commence un nouveau cycle des paradoxes d'état, le premier paradoxe de transformation montre que, d'un certain point de vue, on recommence au début, en devenant le paradoxe du "centre / à la périphérie" qui est le premier du tableau des 16 paradoxes.
Aux étapes suivantes, ce premier paradoxe suit régulièrement les phases décrites par les paradoxes d'état : au fur et à mesure que progresse la phase du point de chaque cycle, le premier paradoxe de transformation devient un paradoxe ponctuel plus mûr et, quand ensuite on entre dans la seconde phase d'un cycle des paradoxes d'état qui en comporte au moins deux, aussitôt le premier paradoxe de transformation devient un paradoxe de classement qui mûrit à son tour progressivement au fur et à mesure que progresse la phase du classement du cycle des paradoxes d'état.
De la même façon, lorsque les paradoxes d'état se développent sur trois cycles, le premier paradoxe de transformation accompagne son troisième cycle en étant un paradoxe de l'organisation (étapes C0-31 à C0-34 et D0-31 à D0-34). Enfin, dans la quatrième phase (du noeud) du cycle du noeud des paradoxes d'état (quand le noeud en arrive à se nouer sur lui-même - étapes D0-40 à D0-44), le premier paradoxe de transformation est également un paradoxe de noeud, du moins tant que l'état de noeud n'a pas encore basculé vers l'état de point, ce qui se produit à l'intercycle (étape A1-10).
 
 
 

Quand augmente ou diminue le nombre des paradoxes de transformation

Avec le cycle de l'organisation des paradoxes de transformation (étapes B0-21 à C0-30), ceux-ci deviennent subitement trois. Le nouvel arrivé est en seconde position.
Nous avons déjà expliqué la fonction du dernier, et celle du premier, voyons donc ce second : il préfigure ce que sera le premier à l'étape juste suivante.
Ainsi, à l'étape B0-21 le premier est "ça se suit / sans se suivre", et son second est "homogène / hétérogène".
À l'étape suivante cet "homogène / hétérogène" sera promu premier paradoxe, et le second paradoxe de cette étape B0-22 (rassembler / séparer) est de la même façon celui qui sera premier à l'étape B0-23 suivante.
On peut faire la même remarque au cycle suivant, lorsque cette fois un quatrième paradoxe s'interpose en supplément en troisième position : il anticipe ce que sera le premier deux étapes plus loin. Sur le tableau général de l'évolution, on voit d'ailleurs clairement les alignements diagonaux que suit un même paradoxe dans les colonnes les plus à gauche du tableau.

Cette anticipation explique la fonction de ces paradoxes complémentaires.
Il y a ici une analogie avec la manière dont la connaissance de l'accélération qui se produit à un moment donné permet d'anticiper ce que deviendra la vitesse. Si nous savons, en outre, que cette accélération elle-même augmente, la connaissance de la valeur d'accélération de cette accélération nous permet, cette fois, d'anticiper ce que deviendra l'accélération, et par conséquent la vitesse.
On a déjà expliqué que l'on se trouve en présence d'un processus de complexification progressive de la société, et que cette complexification devient elle-même de plus en plus complexe au fur et à mesure qu'elle progresse : les paradoxes de transformation doivent naturellement rendre compte de cela, puisqu'ils servent précisément à faire ressortir la façon dont cela se transforme dans le temps, et donc la façon dont la transformation elle-même se transforme.
Si l'on dit que le premier paradoxe de transformation nous indique la fouge avec laquelle la société se transforme, alors, si cette fougue devient elle-même plus fougueuse à partir d'un certain seuil, un second paradoxe de transformation est nécessaire pour indiquer avec quelle fougue la fougue devient plus fougueuse. Et si, à partir d'un nouveau seuil, la fougue avec laquelle la fougue tend à devenir plus fougueuse, elle-même devient plus fougueuse, il faut un troisième paradoxe pour en rendre compte. C'est cela qui se passe dans le cycle du noeud, et comme il faut ajouter un paradoxe caractéristique du fonctionnement en noeud pour dire, dans la seconde partie des paradoxes de transformation, que toute cette fougue de fougue de fougue s'applique à un phénomène de nouage, alors on se retrouve avec quatre paradoxes de transformation.
En première partie des paradoxes de transformation nous avons donc à ce moment là trois paradoxes pour décrire trois niveaux de fougue, ce qui correspond au fait que la fougue en est à s'organiser, c'est-à-dire à se rendre simultanément fougueuse de deux façons différentes (à deux rythmes différents). Lorsque, au cycle suivant, survient un niveau supplémentaire de fougue de fougue, alors, après s'être organisée, la fougue se noue sur elle-même, et il se trouve qu'un seul paradoxe est suffisant pour décrire un noeud, du moins s'il s'agit d'un des paradoxes caractéristiques du cycle du noeud dans le tableau des 16 paradoxes. Effectivement, dans le cycle du point des paradoxes de transformation (à partir de l'étape D0-41), la première partie de ces paradoxes perd soudainement deux paradoxes et n'est plus résumée que par un seul. Et effectivement, ce paradoxe appartient au cycle du noeud du tableau des 16 paradoxes (de "regroupement réussi / raté" en D0-41 à "relié / détaché" en D0-44)
 
 
 

Le passage par l'interphase des paradoxes de transformation

Il reste à traiter quelques moments particuliers.
On a dit que l'interphase d'un cycle des paradoxes de transformation correspond à l'intercycle des paradoxes d'état, et qu'à cette occasion le premier paradoxe "retombe" au niveau du "centre  / à la périphérie". En fait, cela se produit dans l'étape juste après l'interphase, et il ne faut pas oublier que, dans la même foulée, le second ou le troisième paradoxe de transformation retombe lui aussi sur le "entraîné / retenu" et, s'il y a lieu, sur le "mouvement d'ensemble / autonomie".
L'interphase proprement dite, c'est-à-dire l'étape juste contemporaine de l'intercycle des paradoxes d'état, voit le premier paradoxe muter dans le stade de complexité suivant : ainsi à l'étape A0-15 il est pour la première fois un paradoxe de classement, à l'étape B0-25 il est pour la première fois un paradoxe d'organisation, etc. C'est une promotion "in-extremis" puisque, au cran de complexité suivant, on a vu qu'il retombe systématiquement sur le paradoxe de départ du tableau des 16 paradoxes.
On a dit que les premiers paradoxes reflétaient toujours de façon fidèle la maturité des phases et des cycles des paradoxes d'état : cette mutation du premier paradoxe de transformation dans le fonctionnement suivant signale donc que les paradoxes d'état ont fait le grand passage dans leur cycle suivant. Naturellement cela ne doit se voir qu'à l'étape suivante des paradoxes d'état, puisque ces paradoxes sont un cran en retard par rapport à ce qui se passe réellement, et, effectivement, l'étape suivante est la première d'un nouveau cycle des paradoxes d'état.
 
 
 

Le passage par l'intercycle des paradoxes de transformation

À chaque intercycle des paradoxes de transformation, la combinaison de paradoxes qui s'était présentée à l'interphase précédente se représente de façon absolument identique. Ainsi, la ligne A0-15 des paradoxes de transformation est la même que leur ligne B0-20, leur ligne B0-25 la même que la ligne C0-30, et la ligne C0-35 la même que D0-40. Quant à la ligne A1-10, elle se superpose sur elle-même puisque les étapes d'interphase et d'intercycle sont superposées dans ce cas particulier de cycle qui n'a qu'une seule phase.
On pourrait dire que cette combinaison de paradoxes qui se répète de la sorte "insiste", et que, après être retombée comme un soufflet après l'interphase, elle tente une nouvelle fois sa chance après avoir gagné en maturité.
Effectivement, cette fois elle va tenir, c'est-à-dire qu'elle va se retrouver à l'étape suivante, tout en y mûrissant d'ailleurs un peu plus : si sa première partie doit gagner un paradoxe supplémentaire, c'est là qu'elle le fera, et, dans tous les cas, sa deuxième partie va muter en passant à la ligne de fonctionnement suivant.

Dans la plupart des cas, ce gain suffira pour traduire le cran de complexité acquis, et le premier paradoxe va seulement se répéter sans passer lui-même au cran suivant.
Par exception, dans le cas du début du cycle du point (étape D0-41) cette répétition n'aura même pas lieu d'être. La simplification que manifeste alors la perte, tout d'un coup, de deux paradoxes, se compense par le fait que le premier paradoxe, le seul qui reste pour la première partie, sera directement promu au cran suivant sans avoir à répéter le premier paradoxe de l'étape précédente.
 
 
 

L'évolution du paradoxe qui forme la seconde partie des paradoxes de transformation

Le paradoxe qui forme à lui tout seul la seconde partie des paradoxes de transformation, joue un important rôle de clef, de résumé. Il résume l'avancement des phases de ce cycle, même si ce résumé ne prend pas en compte toute l'évolution de la complexité puisqu'il se répète en boucle, et puisque ainsi il se retrouve identique jusqu'à quatre fois de suite dans le cycle du noeud.
Ce rôle de résumé implique, puisqu'il traduit comment cela se transforme d'une étape à l'autre, qu'il rende compte de l'étape précédente. Tout autant que les paradoxes de transformation rendent compte de la tendance que va prendre la complexité pour se transformer, ils rendent compte aussi de la façon dont cela se transforme depuis l'étape précédente : ils décrivent l'évolution entre deux.
Pour cette raison, ils sont comme tirés en arrière par l'étape précédente, et c'est probablement de cette façon que l'on peut expliquer pourquoi le dernier paradoxe de transformation est toujours une étape en retard par rapport à son propre cycle.
Ainsi, le premier paradoxe caractéristique de chaque type de fonctionnement n'apparaît qu'avec la seconde étape de chaque cycle (étapes A0-12, B0-22, etc.), et la première étape de chaque cycle utilise le dernier paradoxe caractéristique de ce type de fonctionnement, que l'on peut aussi considérer comme "l'avant-premier" puisque dans ce cas chaque ligne du tableau des 16 paradoxes fonctionne de façon cyclique, le premier suivant le dernier.

C'est pour la même raison, probablement, que le dernier paradoxe de transformation se répète deux étapes de suite, juste après le passage des paradoxes d'état dans un nouveau cycle (étapes B0-11 et 12, étapes C0-11 et 12, etc.). Comme on l'a déjà vu [revoir   l'explication dans une autre fenêtre], ce changement de cycle se traduit par une répétition, deux étapes de suite, des mêmes paradoxes d'état qui se contentent alors de changer de mode de fonctionnement.
À l'étape qui suit ce changement de cycle des paradoxes d'état, le dernier paradoxe de transformation (mais lui seulement) se répète à son tour, tiré en arrière par la répétition qui s'est produite à l'étape précédente et dont il doit rendre compte à son tour.

Quand on a commencé à introduire les paradoxes de transformation [revoir   l'explication dans une autre fenêtre], on a dit que leur raison d'être venait du fait que les humains sont doués de capacité de mémoire et d'anticipation, et que l'expérience passée tout autant que l'anticipation du futur influent donc sur le présent et le conditionnent en partie.
Dans cette optique, peut-être faut-il considérer que la première partie des paradoxes de transformation est plutôt tournée vers le futur et décrit comment le présent dérape vers lui, tandis que sa seconde partie est plutôt tournée vers le passé et décrit de quelle façon il continue à tirer sur le présent et le déforme.
 
 
 
Dernière mise à jour de cette page : 23 janvier 2011


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