accueil |
avant :
les paradoxes de transformation - 1ère partie |
suite
:
les particularités de la musique |
5
le tableau général de l'évolution des arts plastiques
les paradoxes de transformation
( 2ème partie )
Pourquoi le nombre des paradoxes de transformation se modifie-t'il ?
Nous avons vu la façon dont les paradoxes de transformation évoluent,
puis la façon dont ils fonctionnent entre eux, c'est-à-dire
la façon dont ils interfèrent mutuellement. Mais nous n'avons
pas encore compris la logique profonde de leur évolution : pourquoi
leur nombre se modifie, pourquoi ils se décomposent en deux parties
qui évoluent différemment, et pourquoi tel ou tel paradoxe
est en jeu dans une étape plutôt qu'un autre.
On y arrive.
Le nombre variable des paradoxes est impliqué par le fait que,
précisément, les paradoxes de transformation relatent la
façon dont cela se transforme, c'est-à-dire la façon
dont cela varie dans le temps. Par opposition, on peut dire que les paradoxes
d'état relatent comment les choses sont dans l'espace, et plus particulièrement
dans un espace à trois dimensions.
Pour repérer un point fixe dans un espace à trois dimensions,
il faut quatre renseignements, pas un de plus, et pas un de moins : quelle
est la hauteur par rapport à l'origine, quelle est la longueur par
rapport à l'origine, quelle est la largeur par rapport à
l'origine, et où est l'origine commune de ces trois mesures. C'est
un peu ce type là de renseignements que donnent les quatre paradoxes
d'état puisqu'ils indiquent, dans une étape donnée,
l'état des relations selon trois dimensions paradoxales de la société
(la dimension de filiation, celle d'altruisme, et celle d'égoïsme
- revoir
ces notions dans une autre fenêtre), et selon une dimension supplémentaire
(celle de la loi) qui sert à réguler les trois premières
et à leur permettre de tenir ensemble.
Pour se repérer, donc, dans un espace à trois dimensions,
quatre informations toujours sont nécessaires, et s'il en manque
une, par exemple à quelle hauteur nous sommes, il reste toute une
ligne de longueur infinie dans l'espace qui satisfait aux trois autres
informations, et nous ne pouvons pas savoir sur cette ligne où se
trouve le point que l'on veut désigner.
Les paradoxes de transformation, eux, donnent des renseignements par rapport
au temps, puisqu'ils décrivent l'évolution qui se produit
dans le fils linéaire du temps, et non pas l'état de ce qui
est à un moment donné et dans un espace en trois dimensions.
Or, pour comprendre l'évolution dans le temps, le nombre des
renseignements utiles n'est pas constant : il dépend de la complexité
de la situation que l'on veut décrire. Si, par exemple, un point ne
bouge pas, il suffit de savoir où il est. Alors, tout est dit pour
ce qui est de son changement dans le temps : inutile de connaître
sa vitesse puisqu'elle est toujours nulle, inutile aussi de connaître
son accélération qui est également constamment nulle.
Mais si le point bouge à vitesse constante, pour décrire
comment les choses changent dans le temps, il faut maintenant connaître
à quelle vitesse il va, et où il est au moment où
l'on commence à l'observer : deux informations donc, celle de la
position initiale, et celle de la vitesse.
S'il bouge en accélérant de façon régulière,
il faut cette fois connaître trois informations pour savoir à
tout moment ce qui se passe : sa position initiale, la vitesse qu'il avait
lorsqu'il était sur cette position, et la valeur de l'accélération
constante qui lui est imprimée.
Bien entendu, si son accélération se modifie également,
il faut être informé également sur la façon
dont elle change.
Par cette analogie avec la mesure des phénomènes physiques,
on comprend donc qu'il soit normal que les paradoxes d'état qui
décrivent l'état d'un équilibre entre quatre paramètres
autonomes de la société aient constamment besoin d'être
au nombre de quatre, tandis que les paradoxes de transformation qui décrivent
la façon dont la dynamique de la société se transforme
au fil du temps puissent être d'un nombre variable qui augmente
au fur et à mesure que se complexifie ce qui se passe dans le temps.
Regardons dans l'espace, pour comprendre ce qui se passe dans le temps
Pour comprendre ce qui se passe dans le temps, ce qui fait qu'à
telle ou telle étape, il soit besoin de tels ou tels paradoxes de
transformation, et de tel ou tel nombre de paradoxes de transformation,
il faut constamment se référer à ce qui se passe simultanément
"dans l'espace", c'est-à-dire dans les paradoxes d'état.
Plaçons-nous, d'abord, dans la situation où les 4 paradoxes
d'état en sont au stade du "nouage du noeud final", c'est-à-dire
dans une situation où l'état de la société
est celui d'un noeud déjà préparé par les étapes
antérieures, et maintenant en train de se nouer de façon
de plus en plus irréversible. Cela correspond à la dernière
phase du cycle du noeud (D0-41 à D0-44).
Ces quatre étapes décrivent le serrage progressif du
noeud, étant rappelé que les paradoxes d'état de ce
cycle fonctionnent en organisation, donc que l'un des paradoxes d'état
est dominant à chacune de ces étapes.
- c'est d'abord au noeud déjà
complètement organisé de façon "une / multiple" que
nous avons à faire (D0-41 - partie droite du tableau),
- puis, le "regroupement réussi / raté"
indique que l'on est à l'étape où un mode de serrage
encore plus efficace se recherche en arrière plan sans pouvoir encore
se faire voir de façon distincte (D0-42 - partie droite du
tableau),
- puis, le "fait / défait" indique que
ce serrage parfait s'est maintenant trouvé mais qu'il doit alternativement
se relâcher et se resserrer (D0-43 - partie droite du tableau),
- et, enfin, le "relié / détaché"
indique que le paquet est définitivement et immuablement ficelé,
mais que, paradoxalement, il fonctionne simultanément sous forme
d'ondes concentriques et sous forme ponctuelle (D0-44 - partie droite
du tableau).
On rappelle que la ligne des paradoxes d'état est toujours un
cran en deçà de ce qui se passe réellement du fait
du recul qu'elle implique [revoir
dans une autre fenêtre], et qu'il n'en va pas de même pour
la ligne des paradoxes de transformation. Comme les étapes que l'on
vient de considérer viennent après l'interphase du cycle
du noeud, ce cran de retard des paradoxes d'état doit se manifester
par une étape de retard sur le serrage du noeud tel qu'il est vu,
cette fois, à travers les paradoxes de transformation.
Envisageons, par exemple, l'étape D0-43 des paradoxes d'état, celle où
le "fait / défait" est dominant dans la partie droite du tableau.
Si nos explications sont correctes, l'état de la situation de la
société à cette étape-là doit être
complété, mais d'un autre point de vue, par les paradoxes
de transformation dans le temps que l'on trouve à l'étape
précédente, c'est-à-dire en D0-42 : Eh bien,
à cette étape-là, on trouve effectivement le paradoxe
"fait / défait" qui forme alors, à lui seul, la première
partie des paradoxes de transformation (partie gauche du tableau).
L'état dans l'espace et l'évolution dans le temps décrivent
donc la même chose sur la société à cette étape-là : ils disent que cela alterne dans le temps, et que ce qui alterne
c'est la construction puis la dé-construction que l'on peut observer
dans l'espace. Les paradoxes de transformation nous le disent au moment
même où cela se passe, et les paradoxes d'état nous
le disent eux, avec une étape de recul, c'est-à-dire une étape de retard.
Remarquons que, dans tout le tableau de l'évolution, il n'y a que dans la circonstance du cycle du noeud (D0-11 à D0-44), et en profitant de la situation dominante du paradoxe d'état principal de chaque étape, où l'on peut commodément voir la même chose "dans l'espace et dans le temps", avec seulement le décalage d'une étape, cela en considérant l'identité du premier paradoxe de transformation d'une étape quelconque avec le paradoxe d'état dominant de l'étape suivante.
Restons sur l'étape D0-42, pour maintenant examiner la
seconde partie des paradoxes de transformation : on y trouve le "centre
/ à la périphérie" qui est le premier paradoxe du point.
À ce moment de notre analyse, il est utile de remarquer que la
phase finale du cycle du nouage des paradoxes d'état (D0-41
à D0-44) correspond à la seule et unique phase du
cycle du point pour ce qui concerne les paradoxes de transformation. C'est
là, une nouvelle fois, l'illustration du principe selon lequel le
nouage par lequel se boucle un cycle de complexité correspond simultanément,
et inséparablement, à l'apparition des points séparés
par lesquels débute le cycle suivant : plus chacun des noeuds se
boucle et se resserre sur lui-même, plus les noeuds de ce stade final
se transforment en points écartés et indépendant les
uns des autres qui inaugurent un nouveau cycle déjà en train
de démarrer alors que le précédent n'est pas encore
fini.
D'un point de vue statique, c'est-à-dire de ce qui est, on voit
donc des noeuds. C'est tout ce que montrent les paradoxes d'état
qui précisément ne proposent qu'un point de vue statique.
Mais, d'un point de vue dynamique, c'est-à-dire de ce qui est en
train d'advenir, ces noeuds sont des points en puissance, et cela seuls
les paradoxes de transformation peuvent aussi le montrer : ils montrent
le noeud dans leur première partie, puisqu'un noeud est effectivement
en train de se construire dans le temps, mais ils montrent un point dans
leur seconde partie, puisqu'un noeud qui se ferme est simultanément
un noeud qui se transforme en point.
Donc, nous n'avons pas à nous étonner de trouver un paradoxe
"ponctuel" pour résumer ce qui se passe dynamiquement dans le temps,
et si ce paradoxe est le "centre / à la périphérie"
qui correspond à l'état d'un réseau d'atomes à
la température du zéro absolu où ils sont tous absolument
immobiles, cela signifie qu'à cette étape là, le noeud
qui se "fait / défait" en alternance reste imperturbablement centré
sur une même place absolument fixe dont il ne bouge pas d'un pouce
au fur et à mesure que le temps passe.
À l'étape suivante (D0-43, et en considérant
les paradoxes de transformation de la partie gauche du tableau), le noeud
finit de se sceller en faisant pulser sur place sa double nature ponctuelle
et ondulatoire, ce que traduit le paradoxe de la première partie
: "relié / détaché".
Mais, ce faisant, le centre de cette pulsation n'est plus absolument
immobile. La pulsation frétille sans arrêt autour d'une position
médiane qu'elle ne peut cependant pas quitter : c'est ce renseignement-là que donne le paradoxe de la seconde partie, "entraîné / retenu".
On voit que, comme à l'étape précédente,
et cela vaut d'ailleurs pour tout le cycle du point, la première
partie des paradoxes de transformation décrit l'état de serrage
où en est arrivé le noeud, tandis que la seconde partie considère
que ce noeud est déjà un point, et elle nous dit comment bouge ce point.
À l'étape encore suivante (D0-44), la seconde partie des paradoxes de transformation montre que l'agitation s'est amplifiée et qu'elle commence à prendre une allure collective dans le paquet de noeuds : c'est la signification du paradoxe "mouvement d'ensemble / autonomie". La première partie de ces paradoxes, elle, ne peut montrer un noeud mieux noué que le noeud "relié / détaché" déjà atteint à l'étape précédente, et cette agitation collective en "mouvement d'ensemble / autonomie" a pour effet de le scinder en de multiples noeuds, ce qui, du fait qu'il garde simultanément le caractère unitaire acquis à l'étape précédente, le ramène à la situation d'un noeud "un / multiple". Cela correspond au premier des paradoxes du noeud, situation qu'il n'avait d'ailleurs jamais occupée pendant toute cette phase, puisqu'il avait commencé, à l'étape D0-41, par l'étape un peu plus mûre d'un noeud au "regroupement réussi / raté". Ici encore, on rencontre cette logique quelque peu contre-intuitive qu'une ligne de paradoxes forme en elle-même un cycle et que, si elle ne peut déboucher sur la ligne suivante des paradoxes, la seule façon de se poursuivre est alors de recommencer à son début.
Cette fois, c'est le renseignement donné par la transformation
dans le temps qui est la plus floue car, si l'on regarde dans l'espace
(donc dans les paradoxes d'état et à l'étape A1-10
suivante, puisque ces paradoxes montrent ce qui se passe avec une étape
de retard), on voit à cette étape d'intercycle que le noeud
a déjà commencé sa mutation en point, puisque le paradoxe
du "centre / à la périphérie" y est dominant. Mais
ce point fonctionne toujours comme une organisation, puisqu'un paradoxe
y domine les autres, et ce n'est qu'à l'étape suivante (A1-11)
qu'il commencera à fonctionner de la façon caractéristique
du cycle du point, c'est-à-dire en noeud.
À cette étape suivante, le noeud a donc complètement
achevé sa mutation en point si l'on regarde dans l'espace (paradoxes
d'état de la ligne A1-11), et ce que l'on y voit dans le
temps (paradoxes de transformation à la ligne A1-10) nous
le confirme pleinement : la première partie est enfin le paradoxe
du "centre / à la périphérie", et la seconde partie
est le paradoxe ultime des quatre étapes du point, le paradoxe "ouvert
/ fermé".
Le paradoxe ultime, c'est-à-dire que non seulement le noeud
s'est complètement transformé en point, mais que, pour partie,
ce point est déjà assez mûr pour se transformer en
classement. Ce qu'il fait effectivement à l'étape suivante
(A1-11) où la seconde partie des paradoxes de transformation
est occupée par un paradoxe de la ligne du classement dans le tableau
des 16 paradoxes.
Toujours en regardant dans l'espace et dans le temps, mais aux cycles suivants
À cette étape A1-11, et pour les deux types de
paradoxes en même temps, on bascule dans un nouveau cycle. Cette
simultanée ne se produit qu'à ce passage de cycles-là.
Pour les paradoxes d'état, le cycle suivant est celui du point.
Pour les paradoxes de transformation, c'est déjà le cycle
du classement.
Puisqu'on est dans le cycle du classement, la deuxième partie
des paradoxes de transformation est formée par un paradoxe caractéristique
du classement, ce qui durera pendant toute la durée du cycle.
De façon commode, on peut dire que, pendant tout ce cycle, le
premier paradoxe de transformation décrit le type de mouvement effectué
par le point, et que le deuxième paradoxe de transformation décrit
le type de contrainte qui le fait ainsi bouger.
À la première étape du cycle du classement des
paradoxes de transformation (A0-11 ou A1-11), le premier
paradoxe est donc le "centre / à la périphérie".
Ce paradoxe décrit le type de mouvement du point : ici le point
est donc absolument fixe, mais ne pas bouger du tout n'est qu'une forme
particulière de mouvement, celle où le mouvement est arrêté.
Le second paradoxe est le "synchronisé / incommensurable" : il indique
que cette fixité absolue est obtenue "comme par miracle", par l'auto-neutralisation
réciproque extraordinaire et permanente des diverses forces qui
tendent à faire bouger. Ce qui confirme bien que la fixité
absolue n'est pas réellement l'absence de mouvement, mais seulement
le cas particulier de la neutralisation réciproque parfaite de tous
les mouvements simultanés.
Remarquons au passage que, dès cette étape, les paradoxes
d'état ne proposent plus une lecture immédiate et directe
de ce qui se passe : pendant leur cycle du noeud, un paradoxe dominant
organisait tout et nous permettait commodément de résumer
la situation, mais, maintenant, les paradoxes fonctionnent de façon
nouée, et par conséquent de façon enchevêtrée
et quelque peu obscure pour nous. Il faut maintenant s'en remettre à
la logique des phases et des cycles pour deviner ce qui se passe : on sait
qu'on est au cycle du point des paradoxes d'état, en on en déduit
qu'ils décrivent donc ensemble des phénomènes à
caractère ponctuel qui s'agitent de plus en plus énergiquement.
Pendant de nombreuses étapes, désormais, on verra mieux
la façon dont la complexité se transforme dans le temps (paradoxes
de transformation), que la façon dont elle se présente dans
l'espace (paradoxes d'état).
À l'étape suivante (A0-12), le point s'agite maintenant sur place (paradoxe "entraîné / retenu"), et ce qui l'anime maintenant est un mouvement de type brownien (paradoxe "ça se suit / sans se suivre"). Son mouvement reste équilibré autour d'un même point central, mais les différentes énergies qui l'habitent ne se neutralisent plus parfaitement en permanence. Ce n'est que statistiquement, en l'observant dans la durée, que l'on peut conclure que, finalement le point reste toujours, en moyenne, autour du même endroit.
On pourrait poursuivre, étape par étape, l'émancipation
progressive des points telle qu'elle se présente dans le temps,
mais passons tout de suite à la première étape de
la seconde phase du cycle du classement des paradoxes de transformation
(étape B0-11).
Considérée depuis le point de vue des paradoxes d'état,
cette étape inaugure un nouveau cycle. Ce cycle, celui du classement,
comportera deux phases. On peut dire que la première de ces phases
réalise le fonctionnement d'abord "ponctuel" de ce classement, tandis
que seule la deuxième phase réalise réellement un
classement.
On peut le dire parce qu'on le voit. Mais on ne le voit pas en regardant
les paradoxes d'état. En regardant les paradoxes d'état,
on peut seulement se douter que si chaque cycle enfle d'une étape
par rapport au précédent, c'est que, d'une certaine façon,
il doit recommencer à zéro, pour son propre compte, le passage
par le stade du point, puis éventuellement du classement, puis éventuellement
de l'organisation, puis éventuellement du noeud, s'abstenant systématiquement
des stades "qui le dépassent" et dont le nombre diminue avec chaque
nouveau cycle.
Par contre, on le voit clairement en regardant les paradoxes de transformation.
Le paradoxe de sa première partie, au lieu de se complexifier au-delà
du stade qu'il avait atteint à l'étape précédente
("ça se suit / sans se suivre", à l'étape A0-15),
retombe effectivement au premier stade du point : le "centre / à
la périphérie".
Et ce sera la même chose dans tous les cycles : chaque fois que
commence un nouveau cycle des paradoxes d'état, le premier paradoxe
de transformation montre que, d'un certain point de vue, on recommence au
début, en devenant le paradoxe du "centre / à la périphérie"
qui est le premier du tableau des 16 paradoxes.
Aux étapes suivantes, ce premier paradoxe suit régulièrement
les phases décrites par les paradoxes d'état : au fur et
à mesure que progresse la phase du point de chaque cycle, le premier
paradoxe de transformation devient un paradoxe ponctuel plus mûr
et, quand ensuite on entre dans la seconde phase d'un cycle des paradoxes
d'état qui en comporte au moins deux, aussitôt le premier
paradoxe de transformation devient un paradoxe de classement qui mûrit
à son tour progressivement au fur et à mesure que progresse
la phase du classement du cycle des paradoxes d'état.
De la même façon, lorsque les paradoxes d'état
se développent sur trois cycles, le premier paradoxe de transformation
accompagne son troisième cycle en étant un paradoxe de l'organisation
(étapes C0-31 à C0-34 et D0-31 à
D0-34).
Enfin, dans la quatrième phase (du noeud) du cycle du noeud des
paradoxes d'état (quand le noeud en arrive à se nouer sur
lui-même - étapes D0-40 à D0-44), le
premier paradoxe de transformation est également un paradoxe de
noeud, du moins tant que l'état de noeud n'a pas encore basculé
vers l'état de point, ce qui se produit à l'intercycle (étape A1-10).
Quand augmente ou diminue le nombre des paradoxes de transformation
Avec le cycle de l'organisation des paradoxes de transformation (étapes
B0-21
à C0-30), ceux-ci deviennent subitement trois. Le nouvel arrivé est en seconde position.
Nous avons déjà expliqué la fonction du dernier,
et celle du premier, voyons donc ce second : il préfigure ce que
sera le premier à l'étape juste suivante.
Ainsi, à l'étape B0-21 le premier est "ça
se suit / sans se suivre", et son second est "homogène / hétérogène".
À l'étape suivante cet "homogène / hétérogène"
sera promu premier paradoxe, et le second paradoxe de cette étape
B0-22 (rassembler / séparer) est de la même façon celui qui
sera premier à l'étape B0-23 suivante.
On peut faire la même remarque au cycle suivant, lorsque cette
fois un quatrième paradoxe s'interpose en supplément en troisième
position : il anticipe ce que sera le premier deux étapes plus loin.
Sur le tableau général de l'évolution, on voit d'ailleurs
clairement les alignements diagonaux que suit un même paradoxe dans
les colonnes les plus à gauche du tableau.
Cette anticipation explique la fonction de ces paradoxes complémentaires.
Il y a ici une analogie avec la manière dont la connaissance
de l'accélération qui se produit à un moment donné
permet d'anticiper ce que deviendra la vitesse. Si nous savons, en outre,
que cette accélération elle-même augmente, la connaissance
de la valeur d'accélération de cette accélération
nous permet, cette fois, d'anticiper ce que deviendra l'accélération,
et par conséquent la vitesse.
On a déjà expliqué que l'on se trouve en présence
d'un processus de complexification progressive de la société,
et que cette complexification devient elle-même de plus en plus complexe
au fur et à mesure qu'elle progresse : les paradoxes de transformation
doivent naturellement rendre compte de cela, puisqu'ils servent précisément
à faire ressortir la façon dont cela se transforme dans le
temps, et donc la façon dont la transformation elle-même se
transforme.
Si l'on dit que le premier paradoxe de transformation nous indique
la fouge avec laquelle la société se transforme, alors, si
cette fougue devient elle-même plus fougueuse à partir d'un
certain seuil, un second paradoxe de transformation est nécessaire
pour indiquer avec quelle fougue la fougue devient plus fougueuse. Et si,
à partir d'un nouveau seuil, la fougue avec laquelle la fougue tend
à devenir plus fougueuse, elle-même devient plus fougueuse,
il faut un troisième paradoxe pour en rendre compte. C'est cela
qui se passe dans le cycle du noeud, et comme il faut ajouter un paradoxe
caractéristique du fonctionnement en noeud pour dire, dans la seconde
partie des paradoxes de transformation, que toute cette fougue de fougue
de fougue s'applique à un phénomène de nouage, alors
on se retrouve avec quatre paradoxes de transformation.
En première partie des paradoxes de transformation nous avons
donc à ce moment là trois paradoxes pour décrire trois
niveaux de fougue, ce qui correspond au fait que la fougue en est à
s'organiser, c'est-à-dire à se rendre simultanément
fougueuse de deux façons différentes (à deux rythmes
différents). Lorsque, au cycle suivant, survient un niveau supplémentaire
de fougue de fougue, alors, après s'être organisée, la
fougue se noue sur elle-même, et il se trouve qu'un seul paradoxe
est suffisant pour décrire un noeud, du moins s'il s'agit d'un des
paradoxes caractéristiques du cycle du noeud dans le tableau des
16 paradoxes. Effectivement, dans le cycle du point des paradoxes de transformation
(à partir de l'étape D0-41), la première partie
de ces paradoxes perd soudainement deux paradoxes et n'est plus résumée
que par un seul. Et effectivement, ce paradoxe appartient au cycle du noeud
du tableau des 16 paradoxes (de "regroupement réussi / raté"
en D0-41 à "relié / détaché" en D0-44)
Le passage par l'interphase des paradoxes de transformation
Il reste à traiter quelques moments particuliers.
On a dit que l'interphase d'un cycle des paradoxes de transformation
correspond à l'intercycle des paradoxes d'état, et qu'à
cette occasion le premier paradoxe "retombe" au niveau du "centre
/ à la périphérie". En fait, cela se produit dans l'étape
juste après l'interphase, et il ne faut pas oublier que, dans la
même foulée, le second ou le troisième paradoxe de transformation
retombe lui aussi sur le "entraîné / retenu" et, s'il y a
lieu, sur le "mouvement d'ensemble / autonomie".
L'interphase proprement dite, c'est-à-dire l'étape juste
contemporaine de l'intercycle des paradoxes d'état, voit le premier
paradoxe muter dans le stade de complexité suivant : ainsi à
l'étape A0-15 il est pour la première fois un paradoxe
de classement, à l'étape B0-25 il est pour la première
fois un paradoxe d'organisation, etc. C'est une promotion "in-extremis"
puisque, au cran de complexité suivant, on a vu qu'il retombe systématiquement
sur le paradoxe de départ du tableau des 16 paradoxes.
On a dit que les premiers paradoxes reflétaient toujours de
façon fidèle la maturité des phases et des cycles
des paradoxes d'état : cette mutation du premier paradoxe de transformation
dans le fonctionnement suivant signale donc que les paradoxes d'état
ont fait le grand passage dans leur cycle suivant. Naturellement cela ne
doit se voir qu'à l'étape suivante des paradoxes d'état,
puisque ces paradoxes sont un cran en retard par rapport à ce qui
se passe réellement, et, effectivement, l'étape suivante est
la première d'un nouveau cycle des paradoxes d'état.
Le passage par l'intercycle des paradoxes de transformation
À chaque intercycle des paradoxes de transformation, la combinaison
de paradoxes qui s'était présentée à l'interphase
précédente se représente de façon absolument
identique. Ainsi, la ligne A0-15 des paradoxes de transformation
est la même que leur ligne B0-20, leur ligne B0-25
la même que la ligne C0-30, et la ligne C0-35 la même
que D0-40. Quant à la ligne A1-10, elle se superpose
sur elle-même puisque les étapes d'interphase et d'intercycle
sont superposées dans ce cas particulier de cycle qui n'a qu'une
seule phase.
On pourrait dire que cette combinaison de paradoxes qui se répète
de la sorte "insiste", et que, après être retombée comme
un soufflet après l'interphase, elle tente une nouvelle fois sa
chance après avoir gagné en maturité.
Effectivement, cette fois elle va tenir, c'est-à-dire qu'elle
va se retrouver à l'étape suivante, tout en y mûrissant
d'ailleurs un peu plus : si sa première partie doit gagner un paradoxe
supplémentaire, c'est là qu'elle le fera, et, dans tous les
cas, sa deuxième partie va muter en passant à la ligne de
fonctionnement suivant.
Dans la plupart des cas, ce gain suffira pour traduire le cran de complexité
acquis, et le premier paradoxe va seulement se répéter sans
passer lui-même au cran suivant.
Par exception, dans le cas du début du cycle du point (étape
D0-41) cette répétition n'aura même pas lieu d'être.
La simplification que manifeste alors la perte, tout d'un coup, de deux paradoxes,
se compense par le fait que le premier paradoxe, le seul qui reste pour
la première partie, sera directement promu au cran suivant sans
avoir à répéter le premier paradoxe de l'étape
précédente.
L'évolution du paradoxe qui forme la seconde partie des paradoxes de transformation
Le paradoxe qui forme à lui tout seul la seconde partie des paradoxes
de transformation, joue un important rôle de clef, de résumé.
Il résume l'avancement des phases de ce cycle, même si ce
résumé ne prend pas en compte toute l'évolution de
la complexité puisqu'il se répète en boucle, et puisque ainsi
il se retrouve identique jusqu'à quatre fois de suite dans le cycle
du noeud.
Ce rôle de résumé implique, puisqu'il traduit comment
cela se transforme d'une étape à l'autre, qu'il rende compte
de l'étape précédente. Tout autant que les paradoxes
de transformation rendent compte de la tendance que va prendre la complexité
pour se transformer, ils rendent compte aussi de la façon dont cela
se transforme depuis l'étape précédente : ils décrivent
l'évolution entre deux.
Pour cette raison, ils sont comme tirés en arrière par
l'étape précédente, et c'est probablement de cette
façon que l'on peut expliquer pourquoi le dernier paradoxe de transformation
est toujours une étape en retard par rapport à son propre
cycle.
Ainsi, le premier paradoxe caractéristique de chaque type de
fonctionnement n'apparaît qu'avec la seconde étape de chaque
cycle (étapes A0-12, B0-22, etc.), et la première
étape de chaque cycle utilise le dernier paradoxe caractéristique
de ce type de fonctionnement, que l'on peut aussi considérer comme
"l'avant-premier" puisque dans ce cas chaque ligne du tableau des 16 paradoxes
fonctionne de façon cyclique, le premier suivant le dernier.
C'est pour la même raison, probablement, que le dernier paradoxe
de transformation se répète deux étapes de suite,
juste après le passage des paradoxes d'état dans un nouveau
cycle (étapes B0-11 et 12, étapes C0-11 et 12,
etc.). Comme on l'a déjà vu [revoir
l'explication dans une autre fenêtre], ce changement de cycle
se traduit par une répétition, deux étapes de suite,
des mêmes paradoxes d'état qui se contentent alors de changer
de mode de fonctionnement.
À l'étape qui suit ce changement de cycle des paradoxes
d'état, le dernier paradoxe de transformation (mais lui seulement)
se répète à son tour, tiré en arrière
par la répétition qui s'est produite à l'étape
précédente et dont il doit rendre compte à son tour.
Quand on a commencé à introduire les paradoxes de transformation
[revoir
l'explication dans une autre fenêtre], on a dit que leur raison
d'être venait du fait que les humains sont doués de capacité
de mémoire et d'anticipation, et que l'expérience passée
tout autant que l'anticipation du futur influent donc sur le présent
et le conditionnent en partie.
Dans cette optique, peut-être faut-il considérer que la
première partie des paradoxes de transformation est plutôt
tournée vers le futur et décrit comment le présent
dérape vers lui, tandis que sa seconde partie est plutôt tournée
vers le passé et décrit de quelle façon il continue
à tirer sur le présent et le déforme.
Dernière mise à jour de cette page : 23 janvier 2011
accueil | haut | suite : les particularités de la musique |