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tableau récapitulatif des combinaisons de paradoxes dans l'art (s'ouvre dans une fenêtre réservée) |
Les paradoxes d'état :
Paradoxes "d'état", cela signifie simplement qu'ils décrivent
"l'état" de la complexité interne qu'a dû se construire
l'artiste pour tenir en tant que personnalité indépendante
dans la dynamique sociale de son époque et à laquelle il
était confronté.
Il y en a toujours quatre : ni plus, ni moins. Quatre, parce que chacun
décrit où cela en est dans l'une
des quatre dimensions de toute complexité humaine, dimensions
qui s'enchaînent et se consolident progressivement sous la forme
de quatre niveaux de complexité successifs.
Pourquoi quatre niveaux enchaînés ? Il n'est pas utile
de le comprendre pour suivre les analyses d'oeuvres proposées. Sur
le plan théorique bien sûr ce point est d'importance, et s'il
fallait aller au fond des choses il faudrait dire que ce nombre est quatre
car il y a quatre dimensions à l'espace-temps. Toute complexité
qui se développe dans notre univers en quatre dimensions, doit se
plier à une telle décomposition par crans de quatre, et doit
se replier sur elle-même en cycles de plus en plus complexes qui
eux-même s'enchaînent par quatre.
Pour une explication moins sommaire, on peut consulter le texte "les
4 stades successifs de toute complexité ", où cette question
est développée d'une façon que je crois très
simple à comprendre.
Les paradoxes de transformation :
Par différence avec les paradoxes d'état qui rendent compte
de "l'état" de ce qui est, les paradoxes de transformation décrivent
naturellement la façon dont cela se transforme.
Si par exemple on dit qu'une voiture est à un endroit précis,
on a seulement décrit l'état de sa position à un moment
donné : à un instant donné, elle est là. Un
renseignement sur la transformation de sa position consisterait par exemple
à dire qu'elle est arrêtée, ou qu'elle est en train
d'avancer à vitesse régulière, ou bien qu'elle est
en train d'accélérer, ou bien encore qu'elle est en train
de freiner brusquement. Complétant ainsi l'information sur l'état
instantané de sa position, c'est-à-dire son état à
un moment donné, ce type de renseignement permet donc de savoir
comment la position de la voiture va se transformer, c'est-à-dire
de décrire son état à l'instant suivant.
Si la complexité humaine a besoin d'être éclairée
par la façon dont elle se transforme, en même temps que par
son état à un moment donné, c'est parce qu'un humain
possède une mémoire et se pense toujours par rapport au long
terme. Il se pense d'ailleurs aussi bien par rapport au passé de
l'humanité que par rapport à son futur : on vit dans le présent,
mais on y vit avec la nostalgie ou la répulsion pour certaines époques
passées, et avec espoir ou crainte pour le devenir de l'humanité
si elle devait se poursuivre dans la voie qu'on lui connaît dans
le présent.
L'idée que l'on se fait du passé et du futur de l'humanité
modifie notre façon de nous comporter dans le présent, et
par conséquent le passé et le futur n'éclairent pas
seulement le présent, ils le transforment réellement.
À la différence des paradoxes d'état, ceux de transformation
ne sont pas toujours quatre.
Pendant l'essentiel du paléolithique, ils ne sont que deux.
À la fin du paléolithique, l'analyse des oeuvres d'art
montre qu'il s'en ajoute un 3ème, et un 4ème s'ajoute encore
vers le début de notre ère, puis leur nombre retombe à
deux à la période contemporaine.
Pourquoi ce nombre varie-t'il, alors que celui des paradoxes d'état
reste toujours à quatre ? Cela s'explique par l'analogie que l'on
a donnée plus haut avec la description de l'état de la position
d'une voiture :
- si elle est à l'arrêt, il n'y a qu'une
chose à désigner : l'endroit où elle est ;
- si elle va à vitesse constante, il y a
deux choses que l'on doit dire : l'endroit où elle est maintenant,
et à quelle vitesse elle avance ;
- si elle accélère, il y a cette fois
trois choses à dire : l'endroit où elle est maintenant, à
quelle vitesse elle avance actuellement, et à quelle vitesse change
sa vitesse.
C'est un peu la même chose pour la dynamique de la société
humaine : selon son régime, la façon dont elle se transforme
est plus ou moins complexe à décrire, et elle réclame
plus ou moins d'effets paradoxaux pour être traduite au moyen de
formes plastiques.
Autre différence avec les paradoxes d'état : comme eux
les paradoxes de transformation se suivent strictement par crans de complexité
croissante, mais par exception cela ne vaut pas pour le dernier des paradoxes
de transformation.
Ce dernier évolue au fil de l'histoire de la société
selon un rythme propre. On peut caricaturer cela en disant que, tant que
l'on est dans une société fondamentalement stationnaire,
c'est telle famille de paradoxes qui occupe le dernier rang des paradoxes
de transformation, et qui "résume" par sa nature spéciale
le fait que, précisément, la société est fondamentalement
stationnaire. Puis, quand la société est en mouvement, c'est
une autre famille de paradoxes qui résume cela, une famille spécialisée
pour dire le mouvement. Et quand la société accélère,
c'est encore une autre famille de paradoxe qui résume ce type de
transformation, une famille spécialisée celle-là pour
décrire un effet d'accélération.
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