Christian RICORDEAU
12e période de l'histoire de l'art
- artistes né(e)s entre 1979 et 2000 -
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Il n'a pas été utile d'en parler, mais on peut préciser que la 11e période que l'on vient d'envisager est l'équivalente de la 1e période que l'on a exposée très succinctement concernant le cycle matière/esprit, et de la même façon, la 12e période a donc pour équivalente la 2e période. On ne va pas traiter pleinement cette 12e période correspondant à la 2d confrontation entre produit-fabriqué et intention, pour la bonne raison que je n'ai pu en repérer à ce jour que trop peu d'artistes et d'architectes, relevant d'ailleurs seulement des premières étapes de cette phase. Dans la mesure où la moyenne d'âge des artistes ne cesse de rajeunir d'une étape à l'autre, il est normal que les artistes des étapes les plus récentes ne se soient pas encore suffisamment connus pour que je puisse les repérer.
On peut rappeler que l'on a présenté la 2e période du cycle matière/esprit par le développement suivant :
« Après une 1re période qui a vu les artistes confronter la paroi matérielle des grottes où la matière de leurs sculptures à l'apparence d'animaux dotés d'un esprit ou à des effets plastiques qui ne peuvent avoir été produits que par des esprits humains, suit une période pendant laquelle la matière et l'esprit ne seront pas davantage différenciés mais vont fusionner dans des œuvres qui profiteront de leur différence déjà acquise pour faire valoir leur capacité à faire « quelque chose » ensemble. Pendant la plupart de cette 2e période, le mariage de la matière et de l'esprit dans une même œuvre donnera lieu à une unité compacte dans laquelle ces deux aspects seront inséparables et largement à égalité, tandis qu'à la dernière étape l'un de ces aspects émergera comme étant dominant, c'est-à-dire comme étant celui qui donne à leur couple son caractère unitaire et compact. »
Mis à part que l'on ne pourra donc pas envisager ici la dernière étape de la 12e période, tout le reste du développement vaut de la même façon pour le cycle produit-fabriqué/intention, cela en remplaçant simplement la notion de matière par celle de produit-fabriqué et la notion d'esprit par celle d'intention. Après une telle substitution des termes, cela donne comme annonce pour ce qui va se produire pendant la 12e période :
« Après une période qui a vu les artistes confronter de plus en plus finement des aspects relevant de produits-fabriqués et des aspects relevant de leur intention, suit une période pendant laquelle produits-fabriqués et intention ne seront pas davantage différenciés mais vont fusionner dans des œuvres qui profiteront de leur différence déjà acquise pour faire valoir leur capacité à faire « quelque chose » ensemble. Pendant la plupart de cette 12e période, le mariage d'un produit-fabriqué et d'une intention dans une même œuvre donnera lieu à une unité compacte dans laquelle ces deux aspects seront inséparables et largement à égalité, tandis qu'à la dernière étape l'un de ces aspects émergera comme étant dominant, c'est-à-dire comme étant celui qui donne à leur couple son caractère unitaire et compact. »
Dans la pratique il y aura lieu de différencier deux options, selon que c'est le produit fabriqué ou l'intention qui bénéficie de la force unitaire que procure le type 1/x, tandis que l'autre notion, du type 1+1, devra se soumettre à l'unité imposée par la notion relevant du type 1/x :
- la première option impliquera un produit fabriqué du type 1/x forçant des intentions 1+1 à se mettre ensemble. Étant 1+1, les intentions sont très autonomes l'une de l'autre, voire contradictoires ou incompatibles, ce qui veut dire que le produit fabriqué va les forcer à se mettre ensemble en utilisant tout simplement la force matérielle que lui donne son caractère de fabrication : il va les fixer ensemble ou les embrocher ensemble dans une fabrication composite de type très compact (1/x) qui ne masquera pas le caractère incompatible ou autonome de ses différentes parties (1+1).
- la seconde option impliquera une intention du type 1/x forçant des produits fabriqués contradictoires à se mettre ensemble. Par différence avec l'option précédente, ce n'est pas par la force matérielle que l'intention parviendra à ses fins mais, puisque cette notion procède de l'esprit, par le moyen de l'intelligence, de la ruse, de l'habileté intellectuelle.
Pour les raisons expliquées plus haut, nous n'envisagerons que les deux premières étapes de cette période, et seulement un artiste par étape. D'autres artistes auraient pu être mobilisés, mais leur participation à l'une ou l'autre des étapes n'est pas encore suffisamment certaine pour les envisager dès maintenant.
Pour une présentation plus complète de cette 12e période, on pourra se reporter au chapitre 13.2 du tome 3 de l'Essai sur l'art.
Justification de l'absence d'images : certaines images sont remplacées par un lien permettant d'y accéder à l'extérieur du site, cela afin de ne pas avoir à régler de droits d'auteur qui me seraient réclamés par l'adagp malgré le caractère non commercial de ce site et le fait que ces images correspondent, à mon avis, au caractère de courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique et scientifique du texte auquel elles sont ici incorporées, tel que prévu par l'article 41 de la loi du 11 mars 1957 sur le droit d'auteurs.
Si un auteur non représenté par l'adgp ou l'un de ses descendants estime que la représentation que je fais de son œuvre mérite une rétribution, il suffira de me l'indiquer afin que je procède de la même façon en remplaçant sa reproduction par un lien.
Quelques exemples de la première étape de la 2d confrontation entre produit-fabriqué et intention :
(Pour cette étape nous envisageons seulement l'artiste écossais Chris LaBrooy (né en 1979) qui utilise très souvent des simulations numériques plutôt que des réalisations réelles)
Option dans laquelle le produit-fabriqué est du type 1/x et l'intention du type 1+1 :
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Chris LaBrooy : Flight Intestine (2014)
Source de l'image : https://www.creativeboom.com/inspiration/flight-intestine-by-chris-labrooy/ |
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Dans ce premier exemple, dont la traduction mot à mot du titre est « Intestin de vol », un avion a sa carlingue entièrement recouverte par une espèce de pâte fluide jaune qui se prolonge devant son nez pour se transformer en un enroulement semblable à un intestin et qui recouvre aussi ses moteurs. Cet avion est complètement englué dans cette pâte jaune collée à sa carlingue au point qu'il en résulte une étrange production compacte qui a à la fois un caractère multiple lié à la différence bien marquée entre ses deux parties, l'avion et la pâte jaune, et un caractère unitaire lié à la forte adhésion entre ces deux parties. En tant que produit fabriqué, il s'agit d'un produit du type 1/x. Les deux intentions en cause sont celle d'utiliser une pâte jaune, partiellement mise en forme façon intestin, et celle d'utiliser un avion pour recevoir une partie de cette pâte. Bien entendu, ces deux intentions sont sans relation entre elles, d'autant qu'il est absurde d'engluer ainsi un avion puisqu'il en devient inutilisable. Ces deux intentions sont du type 1+1.
On en vient à la question cruciale de cette période : qu'est-ce qui fait que l'avion et la pâte jaune tiennent ensemble ? Certainement pas les intentions, puisqu'il n'y a aucune raison intentionnelle de faire un tel assemblage : c'est seulement par l'engluage forcené de l'avion dans la pâte jaune que les deux tiennent ensemble en une unité compacte, et donc par la façon dont la réalité hybride de cette avion/intestin a été fabriquée. On a donc là un cas où l'objectif de donner un caractère 1/x au produit fabriqué force la mise ensemble de deux intentions contradictoires, sans les obliger toutefois à renoncer au caractère 1+1 de leur association.
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Chris LaBrooy : Tokyo
Source de l'image : https://www.chrislabrooy.com/cars |
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Deuxième exemple pour la même option de la première étape, un assemblage invraisemblable de voitures réalisé tout comme l'exemple précédent en images de synthèse. On y a précisément affaire à un couple indissociable de voitures, lequel relève donc du type 1/x en tant que produit fabriqué (= 1 couple fait de 2 voitures). L'intention d'utiliser une voiture grise puis l'intention de l'embrocher avec une voiture orange les rend toutes les deux inutilisables, ce qui implique que ces deux intentions s'additionnent en 1+1.
Ce qui fait que ces deux voitures tiennent ensemble dans un tel assemblage indéfaisable est évidemment leur l'imbrication matérielle, le fait qu'elles se traversent mutuellement. Ce qui correspond à une façon que l'on peut dire assez brutale de réaliser un produit fabriqué au moyen d'un assemblage purement matériel. Comme dans l'exemple précédent les deux intentions ne perdent pas leur caractère 1+1, mais elles sont impliquées dans un effet global d'unité à cause du type 1/x physiquement indéfaisable du produit fabriqué auquel elles correspondent.
Option dans laquelle le produit-fabriqué est du type 1+1 et l'intention du type 1/x :
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À gauche : Chris LaBrooy : extrait de « Garden Of Eames »
Source de l'image : https://www.chrislabrooy.com/garden-of-eames/
À droite : Chris LaBrooy : extrait de « the future ain’t the same as it used to be »
Source de l'image : https://www.chrislabrooy.com/the-future-aint-the-same-as-it-used-to-be/ |
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Cette chaise/niche est probablement assez inconfortable : on ne peut y reculer les pieds puisque le trou percé dans sa coque est reporté sur le côté afin de servir d'entrée à une niche à chien. Toutefois, l'intention d'utiliser un même produit pour servir de chaise et de niche fonctionne puisque les deux fonctions restent possibles, et cette intention globale qui comporte celle de l'utiliser comme chaise et celle de l'utiliser comme niche a donc un caractère 1/x. En tant de produit fabriqué, par contre, une chaise et une niche sont deux produits complètement indépendants et nullement complémentaires dans leur principe, deux produits qui s'ajoutent donc en 1+1.
Par différence avec les exemples de la première option, ici la mise ensemble de ces deux produits indépendants n'est pas obtenue par le forçage matériel de leur assemblage mais par une astuce de l'esprit, et donc par un aspect de l'intention qui a trouvé le moyen de combiner de façon maline les deux produits.
Dernier exemple de Chris LaBrooy, une curieuse voiture/flamant-rose amphibie. Sa partie voiture est une carrosserie de Porsche 911, sa partie flamant rose est un cou et une tête de cet animal que l'on suppose gonflable sortant du pare-brise de la voiture, et sa partie amphibie est une bouée gonflable géante qui porte la carrosserie de la voiture.
En tant que produit fabriqué il s'agit donc d'un assemblage de trois produits fabriqués qui n'ont rien à voir les uns avec les autres et s'ajoutent donc en 1+1. S'ils sont réunis en unité cela n'a rien à voir avec leur complémentarité fonctionnelle, qui est inexistante, ni avec un quelconque forçage matériel, car on sent bien que, même s'ils ne sont pas collés ils vont tenir ensemble par la simple force de la gravité pour ce qui concerne la bouée et la voiture, et par un simple coinçage pour ce qui concerne le flamant rose. S'ils font ensemble une unité, certes improbable et sans aucune utilité, c'est uniquement grâce à une inventivité ludique au service de l'intention de les rassembler dans un produit insolite et amusant, complétée par l'intention de leur donner à tous la même couleur rose afin de donner une unité d'aspect à leur assemblage faute de raison fonctionnelle pour le légitimer.
Quelques exemples de la deuxième étape de la 2d confrontation entre produit-fabriqué et intention :
(Pour cette étape, comme pour la précédente, nous nous concentrerons sur une seule artiste, la polonaise Alicja Kwade, née en 1979)
Option dans laquelle le produit-fabriqué est du type 1/x et l'intention du type 1+1 :
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Alicja Kwade : abarchairisabarchairisabarchair (2018)
Source de l'image : https://www.303gallery.com/gallery-exhibitions/alicja-kwade2?view=slider#11 |
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Ce tabouret partiellement dégagé d'un tronc d'arbre est un bon exemple de deux produits fabriqués matériellement indissociables et, de ce fait, faisant globalement ensemble un produit composite du type 1/x : le tabouret qui semble en cours de fabrication est l'une des composantes de ce produit global, et le tronc d'arbre usiné bien au-delà du volume nécessaire pour en dégager la chaise en est l'autre composante. Bien évidemment, ce n'est pas ainsi que l'on fabrique normalement ce type de tabouret en bois, on le fabrique plutôt en fixant les unes aux autres des tiges courbées indépendantes et en fixant au-dessus un plateau circulaire fabriqué par ailleurs. L'intention de montrer un tabouret en cours de fabrication et l'intention de montrer un tronc d'arbre en cours d'usinage par creusement interne n'ont donc rien à voir l'une avec l'autre, d'autant que ce tronc est creusé bien plus longuement qu'il n'est utile pour en dégager le tabouret. Ces deux intentions s'ajoutent donc l'une à l'autre en 1+1.
Puisque rien ne justifie d'associer l'intention de montrer un tabouret en cours de fabrication avec l'intention de montrer un tronc d'arbre en cours d'usinage, ce sont seulement la continuité matérielle et l'imbrication partielle du tabouret avec le tronc d'arbre qui sont la cause de leur mise ensemble. N'étant pas terminé, le tabouret n'est en effet pas accolé au tronc d'arbre comme l'était la carrosserie de voiture à la bouée gonflable du flamant rose de Chris LaBrooy, il est imbriqué avec lui d'une façon qui rappelle plutôt les deux voitures encastrées du même Chris LaBrooy.
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Alicja Kwade : REVOLUTION (Gravitas) – 2017
Source de l'image : https://www.303gallery.com/artists/alicja-kwade?view=slider#24 |
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Cette autre œuvre d'Alicja Kwade fait semblant de se référer à la révolution des astres stellaires sur leurs orbites pour proposer des cailloux et des rochers encastrés par paires sur des cercles en acier inoxydable. Ainsi encastrées, ces pierres apparaissent complètement solidaires des tiges d'acier, au point même où l'on peut se demander comment elles ont été enfilées sur elles. Deux éléments bien distincts – pierres et tiges d'acier – mais rendus apparemment indissociables lors de la fabrication d'un unique produit, cela correspond à un produit fabriqué du type 1/x.
L'intention d'utiliser des cercles d'acier n'a rien à voir avoir l'intention d'utiliser des pierres, et l'intention d'utiliser des cercles d'acier n'a rien à voir non plus avec l'intention de suggérer la présence d'orbites de révolution qui, normalement, ne sont que des trajets sans épaisseur et sans matérialité propre, et dont on s'attendrait d'ailleurs à ce qu'elles correspondent à l'orbite de la petite pierre autour de la grosse, pas à ce qu'elles orbitent ensemble. Toutes ces intentions s'ajoutent donc en 1+1, c'est seulement parce que l'assemblage matériel des pierres et des cercles en acier a été visiblement forcé lors de la fabrication de l'œuvre qu'elles se trouvent mises ensemble.
Option dans laquelle le produit-fabriqué est du type 1+1 et l'intention du type 1/x :
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Alicja Kwade : Une Autre Condition (État de groupe 6) – 2009
Source de l'image : http://www.galeriedesgaleries.com/en/invites/alicja-kwade |
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Côte à côte, adossées à un mur, différentes fabrications en différents matériaux ont bizarrement le même arrondi de courbure à l'endroit de la rencontre du mur et du sol : un fer à section en U, une baguette en bois, un verre, un possible fer à béton couleur rouille, un miroir ovale, un tube en cuivre, une feuille d'acier. Tous ces produits ne font rien ensemble, sauf un alignement de 1+1 formes.
Si ces formes séparées et bien indépendantes les unes des autres font ensemble quelque chose ce n'est certainement pas du fait de leur liaison matérielle dans un même objet, mais seulement parce que l'artiste a eu l'intention de les courber de la même façon et au même endroit de leur adossement au mur. Une courbure qui a probablement été délicate à réaliser pour certains de ces objets, ce qui ajoute à la force de l'intention que l'on devine en regardant cet alignement. Une intention de courbure répétée de la même façon sur x objets, c'est une intention du type 1/x.
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Alicja Kwade : Light Transfer of Nature – 2015
Source de l'image : https://alicjakwade.com/works/light_transfer_of_nature |
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J'admets ressentir un étonnement jamais blasé devant cette œuvre qui construit des objets par simples illusions d'optique. Au premier plan, un crayon dont la moitié gauche est obtenue par reflet dans un miroir de sa moitié droite. Même chose pour le cylindre en bois de droite dont l'une des moitié n'est que le reflet, dans un autre miroir, de sa moitié située en avant-plan, un miroir qui renvoie aussi l'image de l'extrémité avec mine du crayon situé au premier plan déjà envisagé. Ce reflet d'une extrémité avec mine semble former un autre crayon complet avec quatre autres morceaux de cylindres pourtant complètement indépendants les uns des autres : d'abord, cette extrémité reflétée est suivie d'une partie cylindrique à l'apparence métallique gris brillant et entraperçue entre deux miroirs, puis le reflet d'un cylindre blanc tacheté de gris dans un troisième miroir, cylindre dont on voit l'extrémité gauche dépasser à la gauche du premier miroir et l'extrémité droite dépasser à droite de ce même miroir avant de venir buter contre le troisième miroir envisagé dans lequel son reflet semble donc prolonger le tube métallique, enfin, l'extrémité gauche de ce crayon en cinq parties est constituée du reflet, dans le premier miroir, du cylindre en bois situé tout à droite.
Ce crayon « du fond » est donc fabriqué au moyen de cinq réalités complètement différentes alignées bout à bout : un morceau de cylindre en acier, un morceau de cylindre blanc tacheté de gris, et trois reflets dans trois miroirs différents de trois objets distincts. N'ayant rien à voir les unes avec les autres, ces cinq réalités s'ajoutent en 1+1, le crayon n'étant ainsi que le rassemblement de 1+1 produits fabriqués aux réalités autonomes. C'est bien évidemment l'intention de l'artiste qui a permis la mise ensemble sous la forme d'un crayon continu, par illusions d'optique, de ces réalités disparates. Comme cette intention a dû combiner pour cela plusieurs intentions distinctes (utiliser tel crayon, utiliser un miroir, placer ce crayon dans telle position, utiliser tel autre crayon et tel autre miroir et les disposer de façon à ce que les reflets se prolongent exactement, etc.), il s'agit d'une intention du type 1/x. Sachant que l'œuvre entière fait 1,50 m de longueur, on devine que ces crayons n'en sont pas de véritables mais d'épais cylindres en bois mis en forme pour avoir l'air de crayons, ce qui fait encore un aspect supplémentaire qui se combine à l'intention de donner l'impression d'un crayon continu en combinant de multiples objets autonomes, un reflet étant à cet égard un produit fabriqué comme un autre.
Encore une fois, on voit que l'intention a réussi à mettre ensemble des produits fabriqués du type 1+1 sans utiliser spécialement de fixations matérielles ou d'encastrements pour les rendre inséparables, seulement grâce à l'intelligence, voire à la ruse, de leurs placements respectifs.
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Alicja Kwade : Entre Deux Regards – 2019
Source de l'image : http://viaartfund.org/grants/alicja-kwade-glances/ |
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Autre exemple de Alicja Kwade utilisant ce même principe du miroir. Il s'agit cette fois de placer un miroir entre deux formes de telle sorte que le reflet de l'une semble se poursuivre dans la forme matérielle réelle de l'autre, une différence de couleur entre elles permettant toutefois de repérer qu'il s'agit de deux formes différentes. Ainsi, au premier plan, le reflet d'une boule gris clair semble faire une forme ronde complète avec la moitié gauche réelle d'une boule orangée. S'agissant d'un reflet et d'une réalité matérielle, ces deux parties s'ajoutent en 1+1 en tant que produits fabriqués, tandis que l'intention de donner l'illusion d'une complète forme ronde les rassemble malgré leur différence de nature.
(dernière version de ce texte : 2 février 2023) - Fin (provisoire !) - retour à la liste des périodes