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CHINE

 

Mercredi 20 septembre 2006

Nous nous levons aux aurores pour quitter ce magnifique village de Zhaoxing. Un premier petit bus nous dépose au village voisin de l'autre côté de la montagne. L'affaire se complique lorsqu'on veut demander notre chemin vers Congjiang. Ici, absolument personne ne parle anglais et ne peut nous renseigner. Sous une sorte de hangar-marché-restaurant-chenil, quelques personnes ont l'air d'attendre, tout en se délectant de quelques pattes de poulet (je dis patte car il s'agit bien de la partie qui comprend les doigts et ergots et non de la cuisse !). Au bout d'un long moment, un bus tout droit sorti de Mad Max arrive cahin-caha. Tout le monde monte, nous montons donc nous aussi. La chance nous sourit car le bus arrive au bout de deux petites heures à Congjiang, notre destination.

Nous avons un peu de mal à trouver une chambre, les hôtels étant très peu nombreux. Nous en dégotons pourtant une, relativement chère pour le confort fourni, dans un établissement banal pour les rares touristes étrangers venus se perdre dans le coin. Nous déposons juste nos sacs dans la chambre avant de demander à un taxi de nous emmener à Biasha. Une femme, chauffeur de taxi, nous y conduit. Une fois arrivés, elle nous demande un prix exorbitant pour la course. Nous commençons maintenant à avoir une idée précise des prix pratiqués dans la région, et il est hors de question que je paie le montant qu'elle nous demande. Elle a beau hurler en levant les bras au ciel, prendre des gens à témoin, nous menacer, nous montrer du doigt en vociférant des paroles dont je n'ose même pas imaginer la signification, rien n'y fait. Nous ne lâchons pas et ne payons que ce que nous pensons raisonnable de lui donner pour qu'elle ne perde pas la face. Maintenant, nous avons l'impression que le village entier est en train de nous regarder. Une fois les billets jetés sur la banquette arrière par la portière entrouverte de la voiture, la tigresse rugissant toujours aussi fort, nous fendons la foule et nous enfonçons vite nous camoufler, un peu gênés, dans le dédale du village. Vous parlez d'une arrivée discrète !

Ici encore, toute la population s'adonne à la récolte du riz. Les femmes les plus jeunes battent les épis au fléau puis étendent les grains sur la route, tandis que les plus anciennes égalisent l'épaisseur de la couche à l'aide de grands râteaux en bois. Toutes portent des vêtements traditionnels que l'on qualifierait chez nous de folkloriques. Une jupe plissée et une veste indigo ornée de carrés de couleurs criardes composent l'habit. Quant au vêtement masculin, il est d'un bleu noir violacé dont le brillant est obtenu par le battage du tissu badigeonné d'oeuf. Les hommes ont le crâne rasé avec une mèche enroulée sur le haut de la tête et portent un poignard à la ceinture.

Les maisons composant cette jolie bourgade qui dévale les deux versants d'une colline sont en bois brut ressemblant un peu à des chalets savoyards. La spécialité de ce village miao est la toiture. Celle-ci est composée soit de panneaux d'écorce de sapin qu'il faut renouveler tous les cinq ans, soit de tuiles noires. Au milieu du faîte, une petite composition de tuiles peintes en blanc constitue un voeu de bonheur et prospérité.

Un peu partout dans le bourg, des épis de maïs sont pendus à de hauts séchoirs en bois.

Les animaux vivent avec la population. Les chiens et les cochons jouent ensemble en se poursuivant jusque dans les maisons, les poussins suivent pas-à-pas maman poule elle-même surveillée par un magnifique coq multicolore. Un peu plus loin des canards barbotent dans un maigre ruisseau au milieu des habitations.

En fin d'après-midi, un taxi dont le chauffeur est cette fois-ci honnête nous redescend vers Congjiang.

Nous arpentons les rues de cette ville sans charme à la recherche d'un endroit pour manger. Trois petites tables disposées sur un semblant de trottoir attirent notre attention. De jeunes Chinoises rieuses occupent deux d'entre elles. Nous nous installons sur la troisième. La jeune patronne   est absolument charmante, toute fière d'accueillir des étrangers. Elle ne parle pas un mot d'anglais. C'est par gestes que nous nous exprimons et nous la laissons nous servir ce qu'elle veut. Bien nous en a pris, car la cuisine qu'elle nous a confectionnée est copieuse et absolument succulente. Pour nos deux repas, le riz à volonté et nos deux bières fraîches de 63 cl, nous avons un peu honte de ne payer que les vingt yuans demandés (deux euros). Ce dîner et la gentillesse de la jeune femme resteront longtemps encore ancrés dans nos souvenirs.

 

 

21 au 25 septembre 2006

Après une étape à Rongjiang où nous avons eu du mal à trouver un hôtel (en deux endroits, ils nous ont refusés, n'hébergeant pas d'étrangers !), nous filons vers Kaili, dans un bus local qui s'arrêtera plusieurs fois pour resserrer des boulons dans le moteur ou remettre de l'eau froide dans le radiateur ou bien encore bricoler le levier de vitesse qui a une fâcheuse tendance à tomber par terre !

Kaili est une grande ville moderne dominée par des barres d'immeubles neufs. Pourtant, tout près du centre, subsistent encore quelques rues où la vie n'a guère évolué depuis des siècles. Autant dans la partie nouvelle les magasins de téléphonie, les centres commerciaux bien achalandés et les boutiques branchées sont légion, autant dans la partie ancienne ce sont les échoppes des petits commerçants qui sont les plus nombreuses. On y trouve des quincailliers, des petits fabricants de chaussures, d'innombrables coiffeurs et dentistes. N'allez surtout pas imaginer le superbe salon ou le cabinet high tech. Il s'agit plutôt d'un réduit assez sombre où trône un vieux fauteuil usé et où les instruments de travail (les ciseaux et les rasoirs coupe-choux pour la coiffure, les pinces arrache-dents et divers ustensiles pour la dentisterie) sont étalés, à la vue de tous, sur une petite table basse bien exposée à la poussière de la rue. Un peu plus loin, un vieux chinois tente de camoufler maladroitement un chien débité en gros morceaux à notre passage.

La rue débouche alors sur une petite place où se tient un marché animé. On y vend de tout. Fruits et légumes bien évidemment, mais aussi, chose beaucoup plus surprenante en Chine où l'on a l'impression de dormir sur des planches tellement les lits sont durs, de la toile à et de la mousse pour fabriquer ses propres matelas.

Nous irons aussi sur un autre marché à la sortie de la ville (à plusieurs kilomètres du centre donc !) où vêtements et meubles ethniques sont en vente. Nous restons encore aujourd'hui persuadés que de grands couturiers mondialement connus viennent chiper quelques idées par là tellement ces jupes, ces boléros ou ces pantalons sont « mode » et jolis à regarder.

À Kaili aussi nous mangerons délicieusement sur le trottoir. Les raviolis chinois cuits à la vapeur et les brochette d'une viande inconnue sont d'une saveur exquise. Chantal ne résiste pas au plaisir de rentrer dans une pâtisserie et d'acheter des sortes de petites gâteaux fourrés de compote de fruits locaux. Bourratif, mais très bon !

Observant la circulation depuis notre chambre (encore une fois presque imposée, puisque nous nous sommes de nouveau faits refouler de plusieurs hôtels), nous remarquons avec surprise qu'il n'y a pas, ou vraiment très peu, de voitures particulières. Ce ne sont que des taxis, quelques bus et motos qui se partagent la chaussée. Les rares voitures particulières sont en fait de gros 4x4 tout neufs appartenant le plus souvent à des fonctionnaires.

Il faut dire que l'on se trouve dans une des régions les moins riches du pays. C'est pour cela qu'on trouve bizarre le nombre impensable de boutiques de téléphonie « China mobile », ou de chaussures et vêtements branchés. Il est aussi vrai que le revenu moyen d'un Chinois est en train de littéralement s'envoler et que l'offre doit être là pour satisfaire la demande.

Nous partons de Kaili en bus pour prendre depuis Guiyang le train de nuit pour Kunming d'où nous prenons un avion pour nous rendre à Shangri-la (anciennement Zhongdian), à 3200 mètres d'altitude, aux portes du Tibet.

 

 

 

 

26 et 27 septembre 2006

Nous sommes arrivés hier en fin d'après-midi à Shangri-la. Nous avons quitté le Guizhou pour entrer au Yunnan, région bien connue des touristes, qu'ils soient étrangers ou bien Chinois. Pour la dernière fois en Chine, nous allons encore avoir des problèmes pour nous loger. Nous atterrissons dans un grand hôtel (l'équivalent d'un trois étoiles de chez nous) où nous parvenons tout de même à négocier un rabais de moitié du prix affiché. Mais, pour le typique, nous verrons cela plus tard, car il s'agit d'un bâtiment moderne et, ma foi, très confortable et surtout très bien insonorisé. Pour une fois nous n'entendrons pas nos voisins de palier parler de chambre à chambre par la porte grande ouverte ! C'est fou ce qu'on s'habituerait vite au confort !!!

Hier soir, à l'aéroport des douaniers nous attendaient dès la sortie de l'avion, des bouteilles d'oxygène à la main pour prévenir d'éventuels malaises dus à l'altitude. Nous avons été surpris par la température fraîche (d'environ 30-35°, nous tombons à 15-20°) qui régnait sur ce haut plateau, c'est pourquoi, ce matin, nous mettons un pantalon long, une polaire et un coupe-vent avant de partir en vélo à la découverte de la région. Le ciel gris se déchire de temps en temps pour laisser place à un soleil radieux qui inonde le plateau coincé entre les montagnes. Tous les deux, nous reviendrons ce soir de notre virée d'un rouge écarlate du plus bel effet !!! Nous avions oublié de mettre de la crème solaire.....

Munis de la carte de la région trouvée sur le bureau de notre chambre, nous louons des vélos corrects. Ainsi équipés, nous partons donc à travers les prairies, elles aussi d'un rouge éclatant, à la rencontre des paysans, mais aussi et surtout, des troupeaux de yaks qui paissent tranquillement. Lorsque je dis que les prairies sont rouges, elles le sont réellement : ce sont des plantes qui les recouvrent presque totalement qui leur donnent cette couleur magnifique. Les yaks au pelage noir, ou noir et blanc, ressortent magnifiquement bien sur ce tapis végétal cramoisi. Impossible de se lasser d'un tel spectacle.

Nous nous enfonçons encore plus loin sur les chemins caillouteux à la recherche de villages aux maisons tibétaines. Le long du parcours, nous tombons souvent sur de grandes cabanes en bois où de gros morceaux de viande sont mis à sécher et où des queues de yak blanches et noires sont à vendre (représentation symbolique de l'engagement à tenir à vie dans les préceptes bouddhistes). Les paysans sont dans leurs champs à récolter des céréales. Nous voyant nous approcher, un vieil homme me fait comprendre vouloir mon vélo. Je le lui prête. D'un pédalage hésitant, le vieil homme s'éloigne pour revenir un peu plus tard, un large sourire fendant son visage ridé. Je pense sincèrement que c'était la première fois qu'il montait sur un vélo. Un groupe de femmes décortiquant les grains nous invitent à les rejoindre. Nous restons un bon moment à rire avec elles, bien que nous ne nous comprenons absolument pas lorsque nous voulons échanger quelques mots.

De retour à la ville, nous arpentons la partie ancienne qui, on le sent, est en train de changer très rapidement. Les vieilles bâtisses sont retapées pour se transformer en boutiques ou restaurants. Leurs façades en bois donnent au village une allure savoyarde. Dans une petite ruelle, un Tibétain nous propose de visiter sa demeure traditionnelle qu'il vient de rénover pour y faire un bar, le « Karma Café », et un restaurant. Le jeune homme nous explique que la maison appartient depuis de nombreuses générations à sa famille et qu'il est très fier de la voir ainsi restaurée. Il a entièrement raison car l'endroit est carrément magnifique.

Le lendemain matin, après une très bonne nuit de sommeil, nous descendons dans la salle de restaurant de l'hôtel prendre notre petit-déjeuner compris dans le prix négocié. Il s'agit d'un buffet. J'y trouve un peu de lait de soja bien tiède, un pot de café froid, deux grands pots de jus d'orange brûlant (!!) imbuvable, quelques trucs qui ressemblent vaguement à des gâteaux secs, et un peu de confiture fluo. Chantal quant à elle choisit la formule chinoise avec une soupe tiède gluante, des oeufs durs hésitant entre le vert et le noir et plein de choses qu'on ne connaît pas ! Franchement, ce que nous mangeons dans les petites cantines populaires ou les kiosques de trottoir sont bien plus appétissantes et bien meilleures. Ça nous apprendra à vouloir aller dans les endroits « spécial touriste étranger » ! Mais bon, on n'a pas eu trop le choix.

Après ce petit-déjeuner un peu spécial, un petit bus local nous emmène, non loin de là, au monastère Songzanlin. Le village des moines dominé par les temples donne à l'ensemble un petit air du Potala de Lhassa au Tibet tout proche. La grimpette est assez raide, mais nous sommes récompensés par l'élégance et la couleur des lieux. Le rouge brique et l'ocre dominent. De jeunes moines, au crâne rasé comme moi, m'observent, amusés, du coin de l'oeil tout en écoutant les anciens leur enseigner la doctrine religieuse. En entrant dans le temple central, la grande salle nous éblouit avec ses nombreuses fresques et ses innombrables drapeaux de prière. Encore plus haut, la pièce carrée aux moulins à prières nous impressionne tant par le nombre de ses cylindres dorés que par la ferveur de ceux qui les font tourner. Une ultime promenade, hors de l'enceinte du temple, sur une colline avoisinante conclut cette visite mémorable.

 

 

28, 29 et 30 septembre 2006

Ce matin, lorsque nous rendons les clefs de la chambre de notre hôtel trois étoiles après avoir payé notre dû, la réceptionniste nous fait comprendre qu'il nous faut attendre le temps qu'ils vérifient la chambre. D'interminables minutes plus tard, ils ne veulent plus nous rendre la caution déposée à notre arrivée. Motif : absence de la carte de la région sur le bureau ! C'est le fameux dépliant publicitaire qu'on avait pris pour aller se balader dans la région. Après quelques instants de réflexion, Chantal se souvient l'avoir jetée dans la poubelle de la chambre. Mais impossible pour nous de se faire comprendre, et quand un Chinois a décidé de ne rien comprendre....... ! D'un coup, je vois Chantal se débarrasser de son sac à dos, prendre l'ascenseur, redescendre quelques instants plus tard avec la fameuse carte à la main et littéralement la jeter sur le comptoir, furieuse. Devant tant d'humeur, la caissière nous tend le billet déposé en garantie avec grand sourire et déférence. Décidément, les Chinois m'étonneront toujours, mais au fond, je crois que je les aime pour ça !!!

Suite à cet épisode, nous partons à la gare routière prendre un bus qui va nous emmener à Lijiang. La route est correcte et les paysages traversés sont très beaux. Malgré de nombreux arrêts pour remettre de l'eau dans le radiateur et donner quelques tours de vis dans le moteur (on commence vraiment à s'y habituer !), le temps passe vite devant la vue de gorges étroites, de vallées encaissées, de petits villages ancestraux. Il faut dire que pour gagner un peu de kilométrage, le chauffeur a choisi de passer à travers la montagne. Vu la difficulté du bus à grimper dès que la route s'élève, nous nous demandons vraiment si le gain est vraiment valable. Après un très court moment de réflexion, nous choisissons l'affirmative : si les Chinois le font ..... !

Bon, j'arrête de me moquer car jusqu'à maintenant, où que nous soyons allés, nous avons reçu beaucoup de sympathie, même si parfois nous ne pouvions pas dormir où nous le souhaitions. Nous ne connaissions pas la Chine, mais nous voilà malgré tout complètement conquis.

Après cinq heures et 180 kilomètres de route tournicotante, nous arrivons à Lijiang, ville on ne peut plus touristique. Je m'attendais à un village, je découvre une grande cité divisée en deux : la vieille ville et la moderne. La partie ancienne est piétonne et c'est bien évidemment celle-là qui nous intéresse. Le taxi pris à la sortie du bus nous dépose donc à l'entrée du labyrinthe des ruelles puisque notre hôtel, recommandé par un Français rencontré quelques jours auparavant, se situe en son sein. Nous voilà donc à sillonner les petites rues pavées avec nos sacs, un sur le dos et un sur le ventre, au milieu des touristes, asiatiques pour la majorité. Malgré l'altitude (nous ne sommes plus qu'à 2400 mètres !), nous avons chaud et je suis un peu énervé de me retrouver avec autant de monde autour de moi. Chantal suit derrière, la tête enfoncée dans les épaules, préférant ne pas entendre toutes les âneries que je suis en train de débiter !!! C'est ainsi. Ça doit être la pleine lune : ce matin Chantal, cet après-midi moi ! Vivement demain que notre mauvaise humeur ait disparu !!.....

Heureusement, notre petit hôtel familial est joli et d'un prix très compétitif. Sa situation est géniale : en plein centre et pourtant bien à l'écart du brouhaha, dans une ruelle très tranquille. En plus, les tenanciers sont charmants. Nous voilà donc calmés.

Nous partons à la découverte de cette très jolie ville. Oui, bien sûr, elle a les défauts de tous les endroits touristiques : trop d'affluence, trop de boutiques de souvenirs, trop de restaurants tape-à-l'oeil, trop de folklore vite réappris pour satisfaire la demande. Et pourtant, cette ancienne cité aujourd'hui restaurée possède un charme fou. Les nombreux ruisseaux et canaux qu'enjambent de gracieux ponts en pierre ou en bois (on dit qu'il y en a six cents !) confèrent à l'endroit beaucoup de quiétude. Le soir, les lampions s'illuminent et se reflètent dans l'eau sur laquelle des bougies allumées et déposées par de jeunes amoureux flottent sur leur support de papier savamment plié, au gré du courant. À ce moment de la journée, les restaurants se remplissent et peut commencer ce qui est la spécialité de Lijiang : la bataille de chants !

Vu le nombre de bars et de restaurants au mètre carré, les autorités ont préféré interdire les sonos et je pense sincèrement qu'elles ont fait le bon choix. Les gérants de ces établissements ont alors fait venir des chanteurs locaux pour animer leurs soirées. Aujourd'hui, ce sont carrément des groupes de plusieurs chanteuses qui s'égosillent en poussant la chansonnette reprise en choeur par tous les clients du lieu. À peine terminée, ceux de l'établissement d'en face se lancent eux aussi dans une interprétation criarde d'un air connu d'eux seuls, mais tout de même repris à l'unisson par les badauds ! Dans la rue principale, les innombrables restaurants longeant le canal se répondent ainsi pendant des heures dans une franche rigolade. Le spectacle de cette bataille, je dois l'avouer, nous a bien amusés. Heureusement que notre hôtel est un peu plus loin !

Après une nuit assez courte (nos voisins israéliens avaient apparemment quelque chose à fêter et nos matelas chinois étaient plutôt du genre planche de bois brut !) et un petit-déjeuner super, nous partons de nouveau dans ce dédale qu'est la vieille ville. Ce matin, c'est le calme. Les vieilles maisons traditionnelles en bois rouge ont toutes été restaurées avec l'aide de l'Unesco après le terrible tremblement de terre de 1996 (300 morts et 16 000 blessés) . Sur les nombreuses placettes, de vieilles femmes en tenue naxi jouent aux cartes tout en papotant, des papys à la barbichette éparse se remémorent le temps pas si lointain où Lijiang n'était qu'un village pratiquement oublié de tous. Sur le pas d'une porte, une jeune femme confectionne une sorte de crêpes sur un réchaud à bois, tandis qu'une vieille femme qui a l'air d'être sa grand'mère prépare de son côté une soupe parfumée et appétissante dans une casserole au cul noirci par les nombreuses heures passées sur le feu.

Nous débouchons enfin sur le petit marché que nous recherchions. Pas un seul touriste, sinon nous, ne déambule sur cette place occupée par de très nombreux paysans qui vendent leurs légumes. C'est fou qu'en un lieu si touristique, on trouve un marché si traditionnel. On ne peut l'imaginer en France. Ce serait noir de monde.

Le coin des bouchers est, comme souvent en Asie, impressionnant avec ses morceaux de viande sanguinolents sur les étals et ses abats à même le sol pas propre du tout. Là encore nous trouvons un chien à l'étalage, mais cette fois-ci, plus troublant car mal dépouillé ; on peut reconnaître la race ! Une marchande coupe un morceau de foie avec ses dents avant de le tendre à sa cliente, puis s'essuie les traces de sang laissées sur son visage du revers de sa manche sale. Chez les poissonniers, les carpes tentent de nager dans une bassine avec cinq malheureux centimètres d'eau, des grenouilles (ou des crapauds, on ne sait pas trop) sont regroupées vivantes dans un filet, des tortues sans leur carapace respirent encore dans un seau. Chez les volaillers, c'est le grand spectacle. Un jeune garçon égorge un poulet, le jette dans une grande poubelle le temps qu'il ne se débatte plus, l'ébouillante dans une bassine d'eau chaude posée sur un feu de bois, puis le mets dans une vieille machine à laver recyclée en position essorage pendant quelques minutes. Et vous ne me croirez pas, la volaille en ressort nickel ! Pas une plume, pas même un duvet. Seulement un beau poulet tout maigre, avec de longues pattes et des petites cuisses, blanc immaculé ! Ne reste plus qu'à le vider, ce qui est le travail d'une petite fille qui, habilement, d'un coup, sort toute la tripaille dans sa petite main. Je vous raconte ce marché, car, dans une ville aussi touristique que Lijiang, à quelques pas des rues principales, se déroulent des scènes de vie quotidienne d'un autre temps. Et, je le répète, à part nous deux, pas un touriste à l'horizon. Essayez d'imaginer cela au pied du Mont Saint-Michel !!!

De retour dans la foule, nous nous arrêtons prendre un deuxième petit déjeuner dans un bar branché le long du canal, car toutes ces émotions nous ont mis en appétit. En repartant tranquillement à la poste, nous passons devant un magasin qui ne vend que des sacs en peau de chien ! Nous commençons vraiment à y être habitués, et la vue de ces pelages ne nous donne plus de frissons comme les premières fois.

Nous arrivons donc à la poste à côté de la Cour Carrée où des grand-mères en costume dansent en cercle devant une horde de touristes asiatiques qui les mitraille avec leurs appareils photo du dernier cri. Je dois envoyer mes DVD de photos en France. Depuis, notre départ, dès que j'ai dix DVD gravés, je les expédie à nos enfants, ce qui me permet de libérer de la place sur le disque dur de mon ordinateur. La salle d'envoi des colis est plutôt rudimentaire. L'employée me demande quelle formule je désire. Je choisis la plus rapide, donc la plus chère et théoriquement la plus sure. Elle me tend des papiers auxquels je ne comprends strictement rien et qu'elle remplit à ma place, puis prend ma boite avec les dix DVD, les inspecte un par un et fait elle-même le paquet sur mesure avec du carton de récupération. Deux semaines plus tard, les enfants nous confirmeront par mail son arrivée en France. Sur les neuf ou dix envois effectués durant notre année, tous arriveront à destination. Je perdrais toutefois quelques photos (dont un DVD entier) dû à une mauvaise manipulation informatique de ma part.

Nous désirons maintenant aller assister à la fin de journée dans un parc réputé de Lijiang : le parc de l'Étang du Dragon Noir. On a de la chance, le soleil est au rendez-vous, et les cimes des montagnes se reflétant dans l'eau sont dégagées. Le fameux pont de la Ceinture du Mandarin qui est représenté sur tous les prospectus de la région est magnifique, habillé par la lumière dorée de fin de journée. Au-dessus de ses arches, une mariée se tient souriante devant l'objectif d'un photographe. Je me sens obligé moi aussi de la prendre en photo avec son jeune époux. Un grand geste de la main et un large sourire en guise de remerciements me font bien plaisir.

À la légère déception de l'arrivée succède le moment crève-coeur de devoir quitter cet endroit galvaudé, certes, mais tellement attachant.

 

 

1er , 2 et 3 octobre 2006

Un bus confortable (il faut le dire quand c'est le cas) nous dépose à Dali après quatre heures de route et 170 kilomètres. Il fait chaud malgré les 1900 mètres d'altitude, et trouver une chambre potable dans nos prix est difficile. Tous affichent complet. On tente de se rabattre sur les prix les plus bas, mais nous sommes tous les deux d'accord pour en fin de compte choisir une chambre dans une catégorie supérieure. Là aussi, il y a foule et nous trouvons la ville bien moins jolie que Lijiang. Les tarifs pratiqués ici se rapprochent beaucoup plus de ceux pratiqués en France. Tout ce qui touche au tourisme est horriblement cher. Mais cela n'empêche nullement les touristes d'y venir en grand nombre. Nous y croisons au demeurant beaucoup plus d'étrangers qu'ailleurs. Après avoir marché plus d'une heure à travers la ville, nous jetons notre dévolu sur une pension familiale et traditionnelle qui nous fait payer deux fois le prix indiqué. Mais nous n'avons guère le choix et nous acceptons de mauvais coeur. C'est la première fois depuis plus d'un mois que nous sommes en Chine que nous avons l'impression de nous faire avoir ! Mais nous sommes dans le Yunnan, la région de Chine, avec celle de Pékin, qui attire le plus de monde et ça se sent. Les locaux en contact avec les voyageurs sont moins sympas.

Nous partons réserver un vélo pour demain, car j'ai l'intention de faire une grande balade sur les berges du lac Erhai long d'une quarantaine de kilomètres, large de neuf et entouré de montagnes de plus de 4000 mètres.

En suivant notre guide du routard, nous trouvons un merveilleux resto où se retrouvent des familles entières autour de grandes tables rondes. Ici, et c'est incroyable, nous sommes les seuls étrangers. Le lapin à la bière y est succulent et je ne ferai qu'un commentaire sur l'alcool de prunes servi en apéritif : divin !!! En cours de repas, deux jeunes touristes se présentent dans le resto. Tout est complet. Nous leur faisons signe de venir s'asseoir à notre table s'ils le désirent. Après quelques mots échangés en anglais, vu leur accent, je tente un Alors, ça vous plait ?   auquel ils répondent On se doutait que vous étiez Français vu votre accent !!! ... Bon ça fait un à un, balle au centre !

Et voilà comment une soirée devient mémorable. Pour nous faire plaisir, ils nous offrent une autre petite bouteille d'alcool de prunes (le Meizi Jiu ) qu'on n'ose pas refuser de peur de les offusquer. Eux aussi ont pris du lapin et comme nous le trouvent très bon. Et c'est parti. La conversation devient plus animée, plus rigolote. On décide de faire notre virée autour du lac ensemble. Pour fêter ça, on va dans un des bars branchés du centre. Nous y rencontrons de jeunes allemands en vadrouille qui nous invitent à les suivre dans un autre bar. Et de bars en bars, voilà qu'il est 3 heures du matin et qu'on ne rappelle plus très bien où est notre hôtel. On réveillera tout de même le proprio pour qu'il nous ouvre la porte fermée à clef. Je mets le réveil, car je dois me lever tôt (!) pour ma balade, Chantal ayant déclaré forfait.

Nous nous retrouvons Thomas,Yannick et moi tout juste à l'heure convenue. Incroyable ! Un peu dans les vapes tous les trois, mais à l'heure ! Nous allons récupérer nos vélos de location et partons en direction du lac que nous voulons traverser en bateau. Les choses se compliquent lorsqu'ils nous demandent un prix exorbitant pour le passage. Au guichet, juste devant nous, un couple quadra d'Américains refusent eux aussi de payer aussi cher. On se regroupe alors tous les cinq pour négocier un prix moitié moins cher que celui annoncé. Nous sommes donc contents de notre négociation.

Abby et Adam vont pédaler avec nous tout au long de la journée. Ils sont eux aussi en vadrouille autour du monde. Quelques semaines plus tôt, ils étaient tous les deux au sommet du Kilimandjaro ! Les petits villages qu'on traverse sont bien plus typiques que Dali et nous sommes les seuls blancs de ce côté du lac. Nous y faisons de superbes rencontres avec les autochtones. Ceux-ci vivent pour beaucoup de la pêche à la crevette. Nous en croisons des tonnes à sécher sur le bitume au bord de la route. Ce n'est pas possible, il ne doit plus en rester une seule dans le lac ! La journée passe vite le long de cette petite mer intérieure et il est maintenant l'heure de reprendre un bateau qui nous fera traverser le lac.

Arrivés devant l'embarcadère, nous présentons nos tickets soigneusement pliés et rangés dans nos sacs. Et c'est avec un réel plaisir que les guichetiers nous indiquent que nous avons des tickets simples et non des aller-retour !!!

Nous sommes restés négocier ce matin, à cinq, pendant plus de vingt minutes, pour ça ?!! Et maintenant, le piège s'est refermé. Ou nous continuons en vélo, il nous reste une centaine de kilomètres mais nous sommes complètement crevés, ou nous prenons le bateau pour atteindre l'autre rive et il ne nous restera qu'une quarantaine de bornes pour rejoindre Dali avant la nuit. Nous choisissons évidemment la seconde solution, mais devons débourser la somme qu'on croyait avoir économisée ce matin !!! Lorsque je vous dis que les Chinois sont rusés en commerce, surtout face à des naïfs comme nous ! Du coup, on a bien rigolé, jurant qu'on ne nous y prendra plus.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons encore dans de beaux villages aux maisons basses et où la vie n'a pas l'air d'avoir changé depuis des siècles. Ici aussi, c'est la saison des moissons et toute la population y participe car tout se fait encore à la main. Nous n'avons plus le temps de trop flâner. La luminosité diminue et nos engins ne sont pas équipés pour rouler la nuit. C'est Adam qui règle l'allure et j'ai bien du mal à le suivre. C'est qu'il pédale vite le bougre. Il a même réussi à décrocher sa femme Abby qui traîne loin derrière. Mais il ne s'en soucie guère, heureux de passer devant le célèbre temple des Trois Pagodes qui trône à l'entrée de la ville avant la fin du jour.

Nous nous retrouvons tous les cinq devant une des quatre grosses portes médiévales qui marquent les entrées de la ville fortifiée. Une jeune femme et sa mère nous préparent une sorte de crêpe farcie délicieuse pour quelques yuans . Nous nous en régalons puis allons restituer nos vélos. Les jeunes Allemands de hier soir, sont là eux aussi, à redonner les leurs. Et pour fêter cette superbe journée, après avoir récupéré Chantal, nous retournons tous ensemble boire le pot de l'amitié. Mais ce soir, tout le monde est fatigué et après quelques brochettes dégustées dans la rue, chacun retourne dans ses pénates en se promettant de suivre le parcours des autres sur internet.

Levés tard le lendemain matin, nous partons faire une partie du tour des remparts de la ville en admirant les vieilles maisons traditionnelles aux toits herbus. Une fois l'indispensable visite au marché (nettement plus petit qu'à Lijiang) terminée, nous allons voir une église qui nous intrigue. Une grande croix chrétienne, en effet, est érigée au sommet du bâtiment aux toits d'architecture chinoise. L'effet visuel est plutôt surprenant. Nous sommes là, tous les deux, à contempler cette église lorsqu'un jeune curé chinois en soutane se précipite vers nous. Après s'être assuré en anglais de notre nationalité, il se met à nous raconter l'histoire de cet édifice dans un français parfait ! C'est la première fois depuis qu'on est en Chine que quelqu'un s'adresse à nous dans notre langue. Il nous apprend qu'il a passé sa vie de séminariste dans divers endroits en France et qu'il maîtrise a peu près le français. Nous le lui confirmons. Il parle presque sans accent. Il nous ouvre alors les portes et nous laissent seuls à l'intérieur. Cela fait vraiment bizarre de retrouver ainsi ses repères si loin de chez soi : des images pieuses, des saints en plâtre peint, un autel. Ce qui nous amuse, ce sont les grands idéogrammes dorés qui sont dessinés sur le mur derrière l'autel et qui encadrent la grande croix. Lorsque le prêtre nous rejoint, il est sincèrement déçu d'apprendre que nous partons demain et que nous ne pourrons pas assister à sa messe, mais nous souhaite bonne chance pour la suite de notre voyage.

Ce soir encore, nous éprouvons le besoin de nous coucher tôt.

 

 

4, 5 et 6 octobre 2006

Aujourd'hui, route vers Kunming. Nous avons de la chance il reste deux places dans le bus, autrement il faut attendre demain. Une fois montés dans le car, je m'aperçois que ma place numérotée sur mon ticket n'existe pas ! Ça commence à faire beaucoup pour Dali ! Bon, maintenant que je suis un peu énervé, j'en profite pour m'imposer sur le strapontin près du chauffeur. Celui-ci veut m'en interdire l'accès, mais cette fois-ci c'est moi qui ne veux rien comprendre. Et quand un Breton ne veut rien comprendre ....... ! Chantal est installée sur la banquette du fond, parmi quelques étrangers. Le chauffeur démarre enfin, ayant renoncé à me faire déguerpir. Après la mi-parcours, il s'arrête à une station essence pour refaire les niveaux. Un voyageur décide d'arrêter là son voyage. J'en profite en remontant dans le véhicule pour regagner sa place. Mais un « homme blanc » en a profité pour squatter la banquette entière. En m'excusant, je me glisse pourtant sur l'un des deux sièges. Et voilà l'autre qui gueule comme un putois « it's my place, I have a ticket ». Je lui rétorque gentiment qu'il a un ticket pour une place et non pas pour deux. La conversation s'envenime et Chantal est obligée d'intervenir pour que je me calme. Mais it's my place continue de hurler. Tout le monde se retourne vers lui. Il me simule un trait imaginaire pour me signifier son territoire. It's my place ! Je lui conseille de pisser pour le marquer, tout comme les chats ! Un moment, j'ai cru qu'il allait le faire, tellement ce type est taré. Mais finalement le reste du voyage s'est plutôt bien passé, c'est-à-dire sans trop d'insultes de sa part et de provocations de la mienne !

L'arrivée à Kunming a quelque chose d'angoissant. Les routes sont en chantier provoquant une épaisse poussière, les pourtours de la ville sont en chantier avec la construction d'innombrables barres d'immeubles. Et en plus, le bus est pris dans de gigantesques embouteillages d'où il tente de s'extirper en prenant la voie défoncée en terre réservée aux cycles !

Bienvenue à Kunming, capitale du Yunnan !

C'est déjà la fin d'après-midi et nous demandons à un taxi de nous emmener de la station des bus à notre hôtel sans charme, certes, mais avec plein de services que les routards apprécient.

Le lendemain, nous nous mettons en quête de billets d'avion pour le Laos, car nous venons d'apprendre qu'il a beaucoup plu dans le sud du pays et le nord du Laos, ce qui rend les pistes impraticables à la circulation ou du moins très lentes et dangereuses. En fait, les services de l'hôtel ne sont pas très efficaces. Les ambassades s'y trouvant sont fermées pour plusieurs jours (donc, impossibilité d'y faire nos visas) et l'agence de voyage ne peut nous confirmer l'existence de vols pour le Laos ! Je préfère prendre les choses en main et m'en occuper moi-même. Nous partons donc pour l'aéroport réserver nos billets. Mais là, on nous dit de retourner au centre ville et de les acheter directement auprès de la compagnie.

Une fois les sésames en poche, et rassurés sur le fait de pouvoir avoir nos visas à l'arrivée, nous partons arpenter les rues de cette grande ville. Dans l'après-midi, la pluie se met à tomber. Je décide de faire un peu d'internet et nous trouvons un café tenu par un jeune couple de normands pour nous abriter. Ils y servent du vrai café et de vraies frites. Le café se remplit de nombreux étudiants français venus faire leurs études en Chine. On y passe un excellent moment et décidons de manger là ce soir. Chantal avalera une quantité impressionnante de frites laissant pantois bon nombre de ses voisins !

Lorsqu'on se lève le matin suivant, il pleut toujours. En fait, il pleuvra toute la journée, ce qui en fait notre première vraie journée de pluie depuis que nous avons quitté la France ! On se croirait chez nous, sauf que la pluie est chaude, bien plus chaude qu'en Bretagne. Et qu'elle mouille plus ! Si, si, je vous assure......

Ne souhaitant pas faire les magasins, je donne rendez-vous à Chantal dans le même café français qu'hier. Je tiens à y retourner car la liaison wifi y marche bien et je souhaite mettre mon site web à jour.

Quelques heures plus tard, tout est en ordre et nous dégustons tous les deux une petite tarte bien de chez nous avec un bon café.

Pour le dîner, nous trouvons un resto tout près de notre hôtel où nous dégustons un excellent et copieux dernier repas en Chine pour seulement trente-huit yuans à nous deux, boisson comprise (trois euros quatre-vingts).

 

 

Samedi 7 octobre 2006

Aujourd'hui, nous quittons la Chine pour le Laos. Les six semaines passées dans ce pays surprenant ont défilé très vite et les rencontres qualifiées d'inoubliables ont été nombreuses.

Nous retiendrons spécialement la génération des 12-30 ans ravie de mettre son anglais appris à l'école en pratique, celle des tout petits nous lançant, très fiers, des hello mister pour épater leur maman et celle des plus anciens un peu plus distants mais respectueux. Et cela se terminait invariablement par une série de prises de vue, les doigts des photographiés formant un V en signe de chance.

Nous retiendrons ces deux mondes qui cohabitent encore aujourd'hui : l'ancien, voire le très ancien, et le moderne. D'une rue à une autre dans une même ville, nous passons d'une extrême à l'autre. D'un côté les marchés et les métiers d'antan et de l'autre les magasins fashion . Jamais encore nous n'avions vu autant de magasins de téléphonie, de coiffeurs et de marchands de chaussures dans un même endroit. Il est vrai que les jeunes Chinois d'aujourd'hui sont à l'affût de toutes les nouveautés. Ils profitent de l'explosion économique de leur pays et de leurs premiers congés payés pour voyager et dépenser sans compter. Cela rappelle un peu le début des Trente Glorieuses de chez nous,...... mais à l'échelle de la Chine !

Bon, le Chinois est un peu roublard ! Il tentera toujours de vous vendre un produit plus cher qu'il ne vaut en réalité. À vous de négocier le prix, quoique les étiquettes sont désormais présentes un peu partout (sauf dans les magasins fréquentés par les touristes !). Mais cela reste gentil par rapport à d'autres pays asiatiques. Ce que nous avons apprécié pendant notre séjour, c'est que les prix sont les mêmes pour les touristes Chinois et pour les étrangers.

Par contre, je suis curieux de savoir ce que seront devenus dans cinq ans le pays Dong par exemple et les villages encore intacts comme celui de Zhaoxing. Puissent les autorités les sauvegarder et non les exploiter comme Dali et Lijiang. Plus facile à dire qu'à faire...

Zaijian Zhongguo !.....   Au revoir la Chine !

 

carte de notre parcours en Chine