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INDE du SUD (suite)
Mercredi 18 avril 2007
Aujourd'hui, nous nous rendons à Cochin par le chemin des écoliers, en bateau-bus puis bus.
Arrivés de bonne heure sur les quais ombragés d'Allepey, en attendant le bateau, nous en profitons pour observer les us et coutumes des gens d'ici. Au fur et à mesure de leur arrivée à l'embarcadère, des groupes bien distincts se forment : ceux des hommes bien peignés qui poirotent, ceux des femmes dans leurs saris multicolores qui papotent, et ceux des homosexuels aux sourcils épilés qui se pelotent !
Le bateau arrive enfin, mais ne s'arrête pas vraiment. Les Indiens, habitués, montent facilement à bord en s'agrippant où ils le peuvent. Chantal, chargée comme une mule avec ses deux sacs à dos, n'est pas rassurée du tout. Je passe donc rapidement en premier pour lui montrer la manière de procéder, mais à peine ai-je mis un pied à l'intérieur que déjà le pilote remet pleins gaz ! Je me retourne instantanément et aperçois les yeux paniqués de la pauvre Chantal encore sur le quai ! Et soudain, comme dans un dessin animé, je la vois prendre son élan et littéralement se jeter corps et biens, sans se poser la moindre question, à l'intérieur du bateau qui accélère. Je conçois que l'atterrissage n'a pas été parfait, mais nous sommes désormais tous les deux, sains et saufs, à filer vers Kottayam ! L'épisode restera comme sa plus grande trouille rétrospective !
La navigation est plutôt agréableavec ses stops dans chaque village,mais les canaux trop larges et le paysage plus monotone rendent le voyage moins intéressant que celui d'hier. Trois heures plus tard, une relique de bus, qu'un policier sympa nous a aidés à trouver au milieu d'autres épaves roulantes regroupées dans la station de bus de Kottayam, nous emmène klaxon retentissant vers Cochin. En Inde, chaque mètre de bitume, aussi défoncé soit-il, est férocement disputé par tout ce qui roule : vélos, motos, tracteurs, charrettes à boeufs, rickshaws, taxis, voitures Ambassador d'un blanc immaculé qui tranche bizarrement dans la profusion de tôles rouillées. À tout cela s'ajoutent les piétons, les chiens pelés, les troupeaux de chèvres, les éléphants, les joueurs de cricket... Mais celui qui reste sans conteste le roi du goudron, celui devant lequel tout le monde cède ou fuit jusqu'à se jeter dans le fossé pour ne pas être écrabouillé, c'est le camion Tata. Il déboule à tombeau ouvert, klaxon hurlant, et espère que tout le monde pourra se mettre aux abris avant son passage. Vu le nombre de carcasses accidentées ou abandonnées sur le bord de la route, tout ne se termine pas forcément bien ! Bénissons le Ciel que rien ne nous arrive de fâcheux avant la fin du voyage...
Le chauffeur nous débarque près d'un pont en bordure de ville et nous indique avec son bras une direction. Nous en déduisons que nous ne sommes pas encore arrivés ! Contrairement aux autres régions traversées, les gens d'ici sont nettement plus agréables avec nous. Un jeune homme nous accompagne jusqu'à un arrêt de bus et attend que nous soyons montés dans le bon autobus avant de nous quitter. Et dans celui-ci, bondé, un autre jeune homme se lève et laisse sa place assise à Chantal ! Incroyable, nous avions perdu l'habitude !
Pour terminer cette longue journée de transport, un rickshaw nous dépose devant une guesthouse trouvée complètement par hasard en passant devant. Propre, bien située près d'un parc et peu onéreuse, elle est tenue par une famille chinoise qui va tout faire pour que notre séjour à Fort Cochin se passe au mieux.
Aussitôt douchés, nous filons assister au coucher de soleil sur la mer avec en premier plan les filets chinois qui se découpent, superbes, sur le ciel écarlate. Nous faisons la connaissance de Mathieu et Morgane de Lille avec qui nous buvons un special tea avant d'aller dîner tous ensemble. Ils arrivent de France et commencent, les veinards, leur tour du monde...
19 au 21 avril 2007
Le petit-déjeuner avalé, nous nous enfonçons dans les rues de Fort Cochinà la découverte des monuments coloniaux qui n'ont pas grand chose de bien excitant. Par contre, le quartier de Jew Town avec ses entrepôts d'épices dont certains sont toujours en activité et ses maisons anciennes est bien plus intéressant même si le tourisme l'a sûrement transformé. Les boutiques d'antiquités regorgent de meubles et d'objets magnifiques et il faut vraiment être un routard et ne pas vouloir alourdir ses sacs pour ne rien acheter ! Une bonne partie de la journée se passe ainsi à flâner de rues en rues dans la vieille cité.
Chantal qui a mal digéré le petit-déjeuner quelconque de ce matin et qui est un peu dérangée préfère aller se reposer dans la chambre. Quant à moi, je retourne sur la plage photographier l'alignement esthétique des filets chinois. Ces grands filets de pêche tendus sur des perches en bois - les carrelets - et le système ingénieux de grosses pierres rondes qui sert de contrepoids et facilite le relevage sont la réminiscence des relations commerciales très anciennes avec la Chine. Les pêcheurs, toujours à l'affût de quelques roupies, cherchent à m'en expliquer le fonctionnement dans un anglais que je ne comprends pas toujours.
En retournant chercher Chantal, je m'arrête quelques instants au milieu d'une rue avec un jeune homme qui me vante la qualité de son restaurant. Voulant rester poli, je reste l'écouter d'une oreille distraite, plus intéressé par une partie de cricket qui se déroule dans le parc juste à côté. C'est exactement le genre de cantine que les routards évitent : grand standing et cher. Pourtant, le garçon arrive, à force de persuasion et de patience, à me convaincre d'aller chercher Chantal et de revenir dîner chez lui. Il me promet de me faire un bon prix. Nous nous habillons tous les deux correctement et, comme promis, allons dîner dans son restaurant situé sur la terrasse au dernier étage de l'hôtel chic dont il fait partie. Rien qu'à la lecture, la carte émoustille déjà mes papilles avec des spécialités locales toutes plus appétissantes les unes que les autres. Je ne cherche pas à résister et dévore une excellente et copieuse recette de poulet tandis que Chantal, la pauvre, ne fait que grignoter la sienne. Elle n'a pas faim ! Au moment de l'addition, comme promis, le responsable (car c'était bien le responsable qui m'a abordé dans la rue) nous accorde une grosse ristourne sur le total. Génial ! Comme quoi, il est tout de même très facile de nous acheter !...
La nuit a été agitée, Chantal faisant des allers-retours réguliers entre le lit et les toilettes. Du coup, je n'ai très bien dormi non plus et c'est vraiment dommage car les côtes ne me font pratiquement plus mal et la douleur ne me réveille plus depuis quelques nuits... Le comble !!!
Nous retournons au restaurant d'hier soir. Nous avons constaté que les prix avec la ristourne accordée (ils nous l'ont promise à chaque fois que nous viendrons !), ne sont en fait pas plus chers que dans les bouis-bouis du coin avec une qualité très nettement supérieure. Chantal, dont l'appétit n'est pas encore totalement revenu, avale pourtant tout ce qu'elle a devant elle. Nous avons désormais trouvé notre cantine...
Après une matinée passée à flâner,nous partons en début d'après-midi en bus réserver nos billets de train pour un endroit recommandé par Philippe et Marie rencontrés en Birmanie : Palolem, au sud de Goa.
Faire une réservation dans une gare en Inde tient vraiment du parcours du combattant. De Fort Cochin, nous avons tout d'abord onze kilomètres de bus à effectuer jusqu'à la gare. Parvenus dans le bureau de réservation, nous devons patienter longuement dans une première queue pour demander au préposé le numéro du train que nous prendrons, remplir ensuite des formulaires incompréhensibles et enfin nous taper une seconde queue interminable avant d'obtenir les fameux tickets. Mais, à notre grand étonnement, ce n'est pas terminé. En tant qu'étrangers, nous devons passer dans le bureau du superviseur pour que celui-ci puisse vérifier nos visas et nos passeports et enfin valider nos titres de transport. D'humeur badine, ayant épluché les cachets des différentes douanes du monde tamponnés sur nos pièces d'identité, il nous pose, réellement intéressé, un tas de questions sur les pays traversés. Nous restons une demi-heure supplémentaire à répondre à ses questions ! Trois heures après en être partis, nous sommes de retour à notre guesthouse...
Après avoir dîné de bonne heure dans notre cantine favorite, nous retournons assister encore une fois au coucher de soleil. Comme nous, de nombreuses familles indiennes profitent de la relative fraîcheur de la soirée pour se balader au milieu des barques de pêcheurs posées sur le sable. Une nuée de gamins tournent autour de la carriole d'un marchand de glaces. Un cargo qui vient de quitter le port de Cochin passe à quelques brasses de la plage, suivi de près par une gigantesque plateforme pétrolière tractée par trois puissants remorqueurs. Devant leurs étraves, des dauphins s'amusent dans les vagues. Tels des vautours, des corbeaux perchés sur les filets chinois se disputent un morceau de poisson mort. Les pêcheurs ravaudent leurs filets. Les Indiens avenants nous sourient. Le soleil termine son travail du jour par un amerrissage en douceur... On est bien... Enfin...
22 et 23 mars 2007
En ce dimanche midi, nous devons rejoindre la gare de Cochin où nous avons fait nos réservations. Le train pour Palolem part à quatorze heures quinze. Un premier chauffeur de rickshaw nous refuse le trajet pour deux cents roupies. Nous le négocions en fait cent quarante auprès d'un second !
Une feuille affichée à l'entrée du wagon avec notre nom, notre âge et notre sexe (!) indique l'emplacement de nos places, mais celles-ci sont déjà occupées. Dans un ensemble parfait, tout le monde se tasse alors pour nous permettre de nous asseoir. Les personnes présentes dans ce semblant de compartiment comprennent et parlent l'anglais. Nous voilà donc partis dans une longue discussion seulement interrompue par le passage du marchand de thé, puis par le marchand de dosaï , puis par le marchand de naan , puis par le marchand de curry, puis par le marchand de cola, puis par..., puis...
Vers vingt-deux heures, fatigués, nous demandons à transformer notre banquette en couchette. La famille indienne qui profitait de nos places se couche dans le couloir à même le sol. Les bouchons dans les oreilles, le masque sur les yeux, bercé par le doux tangage du wagon et dans la chaleur étouffante malgré les fenêtres grandes ouvertes, je m'endors presque instantanément. Chantal, quant à elle, ne parvient pas à fermer l'oeil et voit les heures défiler avec une lenteur encore plus grande que celle de la vitesse du train. C'est dire... ! Un contrôleur vient me réveiller et nous avertir de l'éminence de notre arrivée à destination. Il est quatre heures et fait nuit noire.
Nous voilà, avec nos bagages, sur le quai d'une gare déserte, en pleine campagne, sans trop savoir que faire. On nous indique un village à deux kilomètres de là. Nous suivons les rares voyageurs descendus ici aussi qui, comme nous, se rendent là-bas. Nous marchons en file... indienne (!) sur une petite route où, chose incroyable, personne ne circule. Lorsque nous arrivons, le jour est en train de se lever. Un chauffeur de rickshawaccepte après négociation de nous emmener jusqu'à la plage.
Dans le calme et la lumière du matin, celle-ci nous semble mignonne, coincée entre deux promontoires rocheux et une palmeraie. Le sable encore froid est blond et fin. Mais il y a un gros hic : nous ne trouvons qu'une seule chambre dans un bungalow pourri à un prix vraiment prohibitif. On nous signifie que, peut-être, dans la matinée, d'autres se libèreront. Cela sent l'arnaque. En plus, devant notre incapacité à faire baisser le prix et le peu de chance de trouver quelque chose de convenable dans ce coin perdu, je demande au chauffeur qui n'est pas encore reparti de nous déposer à un arrêt de bus sur le bord de la route. Notre décision vient d'être prise : nous allons passer le reste de notre temps en Inde à Goa et de là, le moment venu, nous partirons directement pour l'aéroport de Mumbay. En fait, hormis Cochin et sa très proche région, l'Inde du sud et la mentalité de sa population nous gonflent. Comme à Varkala, nous allons tenter de nous cacher sur une plage. Je dois avouer que c'est vraiment la première fois depuis que je voyage que j'ai envie de fuir un pays, mais, cette fois-ci, aussi bien Chantal que moi attendons avec impatience notre envol vers Oman notre prochaine destination. Allez, courage, plus qu'une dizaine de jours....
Le chauffeur nous débarque dans une station débordante de monde et... très sale. Je dois me taper plus d'une heure de queue interminable, pendant que Chantal veille jalousement sur nos bagages, pour obtenir les deux billets du bus pour Goa. La station dans laquelle le car nous dépose est encore plus grande et encore plus sale. De là partent entre autres les autobus pour la célèbre plage de Calengute, la mecque des hippies des années soixante-dix. Mais auparavant, pour être certain d'avoir de la place, je tiens absolument à réserver nos billets de train pour Mombay puisque c'est possible d'ici. Des fois que...!
Comme à la Sécurité Sociale, on nous donne un numéro à l'entrée. Nous ne passons que deux heures à attendre notre tour : il paraît qu'aujourd'hui, c'est rapide !
Il est quatorze heures lorsque nous montons dans le bus de Calengute avec les billets de train dans la poche. Nous marchons quelques kilomètres dans la chaleur torride à peine tempérée par la brise marine avant de dénicher une chambre sympa, tenue par un vieux couple, à quelques dizaines de mètres de la plage et bien à l'écart de l'animation. Puisque nous devons rester ici une bonne semaine autant trouver un endroit qui nous plaise. Nous occuperons une partie de l'étage de leur maison avec une première chambre à un lit d'une place, réfrigérateur et ventilo, une seconde avec un grand lit, télévision et ventilo, un coin douche et toilettes, un coin cuisine dont on ne se servira pas et enfin, sur le balcon attenant, deux chaises, idéales pour siffloter notre bière de l'apéro fraîche sortie du frigo. C'est très propre et le prix n'est pas mal non plus pour cette vraie suite : quatre euros cinquante par jour.
Douchés, nous partons affronter la chaleur et chercher à manger quelque chose. Depuis hier soir, nous n'avons rien pris et nos estomacs réclament. Un restaurant ouvert dans la rue principale propose des pancakes à la banane bien appétissants. Au moment de régler l'addition, ils nous comptent deux thés alors que Chantal n'en a pas pris. Reconnaissant leur erreur (?!), ils recalculent le montant mais, vexés, refusent le billet que je leur tends le jugeant trop abîmé. Ça continue dans la bêtise !!! Malgré tout, je ne cède pas : qu'ils le mettent à la poubelle s'ils n'en veulent pas, mais moi, je ne dois plus rien. Ce billet fait partie de la monnaie que m'a rendue le guichetier de la station tout à l'heure... Je vous fais grâce de la volée d'insultes qui nous est adressée !
24 avril au 1er mai 2007
Les jours se suivent et se ressemblent.
Avant de partir de la chambre, je mouille entièrement mon t-shirt. Celui-ci est déjà sec depuis longtemps lorsque nous avalons le copieux petit-déjeuner que nous prenons tous les matins dans un bar déniché au feeling. En plus le patron est vraiment sympa. Oui, oui, cela existe... mais il est Pakistanais !!!
Un arrêt quasi quotidien dans une librairie pour un échange de livre de lecture français, puis nous voilà partis pour une journée de plage, allongés sur un transat sous une paillote. Car ici, il est en effet hors de question de rester en plein soleil malgré les litres de crème protectrice dont on se badigeonne : il fait trop chaud ! C'est pourquoi, je passe la majorité de mon temps dans l'eau pendant que Chantal bouquine. Comme à Varkala, les vagues hautes et les courants puissants rendent la baignade dangereuse. La température de l'eau (environ 32-33°) et les conditions sont idéales pour le bodysurf, la forme primitive du surf qui se pratique sans planche, juste en laissant son corps glisser sur l'eau. J'ai d'ailleurs réalisé de gros progrès et ne me fais pratiquement plus retourner comme une crêpe (bretonne évidemment !).
Dans l'après-midi, des bandes d'hommes indiens oisifs, qui ont « oublié » leurs épouses à la maison, passent et repassent devant nous et les autres touristes en maillot de bain en se rinçant l'oeil d'une manière qu'on jugerait effrontée chez nous mais qui ici doit être normale puisqu'ils le font tous.
Lorsque la lumière décline, je pars le long de cette plage de sept kilomètres photographier les pêcheurs qui préparent leurs filets et leurs embarcations. Les barques posées sur la plage sont toutes équipées d'un seul balancier et attendent patiemment que la marée montante les emmènevers le large pour une partie de pêche nocturne et quotidienne.
Les journées passent tranquilles, presque monotones. Nous ne faisons rien de spécial, rien d'excitant. J'en ai profité pour faire le tri et l'archivage de nos photos et la mise à jour de mon site. Lors d'une bonne connection entre les trop fréquentes coupures électriques, nous avons pu parler et voir Alexis et Maxence, nos deux garçons, sur l'écran de l'ordinateur. Il nous reste encore un mois de voyage et il nous tarde de les revoir, de les serrer dans nos bras.
Enfin arrive le jour du départ pour Mombay ...
Mercredi 2 mai 2007
Pour le pays, j'ai payé très cher mes places dans le train, mais j'ai choisi la formule la plus luxueuse : couchettes molles dans un compartiment climatisé ! Il y a des moments dans la vie où il faut savoir se faire plaisir, et c'en est un !
Le voyage s'est très bien passé malgré un retard d'une heure au départ, juste assez pour nous faire paniquer un peu. On l'a joué un peu court. Il faudra surtout ne pas trop perdre de temps pour rallier l'aéroport une fois arrivés à la gare. Allongée confortablement sur sa couchette, Chantal a dormi comme un loir cette fois. Un peu avant Mumbay, le train s'arrête dans une gare où un homme qui vient de monter demande à tous ceux qui vont prendre l'avion de descendre. Méfiant, je demande conseil au contrôleur qui me fait signe que je peux y aller. Encore plus suspicieux, je demande discrètement à un policier dans la gare le tarif des taxis jusqu'à l'aéroport.
Heureusement que j'ai eu le nez creux puisque notre homme tente allègrement nous délester de plusieurs fois le prix de la course ! Après nous être mis d'accord, nos sacs simplement posés sur la galerie de toit, il démarre en trombe, certainement vexé de ne pas avoir pu nous rouler comme il l'entendait ! Au premier coup de frein, le siège sur lequel nous sommes assis à l'arrière décroche et nous voilà tous les deux cul par-dessus tête, le nez dans le coffre arrière ! Notre première réaction est, après nous être rassis, est de vérifier que nos sacs sont toujours sur le toit. Le chauffeur qui veut nous en mettre plein la vue avec sa conduite sportive est hilare ! Nous croyons mourir cent fois lorsque qu'il slalome le pied au plancher entre les motos, rickshaws, voitures, piétons, bus, camions. Si un véhicule lui résiste, il n'hésite pas à griller le feu rouge suivant pour le semer ! Un fou, nous sommes tombés sur un fou ! Dans un moment plus calme, il me propose une cigarette que je refuse gentiment ne fumant plus depuis six ans. Et lorsque, à la question de savoir quel genre d'alcool fort je préfère, je lui réponds, en mentant un tout petit peu, que je n'en bois pas il est estomaqué. Car lui, môssieur, avant-hier a bu deux litres de whisky ! Du moins c'est ce qu'il nous affirme ! Je veux bien le croire, car à subir comme nous le subissons sa conduite enragée, je pense qu'il n'est pas encore totalement dessaoulé. Nous arrivons malgré tout entiers à l'aéroport. En fait, avant d'y arriver, il tente de nous déposer à deux bons kilomètres de là, car nous explique-t-il, il n'a pas le droit d'y rentrer ! Remis de mes émotions, je lui promets que s'il nous laisse là, je ne lui paierai pas une roupie puisque j'ai réservé le taxi jusqu'au terminal. Il réitère sa tentative lorsqu'il se voit obligé de payer une obole pour pénétrer dans le périmètre des aérogares ! Ce n'est que lorsqu'il est devant la bonne porte du terminal que nous sortons de son taxi pourri et lui réglons sa course au prix convenu. Alors que je me saisis des sacs posés sur la galerie, il ouvre énergiquement sa portière, se rue sur Chantal en la saisissant par les épaules... et lui pose deux gros baisers sonores sur les joues !!! Quoique pas méchant, ce mec était vraiment fou ! Nous n'avons rien compris à son comportement....
Comme nous n'avons pas compris grand-chose à ce pays et à ces gens déroutants...
Même si nous sommes contents de l'avoir parcourue et d'avoir vu, la partie sud de ce drôle de pays ne nous a pas emballés. Autant nous avions apprécié, il y a deux ans, le Rajasthan, Delhi, Agra, autant cette année ne nous laissera pas de souvenirs impérissables...
Seules la ville de Cochin et, à degré moindre, la région du Kerala échappent à notre sévère critique. Certainement à cause de la population qui était nettement plus sympa avec nous qu'ailleurs.....
Mais dépêchons-nous, il ne faut surtout pas rater l'avion... !
Pooyvaraam .... Au revoir...