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Sultanat d'OMAN
Jeudi 3 mai 2007
Il est trois heures du matin lorsque nous enregistrons nos bagages à l'aéroport de Mumbay. Pour conclure ce séjour indien, nous devons attendre l'avion qui a une heure et demie de retard. Comme les bus, comme les trains. Comme l'ouverture des petits commerces et magasins. Comme le service dans les restaurants.... Contrairement à tous les autres pays traversés durant ce périple autour de la terre, nous n'aurons jamais vu un horaire de respecté dans ce pays !
Dès notre sortie de l'avion à Muscat, nous retrouvons gentillesse, sourires. Une jeune femme voilée nous réserve une chambre dans un hôtel sur le port et nous donne tous les renseignements que nous lui demandons sans quémander quoi que ce soit ! La gentillesse gratuite... Nous n'avons plus l'habitude !
Nous sommes à Oman un peu par hasard. Lors de la préparation du voyage, l'agence a confondu Oman avec Amman où nous souhaitions nous arrêter et visiter, entre autres, Pétra. Le devis sous les yeux, je ne me suis pas aperçu de la confusion. Ce n'est qu'une fois les billets en poche que j'ai relevé l'erreur. Avant d'en avertir l'agence, je me suis d'abord renseigné sur cette destination que je connaissais mal et, la jugeant plutôt intéressante sur le papier, j'ai renoncé à demander le changement. Nous irons une prochaine fois en Jordanie...
Notre première vision de ce pays coincé entre le Yémen, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis est celle d'un paysage désertique plutôt montagneux. Nous roulons vers Mutrah, à une quarantaine de kilomètres de l'aéroport, sur une autoroute au bitume sans défaut, bordée de gazon naturel d'un vert à faire pâlir les pelouses bretonnes !!! Pour la première fois depuis très longtemps, le taxi qui nous emmène n'est pas une épave mais un confortable véhicule coréen dont la climatisation se montre très efficace. Malgré l'heure matinale, les indicateurs de température affichent déjà quarante degrés !
À notre demande, le chauffeur nous arrête devant une poste pour que nous puissions aller chercher le guide d'Égypte qu'Alexis a expédié depuis Toulouse. Étonnés, le guichetier et ses collègues, qui ne connaissent même pas l'existence d'une poste restante à Muscat, nous conseillent d'aller nous renseigner dans une autre un peu plus loin... où on nous conseille d'aller dans une autre un peu plus loin. Je sens que le parcours sera rude pour récupérer ce colis.
L'hôtel se trouve sur la Corniche à Mutrah, le port de Muscat apparemment toujours tourné vers la pêche. Les sacs déballés et la voiture réservée pour demain, nous partons à la découverte de ce joli quartier de la capitale coincé entre rade et montagne.
Arrivant d'Inde, c'est la propreté qui nous choque le plus. Ici, pas un papier ne traîne sur le sol. Sur la Corniche qui longe la baie, les larges trottoirs carrelés, qui ne sont ni défoncés ni jonchés d'ordures ou d'immondices, accueillent de nombreuses sculptures en pierre et des kiosques pour s'abriter du soleil. De rutilantes voitures sont garées le long de l'artère principale. Nous sommes heureux en fait de retrouver un peu de nos normes de confort et d'hygiène après le périple indien. Nous en avions besoin...
Pour fuir la chaleur,nous pénétrons dans un souq couvert ultramoderne. C'est une véritable caverne d'Ali Baba avec ses nombreuses boutiques, populaire et animée. Les touristes ne venant pas encore en masse au Sultanat d'Oman, on peut toujours se balader dans ces marchés tranquillement sans y être harcelé sans cesse. Les senteurs d'épices se mêlent à celles de la myrrhe et de l'encens qui ont fait la richesse du pays dans l'Antiquité. Les échoppes bien achalandées regorgent de produits de bonne facture. Le kandjar - poignard à lame recourbée en argent que les Omanais portent à la ceinture lors des cérémonies officielles et qui est l'emblème du pays - orne de nombreuses boutiques. Un marchand apercevant mon crâne chauve m'interpelle en riant et tente de me vendre une kumma , la fameuse calotte brodée que tous les hommes portent sur la tête. Un autre essaie gentiment de me convaincre d'acheter une dishdasha , la longue tunique traditionnelle qui tombe jusqu'aux pieds.
Il fait bon dans ce marché couvert qui tient plus de la galerie marchande que du souq et nous ne sommes pas pressés de nous retrouver sous un soleil de plomb à nous brûler les pieds sur les trottoirs surchauffés. Nous sommes, d'après ce qu'on nous dit, dans la période la plus chaude. Heureusement, l'air très sec rend la chaleur supportable.
Après une sieste bienvenue dans notre chambre climatisée pendant les heures les plus torrides de la journée, nous retournons nous aventurer encore un peu plus loin dans la ville. Autour du souq, d'étroites ruelles abritent les vitrines de très nombreuses boutiques de bijoutiers que les femmes bédouines cachées derrière leur masque détaillent avec envie.
Il est bientôt l'heure de dîner et, la nuit tombant, les lumièrescommencent à s'allumer dans une confusion de couleurs. Sur une petite place, des serveurs, tout en sourire, tentent de nous attirer sur leur terrasse. Au vu des milk-shakes posés devant les convives, notre choix est rapide : nos jambes nous emmènent directement vers celle dont les verres sont les plus grands !!! Mais avant de nous régaler de ces friandises, nous ingurgitons à la vitesse de l'éclair d'excellents shawarmas servis enveloppés dans un papier qu'un barman rigolard nous apporte. Les milk-shakes, que nous avons choisis au jus de mangue fraîche, arrivent enfin dans d'impressionnants verres, aussi jolis qu'énormes. Avec Santiago de Cuba, c'est l'endroit où les mangues nous ont le plus régalés. En plus du souvenir visuel, nous avons su garder, du moins encore jusqu'à aujourd'hui, le souvenir gustatif de cet instant... Mmmm...
Vendredi 4 mai 2007
Ce matin, nous nous levons avec le soleil pour assister à l'arrivage et à la vente du poisson pêché dans la nuit au marché juste devant l'hôtel. Les chaloupes arrivent une à une gorgées de sardines, de maquereaux, de thons ou de squales. Tel que sur un marché aux bestiaux, le marchandage entre vendeurs et acheteurs est âpre, mais il se termine immanquablement par une franche poignée de main entre les deux parties.
Les pieds dans l'eau, un vieil homme découpe d'un geste précis les ailerons et nageoires de trois beaux requins argentés, la gueule grande ouverte et gisant dans leur sang. Plus loin, ce sont des mains expertes qui extraient avec minutie et rapidité les bancs de sardines piégées dans les mailles des filets en nylon.
Malgré l'animation tranquille du marché, tout est calme autour. La ville sort doucement de sa torpeur nocturne et le décor est fabuleux. La vieille ville blanche de Mutrah et les minarets de ses mosquées se découpent sur les roches des montagnes en arrière-plan que le soleil arrose de ses premiers rayons. Les chalutiers, les boutres et les barques, immobiles, semblent délicatement posés sur l'eau bleue qui les reflète la tête en bas.
Le soleil est encore bas sur l'horizon et pourtant la chaleur commence déjà à nous dessécher la gorge. Il est l'heure de nous abriter dans le 4x4 Nissan que j'ai loué hier.
Le plein d'essence effectué (à un prix dérisoire dans ce pays pétrolifère), nous partons vers le port de Sur distant d'environ cent soixante-dix kilomètres. J'ai choisi de passer par la piste coincée entre le massif du Hajar et la mer, et non par l'autoroute qui me rallongerait presque de moitié. Le ruban d'asphalte sans le moindre trou ou gravillon qui nous conduit jusqu'à la piste serpente gentiment entre deux bandes de gazon naturel entretenu et arrosé comme il se doit, c'est-à-dire quotidiennement. En plus de ces véritables trottoirs de gazon, des arbres et arbustes décoratifs jalonnent les bas-côtés, le tout dans un décor quasi désertique. On croit rêver.
La climatisation dans la voiture est efficace et la radio diffuse une agréable musique orientale. J'ai un peu de mal à dénicher la piste, mais avec l'aide d'un Omani, qui lui aussi demande son chemin dans un hameau perdu au milieu de nulle part, elle apparaît enfin devant le capot.
Le décor est minéral, plus un seul un arbuste, seulement de la pierre, aussi loin que la vue peut porter. Dès les premiers hectomètres, j'ai dépassé l'homme qui m'avait aidé dans le village et je file bon train au milieu de ce reg. Le Nissan ronronne de plaisir et soulève un nuage de poussière derrière lui. Tout va pour le mieux malgré notre unique bouteille d'eau presque vide. Nous en achèterons une dans le prochain village.
Il est maintenant midi et la lumière devient aveuglante. Je prends un virage tout en dérapage, puis un second. Au troisième, j'ai la sale impression que le véhicule ne répond plus de la même façon. Je continue pourtant pendant encore un ou deux kilomètres avant de m'arrêter. Rien de spécial de mon côté, mais, horreur, je n'ai plus de pneu à l'arrière droit. Enfin, si ! Il reste une masse noirâtre totalement informe, fumante, puant grave le caoutchouc brûlé sur une jante dénudée et rutilante sous le soleil !!! Nous voilà bien ! Il va falloir que je retrousse les manches, même si je suis en débardeur ! La dernière fois que j'ai changé une roue, je me suis retrouvé sur un lit d'hôpital, opéré d'une hernie discale. Inutile de vous dire que je suis dans la mouise....
Le premier véhicule à arriver à notre hauteur est celui que j'ai dépassé tout à l'heure. L'Omani, toujours aussi gentil, se propose de m'aider, mais est-ce par excès de fierté, toujours est-il que je lui ai dit que je pouvais facilement (!) arranger ça. Il m'a cru, le bougre, et a filé en me souhaitant bon courage ! Pour commencer, je ne savais pas où placer le cric sous la carrosserie. Premier essai sous le marchepied et premier craquement de tôle ! Deuxième essai plus loin sous la carrosserie, mais le 4x4 ne s'élève pas assez. Un second véhicule s'arrête à mes côtés, mais honteux de ma méconnaissance, tout en le remerciant, je lui fais signe de continuer. Je ne vous raconte pas la tête de Chantal à ce moment-là, elle qui venait de finir la bouteille d'eau !!! Le cric désormais placé sur une pierre, je parviens avec beaucoup de mal à dévisser tous les écrous de la roue... tous, sauf un !!! Le rebelle me donne du fil à retordre, et c'est peu dire : j'ai carrément plié la manivelle en deux en sautant dessus pour tenter de le dégripper !!! Je suis coincé et ne peux plus rien faire... Remonté me mettre à l'abri du soleil dans la voiture, je prends de plein fouet les remontrances de Chantal, qui à ce moment précis et, je l'espère, que pour quelques instants, ne me porte plus du tout dans son coeur !!! À vrai dire, je crois qu'elle est toute proche de la panique : elle se voit déjà agonisante, mourant de soif dans ce désert si hostile, abandonnée par son minable de mari qui ne sait même pas changer une roue, etc., etc...
Et, puis, bien sûr, comme toujours dans ces cas-là, plus un véhicule à l'horizon...
Une heure......
Deux heures d'attente.....
Nous dégoulinons de sueur. Il fait horriblement chaud dans le Nissan dont toutes les portes sont grandes ouvertes pour tenter d'évacuer la chaleur suffocante. Et puis, plus une goutte d'eau pour humidifier une gorge qui commence à se nouer. Car moi aussi je commence à me poser des questions. Et si... ?
Je commence à broyer des idées noires lorsqu'un 4x4 flambant neuf pointe enfin son nez. Cinq jeunes hommes en sortent et nous proposent leur aide. Je vous jure que cette fois-ci j'ai accepté de bonne grâce. Ils ont sorti un cric et une manivelle de bien meilleure qualité que la mienne, m'ont montré où placer le cric (en fait, sous l'essieu pour ceux qui ne savent pas !), et ont réussi à déloger le boulon cassé (car il était brisé en deux, d'où la difficulté à le faire tourner) au premier essai. Défense à nous de toucher à quoi que ce soit, ils ont tenu à remettre tout en ordre et, bien entendu, ont refusé catégoriquement l'argent que nous leur tendions, fiers comme des papes d'avoir aidé des étrangers. Ce moment de grande émotion mêlé à une certaine trouille restera gravé à jamais dans un coin de notre tête.
Une heure plus tard, au hameau le plus proche, nous sortons un épicier de sa sieste pour lui acheter plusieurs bouteilles d'eau....
En continuant la piste vers Sur, nous longeons la mer. Le décor est on ne peut plus sauvage. Au détour d'un virage, nous tombons sur une crique bordée d'une magnifique plage de sable fin. Personne, nous sommes absolument seuls dans ce désert. Nous ne résistons pas au plaisir de piquer une tête, nus comme des vers, dans l'eau chaude et limpide. Cela finit de nous détendre complètement après les grosses émotions du midi.
Lorsque nous arrivons à Sur, il n'y a absolument personne dans la ville. Les maisons semblent closes, écrasées par la chaleur de l'après-midi. On trouve même le lieu un peu angoissant. C'est vrai que nous sommes vendredi ce qui équivaut à notre dimanche dans la religion musulmane. Les hôtels ne sont pas légion, et à vrai dire nous n'en trouvons qu'un. Les prix à Oman sont très proches de ceux pratiqués en France, hormis l'essence. Après tous ces mois passés en Asie, cela nous fait donc drôle de devoir payer une chambre l'équivalent de soixante-dix euros. Mais pour ce prix, nous avons droit à une piscine, au petit-déjeuner et à un accueil sans faille. Je profite du téléphone pour prendre contact avec le loueur de voiture qui me donne l'adresse d'un garagiste à contacter le lendemain matin.
En cette fin d'après-midi, nous retournons nous balader près du port dont la spécialitéest la construction de dhows ou boutres, ces fameux bateaux en bois qui ont fait la renommée de la ville. Aujourd'hui, ils ne servent pratiquement plus qu'à la rénovation des plus anciens puisque le tek devenant plus difficile à se procurer, ce sont malheureusement le plastique et la fibre de verre qui dominent. Sur la plage longeant la corniche, les jeunes filles voilées assistent à un match de foot sur le sable. L'ambiance est bon enfant et les rires fusent. Un groupe de vieux messieurs discute assis sur des chaises en plastique face à la mer et au superbe phare de Al-Ayja. La légère brise du soir a rafraîchi l'atmosphère et il fait bon de ne rien faire... Une fois le soleil couché, nous partons dîner à notre hôtel puisque, en ce jour de prière, les restaurants sont pour la plupart fermés.
Samedi 5 mai 2007
La nuit passée dans un lit confortable nous a fait oublier nos soucis d'hier. Après un copieux petit-déjeuner, nous nous rendons chez le garagiste situé tout près de l'hôtel. Il nous pose un pneu neuf sur la jante dénudée et regonfle celui de rechange qui, d'après lui, a eu de la chance de nous amener jusque-là !!! Je sens que l'aventure n'est pas terminée et n'oublie surtout pas d'acheter une nouvelle manivelle ....
Pour l'instant, après un dernier tour dans Sur, nous prenons la route vers Ibra en passant par le wadi Bani Khalid.Je tiens à voir en effet une de ces oasis perdues au milieu du minéral.
Le paysage est toujours aussi sauvage et beau. Le Nissan avale non seulement les kilomètres mais aussi des litres d'essence, lancé à pleine vitesse sur l'autoroute déserte. À un carrefour, nous prenons une route de campagne (c'est-à-dire, une autoroute !) jalonnée tous les cent mètres de superbes lampadaires ! Pourtant, autant à l'aller qu'au retour, nous ne croiserons de véhicules. Mais à quoi servent-ils donc, plantés là, au milieu de rien, à éclairer un bitume tout neuf qui ne voit passer que quelques voitures par jour ? Il est vrai que nous sommes dans un pays riche, là où il faut dépenser l'argent d'une manière ou d'une autre....
Quelques dizaines de kilomètres plus loin, nous débouchons dans un hameau de quelques maisons perdues au milieu des palmiers. Une piste mène jusqu'aux eaux turquoise du wadi . Il y a là deux touristes français de Lens que nous avons déjà croisé à l'hôtel hier soir. Autrement, le lieu est désert. Là encore, je ne résiste pas au plaisir de me jeter dans cette immense piscine naturelle en forme de petit canyon et cernée par la montagne. Je reste un bon moment à m'ébattre dans l'eau est délicieusement rafraîchissante, tandis que Chantal taille la bavette avec le couple lensois et leur guide.
Au retour, dans le hameau, un vieil homme fait du stop (depuis combien de temps, vu le nombre de véhicules à passer par là ?). Il souhaite se rendre à la ville voisine distante d'une cinquantaine de kilomètres. C'est avec plaisir que nous le prenons avec nous, mais nous ne pourrons pas échanger car il ne parle que sa langue.
Arrivés à destination, nous le déposons non sans lui avoir proposé de passer devant l'objectif de mon appareil photo. Mais comme pratiquement tout le monde dans ce pays, il refuse gentiment mais catégoriquement dans un large sourire. Dommage, car on peut vraiment dire qu'il avait une « gueule ». D'un geste vague de la main, il nous indique la direction vers laquelle nous voulons aller et nous salue longuement.
Le décor dans lequel nous évoluons est lunaire avec ses rochers noirs,ses montagnes déchiquetées et son sol pierreux. Mais au loin apparaissent les premières dunes du Wahiba Sands, désert de sable rouge qui change de ton avec la luminosité du soleil. Après nous être arrêtés dans le petit village qui en marque l'entrée, nous nous y enfonçons en empruntant une piste de sable large d'une bonne centaine de mètres. Des bédouins enturbannés d'un tissu à carreaux rouge, et qui se rendent certainement à leur campement, nous saluent gentiment en nous doublant à vive allure. C'est vraiment la première fois que je conduis un tel engin sur du sable et je mets plusieurs kilomètres à m'habituer au roulis du véhicule. Un chameau se promène seul au milieu des dunes : la scène est trop belle pour que je ne la prenne pas en photo. Plus loin, ce sont deux 4x4 se faufilant entre les montagnes de sable qui me font stopper de nouveau pour immortaliser la scène. Mais cette fois, j'ai toutes les peines du monde pour repartir dans le sable mou ! J'en ai même quelques frissons de trouille. Chantal commence à verdir, d'autant plus que la piste se resserre de plus en plus pour bientôt se réduire à un simple chemin d'une ou deux traces de roues... Je prends moi-même conscience du danger encouru. Si nous nous enlisons ici, peut-être qu'aucun véhicule ne passera avant plusieurs heures, voire une journée. Ne cherchons pas à tenter le diable. Sans m'arrêter, je choisis de faire un demi-tour un peu osé en escaladant une dune pour pouvoir revenir sur nos pas. Je jette un oeil vers Chantal : toujours verdâtre, et même si le sang recommence à circuler dans ses veines, elle n'est absolument pas rassurée pour autant !!!.. Ce n'est que lorsque nous retomberons sur la large piste qu'elle prononcera ses premiers mots de l'après-midi !
Le soleil décline et colore l'erg d'une couleur somptueuse. Nous traversonsun campement où un groupe d'hommes palabrent à l'ombre d'une tente. Une jeune fille s'éloigne, à la tête de son maigre troupeau de chèvres qu'elle mène paître je ne sais où : il n'y a pas une touffe d'herbe à des kilomètres à la ronde... De retour au village près de la route goudronnée, je m'arrête une dernière fois pour escalader à pied une haute dune qui surplombe les maisons blanchies à la chaux. Même avec des tongs, le sable me brûle les pieds. Un jeune bédouin, qui m'a aperçu de loin, me rejoint au sommet de la butte et me propose une méharée de quelques heures dans le désert. Quoique tenté, je décline poliment son offre et reste parler un peu avec lui. Chantal, bien à l'abri dans l'habitacle climatisé de la voiture, reprend tranquillement ses esprits.
Après son escapade dans les sables, le Nissan retrouve enfin l'autoroute, au grand soulagement de Chantal qui ne sera définitivement rassurée qu'à l'instant où je garerai la voiture sur une petite place de Ibra, notre destination.
Nous dénichons un motel rustique mais propre et, avant d'aller manger des shawarmas dans un resto tout proche, je mets mon appareil photo à décharger sur l'ordinateur.
Dimanche 6 mai 2007
Juste avant de nous coucher hier soir, j'ai eu LA mauvaise surprise. Par inadvertance, sur mon ordinateur, j'ai jeté à la poubelle toutes les photos de la journée, avec évidemment toutes celles que j'avais prises dans le désert de sable !!! Je ne peux me résoudre à rentrer en France sans une photo de ces fabuleuses dunes de sable rouge. Je ne vous raconte pas la tête de Chantal lorsque je lui annonce que nous devons impérativement y retourner... Elle est frappée instantanément d'apoplexie !
Avec le soleil levant, le décor de sable est majestueux. Je suis content d'avoir fait une fausse manipulation et d'avoir ainsi l'occasion de savourer à nouveau la beauté du lieu. Je ne vais pas aussi loin qu'hier soir au grand soulagement de Chantal et préfère m'arrêter plus souvent, dès que le sol me semble plus dur. La température est encore douce et c'est un plaisir de fouler le sable pas encore brûlant. Je conduis aujourd'hui beaucoup moins crispé qu'hier, mais encore beaucoup plus lentement que les autochtones qui doivent allègrement approcher, tout en nous saluant de grands gestes du bras, les 150 kilomètres à l'heure dès que le sable se durcit !
Les photos terminées, nous reprenons la route goudronnée vers Nizwa, mais par le djebel Akhdar qui culmine à 3 035 mètres d'altitude . Les vertigineux précipices sont creusés par d'impétueux et éphémères torrents appelés wadis . On peut y trouver des cultures en terrasses où les paysans récoltent dattes, citrons et abricots. Le col à plus de 2 100 mètres est franchi sans aucune difficulté sur une route large et parfaitement goudronnée.
À notre arrivée à Nizwa, nous nous mettons en quête d'un hôtel. Nous n'avons que très peu de choix, le pays ne venant de s'ouvrir au tourisme que très récemment et mettant plutôt l'accent sur les séjours de luxe. Nous en dénichons pourtant un, un peu désuet, assez loin du centre, mais pas trop cher. Dans la chambre, une télévision diffuse TV5. Cela tombe très bien, car aujourd'hui se déroule en France le second tour des élections présidentielles. Nous aurons donc, après dîner, les résultats en direct.
En attendant, nous partons flâner dans le centre de Nizwa, dominé par un fort imposant avec sa tour crénelée et ses fortifications. Jouxtant le château et lui-même cerné de remparts troués de superbes portes, le souq est divisé en différents quartiers. Encore une fois, c'est le quartier des victuailles qui nous intéresse le plus. Nous ne résistons d'ailleurs pas au plaisir de nous goinfrer de dattes. Absolument succulentes, ce sont les meilleures que nous n'ayons mangées jusqu'à ce jour : charnues, sucrées, elles fondent littéralement dans la bouche n'ayant pas souffert du transport puisqu'elles sont récoltées dans la région. Devant notre engouement, le vieux commerçant barbu nous apprend que cette catégorie supérieure n'est jamais exportée, qu'ils préfèrent la garder pour leur propre consommation.
Après être sortis du souq , nous nous aventurons dans la partie ancienne de la ville, celle où les vieilles maisons en terre se dégradent mais commencent, pour certaines, à être retapées avec goût. Les rues à cette heure chaude de l'après-midi sont désertes. Pourtant, nous apercevant, un homme enturbanné nous demande de le prendre en photo devant l'immense porte en bois peint de son habitation. C'est la première fois dans le sultanat que quelqu'un en exprime le souhait, les gens préférant fuir devant un appareil photo.
La balade continue dans une palmeraie où un ruisseau d'irrigation sorti de nulle part et l'ombre bienfaitrice des arbres rafraîchissent agréablement l'atmosphère. Une brise légère vient caresser nos visages et nous devons nous faire violence pour retourner dans les rues sur lesquelles le soleil darde ses rayons brûlants. Heureusement, de longs porches permettent de s'abriter. Nous y rencontrons toute une population, plutôt masculine, venue discuter en partageant café et dattes.
Nous traînons dans le centre ville le reste de la journée en cherchant à dénicher une terrasse de petit resto sympa pour le dîner. Les Omani apprécient les plats en sauce assaisonnés d'épices tels la cardamome, le curry, le safran, et la base de leur cuisine est le riz préparé de maintes manières différentes. Quant à nous, ce soir nous nous délecterons de poulet, de humos (purée de pois chiches), de rukhal (pain en forme de fine galette) et de jus de fruits frais.
De retour à l'hôtel, nous ne sabrerons pas le champagne pour l'élection du nouveau président français Nicolas Sarkozy, l'alcool étant totalemnt absent sur ces terres musulmanes....
Lundi 7 mai 2007
Après le petit-déjeuner avalé dans un coffee shop, nous prenons la direction de Jabrin.
En chemin, nous faisons une halte à Balha, autrefois enclose d'une muraille de douze kilomètres dont il ne reste que quelques vestiges encore debout, aujourd'hui réputée pour ses poteries. Au pied d'un fort classé et en pleine restauration, derrière un souq encore authentique, de nombreuses échoppes de potiers bordent les ruelles. Les artisans, tout heureux de recevoir des touristes étrangers, encore rares en cette contrée, nous accueillent avec un plaisir non feint au fond de leurs ateliers et nous font montre de leur dextérité à façonner l'argile. Les poteries obtenues servent à porter l'eau et à la garder fraîche, mais également à conserver aliments et dattes. C'est aussi dans cette petite ville que nous avons pu apercevoir le plus de femmes bédouines, le visage entièrement recouvert d'un masque qu'on ne trouve nulle part ailleurs et qui ne laisse apparaître que leurs grands yeux cernés de khôl.
À quelques kilomètres de Balha, au milieu du désert, se dresse un autre fort, celui de Jabrin, complètement restauré celui-là. Datant du 17ème siècle, il fut bâti comme un palais résidentiel pour un Imam avant d'être converti en fort. On peut visiter les quartiers d'habitation de la famille et des serviteurs, la salle à manger, la cuisine, l'école qui fut la première d'Oman au 17ème siècle, la prison, et les majiis (salle de réunion). Errer dans ce dédale de pièces nous protège agréablement de la chaleur étouffante régnant dehors.
À la fin de la visite, un des gardiens, à qui je demande le chemin pour Rustaq à travers la montagne, nous déconseille fortement de le faire seuls. Il trouve lui-même la solution en demandant à un chauffeur omani se trouvant là de nous servir de guide. Il s'agit en fait d'un convoi de quatre 4x4 qui promène un petit groupe de Suisses. Après une rapide vérification de notre véhicule, les chauffeurs m'autorisent à les suivre : nous serons en dernière position.
Dès le départ, sur la belle route qui nous ramène vers Nizwa, ils adoptent une vitesse à laquelle je n'ai plus l'habitude de conduire. Les cent soixante kilomètres/heure sont rapidement atteints. Heureusement dirai-je, l'un des chauffeurs a franchi une ligne blanche en doublant à l'entrée d'un village et les policiers qui veillaient par là l'ont arrêté. Nous voilà emmenés au poste avec tout le monde ! Le fautif est resté une bonne demi-heure dans les locaux tout neufs de la police et en est ressorti complètement assagi, refilant des recommandations à tous les autres chauffeurs !
Nous roulons désormais à allure raisonnable sur une route asphaltée de montagne. Arrivés au sommet, le chef du convoi s'arrête et vient nous dire de mettre en marche les quatre roues motrices. Nous allons entrer dans le vif du sujet...
Nous avons quitté le goudron sans défaut pour une piste caillouteuse étroite qui longe les gorges du djebel . Je suis en dernière position et les quatre véhicules devant moi soulèvent des nuages de poussière qui gênent un peu ma progression. Je préfère ralentir et jeter un oeil quand je le peux sur le paysage environnant. Partout, ce ne sont que cailloux, rochers noirs et montagnes désertiques. Chantal n'est, une fois de plus, pas rassurée du tout, d'autant que la voiture saute de caillou en petit rocher en se déhanchant tel un infirme. Je me cramponne au volant, Chantal où elle le peut ! On se croirait dans un shaker !
Tous les quarts d'heure, les chauffeurs font une halte pour que les véhicules puissent se regrouper. Je suis assez fier, car j'arrive presque sans problème à suivre ces guides qui passent par là plusieurs fois par semaine. Pourtant, dans certaines descentes ou montées très abruptes, j'ai quelques frissons qui me parcourent l'échine, coincés que nous sommes entre la paroi de la falaise et le précipice. Je n'ai aucun droit à l'erreur. Je ne vous raconte pas l'état de décomposition de Chantal !... En plus, elle n'a vraiment pas de chance, c'est elle qui est du côté ravin ! Du coup, elle ne veut regarder que ses mains ou ses pieds !!!
Malgré quelques suées, je prends un pied extraordinaire à conduire mon engin. Il faut dire que le Nissan est conçu pour ce type de terrain. Il paraît un peu pataud et lourd, mais il passe absolument partout.
Je dois pourtant avouer que si nous avions été seuls, j'aurais fait demi-tour devant la difficulté. Mais comment exécuter une volte sur un sentier ?! Je ne suis passé à certains endroits que parce que j'ai vu les autres le faire : je ne pensais pas en être capable et seuls, je n'aurais pas pris le risque de nous aventurer sur ce chemin magnifique mais dangereux. Le gardien du fort avait raison et nous avons eu une chance inouïe que les guides soient là pour nous indiquer (bénévolement !) la manière de faire...
Après une cinquantaine de kilomètres et presque trois heures de conduite excitante mais épuisante, la piste atteint le fond du wadi Bani Awf. Rassurés, nous roulons à bonne allure sur une épaisse couche de galets du lit asséché d'un torrent, slalomant entre les arbustes épars. Plus loin, nous traversons dans une grande gerbe d'eau un ruisseau échappé on ne sait d'où. Plus on avance, plus les parois de la gorge s'écartent laissant la place à quelques cultures d'arbres fruitiers. Puis la piste débouche enfin dans la plaine avant de rejoindre la grand route qui mène à Rustaq.
Aussitôt sur le goudron, mes compagnons de route reprennent leur rythme effréné d'avant la contravention, tandis que j'adopte le mien beaucoup moins rapide. Il faut que je me remette de mes émotions. Chantal retrouve des couleurs et la parole. Cela faisait plus de trois heures que nous n'avions pas échangé un mot !
À Rustaq, ville fortifiée, nous ne trouvons aucun hôtel. Après un rapide tour des remparts, nous décidons de nous rendre sur la côte, pourtant assez éloignée. Là-bas, nous avons le même problème : nous ne trouvons pas d'hôtels. Heureusement dirai-je, car ce coin n'est pas des plus propres et des plus jolis. Nous choisissons en fin de compte de retourner sur Muscat à l'hôtel de la Corniche.
Nous faisons une dernière halte à la Grande mosquée Sultan Qaboos juste à la tombée du jour, lorsqu'elle s'éclaire. Nétant pas en tenue adéquate, nous restons la contempler depuis les jardins extérieurs jusqu'à la nuit noire en nous promettant d'y revenir demain.
Noue retrouvons notre hôtel et son directeur tout content de nous revoir avant d'aller nous remplir l'estomac de shawarmas et d'un immense milk-shake à la mangue dans notre petit resto fétiche.
En nous couchant ce soir, nous savons déjà que nous venons de passer une journée dont on se souviendra pendant longtemps...
Bonne nuit Chantal, remets-toi bien de tes émotions !...
Mardi 8 mai 2007
Comme nous l'avons décidé hier soir, nous partons de bonne heure à Al Gubrah, à une trentaine de kilomètres d'ici, pour la visite de la Grande mosquée du sultan Qaboos, l'une des seules accessibles aux non-mulsumans. Sur le parking de ce superbe édifice, nous enfilons les tenues exigées pour la visite de telle manière que les épaules, les bras, les jambes soient entièrement recouverts. Chantal, quant à elle, a l'obligation de s'affubler, en plus, d'un foulard
duquel aucune mèche de cheveux ne doit s'échapper.
Après seulement quelques pas, alors que nous ne sommes pas encore arrivés devant l'entrée monumentale, les 38° de ce début de matinée font apparaître instantanément des auréoles de sueur sur nos vêtements !!
La mosquée, inaugurée en 2001, véritable bijou de l'architecture islamique moderne, est magnifique dans son habit de pierre beige, rose et lilas. Elle peut contenir vingt mille fidèles. Après avoir traversé les jardins au gazon naturel étonnant vert et aux arbustes fleuris, nous nous réfugions sous les porches où le soleil ne peut plus nous atteindre. Ouf ! On respire un peu mieux, d'autant que nous pouvons nous rafraîchir les mains et le visage avec l'eau qui sert d'habitude aux ablutions !
Nous sommes désormais prêts à pénétrer, les pieds nus, dans la salle de prière des femmes. Nous la trouvons un peu austère malgré le tapis et le grand écran sur lequel elles peuvent suivre, en direct, le prêche que l'imam donne depuis la salle des hommes.
La salle de prière des hommes... Différence toute musulmane avec celle des femmes ! Ici, tout est dans le luxe et la démesure. Je tiens à vous donner quelques chiffres pour vous le prouver. D'une seule pièce et tissé à la main en Iran, l'épais tapis persan de 4263 mètres carrés qui recouvre le sol a nécessité quatre année de travail. Seuls les musulmans sont autorisés à le fouler. Les non-musulmans quant à eux doivent impérativement suivre l'étroit drap bleu posé dessus. Le gigantesque lustre suspendu à la coupole et qui illumine la salle de ses 1122 ampoules a huit mètres de diamètre, mesure quatorze mètres de haut et pèse huit tonnes ! Les murs sont recouverts de marbre et de faïence dorée à l'or fin. Une climatisation discrète et efficace incite à rester méditer plus longtemps encore. C'est d'ailleurs ce que nous faisons, peu pressés de retrouver la chaleur suffocante de l'extérieur... Grandiose !
Les touristes n'étant acceptés que certains jours de la semaine, en matinée et hors des heures de prière, on nous fait gentiment, mais fermement, savoir qu'il est l'heure pour nous de déguerpir !
Lorsque nous étions à Kathmandu, nous avons demandé à Alexis, notre fils aîné, de nous expédier à la poste restante de Muscat le dernier guide du Routard sur l'Égypte, car celui-ci n'était pas sorti lorsque nous sommes partis l'année dernière. Après une première tentative timide le jour de notre arrivée, nous profitons d'être près d'un important centre postal pour tenter notre chance encore une fois. Les postiers y sont charmants et dévoués. Nous passons pourtant d'un bureau à l'autre expliquer notre cas à chaque nouvelle personne qui baragouine un peu l'anglais... Victoire ! Au bout d'une heure de ce régime, un homme élégant dans sa belle dishdasha blanche, nous apporte, triomphant, au milieu d'un paquet de lettres qui étaient adressées à d'autres routards que nous, le colis tant désiré. Nous allons désormais pouvoir étudier d'un peu plus près notre parcours là-bas.
9 et 10 mai 2007
Les deux dernières journées à Oman se passent tranquillement, avec des siestes imposées par la température extérieure. Je profite de ces moments de tranquillité pour trier l'ensemble de nos photos omanaises et mettre mon site à jour. Chantal, elle, s'adonne aux joies du Sudoku. Avant de rendre le Patrol Nissan, nous partons une dernière fois nous balader aux quatre coins de la ville. À pied, cela serait impossible, la capitale de seulement un million d'habitants étant construite toute en longueur (environ soixante kilomètres d'un bout à l'autre, pour seulement trois en largeur).
Dans ce pays où la chaleur déshydrate à la vitesse grand V,j'ai une soudaine et furieuse envie de bière. Le tour dans un hypermarché luxueux pour en acheter une nous fascine. Nous n'avons, de notre vie, jamais vu autant de rayons aussi bien approvisionnés en quantité et en qualité. On y trouve, entre autres, tous les produits, tous les fruits et légumes de nos contrées dans un état de fraîcheur à faire pâlir de jalousie les meilleurs de nos maraîchers. L'impressionnant rayon des mangues, quant à lui, déborde de fruits savamment rangés, cueillis dans cinq endroits différents dans le monde ! Dans la rangée suivante, impossible de résister aux dattes ultra-fondantes que nous propose la vendeuse voilée. En quelques instants, le sac est dévoré ! Le coin des plats préparés et des fromages du monde nous retient lui aussi un petit moment, mais pas celui des alcools : il n'y en a pas !!! Pour étancher ma soif, je me rabats donc sur de simples bouteilles d'eau qu'on aurait pu acheter n'importe où ailleurs. Mais nous sommes très contents d'être rentrés par hasard dans cet hypermarché et d'avoir pu constater qu'on avait d'énormes progrès à faire chez nous pour concurrencer ne serait-ce que la propreté de celui-ci.
Un dernier détour par notre resto fétiche pour nous délecter d'un dernier shawarma , d'un dernier milk-shake à la mangue et nous voilà fin prêts à rejoindre notre ultime étape : l'Égypte.
Au revoir Oman, pays vraiment surprenant et attachant, et un grand merci pour l'accueil que sa population nous a réservé.... Nous y reviendrons sûrement un jour...
Ma'assalama Oman ..... Choukran ...