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MALAISIE

Lundi 11 décembre 2006

Des affrontements sanglants et des attentats ont lieu dans l'extrême sud de la Thaïlande. On nous conseille vivement de ne pas nous y arrêter. C'est en mini van que nous quittons Krabi pour l'île de Penang en Malaisie. Après cinq heures de bonne route, le chauffeur s'arrête une heure et demie, juste assez pour nous mettre un peu la trouille ! Le passage à la frontière s'effectue lentement et sans encombre, mais à cause des troubles, l'ensemble de nos sacs passe au détecteur.

Depuis le continent, pour atteindre la ville de Georgetown sur l'île de Penang , nous devons prendre un ferry. La traversée en cette fin de journée est bien agréable et ne dure qu'une quinzaine de minutes. Le chauffeur du bus nous dépose dans la rue principale de la ville. La chance veut que nous trouvions notre logement à moins d'une centaine de mètres de là. Il s'agit d'un hôtel tout simple tenu par une famille chinoise. Notre chambre est plutôt du style monacal, mais, comme toujours chez les Chinois, très propre.

Peu avant la tombée de la nuit, nous partons en reconnaissance dans les rues animées. De nombreux édifices témoignent du passé colonial de la ville, mais, pour l'instant, nous sommes surtout à la recherche de quelque chose à manger. Après maintes hésitations, nous tentons un poulet tandoori et des naan dans une cantine de rue indienne. Le tout est très bon, mais j'ai encore une fois réussi à saloper le bermuda que Chantal venait de nettoyer ! Aïe, aïe, aïe.....

 

 

12, 13 et 14 décembre 2006

Nous n'avions pas fait attention hier soir, mais nous sommes désormais en pays musulman et la fenêtre de notre chambre donne sur une mosquée toute proche ! Réveil très matinal au son du muezzin donc ! Heureusement, le petit déjeuner servi dans la salle de restaurant de notre hôtel est bon et copieux. C'est le ventre plein et, malgré tout, en pleine forme que nous partons à l'assaut de Georgetown . Nous passons la journée à visiter divers édifices à travers la ville : temples birman, thaï et indien, mosquée, musée. Mais c'est le Khoo Kongsi que nous préférons. Sculptures, peintures, dorures : tout dans la restauration de cet ensemble chinois est sidérant de beauté.

Les rues sont bordées de vieilles maisons en bois peint et d'anciennes demeures chinoises aux portes ouvragées. Il est agréable de se balader à travers la ville et le long des quais malgré la forte chaleur. Pour étancher notre soif, en plus des nombreuses bouteilles d'eau que nous avalons, nous nous offrons une Carlsberg . C'est, je crois me rappeler, la première bière européenne que nous buvons depuis que nous sommes partis, et nous ne l'apprécions guère. Elle nous semble trop forte ! Il est vrai que les bières asiatiques ou américaines, malgré un taux d'alcool à peu près équivalent, nous semblent beaucoup plus légères et désaltérantes.

Cette nuit, dans la chambre d'à côté, un jeune touriste sourd-muet revient accompagné d'une jeune asiatique. Je ne savais pas qu'un handicapé muet pouvait faire autant de bruit... et avoir une telle forme !!! Pourtant muni de mes boules Quiès , je n'ai pratiquement pas fermé l'oeil de la nuit. J'étais sur le point d'y parvenir quand le muezzin a poussé sa chansonnette matinale !!! Chantal qui a bien dormi est morte de rire lorsque je lui raconte mes déboires !

Après le petit-déjeuner, aussi bon et copieux que celui d'hier, nous louons une moto pour faire le tour de l'île. Une demi-heure plus tard, nous nous retrouvons au point de départ après avoir tourné en rond dans la ville truffée de sens interdits. Nous parvenons enfin à nous dépêtrer de ce labyrinthe et nous n'avons pas encore fait dix kilomètres qu'une crevaison nous stoppe, coup de chance, devant un garage. Le vieil homme n'est pas très pressé et prend tout son temps pour effectuer la réparation. Nous perdons plus d'une heure dans cet arrêt. La balade commence plutôt bien !!! Il faut maintenant que je ne lézarde pas trop, car je tiens à être arrivé pour onze heures à la Ferme des Papillons . C'est, paraît-il, la meilleure heure pour observer les insectes. C'est avec ravissement que nous nous promenons au milieu des plantes superbes, cascades, mares, ponts de bois qui reconstituent la jungle et sa moiteur. La serre abrite des milliers de papillons multicolores dont certains viennent même se poser sur notre tête.. En général, je n'aime pas trop ce genre de truc, mais je dois avouer, et Chantal avec moi, que la grosseur et la couleur chatoyante des graciles insectes nous ont enchantés, de même que les vilains scorpions, les varans, les tortues, les tarentules et toutes les sortes d'énormes cafards.

Après avoir longé la côte avec ses plages tristounettes cernées d'hôtels qui se veulent luxueux, la promenade se poursuit sur les routes sinueuses du centre de Penang. L'île est bien verte et boisée. Les quelques villages de pêcheurs au sud de l'île n'ont rien d'extraordinaire.

Revenus à Georgetown, nous allons directement dîner au foodstall de Gurney Drive au nord de la ville. C'est un endroit très populaire où viennent manger les Malais. On y trouve de la cuisine malaise, chinoise, indienne, indonésienne.... Chantal et moi nous séparons et chacun fait son choix dans les nombreux stands. Nous nous retrouvons au bout de quelques instants autour d'une table commune où une Chinoise et sa mère nous regardent amusées manger nos plats avec maladresse. J'ai acheté dans un stand une soupe bien appétissante, puis une omelette aux huîtres dans un autre où les gens faisaient la queue. Chantal est revenue avec des brochettes de boulettes de viande. Je ne pense pas beaucoup me tromper en évaluant à une cinquantaine le nombre de stands, tout illuminés de guirlandes clignotantes, qui proposent chacun une spécialité. La musique asiatique actuelle, diffusée par une sono puissante, crée une ambiance joyeuse et bon enfant.

Nous passons la journée suivante à nous balader tranquillement dans les rues. Ici comme partout en Asie, il est très difficile de marcher sur les trottoirs qui n'en ont que le nom. Ils servent davantage à garer les motos, voire les voitures, ou bien comme endroit où s'allonger et faire la sieste lorsqu'ils sont à l'ombre. Quand ils ne sont pas défoncés ou éventrés, ils peuvent aussi faire office de cuisine-restaurant, d'atelier de confection, de salon de coiffure, de terrain de base-ball ou de badminton, etc., etc... En fin de compte, ils servent très peu aux piétons qui, eux, sont obligés de marcher sur la chaussée au milieu de la circulation ! Malgré tout, nous nous en sortons pas si mal que cela. Pour traverser, nous n'hésitons plus du tout. Nous nous lançons franchement et ce sont les véhicules qui nous évitent ! Il faut dire que cela fait bientôt quatre mois que nous voyageons en Asie et que nous sommes maintenant aguerris à ce genre de situation !

 

 

15, 16 et 17 décembre 2006

Levés avec le soleil après une bonne nuit (si, si !), nous quittons notre hôtel simple après notre habituel petit-déjeuner copieux. Les sacs sur le dos, nous partons vers l'embarcadère du ferry qui doit nous ramener sur le continent. C'est en sueur que nous y arrivons trois quarts d'heure plus tard. De l'autre côté, le bus pour Tanah Rata et les Cameron Highlands nous attend avant de démarrer. Pour y arriver, nous traversons une zone montagneuse recouverte par la jungle. Lorsque nous sortons du car à la gare routière, la température nous surprend. La petite ville de Tanah Rata est située à mille cinq cents mètres d'altitude et, après les grosses chaleurs de Georgetown , c'est avec joie que nous revêtons nos polaires. De plus, dans ce paysage de montagnes, les nuages restent souvent accrochés aux sommets et cachent le soleil.

Une fois notre hôtel trouvé (un peu cher pour les prestations fournies), nous redescendons dans la rue principale où toute l'activité du village semble se concentrer. C'est déjà le soir et nous cherchons comme tous les soirs un endroit où manger. Après pas mal d'hésitations, nous jetons notre dévolu sur une cantine au décor banal mais où des familles entières viennent s'attabler : bon signe. Nous craquons pour la spécialité du coin : le steamboat . C'est une fondue chinoise servie très copieusement et qui va nous réchauffer. Nous regardons autour de nous pour voir comment les autres font pour la manger. Disposés dans différents petits plats, viande, poisson, crustacés, légumes, nouilles, tofu attendent d'être cuits dans le bouillon brûlant et épicé sur le réchaud à gaz au milieu de la table. Excellent... Franchement bon, et digeste en plus. Après un mois d'absence en Thaïlande, nous retrouvons avec plaisir les baguettes, mais, comme très souvent en ce moment, et je ne sais pas pourquoi, « monsieur Tâches » va encore sévir ! Ce soir, vu la température extérieure, ce n'est pas le bermuda qui trinque, c'est le pantalon !!! Non, Chantal, je t'assure que je n'en fais pas exprès !!!

Après un petit-déjeuner frugal, nous louons une nouvelle fois une moto pour partir explorer la région. Si j'ai tenu à passer par là, c'est pour voir les plantations de thé, très réputées. Et elles sont là qui dévalent les collines, épousant les rondeurs du relief tel un velours côtelé à peine froissé. La petite route sinueuse qui mène à la plantation Boh dégage des vues fantastiques sur les théiers plantés par les Anglais dans les années 1930. Au pied de l'exploitation, les maisons simples des ouvriers se serrent autour d'un temple indien. Dans les plantations, les hommes s'activent à la cueillette et coupent les jeunes pousses d'un vert tendre avec une sorte de grand sécateur. Ils les jettent ensuite par dessus l'épaule dans une hotte en osier. De grands sacs de jute servent à remonter la cueillette à dos d'homme à travers les champs escarpés jusqu'à l'usine. Nous ne résistons pas à la dégustation d'une excellente mixture accompagnée de scones et de confiture de fraise. On se croirait vraiment en Angleterre. Même le ciel est gris ! Nous nous arrêterons encore de nombreuses fois sur le chemin du retour pour admirer, tout autour de nous. C'est certain, je me souviendrai longtemps du spectacle vert émeraude des rangs serrés de camellia bien taillés que sont les théiers.

Nous aurions voulu visiter une autre plantation, elle aussi très réputée, mais la pluie et le brouillard (l'Angleterre, je vous dis !) nous fait rebrousser chemin. Malgré nos K-Way , nous sommes trempés. Pour nous abriter un peu, nous nous arrêtons dans un genre de galerie marchande, sur le bord de la route, qui ne vend que des produits à base de fraise, l'autre grande spécialité des Cameron Highlands . On peut y acheter des fruits tout juste cueillis, des plants, des confitures, de la liqueur, des bonbons, des jouets, des peluches, des sauces, du thé parfumé, mais toujours déclinés autour de la fraise. Le plus drôle, c'est la foule qui s'y presse, le panier débordant de produits tout rouge...

Pour le dîner, nous allons manger un steamboat beaucoup moins bon et moins bien servi, dans un autre restaurant que celui de hier soir.... Mais là, je n'ai pas sali mon pantalon !!!

Ce soir le steamboat nous ayant moins réchauffé qu'hier nous dormons avec des couvertures !

Je passe la journée du lendemain sur mon ordinateur à trier mes photos et à mettre à jour mon site. De toute manière, le temps est gris et la pluie tombe à intervalles réguliers. Je comprends maintenant pourquoi la végétation locale est si dense et d'un vert si soutenu. De son côté, Chantal bouquine et nous prépare un bon thé et les scones à la confiture de fraise qui vont avec. Autant en profiter...

 

 

18, 19 et 20 décembre 2006

Une fois le bus descendu dans la plaine, le ciel redevient bleu et la chaleur monte de plusieurs degrés. Nous filons vers l'île de Pangkor . Les villes traversées avant d'y arriver ne donnent guère envie de s'y arrêter. Cette fois-ci, c'est un simple bateau et non un ferry qui fait la traversée du continent à l'île. Pangkor est un lieu touristique et pourtant nous n'y croisons que très peu d'étrangers. Par contre quelques familles malaises se promènent le long de la plage de Teluk Nipah où nous avons dégoté un joli bungalow en bois où loger.

Notre premier boulot est d'aller goûter l'eau. Elle est chaude et claire et nous nous laissons très facilement tenter. Une famille nombreuse s'installe près de nous. Tous se baignent habillés, les femmes gardant même leur voile sur la tête. En général, les asiatiques savent rarement nager. C'est donc amusés que nous regardons un jeune couple, lui en chemise et pantalon, elle en sari et voile, patouiller dans l'eau, une bouée autour de la taille !

De nombreuses petites cabanes en bois et bambou sont installées sur le trottoir qui longe la grande plage. On y trouve de tout : des jeux, des maillots, des produits solaires, des restaurants, un club de plongée, une location de bateaux.... Une vendeuse de beignets de banane nous propose d'en goûter. Nous sommes séduits par son sens du commerce, par son sourire et par sa gentillesse. Nous lui en achetons une douzaine, ce qui fait six bananes. Mais ayant dévoré le sac en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous retournons vite lui en acheter une autre douzaine ! Ses beignets sont délicieux. Elle nous reverra tous les jours !!!

La moto que nous louons le lendemain n'est pas géniale. Les cale-pieds derrière sont démanchés et Chantal n'est pas très à l'aise. Nous partons cependant faire le tour de l'île. Dans le ciel des calaos aux énormes becs jaunes en bicorne volent à la lisière de la jungle.

Les routes sont très pentues et serpentent à travers l'épaisse forêt. À un moment, Chantal, peu rassurée, préfère descendre de moto tant la déclivité est impressionnante. Je la récupère quelques virages plus bas. Nous nous rendons ensuite dans des chantiers navals étudier la manière dont les charpentiers travaillent. Ils nous accueillent avec de larges sourires tout heureux de voir des étrangers s'intéresser à leur travail.

Plus loin, nous visitons un temple chinois kitsch à souhait et un autre, indien, tout aussi rococo. Le long de la côte, nous traversons quelques villages de pêcheurs. Nous nous arrêtons observer des femmes en train de trier à la main une quantité impressionnante de petits poissons séchés étalés à même les pontons en teck. Idyllique me direz-vous. Eh bien, pas tant que cela. Une chose de taille nous choque : la saleté ! De quelque côté que l'on se tourne, sur terre, sur mer, c'est un incroyable amoncellement de détritus, de sacs et de bouteilles plastique, de canettes de soda, de morceaux de polystyrène éventrés, de planches pourries aux pointes rouillées, de pneus usagés, etc. Désolant spectacle ! Cet endroit, coincé entre la montagne boisée et la mer, est pourtant très photogénique avec son port, ses barques et ses maisons sur pilotis. Mille fois dommage que les habitants n'en prennent pas conscience...

Le soir, pas loin de notre bungalow, nous dénichons une cantine locale où l'on grille le poisson tout frais pêché devant vous sur les braises. J'en choisis deux qui me seront servis sur des feuilles de bananier avec des légumes, du riz. Chantal préfère un poulet sweet and sour . Dommage pour elle, car mes poissons qui ressemblaient à des petits thons étaient franchement bons. Elle me promet d'en prendre une prochaine fois.

Nous passons la journée du lendemain sur la jolie plage de Teluk Nipah. Ses atouts sont nombreux. Les montagnes recouvertes de jungle la cernent, on peut se mettre à l'ombre sous les grands arbres exotiques du rivage, le sable est fin et la mer est chaude et claire. Malheureusement elle n'est pas assez poissonneuse pour un snorkeling intéressant. En me baladant au bord de l'eau en savourant mes beignets à la banane quotidiens, des adolescents d'une colonie m'interpellent et me demandent conseil pour la construction d'un château de sable : ils n'ont jamais vu un fort de leur vie ! Me voilà donc promu, pour quelques instants, architecte dans un concert de rires !

Pour le dîner, nous retournons manger dans le même restaurant qu'hier soir. Nous invitons une jeune femme, que je sais être française parce que je l'ai entendue passer commande auprès du poissonnier, à s'installer à notre table. Nous passerons ainsi une excellente soirée avec Laurence à discuter de tout et de rien en dégustant nos poissons.

 

 

21, 22 et 23 décembre 2006

Pour aller à Kuala Lumpur , nous partons tôt de l'hôtel, en taxi. Un bateau, pas des plus jolis, nous ramène à Lumut sur le continent. De là, un bus confortable nous conduit vers la capitale. Le logement que nous avons choisi sur notre guide est moche, pas très net et franchement sale. Nous repartons immédiatement en chercher un ailleurs. Dans la fournaise de la ville, marcher avec tous nos sacs n'est pas une sinécure. Chantal est liquéfiée ! Deux jeunes Anglaises rencontrées dans la rue nous indiquent une auberge de jeunesse pas très loin. Coup de chance, nous avons la dernière chambre, mais simplement pour trois nuits. Il faut dire que c'est la semaine de Noël et les vacances. Le choix s'en trouve donc restreint.

Les bagages à peine déposés, nous partons aussitôt pour les Twin Towers, les fameuses Tours Petronas. Lors de précédents voyages, nous avons fait de nombreuses escales à Kuala Lumpur . L'aéroport est d'ailleurs un de nos préférés dans le monde : beau, ultramoderne et fonctionnel. Mais, jusqu'à aujourd'hui, jamais nous n'étions allés dans le centre ville. Les tours, nous ne les avions vues qu'en photo. Et là, nous les avons devant les yeux, géantes, élégantes dans leur habit d'acier et de verre. Au pied de leurs 451 mètres, la foule déambule sur le parvis et dans le parc attenant. Les jeux d'eau font leur effet auprès des enfants. Nous sommes dans la semaine de Noël, qui plus est dans un pays musulman, et pourtant un gigantesque sapin de Noël trône au centre de la galerie marchande sous les tours. Chantal se fait même photographier avec le Père Noël. Tout ici est voué au culte du luxe. Les grands couturiers de renommée internationale y ont leur enseigne. Chantal ne sait plus où donner de la tête ! À la tombée de la nuit, nous retournons dans le parc assister à l'éclairage des tours jumelles et sincèrement le spectacle vaut le coup d'oeil. Avant de rentrer à l'hôtel, nous mangeons dans une grande brasserie chinoise bondée de monde, le Dragon View .

Le matin après le petit-déjeuner à l'A.J., nous partons à pied à l'ambassade d'Indonésie pour y faire nos visas. Mais à l'entrée, je suis refoulé car je porte un bermuda. Seule Chantal peut y pénétrer, mais arrivée devant le guichet après une longue attente elle s'aperçoit qu'elle n'a pas les photos d'identité ! Retour à l'hôtel et après lecture de différents guides, nous décidons de les faire à notre arrivée à Java. Par contre, nous préférons assurer ceux pour le Myanmar. C'est en taxi que nous nous rendons à l'ambassade birmane en cette chaude matinée du vendredi. Là aussi, nous faisons longuement la queue et enfin arrivés à notre tour devant le préposé, celui-ci déclare son guichet fermé. C'est l'heure de manger, revenez mardi, lundi, ce sera fermé, c'est Noël !!! Je ne comprends décidément rien à l'Islam. Les voilà qu'ils ferment à l'occasion d'une fête chrétienne !!! Et c'est franchement en colère que je quitte les lieux.

Sans vraiment le faire exprès, nous voilà arrivés au pied des Twin Towers. Nous rentrons dans la gigantesque galerie marchande et de colère nous achetons deux parts de pizza et deux cocas. La serveuse est charmante et les pizzas pas trop mauvaises. Nous qui ne mangeons d'habitude pas le midi, nous voilà rassasiés. Nous décidons d'aller dans Chinatown nous balader. Nous y allons à pied. Un métro aérien dernier cri se faufile entre les gratte-ciel ultramodernes. Les rues et les trottoirs sont propres. Cela nous change de Pangkor pourtant dans le même pays. Une heure plus tard, nous errons dans les travées de la partie chinoise de la capitale. Installés dans la rue, les stands vendent aussi de la nourriture que des montres ou des vêtements d'imitation. Nous nous faufilons dans une foule occupée à choisir des durians dont c'est la pleine saison. L'odeur très caractéristique de ce fruit ne nous incite pas du tout à en goûter. Il pue tellement qu'il est interdit d'en trimballer dans les transports en commun ou d'en amener dans les hôtels ! Il est paraît-il assez bon, mais c'est sans regret que nous laissons aux autres le soin de l'expérimenter !

Non loin de là, Chantal trouve un salon de coiffure qui lui inspire confiance. Elle en ressort une heure plus tard toute belle. Comme à Pékin, elle a surtout apprécié le long massage de cuir chevelu qui précède la coupe. Nous retournons vers notre hôtel. Je ne connais pas le nombre exact de kilomètres à pied effectués dans la journée, mais il doit être impressionnant. Et surtout, épuisant dans cette chaleur.

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous pénétrons dans un bar pas très loin de notre logement. Tout en s'occupant de nous, le serveur nous demande notre nationalité. Il est heureux de nous apprendre que son patron est lui aussi un Français et s'en va le chercher. Celui-ci vient immédiatement nous serrer la main en se présentant. C'est un Breton et fier de l'être, comme nous ! Il nous apprend qu'il est à Kuala Lumpur depuis dix-neuf ans et qu'il a trois affaires : ce grand bar, un restaurant gastronomique juste en face et un autre restaurant plus simple un peu plus loin ! Au fil de la conversation, nous nous apercevons que nous sommes tous les trois originaires de la région de Dinan et que nous avons plein de copains en commun !!! Le monde est vraiment tout petit. C'est décidé, nous fêterons le réveillon de Noël au Bouchon, son restaurant gastronomique.             

Je ne sais pas si c'est l'émotion d'avoir parlé de la Bretagne toute la soirée, toujours est-il que je ne parviens pas à m'endormir. Il fait chaud et le gamin de la chambre voisine n'est pas des plus calmes. En plus, un karaoké , non loin de là, aurait une certaine tendance à m'énerver un peu !

C'est un peu grognon le lendemain matin de bonne heure que j'invite Chantal à visiter la frêle KL Tower. Du haut de ses 421 mètres, nous avons une vue imprenable sur la ville entière et les Tours Petronas toujours aussi somptueuses. Lors d'une visite de Kuala Lumpur , je conseille la visite de cette tour plutôt que celle des Petronas . D'abord, l'accès en est bien plus simple (pas besoin de réservation), et ensuite, aux Twin Towers, on ne peut grimper que jusqu'à la passerelle alors qu'ici nous sommes au dernier étage.

Une fois redescendus sur terre (!), nous allons traîner nos guêtres dans Little India le quartier indien, puis autour des superbes bâtiments du Sultan Abdul Samad , de la poste centrale, du City Hall et de la gare. Ils sont tous d'architecture mauresque avec arches et dômes.

Il est maintenant quinze heures et nous avons envie d'une part de pizza. En métro, nous rejoignons les Petronas . Notre petite vendeuse nous reconnaît immédiatement. Aujourd'hui, nous avons droit chacun à une part plus grosse et à un coca avec moins de glaçons !

 

 

Dimanche 24 et lundi 25 décembre 2006

Aujourd'hui, nous devons quitter notre chambre, mais les proprios de l'hôtel nous en ont réservé une autre non loin de là. C'est Chantal qui va se charger du transfert, car la lumière de ce matin est très belle et je pars faire des photos. Nous nous retrouvons en fin de matinée dans notre nouvel hébergement. C'est la même chose que l'autre et l'ambiance routarde est plutôt sympa.

Dans l'après-midi, nous partons à la recherche d'un marché que nous ne trouverons jamais !

Pour le réveillon de ce soir, nous nous faisons tout beau. Chantal sort de son sac la seule robe qu'elle ait amenée avec elle, se maquille avec des échantillons récoltés je ne sais où. En ce qui me concerne, je mets la tenue avec laquelle j'ai quitté la France sept mois plus tôt : pantalon de toile claire et chemise d'été à manches longues rose. Dans les pieds : les sandales rouges achetées à Chiang Mai pour Chantal, des tongs pour moi. La classe quoi !!!

Philippe a bien fait les choses. Il nous a dressé une table dans une petite pièce rien que pour nous deux. Rien ne manque. L'éclairage est discret et les bougies allumées contribuent à l'air de fête qui s'en dégage. Devant nous, sur la table, la belle vaisselle brille de mille feux. Vous rigolez peut-être, mais vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que nous avons de nous asseoir à une table si bien mise et où tout est nickel ! Je suis certain que ce soir Monsieur Tâches ne viendra pas m'embêter !!!

Après l'apéritif, un foie gras de canard nous est servi. Rompu aux épices, notre palais n'a cependant plus l'habitude des produits goûtés. Il nous semble fort, mais les souvenirs, même gustatifs, ont la vie dure et nous le savourons avec délectation. Ce soir, c'est fête et nous avons choisi une bouteille d'un vin qu'on adore : du Gewürztraminer. Nous avons ensuite droit à un filet de bar tout juste arrivé de Cancale. Chaque fin de semaine, Philippe reçoit en effet, par avion, ses bourriches d'huîtres et son poisson directement de Cancale , port de pêche breton réputé pour son ostréiculture. Il se déplace lui-même à l'aéroport réceptionner la marchandise et se porte garant de la fraîcheur des produits. Au cours du repas, il vient nous présenter deux jeunes Français travaillant en Malaisie et qui réveillonnent là eux aussi : Alexis de Paris et Gwénaël de.... la région de Dinan !!!... Nous sommes désormais quatre, dans un restaurant à des milliers de kilomètres de chez nous, et originaires du même endroit en Bretagne. Je ne parlerai pas du cuisinier, breton lui aussi, mais du Finistère ! Irréel, incroyable.... Nous décidons de nous retrouver après le repas pour fêter ça. En attendant, en dessert, la serveuse nous apporte la spécialité de la maison : un genre de mousse aux fruits mi-vanillée, mi-chocolatée. Après nous être amusés avec les cotillons et nous être faits prendre en photo devant le sapin, le patron est venu nous offrir un petit digestif histoire de faire passer et le repas et l'addition !!! Nous passons le reste de la soirée dans son bar de l'autre côté de la rue, à boire des pots avec Gwénaël et Alexis. Heureux hasard, sacrée soirée et souvenirs inoubliables.....

Il est un peu plus de deux heures lorsque nous revenons à la chambre et nous tentons d'avoir nos familles sur Skype. Avec le décalage, il est dix-neuf heures en France. Coup de chance, nous pouvons avoir tout le monde et leur raconter notre réveillon, alors qu'eux commencent à peine le leur.

Le lendemain matin, jour de Noël, nous avons un peu la bouche pâteuse. Il fait chaud dans la chambre. Chantal semble un peu dérangée. C'est qu'on n'a plus l'habitude de manger autant et aussi riche !

J'en profite pour travailler sur mon site, faire un peu d'internet et nous promener dans les rues. J'en profite pour acheter un bermuda dans la boutique Quiksilver. J'en choisi un qui sera, à la grande joie de Chantal, beaucoup moins salissant que celui que j'ai ! C'est mon et son cadeau de Noël !!!

 

 

26, 27 et 28 décembre 2006

Ce matin, mardi, nous retournons à l'ambassade du Myanmar (Birmanie). Nous avons rempli les papiers, pris nos passeports et emmené chacun trois photos récentes prises juste avant le voyage, Une fois de plus, il y a du monde. Parvenus enfin devant le même guichetier que la semaine passée, celui-ci prend nos documents... et nous les rend aussitôt ! Motif : les photos sont en noir et blanc, alors qu'il a besoin de photos couleur pour les visas ! Nous sommes verts de rage... C'est pas de la couleur, ça !!! Nous sommes obligés de retourner en ville et trouver un photographe. Une bonne heure plus tard, nous sommes revenus devant notre copain guichetier. Il examine les photos, nous dévisage et apparemment satisfait, nous demande de venir jeudi les récupérer.

Cela nous laisse encore trois journées à errer dans les rues de Kuala Lumpur .

Nous commençons par un parc assez sympa, à l'écart des klaxons et de l'agitation, puis enchaînons par la visite d'une mosquée, tous les deux affublés d'une djellaba et d'un voile en plus pour Chantal , pas ridicule mais presque, fournis à l'entrée. Nous allons en fin de journée dans le quartier animé de Chinatown . Nous repérons un très joli restaurant chinois qui figure en bonne place dans le Guide du Routard . Le cadre est magnifique, la carte attrayante et les prix plus que raisonnables. Le mobilier chinois est d'époque et les photos anciennes accrochées au mur aussi. On se croirait un décor de film. Tout est beau. Nous choisissons la spécialité de la maison que nous recommandons à tous ceux qui viendront ici : le fameux nyonya laksa . Il s'agit d'une soupe de nouilles très épaisse, cuite dans une sauce à base de lait de coco, pâte de crevette, ail, oignon, gingembre frais, piment, feuilles de citronnelle et toutes sortes d'épices inconnues. Accompagné de concombre émincé, d'un oeuf dur et de fleur de gingembre, on le choisit à base de poisson et crevettes ou de poulet. Bien préparé, ce plat est absolument divin !...

En nous levant assez tard ce matin, nous décidons de partir pour la capitale administrative toute neuve de Malaisie : Putrajaya, distante d'environ vingt-cinq kilomètres et desservie par un train dernier cri.

La ville nouvelle nous semble vide : pas ou très peu de véhicules et personne sur les trottoirs surchauffés. De nombreux ponts tous d'architecture différente, des bâtiments administratifs ultramodernes, de très larges avenues au mobilier urbain high-tech, une mosquée de style indo-iranien et le siège du gouvernement avec sa coupole verte rappelant celles d'Asie Centrale constituent le centre de la cité. Ce qu'il y a de plus étrange, c'est l'absence totale de magasins. Il y a bien un semblant de galerie marchande près d'un lac, mais celle-ci abrite essentiellement les restaurants où les employés viennent manger le midi. Pour visiter la mosquée, elle aussi de conception moderne, nous devons, comme hier, nous vêtir d'une belle djellaba rose qui nous va très bien au teint ! L'élégance même, quoi ! À l'écart du centre administratif, de l'autre côté d'un lac, s'étend la zone de jolies résidences qui viennent d'être achevées ou qui sont en construction. C'est là que logeront les employés de l'administration. Mais tant que les commerces seront absents, Putrajaya restera une ville morte, belle peut-être pour les aficionados d'architecture , mais lugubre...

Avant de récupérer nous passeports et visas cet après-midi, je veux aller faire de l'internet. Je ne comprends pas, certains kiosques sont fermés et, dans les autres, cela marche très mal. Je tente pourtant ma chance dans l'un d'eux, mais dois renoncer tant la lenteur est exaspérante. Nous apprendrons quelques jours plus tard qu'un fort tremblement de terre à Taiwan venait de sectionner des câbles sous-marins de télécommunication. L'Asie se retrouve désormais pratiquement isolée du reste du monde. Durant de longues semaines, les liaisons resteront perturbées.

C'est l'heure maintenant de retourner à l'ambassade de Birmanie. Le préposé nous a bien dit la dernière fois de venir entre seize et dix-sept heures. Il est précisément seize heures lorsque notre copain guichetier arrive avec un gros tas de passeports dans une boite à chaussures. C'est avec véhémence et large sourire qu'il nous tend enfin nos sésames en nous souhaitant bon séjour là-bas. Nous le remercions en espérant que tout se passera plus facilement une fois arrivés sur place !

Mais pour l'instant, nous retournons à la chambre préparer les bagages. Demain matin, nous prenons le bus pour Malacca.

 

 

29, 30 et 31 décembre 2006

Deux heures après être parti de Kuala Lumpur, le bus arrive à Malacca, certainement la ville la plus ancienne de Malaisie. Comptoir portugais, puis hollandais et enfin anglais, ce port jadis florissant a su conserver bon nombre de ses bâtiments coloniaux et historiques.

Après avoir trouvé une chambre dans une A.J. un peu éloignée du centre, nous repartons en direction de la Place Rouge ainsi appelée à cause des nombreux bâtiments rouges qui l'entourent. À commencer par Christ Church la plus ancienne église protestante du pays et le Stadthuys considéré comme le plus vieil édifice hollandais du sud-est asiatique. Nous grimpons ensuite d'une petite colline sur le haut de laquelle trônent les ruines de Saint Paul's Church où fut un moment inhumé saint François Xavier.

Ce soir après un repas moyen dans une cantine indienne pas très loin de notre auberge, en se couchant, Chantal découvre avec stupeur des boutons qui la brûlent et qui lui recouvrent tout un côté du torse. Cela se révèlera être un zona qui la fera souffrir pendant un bon mois et qu'elle ressentira encore plus d'une année plus tard ! Après une consultation dans une pharmacie chinoise, elle appliquera durant quelques temps une sorte de pommade qui la soulagera un peu.

Le lendemain, au contraire d'hier, nous nous éloignons de la zone hyper touristique pour aller flâner un peu plus loin dans la ville. La partie la plus intéressante se trouve dans Chinatown. Le temple Cheng Hoon Teng est à voir avec ses cohortes de fidèles qui viennent s'y recueillir et brûler un nombre impressionnant de baguettes d'encens. Les rues adjacentes présentent des alignements de maisons chinoises à un étage aux façades colorées, toutes construites de la même façon avec leur porche qui protège le sol carrelé de faïence, une grande porte et deux fenêtres en bois. Désormais, beaucoup d'entre elles abritent au rez-de-chaussée un restaurant ou un magasin. Nous nous arrêtons prendre un thé dans l'une d'elles pour nous abriter de la chaleur et la visiter discrètement. Sa rénovation est récente et réalisée avec beaucoup de goût dans le choix des couleurs actuelles et du mobilier d'époque. La cour intérieure, puits de lumière et source de courants d'air, abrite de nombreuses plantes vertes.

Le quartier est très plaisant et relativement calme, du moins dans la journée, puisque deux ou trois soirs par semaine s'y tient un marché de nuit animé. Avant d'aller manger dans un restaurant repéré pendant notre balade, nous arpentons ses allées achalandées. On y vend plein de babioles et de chinoiseries bon marché et sans grand intérêt. J'y achèterai pourtant un énième bracelet !

En rentrant d'un bon dîner nyonya , métissage des cuisines chinoise et malaise, nous croisons de nombreux trishaws (tricycles qui servent de taxi) kitschissimes. Avec leurs fleurs artificielles, leurs bondieuseries, leurs guirlandes de Noël allumées et une sono diffusant de la mauvaise musique world , ils promènent de rares touristes en goguette dans le quartier historique.

Chantal passera une mauvaise nuit, dormant peu à cause de la douleur ; elle ne supporte pas la position couchée. Dur, dur pour dormir !

Aujourd'hui dernier jour de l'année, ça commence plutôt mal pour moi : Chantal veut faire les magasins des galeries ultramodernes qu'elle a aperçues hier. Je ne peux tout de même pas refuser un plaisir à une femme malade. Je décide donc de la laisser aller seule ! Je déteste les magasins !! Je ferai un peu de tri dans mes photos et mettrai mon site à jour.

En fin de journée, nous allons prendre l'apéritif (un vrai, avec du whisky pour moi et du Bailey's pour Chantal) dans Chinatown . On dirait que tous les routards de Malacca sont sur les terrasses des bars branchés du quartier. Tout le monde veut fêter dignement le Nouvel An. Et moi aussi. Au moment de partir dans le restaurant d'hier soir, Chantal n'a subitement plus envie de nourriture asiatique. Elle préfèrerait une....... pizza !!! Lors de ses pérégrinations de la journée, elle a repéré un Pizza Hut et s'est mise en tête de m'y amener ce soir. Je tente une première fois, une seconde puis une troisième fois de la convaincre. Elle n'en démords pas, elle veut sa pizza ! Au bout d'interminables palabres, j'accepte d'y aller, mais à reculons. Pour ce soir, j'avais imaginé une toute autre sorte de soirée !!

Et voilà qu'elle ne trouve plus l'endroit où ce restaurant de haute gastronomie se trouve ! On tourne en rond, on revient sur nos pas, on repart.... J'avoue que je ne suis plus trop d'humeur badine. Pour couronner le tout, elle se retrouve les quatre fers en l'air sur le trottoir défoncé. Dans la chute, une de ses tongs vient de céder.   Et c'est avec une sandale au pied et l'autre à la main qu'elle pénètre enfin, et moi sur ses talons (c'est le cas de le dire !), dans ce haut lieu de la mal bouffe .

Nous en ressortirons une demi-heure plus tard, délestés de trop de ringgits (monnaie malaise) pour la qualité fournie, et de mauvaise humeur. Même Chantal reconnaît qu'elle a eu tort, mais c'est trop tard !!! J'aimerai retourner fêter la nouvelle année dans Chinatown , mais elle ne le souhaite pas, elle est fatiguée.

Ce soir, en cette nuit de la saint Sylvestre, nous sommes au lit à vingt et une heures, et à l'hôtel des Culs Tournés qui plus est !!!......

Autant je me souviendrai longtemps de notre super réveillon de Kuala Lumpur, autant je me souviendrai longtemps de celui-ci aussi.....

 

 

1er , 2, 3 et 4 janvier 2007

Bonne année !!!

Nous avons bien dormi, et je suis de meilleure humeur qu'hier soir. Quoique !! Un des clients allemands de l'hôtel vient de m'avouer qu'il avait passé un excellente moment à fêter la nouvelle année, hier soir à Chinatown , en compagnie de touristes de passage et de jeunes Malais. Il veut me donner plein d'autres détails, mais je pars, ne souhaitant surtout pas en savoir davantage. Grrrrrr......

Notre billet d'avion au départ de Bali étant programmé au 11 février, je me fais un petit calcul à l'envers pour savoir quand quitter la Malaisie pour Singapour où nous souhaitons séjourner une semaine. J'aurai souhaité voir la partie Est du pays et visiter le Taman Negara , mais des voyageurs rencontrés à Georgetown nous l'ont vivement déconseillé. La mousson sévit en ce moment sur la côte orientale et le parc national. C'est décidé, nous resterons ici encore quatre jours, ce qui fera une semaine de séjour à Malacca . Cela fait un peu trop, mais notre auberge de jeunesse nous plait bien et nous n'avons plus le temps de partir ailleurs.

Nous commençons l'année par la visite d'une vieille maison malaise : la villa Sentosa.Pour atteindre le quartier où elle se trouve, nous devons traverser pratiquement toute la ville à pied. Une grosse averse orageuse, impressionnante d'intensité, nous retient une trentaine de minutes sous les porches des maisons. Autant en France à la moindre goutte, tout le monde se ramasse, autant ici, habituée au climat tropical, la population interrompt à peine son activité en cours. Seuls quelques marchands ambulants cherchent à abriter leur carriole au contraire des gamins qui se ruent patauger dans les mares d'eau. En attendant la fin de l'ondée, nous achetons dans une pâtisserie locale quelques gâteaux.

Parvenus devant la demeure en bois peint posée sur ses pilotis,une vieille dame très chic nous fait pénétrer dans la maison de 1920 qu'elle habite toujours. Comme souvent en Asie dans les familles nanties, l'intérieur à l'allure de musée recèle un trésor de babioles rococos. Cela va des poupées en chapeau et robe de taffetas assises sur un coussin tricoté au milieu du lit aux indémodables (!) fleurs en plastique. On peut aussi y voir de petites collections de kriss , de vêtements anciens ou de miroirs, dispersées dans les nombreuses chambres entourant le patio. Avant de quitter la vaste maison, la dame, bavarde comme une pie, nous fait frapper trois fois sur un gong vieux de deux cents ans et censé porter chance.

Avant de retourner manger un bon nyonya laksa dans le même restaurant que l'autre soir, nous passons près de deux heures sur la webcam à fêter la bonne année à Alexis et Maxence nos enfants, mais aussi à Dominique et Yvonnick nos amis d'enfance. Nous n'aurons nos parents qu'au téléphone, mais c'est déjà bien. Ils sont tout heureux d'avoir de nos nouvelles ; les voilà rassurés pour un petit moment encore. Cela nous réchauffe le coeur. Quel plaisir de parler et de voir ceux qu'on aime !

Chantal va de moins en moins bien. Elle ne supporte ni la position couchée, ni assise, ni debout !! Et le poids d'un vêtement sur la peau lui fait horriblement mal. Mais elle serre des dents, met sa robe ample et vient tout de même se promener avec moi.

Un autre soir, nous dégotons une petite cantine qui est prête à fermer mais qui nous accepte quand même. Chantal choisit une soupe chinoise et je commande un énième nyonya laksa qui se révèle aussi bon que les autres, et un peu moins cher ! Sur la table derrière nous, un couple d'une quarantaine d'années a commandé du thé qu'ils dégustent tous les deux avec des gâteaux achetés chez l'épicier d'à côté. Et juste pour nous faire plaisir, sans arrière-pensée, viennent nous en offrir quelques-uns.

Il est temps de parler un peu des Malaisiens qu'ils soient Malais, Chinois ou Indiens.

Toutes ces personnes sont a-d-o-r-a-b-l-e-s. Dès que nous avons franchi la frontière en arrivant de Thaïlande, nous avons senti plus de chaleur que là-bas. Les regards sont plus appuyés, plus francs. Les gens sont souriants à souhait, accueillants dans tous les cas et toujours prêts à vous rendre service. Au Laos aussi, nous les avions trouvés bien sympathiques, mais ici, le pays étant développé et la population davantage citadine, c'est plus surprenant. Ils devraient théoriquement être plus distants, plus indépendants. Il n'en est rien l'entraide et la serviabilité semblent partout présentes. C'est inné chez eux. Il est vrai que la tradition malaise enseigne que l'étranger est un invité et doit être considéré comme tel. Nous l'avons franchement ressenti, aussi bien dans les grandes villes que dans les villages.

Il y a pourtant deux choses qui nous intriguent : l'obésité et l'acné.

Le grand nombre de personnes trop fortes nous affole. Il est vrai que, dès les premières heures de la journée, nous croisons les gamins avec une bouteille de cola dans une main et un paquet de gâteaux entamé dans l'autre. Personnellement, j'appelle cela un fléau. Il sera à mon avis très difficile de faire marche arrière, car, comme je l'ai déjà expliqué, il est de très bon ton en Asie de montrer sa réussite en affichant ses kilos ! Est-ce le résultat de ces excès, mais l'acné aussi fait des ravages. C'est le seul pays d'Asie où nous avons constaté une telle ampleur du phénomène. Hommes et femmes, jeunes gens et jeunes filles, une grande majorité de la population porte sur le visage les stigmates de la maladie. Le problème ne doit pas être nouveau, car dans la presse, à la télévision, dans les magasins, les publicités pour les traitements de ce mal sont légion. Nous ne sommes pas médecins, mais nous trouvons bizarre que bon nombre des personnes atteintes dans le monde soient concentrées dans un seul pays ou presque....

Mais laissons là nos jugements esthétiques et gardons simplement en mémoire la très grande gentillesse de ces gens. De la vieille dame qui se lève pour nous laisser sa place dans le métro de Kuala Lumpur , à la serveuse de beignets de banane de Pangkor qui nous en rajoute quelques-uns en sus parce que nous apprécions sa recette, à nos voisins de table au restaurant qui nous offrent une partie de leur dessert pour que nous puissions goûter, tout ce qui concerne les rapports humains nous a ravi.

Mais nous devons tout de même poursuivre notre voyage et demain nous partons plus au sud, vers Singapour.

Même si le pays ne regorge pas de beautés naturelles et de sites historiques, même si les trajets en autobus sont un peu monotones, au revoir et à un jour peut-être tant votre accueil nous a séduits.

Selamat tinggal ... au revoir....

 

carte de notre parcours en Malaisie