Parc marin
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 Pour le Parc Marin d'Iroise

plan 
État de la question en février 2005
une longue gestation
report ou enterrement.
Point de vue
Une chance et un défi maritimes à la pointe de Bretagne
Un écosystème reconnu
Une chance économique et écologique
Un enjeu  de concertation responsable
Un projet de gestion intégrée de la mer d'iroise
Les deux approches du projet
Le parc = un SMVM
De quelques propositions

État de la question

une longue gestation (voici l'historique.)

 

Année         1984

Inauguration de la réserve de biosphère (Molène Ouessant)

Année         1991 Proposition de la création d'un Parc Marin
Année         1993-96 Étude de faisabilité
Année         1996 Désignation d'un chargé de mission
5 Nov          1998 Confirmation de la Création du parc avant 2000
Sept/nov      2000 Consultation préalable des collectivités et usagers
4 mai           2001 Lettre des Préfets  (compte rendu de la consultation)
25 Sept        2001 Arrêté ministériel de prise en considération du projet
                   2002 Attente du dossier de l'enquête publique
Sept           2003 Enquête publique prévue puis reportée d'un an
             2004- 2005 Enterrement ou report ??

Parc marin;  report ou enterrement?

Voilà vingt ans que la proposition a été lancée. Nos rappelons que le projet de Parc Marin des Iles Chauzey a échoué dans les années 70.   Aussi, le report de l’enquête publique d’année en année depuis 2003 est motivé par le fait que la législation des parcs nationaux ne s’appliqueraient pas au domaine maritime. Nous ne voulons pas croire que l'inadéquation du projet avec la loi de 1960 (celle sur les parc nationaux) n'est qu'un prétexte pour se débarrasser du projet de parc marin.

Le motif invoqué n'est pas fondé, pour la simple et bonne raison que dès la présentation des avants projets et lors de l'enquête préalable tous les partenaires savaient que la loi sur les parcs nationaux terrestres n'était pas applicable. Plus fort, les responsables argumentaient à loisir sur le fait qu'il s'agissait bien d'inventer un nouvel outil adapté au milieu marin, de forger un nouveau savoir-faire maritime, susceptibles d'être exportés ailleurs dans le monde. La science administrative française n'est plus ce qu'elle était. On espérait pourtant remplacer l'introuvable décentralisation par le fameux et nouveau "droit à l'expérimentation". Eh bien non, peut être la prochaine fois, peut être l'année prochaine, ou plus tard encore. De fait une des vraies raisons pourrait bien être le devoir impérieux d'économie dans les ministères dans cette époque de déficits généralisés.

 Il reste un devoir qui doit être rempli par l'administration et/ou la mission du parc vis à vis des citoyens, usagers et professionnels, c'est le devoir de transparence financière. Le bilan financier du pré projet "parc marin", depuis le lancement des études de faisabilité de 1993 jusqu'à ce jour, doit être établi et présenté publiquement.

A) Une chance et un défi maritimes à la Pointe de Bretagne

un écosystème exceptionnel reconnu

La Mer d’Iroise concentre dans ses eaux une exceptionnelle richesse de la flore et de la faune reconnue par 6 catégories de protection du milieu : de la zone d’intérêt communautaire à Natura 2000. L’idée d’un Parc Marin National d’Iroise est née en 1988 de la création par l’UNESCO d’une réserve de biosphère à Ouessant et à Molène, bientôt étendue à l’Ile de Sein. Ces multiples reconnaissances, nationales et internationales, des fonctions de l’écosystème de la mer d’Iroise fondent la proposition visant à une protection durable et une maîtrise concertée de l’exploitation de ses ressources marines.

L’adaptation au milieu marin de la législation des Parcs Nationaux est une opportunité à saisir pour l’écosystème marin, élargi et cohérent, de la Mer d’Iroise.

Une chance économique et écologique

Dans ce territoire fragile aux ressources limitées et sensibles, nous apprenons tous les jours que la " qualité environnementale est le premier atout d’une mise en valeur économique ".

Aujourd’hui, les professionnels de la mer de Bretagne et d’ailleurs, explorent sur leurs zones de pêche, les principes et conditions d’une gestion raisonnée de leurs métiers, seule capable d’assurer la pérennité de leurs activités. Les contraintes environnementales sont des données incontournables pour le développement d’un tourisme de qualité et de loisirs, respectueux du milieu.

Dans les années 1970, un projet similaire de parc marin aux Iles Chausey a échoué. Aujourd’hui, il n’y a plus d’école à Chausey, deux fois moins de bateaux, de pêcheurs en activité, et différentes espèces de coquillages et de crustacés ont quasiment disparu. Rien n’est donc sûr..

Un véritable enjeu de concertation responsable.

Une concertation réussie entre les multiples usagers, acteurs, riverains d’un territoire marin est un véritable défi et une aventure continuellement recommencée. Les Schémas d’Aménagement et d’Utilisation de la Mer (SDAU) les Schémas de Mise en Valeur de la Mer (SMVM), se sont trop souvent cantonnés dans la réalisation d’études scientifiques, d’états des lieux, qui, pour être essentiels, n’ont cependant pas permis la mise en place d’une dynamique de gestion concertée. Les contrats de baie ou de rade, après des lancements tonitruants paraissent aujourd’hui en panne. Il y a toujours manqué la création simultanée d’une agence interdisciplinaire et interprofessionnelle d’animation et de suivi, dotée de moyens à la hauteur des enjeux.

L’outil Parc Marin, par l’institution délibérée d’une véritable entité maritime nouvelle, représente une opportunité formidable pour imaginer, organiser, faire vivre, une concertation, un suivi, une mise en valeur exemplaires d’un site d'exception. C’est le défi présenté aux acteurs et partenaires de ce territoire. Il repose sur l’implication volontaire et concertée des usagers qui y travaillent, y vivent, et en jouissent Le Parc National Marin, sera alors un nouveau et beau symbole de l’attachement des Bretons à leur patrimoine maritime. 

B) Un projet de gestion intégrée de la Mer d’Iroise.

Les deux approches du Parc Marin

On nous assure qu'il s'agit là d'un projet original, qu'il n'y pas d'antécédents, et que le rôle de la concertation est justement une élaboration collective d'un produit nouveau, qui servira, même, de référence par la suite;

Alors, il faut être clair.  Ainsi

  1. S'agit-il d'une sanctuarisation d'un milieu non encore dégradé. C'est la position défendue par certains scientifiques, mais aussi par ceux qui disent que la Baie de Douarnenez étant polluée (algues vertes etc..), elle n'a pas à faire partie de la zone parc afin qu’elle conserve un caractère de pureté "originelle". Mais dans ce cas là, la procédure actuelle de parc marin, n'a pas lieu d'être. Car ces zones sont déjà couvertes par de multiples protections sur tout le secteur ou en partie ; réserves de biosphère, directive CEE oiseaux sauvages, Réserve de Chasse marine,  site classé Il peut être utile de renforcer la Réserve de Biosphère par des moyens et modalités appropriés et d'y développer par exemple, des animations pédagogiques et scientifiques nouvelles.
  2. S'agit'il d'une mise en valeur d'un écosystème marin par une gestion respectueuse de son environnement. Ce qui veut dire qu’une procédure « Parc marin » est utile et nécessaire en raison des dégradations et des prédations subies par le milieu. La principale motivation du parc est alors de lutter contre ces dégradations pour en limiter les effets, les éradiquer.  C’est donc la mise en place d’ une gestion durable dans les territoires marins proches de la réserve de Biosphère et qui vivent en symbiose avec elles. (Mer d'Iroise, Rade de Brest et Baie de Douarnenez pour faire court). C'est la mise en valeur de l'espace marin par des pratiques de développement durable.

Si dans le cadre des premières zones "réserves de Biosphère" existantes, le schéma d'organisation est déjà ficelé (n'y a t'il pas un directeur? Un comité scientifique de suivi ?), l'organisation administrative des autres zones dans le cadre du Parc marin doit faire appel à une participation active des usagers et acteurs maritimes. Et cette organisation doit être différente. Pour nous, il est clair que nous retrouvons, dans le cadre du Parc Marin élargi, la problématique de gestion intégrée d’une zone marine , qui rappelle les Schémas de Mise en Valeur de la Mer et les contrats de Baie.

le Parc Marin  d'Iroise  = Un Schéma de Mise en Valeur de la Mer d'Iroise

Aujourdhui, après de nombreuses tergiversations, le projet est plus ou moins reporté jusqu’au moment où l’on aura défini un statut juridique pour les parc marins, étant entendu que le statut de parc national ( terrestre) n’est pas adapté.  De fait, il suffirait d’essayer de faire appliquer une sorte de schéma de mise en valeur de la mer à la zone concernée.

Nous savons très bien que ces schémas de mise en valeur de la mer n'ont pas bonne presse. Un seul a vu le jour en France.  Il est tout d'abord nécessaire d'en expliciter les raisons et de dire pourquoi dans le cadre du projet de Parc Marin cette procédure retrouve une nouvelle vigueur.

Il y a deux raisons essentielles

Les SMVMs  sont souvent restés lettre morte parce que dans le même temps où l'on débloquait le financement des études scientifiques, économiques sur la zone considérée, on n'instituait pas parallèlement l'organisme chargé du suivi et de l'animation de ces programmes. La Préfecture chargée d'instruire les SMVMs n'avait pas pour mandat, ni d'ailleurs l'administration des affaires maritimes, de faire vivre ces Schémas. Les études étaient donc rangées dans les tiroirs jusqu'aux prochains financements d'études complémentaires. Dans le cas du parc marin, c'est très différent puisqu'une structure d'animation et de suivi est mise en place dès le départ avec des moyens importants. Donc la structure d’animation d’un SMVM existe  déjà;  c’est  « la mission du parc » qui bénéficie de moyens.

La participation des usagers et des acteurs du monde marin à la réflexion sur ces SMVMs a trop souvent été bloquée par le fait que l'on annonçait, dès le début, le contexte d'hostilité réciproque dans lequel se déroulait l'instruction; conflits d'usage, activités contradictoires et compétitrices, etc.. En fait cet état d'esprit s'exacerbait à chaque rencontre ou intervention. Dans le cadre du Parc marin, sans nier ces conflits, la procédure est différente puisqu’une nouvelle phase a été mise en place; celle de la consultation préalable. Enfin, il semble qu’une volonté de construction permanente, pas à pas, non figée, est annoncée. C'est une sorte d'aventure collective, qui s'inscrit dans la durée, et, sur laquelle les usagers doivent avoir prise. Ainsi normalement, si la règle du jeu est respectée, les conditions de participation devraient être mieux remplies. 

Le projet du Parc Marin possède donc un atout essentiel; la volonté de l'Etat de mettre en place les moyens de fonctionnement d'une structure de suivi et d'animation. Mais ce n'est pas suffisant. Ce projet nécessite une réflexion approfondie sur la manière dont les usagers, riverains et responsables feront vivre cet espace. Le risque de construire une machine bureaucratique, par nature, contradictoire avec la notion même de développement durable, n'est pas nul, loin s’en faut.

Un SMVM, avec une différenciation des dynamismes de zones

Il serait donc utile de bâtir sur chaque zone du vaste territoire du parc, des modalités de participation différenciées. Ainsi, il apparaît dès à présent que la Baie de Douarnenez, sous-ensemble de la zone parc, nécessite par exemple un  pilotage spécifique afin d'être au plus près des préoccupations marines locales.

Le Parc marin aura un intérêt, s'il développe, suscite ou amplifie des dynamismes locaux. Les problèmes de pollution, de dégradation des milieux, les volontés de développement économique durable, de reconquête de la qualité des écosystèmes deviennent aussi de la responsabilité et de la compétence du parc. Ceci est incompatible avec une administration technocratique et pyramidale.

Contrat de baie et zone Parc

Une des questions généralement soulevées est la non-intégration de la rade de Brest dans la zone Parc. Outre, les craintes vis à vis de l'importance de la Ville de Brest par rapport aux autres collectivités ou la présence de la Marine Nationale avec la sanctuarisation nucléaire supposée de la Rade, une autre raison serait tout à fait valable. C'est que la Rade de Brest bénéficie déjà d'un Contrat de Baie et donc normalement d'un programme de protection et de mise valeur.

Si la Baie de Douarnenez avait pu bénéficier d'un tel contrat, point n'aurait été besoin d'un point de vue strictement maritime et environnementaliste de l'inclure dans la zone parc. (Voir "la baie et le parc".)

De quelques propositions

Du Conseil d'administration.

La proposition faite concernant le CA ne nous satisfait pas. Tout d'abord, nous avons remarqué l'absence de représentation des associations environnementalistes et des associations locales. Ensuite, nous souhaitons une organisation qui ne soit pas figée dès le départ et qui s'adapte aux réalités du terrain. Il faut une véritable décentralisation des pouvoirs d'orientation, de définition des objectifs, et d'initiatives. Nous craignons que la sur-représentation des administrations et institutions éloignées de la vie locale ne débouche sur un empilement d'études de toutes sortes et sur des décisions prises ailleurs. Enfin, il ne faudrait pas oublier que si le Parc est national, il demeure aussi un élément de la vocation maritime régionale. A ce titre la Région Bretagne est sous représentée par rapport à la présence multiforme des ministères et administrations d'Etat.

De la question du siège social du Parc

En restant dans ce même état d’esprit,, nous proposons que le siège social du parc soit éclaté sur le territoire du Parc. Notre proposition consiste en la création de 4 à 5 "Portes" du parc qui mises en réseau, permettra une meilleure communication et présence sur tout le territoire concerné. Nous refusons la création d'un siège social, figé dans le granit et le marbre, qui deviendrait bien vite plus un outil touristique de prestige et de promotion de la ville côtière du siège que la vitrine d'une valorisation du territoire maritime dans son ensemble.

Des interventions financières.

Si le Parc Marin représente une opportunité pour développer des activités marines dans le sens du développement durable, il n'en demeure pas moins qu'il doit également intervenir et s'engager dans la résolution des problèmes de dégradation du milieu. Ces interventions et participations ont bien entendu des volets financiers. Pour revenir sur la question de la reconquête de la qualité des eaux des bassins versants, il est important de faire remarquer que l'instauration des contrats de baie apporte un surplus de 10% d'aides aux travaux sur les stations d'épuration. Le Parc Marin se doit aussi de proposer de telles facilités et point n'est besoin d'une étude supplémentaire pour arriver à cette conclusion.

De la conception maritime d'un parc.

Parc Marin, l'observateur doit être placé en mer. Parc Marin côtier, il est clair que l'état des zones terrestres limitrophes concerne également le parc. La préservation et la mise en valeur des côtes et du littoral ne peuvent laisser indifférents les responsables de cet espace maritime. Ainsi l'esthétisme, la qualité d'une construction littorale doit aussi s'apprécier en se plaçant en mer.  Si les maisons regardent la mer, il est aussi important de savoir que les bateaux regardent la terre. Le mitage littoral est une aussi bien une catastrophe terrestre, qu'une défiguration maritime. Le parc a aussi une responsabilité de préserver la qualité de ce paysage maritime côtier qui jusqu'à présent demeure un de nos grands atouts locaux..

PROJET DE  GESTION INTÉGRÉE D'UN  ECOSYTEME MARIN CÔTIER

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Dernière modification : 03 mars 2005.