Les huit symboles du bonheur sont constitués par l'ombrelle (ou parasol), les poissons d'or, le calice de diamant (ou vase de richesse), le lotus, la coquille d'escargot s'enroulant vers la droite (la conque dextrogyre), le noeud infini (le glorieux noeud sans fin), l'étendard (la bannière de victoire) et la roue.
La fleur de lotus est considérée comme le symbole de la pureté de l'esprit, et également
de l'origine pure ou divine. C'est en particulier le cas du lotus ouvert qui est symbole de la pureré
de la genèse, de l'origine: à partir de la boue dans laquelle il s'enracine, le lotus élève sa floraison
immaculée au-dessus de la surface de l'étang et restitue ainsi l'épanouissement harmonieux de la spiritualisation.
Le lotus est aussi une sorte de reflet de la terre qui, dans la conception mystique tibétaine, nage sur les océans
du monde tel un lotus. Le coeur de la fleur correspond à la montagne du monde appelé Meru, qui est l'axe de l'univers.
Bien que la fleur de lotus n'apparaisse pas dans toutes les cultures qui se trouvent dans l'aire d'influence du
bouddhisme, comme c'est par exemple le cas au Tibet, elle n'en constitue pas moins, bien que stylisée, l'un des
plus importants symbole du bouddhisme.
C'est un parasol d'honneur simple ou triple en soie de couleur jaune ou blanche, parfois
multicolore. Il se trouve au dessus de la tête du Bouddha et est censé tenir éloigné n'importe quelle
influence négative. Il symbolise le pouvoir spirituel dans le sens positif du terme.
L'ombrelle constituait en Inde déjà depuis des milliers d'années un objet de luxe destiné à mettre
en exergue la puissance de celui qui le possède. Par ailleurs le fait que l'ombrelle permette de se protéger
du soleil était transposé dans le plan spirituel: elle protège celui qui le porte de la chaleur qui symbolise
la souillure, c'est à dire des actes qui sont déterminés par les trois poisons de l'esprit que sont la colère,
l'avidité et l'illusion mensongère.
Les hauts dignitaires spirituels avaient le droit à une ombrelle en soie, les souverains temporels
disposaient quant à eux d'une ombrelle confectionnée avec des plumes de paon.
Cette forme particulière de vase qui fait partie des huits symboles de bonheur symbolise l'accomplissement des souhaits spirituels et matériels. C'est également l'attribut de déités spécifiquement liées à la prospérité.
Le signe de la victoire symbolise surtout la victoire du bouddhisme sur l'ignorance. Il proclame en outre l'élimination de tous les obstacles, ce qui signifie en définitive l'atteinte de l'état du bonheur. Le signe de la victoire est souvent représenté dans les temples et les monastères.
La conque est blanche, d'assez grande taille, de forme spiralée et ovale, et se termine en pointe.
La forme dextrogyre (enroulée dans le sens des aiguilles d'une montre) est beaucoup plus rare que la forme sénestre,
on lui attribue par conséquent plus de valeur.
La conque représente la gloire de l'enseignement du Bouddha qui se répand dans toutes les directions comme le fait
le son puissant qui en émane.
Ce symbole se compose de deux poissons qui se font face verticalement, et symbolise la libération de l'esprit hors de l'océan du Samsara, le cycle des réincarnations.
Pour les bouddhistes, le noeud sans fin est une forme classique de la représentation de leur
perception de la réalité: l'entrelacs des lignes rappelle que tous les phénomènes sont reliés
et interdépendants et sont conditionnés par des causes et des conditions.
Dans la mesure où ce noeud n'a no commencement ni fin, il reflète aussi l'infinité de la
connaissance atteinte par Bouddha.
La forme la plus importante parmi les huit symboles de bonheur est la roue de l'enseignement que
Bouddha mit en mouvement lors de son premier sermon au parc des gazelles.
L'une des interprétations de la symbolique de la roue se réfère aux trois exercices de la pratique
bouddhique: le moyeu de la roue symbolise la discipline morale, qui apporte son soutien à l'esprit
et le stabilise; les huit rayons représentent les huit marches du Noble Octuble Sentier qui mène
à la sagesse par laquelle on dépasse l'ignorance; la jante symbolise la concentration qui
maintient la cohésion de la pratique.