À
la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand, la civilisation grecque pénètre
le sud du Bassin méditerranéen, et en particulier Alexandrie, où l'astronomie
connaît pendant 4 siècles un développement spectaculaire. Au début
du IIIe siècle av. J.-C., Aristarque de Samos propose le premier
système héliocentrique,
dans lequel le Soleil est immobile au centre de la sphère des étoiles et la
Terre
La
théorie des sphères homocentriques est de plus en plus contredite par les
nouvelles observations. Pour expliquer la non-uniformité du mouvement apparent
du Soleil, on suppose que l'écliptique est excentré par rapport à la Terre
; les mouvements des planètes font intervenir deux cercles : le premier, appelé
déférent, est situé dans le plan de l'écliptique et centré sur la Terre, elle-même
au centre du monde. Un point décrit ce déférent en une durée égale à la durée
de révolution de la planète par rapport aux étoiles. Ce point est le centre
d'un second cercle, l'épicycle, qui porte la planète et effectue un tour complet
pendant que Soleil, Terre et planète sont ramenés dans la même position relative.
Au
IIe siècle avant notre ère, Hipparque porte ce modèle à un
très haut degré de précision, grâce à la qualité de ses observations. On le
considère généralement comme le plus grand astronome de l'Antiquité et le
fondateur de l'astrométrie. Ses travaux ont été nombreux : il a mesuré avec
précision la période de révolution de la Lune et l'inclinaison de l'orbite
lunaire sur l'écliptique, la distance de la Lune, réalisé un catalogue de
plus de 1000 étoiles, classées en 6 grandeurs selon leur éclat, découvert
la précession des équinoxes... Il a également élaboré un traité complet de
trigonométrie, plane et sphérique. Il introduit en Grèce la
division du cercle en 360°, chacun divisible en 60' de 60", donne
une valeur à l'année tropique de 365j 5h 55mn 12s (actuel =
365j 5h 48mn 46s) et 365j 6h 10 mn pour l'année sidérale (actuel=
365j 6h 9mn 9,74s). Il
abandonne les sphères homocentriques d'Eudoxe pour un système
plus ingénieux de cercles excentriques et d'épicycles. Pour
expliquer les irrégularités du mouvement apparent des planètes,
il suppose que chacun de ces corps parcourt uniformément un cercle,
l'épicycle, dont le centre se déplace lui-même sur un
cercle plus grand, le déférent, ayant la Terre pour centre.
Tous ses travaux nous sont parvenus
grâce à Ptolémée, qui, au IIe
siècle de notre ère, les rassembla avec ses propres travaux dans sa « Syntaxe
mathématique », arrivée jusqu'à nous dans sa traduction arabe, l'« Almageste
». Cet ouvrage renferme la description de la somme des connaissances astronomiques
des Grecs et de leurs instruments, et celle du système géocentrique qui fera
autorité jusqu'à Copernic.
Les Hellènes, arrivés en Grèce à partir du début du Ier millénaire av. J.-C., s'inspirent des civilisations égyptiennes, mésopotamiennes (sumérienne, babylonienne...), indienne, ... et héritent en partie de celles-ci pour créer une civilisation originale qui servira de fondement à la civilisation occidentale.
Jamais ils ne parvinrent à l'unité, ni quand fleurirent les hégémonies d'Athènes, Thèbes, Sparte ni même quand les grandes puissances des quatre points cardinaux, Mèdes et Perses, Macédoniens, Carthaginois ou Romains les menacèrent de destruction. Les cités ou roitelets se détestaient aussi vaillamment que les philosophes. Or en moins de quatre siècles, de Thalès de Milet à Euclide d'Alexandrie et qu'ils le veuillent ou non, les penseurs grecs, rivaux de villes et d'écoles, d'économie et de religion, acharnés à se contredire, fils de la terre contre amis des formes ou penseurs du mouvant contre éternitaires, ont, ensemble, construit, de façon foudroyante et inattendue, un Empire invisible et unique dont la grandeur sans décadence perdure jusqu'à nous. Cette réussite s'appelle les mathématiques. Il n'y a pas de démonstration avant les Grecs, avant la démonstration apagogique, avant la géométrie, avant l'irrationnel. Il n'y a que du compte.
Le terme géométrie provient du grec gê (la Terre) et metron (mesure). L'objectif originel des Anciens était de rechercher des solutions à leurs problèmes d'arpentage et de construction (au sens architectural) mais aussi de comprendre les lois régissant notre monde (astronomie, du grec nomos : loi).
Pour ce faire, ils développent l'arithmétique (du grec arithmêtikê, mot à mot : qui est en rapport avec le nombre : arithmos ), le calcul fractionnaire (tout particulièrement l'étude des proportions). Ils utilisent un système de numération décimal additionnel codé au moyen de leur alphabet (lettres minuscules accentuées). Pour leurs comptes, ils utilisent des abaques (du grec abax = tablette) : tablettes à rainures où glissent des jetons, ancêtres des bouliers chinois.
"Les savants, Calliclès, affirment que le ciel et la Terre, les dieux et les hommes sont liés ensemble par l'amitié, le respect de l'ordre, la modération et la justice et pour cette raison ils appellent l'Univers l'ordre des choses, camarade, non le désordre ni le dérèglement. Tu n'y fais pas attention, je crois, malgré toute ta science, et tu oublies que l'égalité géométrique règne, toute-puissante parmi les dieux comme parmi les hommes. Tu penses qu'il faut s'efforcer de l'emporter sur tous les autres : parce que tu négliges la géométrie." (Platon, Gorgias.)
Les paradoxes de Zénon : Paru d'un point pour accéder à un autre, le voyageur ou le mobile doit passer d'abord par le milieu du segment qui les sépare, ensuite par le milieu du segment qui reste, et ainsi infiniment. Donc il n'arrive jamais au but.
Les Hellènes essaient d'abord une écriture syllabique inspirée des systèmes crétois et mycénien ; mais c'est l'alphabet phénicien, mieux adapté à leur langue, qu'ils adoptent en définitive, vraisemblablement vers 800 av. J.-C. Cet emprunt se double d'une innovation révolutionnaire : les voyelles. L'alphabet phénicien, dépourvu de signes pour les noter, comportait en revanche des signes/consonnes inutiles au grec. Au lieu d'inventer d'autres lettres, les Grecs les utilisèrent avec une nouvelle valeur phonétique : la consonne phénicienne aleph devint par exemple la voyelle grecque alpha, gardant sa forme de base et son nom phéniciens. Dans lhistoire de lécriture, lalphabet représente une véritable révolution, car cest un système totalement et uniquement phonétique (un signe = un son).
Les Mésopotamiens, comme les Égyptiens, utilisaient eux aussi des signes phonétiques, mais en appoint de leur système idéographique et ils ajoutaient encore dautres signes complémentaires pour préciser la signification. En outre, chez les Égyptiens, un signe pouvait noter des combinaisons de plusieurs consonnes.
Le système alphabétique, avec sa trentaine de signes abstraits, codifiés, permet théoriquement de noter nimporte quelle langue. Sa maîtrise requiert un apprentissage facile et rapide, qui na aucune commune mesure, par exemple, avec celui de lécriture chinoise et de ses 50 000 signes. On peut y voir le début dun processus de démocratisation et un facteur de dynamisme social, en effet « on ne trouve pas dans les sociétés utilisant lécriture alphabétique léquivalent des scribes égyptiens ou des mandarins chinois, avec les pesanteurs et linertie que ces groupes ont souvent perpétuées. »
Au IVe s. av. J.-C., diverses formes d'écritures s'étaient répandues à travers le monde grec ; elles s'unifièrent autour de l'alphabet classique de 24 signes choisi par Athènes ; il permettait désormais de fixer n'importe quelle langue avec un ensemble réduit de signes. Grâce aux conquêtes d'Alexandre le Grand, le grec essaima à travers le monde. Ce fut l'écriture de l'Empire byzantin.
Au
IXe s. ap. J.-C., les textes antiques sont recopiés dans une minuscule
grecque plus cursive. C'est grâce à ce relais, auquel s'ajoutent
des traductions arabes, que les textes scientifiques et philosophiques de
l'Antiquité nous sont parvenus. L'alphabet grec, toujours en usage
aujourd'hui, est l'ancêtre de l'alphabet latin, des alphabets
copte, glagolitique, cyrillique et peut-être aussi de l'écriture
runique. Des lettres grecques sont à la base de nombreux symboles mathématiques
et scientifiques.
La classification de Bayer est une des plus anciennes encore utilisée
de nos jours en astronomie. Elle utilise les lettres grecques en conjonction
avec le génitif (ou son abréviation) de la constellation pour
en lister les étoiles brillantes comme suit : la plus brillante est
Alpha, la deuxième plus brillante Beta, la troisième Gamma et
ainsi de suite. Ce qui fait que Sirius est aussi connue sous le nom de Alpha
Canis Majoris (abr : Alf CMa) car elle est la plus brillante (donc Alpha)
de la constellation du Grand Chien, dont le nom latin est "Canis Major".
La plupart des étoiles ainsi désignées ont conservé
cette nomenclature jusqu'à aujourd'hui même si dans certains
cas, des "Alpha" et/ou des "Beta" sont plus faibles que
d'autres étoiles de la constellation.
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