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Aéronautique

La sûreté avec les instruments de bord.

La « sûreté », gage essentiel du succès, résume avec rigueur ces trois facteurs de toute exploitation de transport : la sécurité en vol, la régularité, le confort ... sécurité pendant le voyage, régularité des services en fonction d’un horaire d’usage universel, confort qui assure le bien-être du passager.

Ces conditions ont posé l’orientation des recherches techniques dans l’aéronautique et subordonné le développement de l’aviation marchande aux progrès réalisés.

Il est évident que la sécurité en vol est, de ces trois conditions, la plus importante. C’est parce qu’un avion vole sans danger qu’il a été possible d’imposer des horaires stricts, et le confort le plus absolu n’aurait, sans ces deux « résultats », aucune signification.

Le pilotage et la navigation concourent donc, avec la qualité de l’appareil, à cette sécurité que les compagnies cherchent à rendre absolue et qu’Air-France est près d’avoir atteinte.

L’une et l’autre exigent, de nos jours, une grande diversité d’instruments, l’avion devant pouvoir voler par tous les temps, hiver comme été, et la nuit. Ils comprennent : des instruments de pilotage proprement dits, qui assurent la position de l’appareil sur sa trajectoire ; des instruments de contrôle, qui permettent de surveiller sa propulsion dans l’espace ; des instruments de navigation, enfin, qui déterminent exactement la route à suivre. Nous allons les passer sommairement en revue, en précisant leurs fonctions particulières.

I. Instruments de pilotage.

— Actuellement, grâce aux instruments de pilotage, le pilote d’un avion de transport peut toujours, même si le sol lui est complètement caché par la brume :

    1° Maintenir constamment l’assiette de l’avion : grâce à l’horizon gyroscopique et aux indicateurs de niveau (longitudinal et transversal) ;

    2° Exécuter des virages corrects sans avoir de repères extérieurs : grâce à l’indicateur de virage et au niveau transversal ;

    3° Maintenir l’avion dans la bonne direction : grâce au directional ;

    4° Connaître l’altitude à laquelle se trouve l’avion : grâce à l’altimètre de croisière et à l’altimètre d’atterrissage ;

    5° Connaître la vitesse horizontale de l’avion (par rapport à l’air) : grâce à l’anémomètre de croisière et à l’anémomètre d’atterrissage ;

    6° Connaître la vitesse verticale de l’avion (par rapport à l’air) : grâce au variomètre.

II. Instruments de contrôle.

— À l’aide des instruments de contrôle, il est possible de suivre en vol, constamment, la marche des moteurs, en connaissant :

    1° La vitesse de rotation : grâce aux tachymètres des moteurs ;

    2° La température de l’huile de graissage, de l’eau de refroidissement, de l’air arrivant au carburateur : grâce aux thermomètres à distance ;

    3° La température des bougies, des culasses moteur : grâce aux pyromètres ;

    4° La pression de circulation d’huile : grâce aux manomètres ;

    5° La pression des gaz à l’admission : grâce aux manomètres absolus ;

    6° La qualité du mélange air-essence : grâce aux analyseurs de gaz d’échappement ;

    7° La consommation des moteurs : grâce aux jaugeurs d’essence et aux compteurs de consommation.

III. Instruments de navigation.

— a) Les instruments de navigation, enfin, permettent de faire suivre à l’avion la route que l’on a choisie :

    1° En connaissant le cap tenu : au moyen du compas ;

    2° En mesurant la dérive et la vitesse par rapport au sol : au moyen du cinémodérivomètre ;

    3° En connaissant le temps : au moyen du chronomètre ;

    4° En faisant le point : au moyen du sextant.

— b) Un appareil « auxiliaire », le pilote automatique.

Les dispositifs de pilotage automatique peuvent maintenir constamment, sans intervention du pilote, l’assiette et la direction de l’avion.

Les seules manœuvres à exécuter par le pilote sont celles du décollage et de l’atterrissage.

Grâce au pilote automatique, le confort et aussi la sécurité sont augmentés. Il permet enfin à l’équipage de se détendre et de réduire l’effort d’attention que lui impose le pilotage normal.

Le confort.

— L’avion subit des variations d’assiette moins importantes. Les plus petits déplacements sont immédiatement corrigés. Les passagers sont donc moins secoués.

La sécurité.

— Le pilote automatique, en secondant le pilote humain, évite à ce dernier une trop grande fatigue physique et nerveuse et lui permet ainsi d’être toujours en pleine possession de ses moyens.

Armand AVRONSART.

Le Chasseur Français N°595 Janvier 1940 Page 27