Accueil  > Années 1940 et 1941  > N°597 Mars 1940  > Page 146 Tous droits réservés

Calendrier pour mars

Mars est le premier des bons mois de pêche, et il n’est pas le plus mauvais quand le temps s’y prête. Les poissons, sortis de leur longue léthargie d’hiver, éprouvent un impérieux besoin de mouvement et sont pressés de manger après un aussi long jeûne ; aussi mordent-ils, en général, assez bien, en dépit des traditionnelles giboulées.

La vandoise va frayer vers le milieu du mois ; mais, à son début, elle prend encore fort bien les petits vers, les casets, asticots et mouches artificielles, les noires de préférence.

Le gros chevenne mord toujours aux appâts d’hiver, et notamment au sang caillé ; ceux de moyenne taille, qui ont fait leur apparition, prennent les mêmes esches que la vandoise. Gardons et rotangles commencent à bouger et on les rencontre un peu partout, notamment près des bords où le courant est ralenti, ils se capturent au ver rouge, au cherfaix, à l’asticot, à la petite bête et, en surface, saisissent volontiers l’araignée grise des buissons.

Le brochet est en-plein frai et il n’a plus sa voracité légendaire. Les mâles, surtout, semblent dédaigner tout appât. Les femelles sont moins réfractaires, mais sont à ménager, là où elles ne deviennent pas une cause de dépeuplement, chose rare de nos jours.

La perche, qui frayera vers la mi-avril, a conservé bon appétit. Elle se capture au ver, au petit vif, aux petits leurres artificiels, principalement à la cuillère-mouche et aussi au poisson d’étain.

Le barbeau, la carpe et la tanche ne sont pas encore bien affamés ; cependant, il arrive que 1e pêcheur les accroche en laissant traîner sur le fond un beau ver à tête noire dans un endroit où le courant est faible.

La brème mord un peu mieux, au ver de terreau, au caset, à l’asticot et au ver de vase ; elle ne dédaigne pas non plus la petite bête et même le sang caillé.

L’ombre commun fraie à peu près à la même époque, que la vandoise et, à ce moment, il est beaucoup moins porté à mordre que cette dernière.

La truite jouit toujours d’un excellent appétit. En eau trouble, on la prendra au ver de terre ; dans une eau seulement teintée, cuillères, devons, hélices, poissons vivants et morts feront merveille. Si la rivière a recouvré sa limpidité, la pêche à la mouche artificielle donne de bons résultats, meilleurs qu’en février.

On voit apparaître les premiers hotus, sortant des grands fonds situés en aval ; on les prendra au ver de terre.

R. PORTIER.

Le Chasseur Français N°597 Mars 1940 Page 146