Accueil  > Années 1940 et 1941  > N°597 Mars 1940  > Page 163 Tous droits réservés

La pomme de terre

Plants officiellement contrôlés.

Les années précédentes, à pareille époque, il a été expliqué que les syndicats s’occupant de la sélection et du contrôle des plants de pommes de terre, forment un groupement unique appelé Confédération nationale des producteurs de pommes de terre dont le siège est à Paris, 8, rue du Cardinal-Mercier. Le contrôle officiel des plantations de ces syndicats a fonctionné, au cours de l’été 1939, dans les mêmes conditions que précédemment. Mais pour favoriser la vente de ces plants et pour limiter les importations de plants étrangers, surtout hollandais, une législation nouvelle est intervenue.

Des autorisations pour les importations sont exigées et un avis paru au Journal officiel du 2 juillet 1939 en précise les modalités. Les demandeurs doivent justifier d’importations de semences étrangères pendant la période allant du 1er juillet 1935 au 30 juin 1939. La quantité de pommes de terre importées en 1939 pourra atteindre au maximum 75 à 85 p. 100 de la moyenne annuelle des importations réalisées pendant les campagnes précédentes.

En outre, l’achat justifié de plants français officiellement contrôlés donne droit à une autorisation supplémentaire d’achat de plants étrangers.

Les plants français, qui permettent d’obtenir des droits à l’importation, doivent appartenir aux variétés suivantes : Ackersegen, Alberta, Bintje, Duchesse, Early rose, Étoile du Léon, Flava, Flourball, Fluke, Industrie, Muntiga 17, Parnassia, Rosa, Royal Kidney, Saucisse. Il s’agit, en somme, de toutes les variétés contrôlées par les syndicats français moins l’Institut de Beauvais. Il est à noter que les plants de cette dernière variété, toujours très demandés en France notamment par les régions du Midi et du Sud-Est, constituent la grosse masse des plants contrôlés français.

L’avis aux importateurs du 26 juillet 1939 a été un peu modifié, du fait de la guerre, par celui du 8 septembre 1939, lequel crée un groupement nouveau nommé Société d’importation et de répartition des pommes de terre de semences ayant son siège à Paris, 55, rue de Rivoli. Les demandes d’autorisations d’importation doivent être adressées à ce groupement, auquel les bénéficiaires feront connaître s’ils entendent utiliser leurs autorisations en totalité ou en partie.

Enfin, un troisième avis aux importateurs, paru au Journal officiel du 7 novembre 1939, concerne le cautionnement garantie pour l’achat futur de plants français.

Ces brèves explications étant fournies, nous allons indiquer, par variétés et pour les divers syndicats, les pommes de terre acceptées en 1939 par la commission officielle de contrôle.

Variété Institut de Beauvais.

— Elle est livrée par les syndicats de Gommenech, de Mur-de-Bretagne, de Ruca et de Saint-Galven, dans le département des Côtes-du-Nord ; par les syndicats de Châteaulin, Lennon, de la Vallée du Forsay, dans le Finistère ; par les syndicats de Bessines, Saint-Amand-Magnazeix, dans la Haute-Vienne ; par les syndicats de Baud, Locminé, Pontivy, Rohan, Saint-Aignan, dans le Morbihan.

Variété Bintje.

— Elle est fournie par le syndicat de l’Aveyron ; par ceux de Gommenech, Mur-de-Bretagne, Ploeuc, dans le département des Côtes-du-Nord ; par les syndicats de Châteaulin, Lennon, Pleyber-Christ, Quimperlé, Rosporden, dans le département du Finistère ; par ceux de Saint- Amand-Magnazeix, Verneuil-sur- Vienne, dans la Haute-Vienne ; par celui d’Ascoux dans le Loiret ; par ceux de l’Ars, la Claie, Pontivy, Rohan, Saint-Aignan, dans le Morbihan.

Variété Royal Kidney.

— On peut la trouver en s’adressant aux syndicats de Mespaul, Pont-l’Abbé, Rosporden, Saint-Pol-de-Léon, Saint-Yvi, dans le département du Finistère ; au syndicat d’Ascoux, dans le Loiret, et à celui de l’Ars, dans le Morbihan.

Variété Saucisse.

— Elle est livrée par les syndicats de Guipavas, Quimperlé, Saint-Yvi, Trégunc, tous situés dans le département du Finistère.

Variété Early rose.

— Un seul syndicat fournit des plants contrôlés de cette sorte alimentaire demi-hâtive : celui de Ploeuc, dans le département des Côtes-du-Nord.

Variété Ackersegen.

— On la trouve au syndicat de Ruca (Côtes-du-Nord) ; aux syndicats de Châteaulin, de Rosporden, de Saint-Yvi (tous les trois dans le Finistère) ; au syndicat de Roc-Saint-André (Morbihan).

Variété Parnassia.

— Cette variété industrielle est sélectionnée par trois syndicats : celui de Plumieux (Côtes-du-Nord) ; ceux de Locminé et de Pontivy (Morbihan).

Variété Étoile du Léon.

— On peut la trouver chez trois syndicats du Finistère : ceux de Mespaul, Pont-l’Abbé, Saint-Pol-de-Léon.

Variétés diverses.

— Le syndicat de Châteaulin (Finistère) sélectionne les deux variétés Erdgold et Flava ; ceux de Rosporden et de Saint-Yvi (Finistère) contrôlent les variétés Duchesse et Furore ; celui de Saint-Pal-de-Chalencon (Haute-Loire) livre la Flourball ; celui de Pontivy (Morbihan), la variété Erdgold.

En définitive, en 1939 aussi bien qu’en 1938, les deux variétés les plus en vogue, si l’on tient compte du tonnage des plants livrés, sont l’Institut de Beauvais et la Bintje. L’extension de cette dernière est, en France, assez récente ; elle provient sans doute des qualités culinaires de cette sorte, et aussi, un peu, d’une tubérisation rapide.

Il convient de signaler qu’en dehors du contrôle dit officiel qui permet de livrer des plants de très bonne qualité, mais un peu chers, il existe dans quelques régions françaises un contrôle que l’on peut appeler local ; ce contrôle consiste simplement à visiter au cours de l’été les plantations de pommes de terre, de façon à noter les meilleures pour la semence. Si la région est favorable au maintien de la variété, on peut rencontrer, par des investigations rapides, des cultures de premier choix pour la semence. Ainsi, dans les monts du Forez, on a pu repérer des champs de Flourball ayant 95 à 98 p. 100 de pieds sains. Les frais généraux de ces opérations étant faibles, les plants sont livrés à des prix notablement inférieurs (parfois de moitié) à ceux du contrôle officiel.

Cl. PERRET.

Le Chasseur Français N°597 Mars 1940 Page 163