La ligne maternelle.
— Pendant longtemps, l’attention des éleveurs se
portait presque exclusivement sur le choix des géniteurs, l’hérédité par la
ligne maternelle étant considérée comme inexistante.
Aujourd’hui, les avis sont différents, et il est généralement
admis qu’un chien tient plus de sa mère que de son père, à moins que ce dernier
soit d’une plus grande puissance héréditaire que la chienne qui a conçu de lui.
La mère transmettrait plus particulièrement les caractéristiques, les aptitudes
de sa race. Nous avons trouvé un avis autorisé dans l’exemple ci-après relaté
par notre regretté collaborateur, M. G. Tournemine, qui était un
dresseur réputé :
« J’ai connu, disait-il, une chienne de race nivernaise
(race de chiens courants) qui rapportait parfaitement (ce que n’ont guère
coutume de faire les chiens courants qui ont plus facilement l’habitude de
manger le gibier qu’ils parviennent à forcer), elle ne produisait jamais que
des chiens naturellement rapporteurs. Ces derniers étaient si sûrs qu’on ne « poussait »
jamais un lièvre sur ses fins; les chasseurs étaient certains qu’il serait
rapporté. Et notez bien que la transmission de cette aptitude ne provenait que
de la mère, puisqu’elle subsistait dans toutes les portées, quels qu’en fussent
les mâles à qui la chienne était présentée.
Quel temps fera-t-il ?
— Voyez baromètre, répondrez-vous certainement ?
Si vous étiez un heureux habitant de Hartford dans le Connecticut, ce serait
différent. Votre réponse serait, en effet : voyez Dick. Cela ne vous dit
rien ! Vous ne savez pas, il est vrai ... Eh bien ! Dick est
tout bonnement un chien. Il faut ajouter qu’il est doué de facultés précieuses
entre toutes. Jugez plutôt.
Deux heures avant une averse ou un orage, ce chien gagne
prestement sa niche. Il n’en sort après que s’il va faire beau ensuite, sinon
il demeure obstinément dans son abri. En résumé, quand Dick est au dehors,
c’est du beau temps pour deux heures au moins ; s’il est dans sa niche,
c’est, malgré le ciel le plus serein, de la pluie à brève échéance.
Ce chien est à la vue de tous dans le parc public
d’Hartford, et les gens ont naturellement pris l’habitude de venir l’observer
plutôt que de consulter le baromètre, toujours plus ou moins fantaisiste ?
Dick ne se trompe jamais, paraît-il, et, quand les promeneurs le voient rentrer
dans sa niche, c’est la ruée vers les abris ou le home ...
L’Institut météorologique d’Hartford n’est pas resté
indifférent devant un tel concurrent. Après avoir contrôlé ses réactions à
l’approche de toute variation du temps, il vient de s’attacher Dick ...
(chacun son tour ...) et il ne transmet ses bulletins qu’après avoir
observé les comportements du chien. C’est en Amérique, ne l’oublions pas.
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