La salle commune.
— Dans la plupart des habitations, à la campagne, la salle
commune — on dit simplement : « la salle », en abrégé — est
la pièce la plus importante, celle où l’on se tient généralement, quand on ne
travaille pas au dehors, c’est-à-dire principalement aux heures d’éclairage. Il
faut donc soigner particulièrement l’installation électrique, pour que la
lumière soit bien distribuée partout.
C’est surtout au moment des repas que toute la maisonnée s’y
réunit, et la table autour de laquelle on se rassemble doit être bien éclairée.
On placera donc le principal appareil d’éclairage au-dessus de cette
table ; si elle se trouve au milieu de la pièce, ou à peu près, pas de
difficulté : la lampe sera fixée au centre de la salle ; mais, si la
table est nettement décalée vers un bout de la pièce, on pourra mettre
l’appareil électrique juste au-dessus ; dans une grande salle, avec une
table très allongée recevant de nombreux convives, on n’hésitera pas à disposer
deux appareils, chacun au-dessus d’une extrémité de la table, mais pouvant
s’allumer séparément.
En général, on ne recherche pas le luxe, et un diffuseur
simple, mais de bonne qualité, convient très bien : il donne une lumière
agréable, en restant d’un entretien facile. Avec un plafond blanc uni, on peut
envisager un appareil d’éclairage semi-indirect. Au contraire, avec un plafond
sombre, ou ayant des poutres apparentes, on se contentera d’un éclairage
direct : une simple ampoule dépolie, enveloppée d’un bon réflecteur
rationnel, profond, en matière plus ou moins translucide, ou en verre
prismatique. Dans ce dernier cas, une ampoule de 40 watts pourra suffire
pour bien éclairer la table seule ; avec un diffuseur, une ampoule de 60
ou de 75 watts éclairera mieux l’ensemble de la pièce, suivant ses
dimensions.
Mais c’est aussi dans la salle commune que la ménagère
exerce la plus grande part de son activité ; généralement, en tournant le
dos au centre de la pièce (donc à la lumière centrale), et souvent, dans des
coins opposés (le fourneau de cuisine est d’un côté, l’évier, d’un autre). Il
faut donc prévoir des sources de lumière indépendantes, judicieusement placées
pour assurer, avec une puissance relativement faible, un bon éclairage à chaque
endroit où l’on se livre régulièrement à une occupation bien définie. On aura
ordinairement recours à de petites appliques, soit avec une simple ampoule
placée à hauteur d’homme, et munie d’un réflecteur profond (forme tulipe) pour
masquer le filament à la vue directe, soit avec une ampoule enfermée dans une boule
en verre opale ou dépoli, formant diffuseur, et qu’on disposera alors un peu
plus haut, pour éviter tout éblouissement. Deux ou trois de ces petits
appareils (au-dessus de l’évier, dans la hotte de la cheminée, devant la table
de travail) ne représentent qu’un supplément de dépense de première
installation assez faible, et, pouvant s’allumer séparément, avec des ampoules
de 25 watts, ils permettent souvent d’importantes économies de
consommation. Nous signalerons particulièrement, pour leur propreté et la
facilité d’entretien, les appliques tout en porcelaine.
On n’oubliera pas les précieuses prises de courant :
une près de la fenêtre, où se trouve généralement la machine à coudre — que
celle-ci comporte un petit moteur électrique, ou qu’elle soit simplement munie
d’une lampe spéciale — ; une autre pour le poste radiophonique — si
on n’en possède pas encore, cela ne tardera guère, sans doute — ; une
surtout, pour le fer à repasser électrique, si commode en tout temps, mais
presque indispensable en été. L’emplacement de cette dernière prise de courant
doit être étudié attentivement, pour que le fil d’alimentation ne gêne pas le
travail : si le repassage se fait sur une table placée contre un mur, on
fixe la prise contre ce mur, mais à droite de la table ; si on repasse sur
la table centrale, on pourra disposer la prise de courant au plafond (au
besoin, en laissant pendre une certaine longueur de fil souple, terminé par un prolongateur
où il est facile de brancher la fiche d’alimentation du fer), et toujours sur
la droite de la repasseuse. Prévoir aussi un branchement pour un allumoir
électrique.
La cuisine.
— La cuisine, dans les appartements ou les maisons de
la ville, joue à peu près le même rôle que la salle commune à la
campagne ; très souvent, les personnes modestes, qui n’ont pas de
domestiques, y prennent habituellement leurs repas. L’installation électrique
s’inspirera donc exactement des mêmes directives. Pourtant, les dimensions de
la cuisine sont ordinairement plus restreintes, et deviennent même
véritablement exiguës, dans les logements modernes. On a donc tendance à
restreindre l’équipement électrique, souvent réduit au strict minimum d’une
seule lampe centrale ; c’est une erreur, car la plupart du temps les
occupations de la cuisinière l’obligent toujours à tourner le dos au centre de
la pièce, et surtout dans les petites cuisines, où l’on a supprimé la table
centrale, ramenée contre un mur ; il vaudra bien mieux renoncer à la lampe
centrale, et ne conserver que deux ou trois appliques : l’une au-dessus de
l’évier et du fourneau (qui, alors, sont généralement voisins), une autre
au-dessus de la table ; et naturellement, au moins une prise de courant.
Sans être beaucoup plus coûteux, cela est cent fois préférable à la lampe
unique, fixée au milieu du plafond, avec un système de suspension à
contrepoids, et qu’on accroche successivement dans le coin où l’on a besoin de
voir clair : solution simpliste, commode si l’on veut, mais dangereuse à
la longue, quand le fil souple, (tiraillé en tous sens et parfois maintenu par
des crochets rouillés) finit par s’user.
(À suivre.)
J. KAEPPELIN,
Ingénieur E. S. E.
|