Le harle bièvre est un oiseau de belle taille ; de
celle d’une oie ; il est caractérisé par un bec long, droit, très crochu à
sa pointe et découpé en dents de scie.
Il a la tête et la moitié du cou noir verdâtre à
reflets avec des plumes du vertex allongées, en forme de huppe courte et
touffue, la base du cou et les parties inférieures d’un joli blanc rosé nuancé
de jaunâtre, le haut du dos noir, le reste cendré, la queue cendrée, l’aile
noire avec miroir blanc, le bec rouge brun, les pieds et l’iris rouge. La
femelle est beaucoup plus petite que le mâle, elle n’a pas de noir.
Le harle est originaire des parties septentrionales de
l’Europe ; il vient en France chaque année, mais en petit nombre ; il
nous arrivé avec les premiers froids et vit par couples ou seul ; il est
sauvage et se laisse difficilement approcher. D’ailleurs, il vit presque tout
le temps sur l’eau ; il nage très rapidement en s’aidant même de ses
ailes ; et plonge admirablement.
C’est un oiseau vorace, toujours en quête, qui change constamment
de place. Il se nourrit exclusivement de poisson, ce qui donne à sa chair un
goût détestable. Il est d’ailleurs toujours gras.
Quand il nage, il est très immergé, on ne voit presque que
son cou. C’est là qu’il faut viser, si on est assez-près. Mais il n’est pas
facile de l’avoir.
Quelquefois, il vient sur le rivage, s’y repose, se couche
sur le sable, occupé à lustrer ses plumes et à faire sa toilette. Le moindre
danger le ramène dans son élément, dont il n’est jamais bien loin ; il
disparaît aussitôt sous les flots pour ne ressortir que fort loin.
Il niche dans les contrées septentrionales, au mois de mai,
au bord des eaux, parmi les pierres, dans les creux d’arbres ou contre les
berges. Il pond une douzaine d’œufs d’un blanc jaunâtre nuancé de verdâtre.
J.-B. S.
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