Semis, plantations et travaux en juin au jardin potager.
Le mois de juin n’est pas toujours aussi clément qu’on le
souhaiterait, pour la bonne venue des légumes. Aussi le jardinier doit-il
souvent intervenir, surtout s’il survient des hâles desséchants et prolongés,
qui font fendiller la terre, en mettant à nu les racines des jeunes plantules.
À cette époque, les arrosages seront effectués le soir, parce qu’ils pénètrent
plus profondément que dans le milieu du jour et qu’ils ne réfrigèrent pas
pareillement les légumes assoiffés. Cependant, il peut être utile, avec
certains semis, d’effectuer de fréquents bassinages en plein soleil ; mais
il ne faut le faire qu’avec de l’eau attiédie.
Les légumes repiqués seront paillés avec du fumier assez
décomposé, qui maintiendra la fraîcheur, en contrariant l’évaporation. Si on a
négligé de pailler ainsi les fraisiers en avril, on devra le faire au
début de mai, mais en se servant de paille saine, pour éviter de souiller les
fruits. Enfin, on favorisera les nouveaux semis, qu’ils soient en lignes ou à
la volée, en recouvrant les graines avec du terreau de couche, passé à la
claie. La matière noire atténuera le crevassement, dû au hâle, et elle
maintiendra la fraîcheur.
Attendre le soir pour effectuer les semis et les repiquages.
Semer l’arroche, les choux brocolis, les choux (de Milan,
des Vertus et de Pontoise), les chicorées frisées et les scaroles
d’hiver ; vers le 20 juin, la chicorée sauvage, les carottes
de Meaux et de Saint-Valéry, les haricots, les radis, etc. Repiquer
les choux de Bruxelles, les céleris, les cornichons et les
melons en pots, les courges et les tomates élevées sous
abri, les poireaux d’hiver et les salades de saison.
Surveiller attentivement les ravageurs et les parasites du
potager. Appliquer les traitements recommandés contre les puces de terre (altises),
les limaces et les loches, les courtilières et les tipules,
dont les déprédations sont surtout marquées pendant la nuit, et que l’on
détruit avec des appâts empoisonnés au phosphore de zinc.
A. L.
Travaux à effectuer en juin au jardin fruitier.
Juin est l’un des mois où les parasites présentent la plus
grande activité.
Le carpocapse ou pyrale des poires et des pommes
fait son apparition généralement dès le début du mois. Ce papillon pond sur
les jeunes fruits et le ver, peu après son éclosion, en perce l’épiderme
pour pénétrer à l’intérieur. On l’en empêche en pulvérisant, à deux reprises,
la première fois au début du mois, la seconde vers le 20, une bouillie
arsenicale ou mieux une huile arsenicale, en visant particulièrement
les bouquets de jeunes fruits.
Une attaque tardive de tavelure étant d’ailleurs à
redouter, surtout s’il survient une période froide et pluvieuse, on pourra
avantageusement profiter de l’un au moins de ces traitements pour mêler, à la
préparation arsenicale, une bouillie cuprique, soit bouillie bordelaise
faible et bien neutre, soit bouillie à l’oxychlorure de cuivre, qui
préviendra la maladie en empêchant la germination des spores du champignon.
Vers la mi-juin, on éclaircit poires et pommes, si
ces fruits sont encore très nombreux. L’opération ne doit cependant pas encore être
faite trop radicalement. C’est à la suite de cet éclaircissage que l’on
pratique la mise en sacs des pommes et des poires d’hiver.
Le premier pincement est effectué, sur les poiriers et les
pommiers, dans le courant du mois.
On commence aussi les pincements et l’accolage
sur les pêchers. C’est le moment où, à la faveur des journées chaudes et
humides, les pucerons se multiplient avec rapidité. Sans attendre la
généralisation de l’attaque, il faut faire une pulvérisation avec une solution
de nicotine, en opérant de préférence le soir, pour que le traitement ait le maximum
d’efficacité.
On soufre, à plusieurs reprises, les treilles pour prévenir
une attaque d’oïdium. Un sulfatage à la bouillie bordelaise est également très
utile, surtout s’il survient des journées orageuses, pour éviter le mildiou. Si
le sulfatage et le soufrage se révèlent nécessaires au même moment, il faut
toujours sulfater avant de soufrer, et non faire l’inverse.
E. D.
Travaux à effectuer en juin au jardin d'agrément.
La plantation des corbeilles et des plates-bandes est
à peu près achevée, à part celle de quelques motifs de mosaïculture
nécessitant l’emploi de plantes très délicates.
Dès lors, il ne reste plus guère qu’à assurer l’entretien
de ces plantations et du jardin en général.
L’arrosage doit être donné à bon escient, en tenant
compte des exigences respectives des plantes, certaines aimant la fraîcheur,
tandis que d’autres fleurissent d’autant mieux qu’il fait plus chaud et plus
sec.
Le paillage, avec du fumier demi-décomposé, est à
effectuer dès que les plantes sont bien reprises. Il permet de maintenir
l’humidité et d’économiser des arrosages.
Des pincements répétés sont nécessaires pour
régulariser les bordures et uniformiser les tapis. Il faut les commencer le
plus tôt possible. Il faut également recourir au palissage pour celles
des plantes dont les rameaux s’allongent beaucoup sans presque émettre de
ramifications secondaires : Géranium-lierre, Gnaphalium, Verveine,
Achyranthes, etc.
Chaque semaine, si possible, on fait la toilette du jardin.
Au cours de celle-ci, on supprime, dans les corbeilles, les fleurs
passées, de façon à provoquer une nouvelle floraison abondante et soutenue.
On sème en pleine terre quelques plantes bisannuelles :
Monnaie du Pape, Primevères, Giroflée jaune, Giroflée
quarantaine, etc. On peut aussi encore semer des plantes annuelles à développement
rapide : Clarkias, Coréopsis, Godetias, Soucis,
Zinnias, Capucines, etc. Enfin, quelques plantes vivaces dont la
floraison aura lieu, soit l’année suivante, sort plusieurs années après : Pois
de senteur vivace, Violette cornue, Pieds-d’alouette, Aubrietia,
Bocconia, Digitale pourpre, Gypsophile paniculée, Helenium,
Lin vivace, Œillet des fleuristes, etc.,
E. D.
Pour activer la pousse des haricots.
— Pour faciliter la germination, il était recommandé,
jusqu’à ce jour, d’immerger les semences de haricots dans de l’eau pure pendant
quelques vingt-quatre heures. Maintenant il paraîtrait qu’en les faisant
tremper dans une solution à 10 p. 100 de sulfate de fer pendant cinq
heures, la dite germination serait accélérée. En outre, d’après certaines
expériences, les plantes sortiraient beaucoup plus vite de terre, leur
développement serait plus rapide et la récolte plus précoce et plus abondante.
De tels avantages sont attrayants certes ; mais, avant d’adopter cette
méthode, il est préférable de se convaincre de son efficacité par des essais
réduits.
Pour cela, semer 100 graines de chaque trempage, suivre
l’évolution de la germination, de la croissance de chaque végétation, noter les
dates de maturité et l’importance de chaque récolte. Et, si les résultats sont
en faveur du trempage au sulfate de fer, il n’y a plus à hésiter ;
additionnez désormais 10 p. 100 de sulfate de fer à votre eau de
trempage : ce sera peu coûteux et vous y gagnerez.
Pour avoir toujours des fraises en abondance.
— Il faut renouveler les plants périodiquement. En
effet, tout jardinier sait que les meilleures espèces de fraisiers ne
produisent que peu la première année, mais surtout les deuxième, troisième et
quatrième années ; après, en dépit de tous les soins, ils déclinent et la
récolte diminue fortement.
Pour assurer un rendement constant, il y a donc lieu de
faire de nouvelles plantations quand une planche est âgée de plus de quatre
ans.
Afin d’éviter des années creuses, voici une manière
d’opérer. Diviser la partie du jardin réservée aux fraisiers en 5 planches
et en renouveler une chaque année. On aura ainsi toujours 4 planches qui
donneront pleine récolte et, chaque année, la production pourra ainsi être
maintenue au maximum, sauf gelée, bien entendu. Naturellement les dimensions
des planches sont à déterminer suivant celles dont on dispose pour la culture
de ces excellents fruits.
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