Le sterne épouvantail est une hirondelle de mer qui ne
mesure pas plus de 25 centimètres. Il est d’un noir tirant sur le cendré,
plus clair sur le manteau, avec la région anale et les sous-caudales
blanches ; les ailes d’un cendré brun, la queue comme le dos, plus claire
dessous et très peu fourchue. Le bec noir avec des commissures rouges, l’iris
brun, les pieds rouge obscur. Tel est son plumage de printemps, mais en hiver
l’oiseau est plus clair avec du blanc pur au front et à la gorge, les deux
premières rémiges sont lisérées de blanc.
Le sterne épouvantail habite toute l’Europe, l’Asie, une
partie de l’Afrique et l’Amérique septentrionale. Il est très commun en France
au printemps et en automne. Quelques couples y nichent.
Ces oiseaux se tiennent constamment au bord de la mer, des étangs et des fleuves,
où ils se livrent à d’interminables évolutions. Leur vol est très rapide ;
cette espèce est d’une vivacité et d’une grâce qui lui attirent toutes les
sympathies. Pourquoi donc lui a-t-on donné ce nom d’épouvantail ?
Ce sterne se nourrit surtout d’insectes aquatiques, maison
le voit souvent se poser sur le sable, où il cherche des vers et des petits mollusques.
Cet oiseau est assez sauvage et il n’est pas très facile de
l’approcher ; mais, si on en a tué un, les autres viennent voler autour du
corps du blessé, ils peuvent alors se laisser tuer. D’ailleurs, avec un oiseau
empaillé, on arrive au même résultat, à condition d’être caché. Mais pourquoi
les détruire ? Ce n’est plus la mode d’en mettre aux chapeaux de dames,
et, c’était pour cela qu’on s’en emparait. Ils ne font pas de mal et ne
constituent pas un gibier acceptable.
Cette hirondelle de mer, comme toutes les autres, fait son
nid dans les lieux submergés, parmi les roseaux, quelquefois sur les feuilles
de nénuphar qui flottent sur l’eau. Sa ponte est de quatre à cinq œufs
piriformes olivâtres avec des taches brunes ou noires. Ajoutons que ces oiseaux
préfèrent les eaux douces aux eaux de mer.
J.-B. S.
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