Les passages : vestibules, couloirs, escaliers.
— Dans tous les endroits où l’on ne fait que passer,
l’intensité et même la qualité de l’éclairage ont beaucoup moins d’importance
que pour les pièces où l’on vit.
Pour les halls d’entrée ou vestibules, on recherche souvent
un appareil un peu décoratif. À défaut de la classique « lanterne de
vestibule » de genre ancien ou rustique, on choisira un diffuseur de
fantaisie, ou bien, dans une installation très moderne, un appareil d’éclairage
indirect. Si l’endroit est assez vaste, on ajoutera deux ou trois appliques à
éclairage semi-indirect (demi-coupes, ou coupelles renversées), qui, au
contraire, pourraient suffire à elles seules si l’entrée est un peu exiguë. En
tout cas, il faudra toujours prévoir qu’une de ces appliques, munies d’ampoules
de 15 watts, puisse s’allumer seule, pour donner au besoin un éclairage
plus économique que l’appareil central, dont l’ampoule est de 25 ou 40 watts.
Dans les couloirs ou corridors, on se contente généralement
de l’appareil le plus simple : un petit diffuseur ordinaire, ou la
classique ampoule garnie d’un abat-jour. Un seul appareil, avec une ampoule de
15 ou 25 watts, est suffisant, à moins que le couloir soit vraiment très
long, ou bien qu’il fasse plusieurs coudes : si le couloir, sans être
rectiligne, ne fait qu’un seul coude, il suffit de placer la lampe à cet
endroit pour que les deux branches soient bien éclairées.
Pour les escaliers aussi, la qualité de l’appareil
d’éclairage a moins d’importance que le choix judicieux de son emplacement. Une
seule lampe de 25 watts par étage peut suffire, si elle est disposée de
façon à bien éclairer toutes les marches : on y parvient généralement avec
une applique placée dans le tournant de l’escalier. On préfère souvent mettre
une lampe à chaque palier : il faut alors que les lampes de deux paliers
successifs restent allumées ensemble pour que toutes les marches d’un escalier
soient éclairées convenablement, et par conséquent chaque lampe doit pouvoir
être commandée, non seulement de l’étage où elle se trouve, mais aussi des deux
étages voisins, supérieur et inférieur ; ce qui s’obtient facilement avec
un montage spécial qui, en plus de deux commutateurs « va-et-vient »,
comporte un commutateur spécial appelé permutateur ou « inverseur
d’escalier à quatre fils ». Dans les immeubles de rapport, on préfère
employer une « minuterie » (no 571, janvier 1938)
avec, à chaque étage, un bouton permettant d’allumer d’un coup toutes les
lampes de l’escalier, qui s’éteignent ensuite automatiquement, au bout de
quelques minutes.
Dans tous les passages, d’ailleurs, il ne faut pas hésiter à
recourir à ces montages spéciaux, avec « va-et-vient » ou même
« permutateur », qui permettent de commander la même lampe de
différents points : après avoir allumé la lampe en entrant par une porte,
on pourra facilement l’éteindre en sortant par une autre porte, si l’on trouve
chaque fois un commutateur à proximité, et il en résulte finalement de
sérieuses économies de courant électrique. Au contraire, s’il n’y a qu’un seul
interrupteur, il faut revenir sur ses pas pour éteindre ; si le couloir
est un peu long, on renonce volontiers à ces allées et venues, en pensant qu’on
éteindra la lampe lorsqu’on repassera, mais, en attendant, l’ampoule brûle
inutilement.
Les water-closets.
— Là non plus, l’éclairage n’a pas besoin d’être très
intense, ni l’appareil bien luxueux ! Et la dépense reste très faible, si
on évite de laisser l’ampoule allumée en pure perte ; mais cela se produit
très facilement, et on a imaginé de nombreux dispositifs pour pallier la
distraction des personnes étourdies.
Le plus simple, c’est de commander l’éclairage par le
mouvement de la porte. Un petit appareil, qui a eu une période de grande
faveur, comporte un rochet qu’un encliquetage fait tourner d’un cran chaque
fois qu’on ouvre la porte, et chaque fois le circuit électrique de la lampe est
modifié, c’est-à-dire que l’ampoule est successivement allumée, quand on ouvre
la porte une première fois pour entrer, puis éteinte quand on ouvre la porte
une seconde fois pour sortir. Si l’endroit n’est pas constamment obscur, un
interrupteur supplémentaire permet d’éviter l’allumage inutile de la lampe,
durant le jour. Mais, pour un fonctionnement régulier et durable, cet appareil,
de fabrication parfois un peu légère, doit être bien ajusté et fixé solidement
sur le chambranle de la porte, et celle-ci manœuvrée franchement et sans
brutalité. Il ne faut pas non plus essayer de rouvrir la porte, après être
sorti, pour s’assurer que la lampe est bien éteinte, car cela provoque
justement son réallumage !
On peut aussi faire passer le circuit électrique par le
verrou qui ferme la porte : ainsi, la lampe ne peut certainement pas
rester allumée, s’il n’y a personne enfermé à l’intérieur. Mais, avec les
courants de distribution ordinaires (110 volts ou plus), ce dispositif
n’est sans danger qu’à condition d’employer un verrou spécial, où les contacts
électriques sont bien isolés.
En général, on préfère maintenant recourir à l’un des
dispositifs que nous avons déjà étudiés il y a quelques années, soit la lampe-témoin,
soit le bouton-minuterie. Ce dernier (no 571, janvier
1938, p. 51) repose sur le même principe que les minuteries d’escalier,
mais d’une construction plus simple, ne comportant qu’un seul bouton
d’allumage : la lampe commandée s’éteint automatiquement après une durée
fixée d’avance, de quelques minutes.
Au contraire, les « lampes-témoins » (no 569,
août 1937, p. 563), installées visiblement dans un endroit où l’on passe
souvent, ne servent que de contrôle, sans épargner de manœuvrer l’interrupteur
ordinaire, pour allumer ou pour éteindre ; mais aussi elles laissent donc
toute liberté pour la durée d’éclairage et peuvent s’appliquer dans de nombreux
cas, caves, cabinets noirs, etc. ...
J. KAEPPELIN,
Ingénieur E. S. E.
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