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La chouette chevêche

La chouette chevêche, ou chevêche commune (Athene noctua), est une petite chouette guère plus grosse qu’un merle. Elle est très répandue en France et dans presque toute l’Europe. Elle habite de préférence les vieux murs et les ruines ; elle est à peine nocturne, elle chasse au crépuscule et réussit à s’emparer des chauves-souris, des mulots et des souris, qu’elle déchire du bec et des ongles, ne pouvant pas les avaler entiers. Elle plume très proprement, avant de les dépecer, les petits oiseaux qu’elle a pris. Elle diffère en cela des autres nocturnes, qui avalent leur proie avec ses plumes et ses poils.

Outre son cri : poupou, poupou, qu’elle pousse en volant, elle en produit un autre quand elle est posée, et que l’on prendrait pour la voix d’un jeune homme appelant : « Aime, Heine, Edme » ; elle établit son nid dans les vieilles murailles, sous les toits des tours ou des clochers, dans les crevasses de rochers et même sur les arbres. Elle dépose, sur quelques feuilles sèches, trois ou quatre œufs, d’un blanc pur, presque ronds.

Prise jeune, elle devient facilement domestique ; elle s’apprivoise aisément et est très familière, à la condition de la nourrir avec de la viande et de lui donner de temps en temps des souris. Lorsqu’elle est domestiquée, elle détruit tous les insectes et les rongeurs qui peuvent habiter la maison et ses alentours. Dans le Midi, elle est surtout recherchée, à cause de la douceur de son caractère, par les oiseleurs et les chasseurs qui s’en servent pour la chasse aux motteux et aux alouettes. (Cette chasse est aujourd’hui interdite.) Ses allures sont vives, ses mouvements gracieux, elle aime à jouer avec les animaux commensaux de la maison, surtout les chats.

Elle est sédentaire dans tout le Midi de l’Europe. On la rencontre souvent dans les taillis, où l’on chasse la bécasse. Elle a le plumage d’un brun roussâtre, parsemé de gouttelettes blanches, parties inférieures plus pâles avec de plus grandes taches blanches, face variée de brun, de roussâtre et de blanc, sous-gorge blanche. L’iris, petit, est jaune-paille, les tarses sont couverts d’un duvet blanc, clairsemé sur les doigts.

J.-B. S.

Le Chasseur Français N°602 Octobre 1941 Page 457