Accueil  > Années 1940 et 1941  > N°602 Octobre 1941  > Page 489 Tous droits réservés

Colombiculture

Le colombier-volière.

Dans cette période de restrictions alimentaires, les petits élevages familiaux présentent un intérêt tel que beaucoup de personnes, qui jusqu’alors n’y avaient même pas songé, envisagent l’organisation de telle ou telle branche de la production avicole.

Le pigeon, dont l’élevage convenablement mené peut devenir une source de profit presque immédiat, doit retenir particulièrement l’attention des personnes désireuses d’employer leurs loisirs à l’amélioration de leur situation tout en ne disposant que d’un espace restreint. Mais, pour la réussite parfaite de cette entreprise, il est indispensable d’appliquer certaines règles dont la méconnaissance appellerait fatalement l’échec.

Nous l’avons déjà dit : tout local, grenier ou autre, suffisamment clair et spacieux, peut convenir à l’élevage du pigeon. Mais, malheureusement, tout le monde ne possède pas cette richesse.

Par contre, beaucoup, disposant d’une cour ou d’un jardin, pourraient, en y édifiant un colombier-volière, se procurer les satisfactions ... et les profits de la colombiculture.

Mais comment établir ce colombier ? C’est ce que nous allons examiner.

Dans tous les élevages, le premier facteur de réussite est la lumière. Il faut absolument que notre bâtisse soit orientée face au soleil, c’est-à-dire à l’Est-Sud-Est, ou au plus approchant, à l’exclusion du Nord, trop froid, et de l’Ouest, dispensateur d’humidité.

Ceci étant établi, nous allons étudier l’installation d’un élevage de neuf couples reproducteurs, cheptel très suffisant pour un début. Nous verrons plus loin le rendement possible de cet élevage.

Pour cette réalisation, nous commencerons par tracer un rectangle de 4 mètres x 3 mètres en plaçant le grand axe en direction du soleil, puis nous procéderons à la mise en état du sol. S’il s’agit d’une cour cimentée ou pavée, le travail sera tout fait, sinon il faudra établir un béton d’au moins 0m,10 d’épaisseur, condition indispensable pour se défendre des rongeurs.

Une fois notre sol bien sec, nous édifierons une charpente légère, selon le croquis ci-contre. Cette construction sera faite avec des chevrons de sapin de 8 x 8 rabotés si possible, car il faut prévoir la peinture de notre ouvrage.

Cette construction aura comme dimensions de base 4 mètres x 3 mètres. Les six poteaux auront une hauteur de 2 mètres. Le faîtage sera à 3 mètres du sol. Un chevron supplémentaire de 2 mètres placé à 0m,70 de l’un des angles servira d’huisserie à la porte. Les assemblages seront à tenons et mortaises ou, à défaut, montés à mi-bois.

On remarquera que cette charpente constitue deux parties égales ayant chacune une superficie de 3 m. x 2 m.

La première, côté porte, sera entièrement grillagée en mailles de 18. Ce sera la cour qui permettra aux oiseaux de venir s’ébattre au soleil et même à la pluie très prisée des pigeons.

Cette cour sera garnie de quelques perchoirs. Elle recevra également une bonne couche de sable au milieu de laquelle sera disposée une baignoire aussi vaste que possible.

La seconde partie, au contraire, sera soigneusement couverte, soit en tôle ondulée galvanisée, soit en feuilles de ciment fibreux, soit, à la rigueur, en carton bitumé. Mais ce genre de couverture offre l’inconvénient de ne durer qu’assez peu et son prix de revient est sensiblement le même, car il nécessite un voligeage préalable.

Les trois côtés de cette seconde partie seront également clos. Ce travail pourra être exécuté soit en maçonnerie, soit en bois. Dans ce dernier cas, les planches, qui devront avoir une épaisseur de 2 centimètres, seront rabotées et rainées. Le parquet de sapin serait idéal, bien qu’assez onéreux, mais ce pigeonnier devra être considéré comme une construction utilitaire et lésiner pour sa construction serait un mauvais calcul. Des parois trop minces ou mal jointes en feraient un réceptacle à courants d’air, lesquels sont, avec l’humidité, les causes principales des épidémies qui peuvent décimer un élevage mal compris.

Voici construit, dans ses grandes lignes, notre colombier-volière. Nous lui avons évidemment posé une porte grillagée. Cette porte devra s’ouvrir vers l’intérieur. On comprendra aisément pourquoi, car il peut se trouver dans la colonie un oiseau particulièrement farouche qui ne manquerait pas de « forcer » si cette porte s’ouvrait vers l’extérieur.

À vrai dire, nous ne possédons encore que la volière, qu’il ne nous reste plus qu’à aménager en colombier.

C’est ce que nous étudierons prochainement.

LE CRAVATÉ CHINOIS.

Le Chasseur Français N°602 Octobre 1941 Page 489