La musicalité du récepteur rend l’audition des
radio-concerts plus agréable ; elle assure la compréhension facile des
paroles. Elle est ainsi indispensable, quel que soit le but dans lequel on
utilise l’appareil de T. S. F.
Cette qualité musicale dépend de la construction générale du
poste, et non pas seulement de tel ou tel organe particulier ; elle est
pourtant fonction plus spécialement du système détecteur, des étages
d’amplification basse fréquence, et du haut-parleur, ainsi que du montage de celui-ci
dans l’ébénisterie.
On se rend généralement compte de la qualité musicale d’un
récepteur en utilisant l’appareil pour la reproduction électrique des disques
de phonographe, à l’aide d’un pick-up et d’un plateau tourne-disques. En
reliant les bornes du pick-up à la prise correspondante disposée à cet effet
sur le récepteur, on entend dans le haut-parleur la reproduction amplifiée des
sons enregistrés sur le disque, grâce aux étages d’amplification basse
fréquence et au dispositif haut-parleur du poste. Si l’audition phonographique
est satisfaisante, cela signifie, en tout cas, que l’amplification basse
fréquence et le haut-parleur ont une qualité suffisante.
Cette expérience donne des résultats utiles, mais elle ne
suffit pas toujours. Si l’appareil est peu sélectif, en particulier,
l’audition des émissions faibles ou lointaines est troublée par des réceptions
parasites provenant d’émissions de longueurs d’onde voisines, et la musicalité
en est affectée, quelle que soit la qualité des étages basse fréquence, car ce
défaut provient essentiellement du système d’accord et des étages haute
fréquence ou moyenne fréquence.
Inversement, si la sélectivité est trop accentuée,
les circuits ne laissent passage qu’à des bandes de fréquences très réduites,
et la gamme musicale est mutilée. Ce défaut est également dû aux étages haute
fréquence et moyenne fréquence et justifie l’emploi des appareils à sélectivité
variable.
Les défectuosités des dispositifs de changement de
fréquence, et les montages auxiliaires tels que l’anti-fading, peuvent
avoir également une influence nuisible sur la qualité musicale de
l’audition ; néanmoins, lorsqu’on recherche les causes d’un défaut de
musicalité, et en particulier d’une insuffisance des notes graves rendant
l’audition aiguë, sèche, et sans ampleur, ce sont tout d’abord les étages
basse fréquence et le haut-parleur, sinon le montage de ce dernier
dans l’ébénisterie, qu’il faut incriminer. L’expérience très simple indiquée
plus haut permet d’avoir des idées exactes sur ce sujet.
Peut-on améliorer la qualité musicale d’un appareil quelconque
et, en particulier, d’un poste réduit, sans modifier le montage proprement
dit ? De telles modifications ne sauraient être entreprises que par un
praticien averti : un « sans-filiste moyen », ou même un simple
usager, ne peut guère songer qu’à des perfectionnements très modestes, en
quelque sorte mécaniques et extérieurs, n’affectant pas la disposition
électrique et radioélectrique de l’appareil.
Le procédé classique réside dans l’emploi d’un haut-parleur
additionnel extérieur fonctionnant seul, ou en même temps que le
haut-parleur normal du récepteur.
Ce haut-parleur est du type magnétique d’ancien modèle ou
électrodynamique à aimant permanent, de façon à ne pas exiger de dispositif
d’alimentation séparé. Il est surtout recommandable dans le cas où le
haut-parleur ordinaire du récepteur est de petit diamètre, dans un poste plus ou
moins réduit. De nombreux modèles de postes comportent une prise arrière
destinée à cette connexion ; si cette prise n’existe pas, le procédé le
plus simple consiste à brancher le haut-parleur supplémentaire à la sortie du
récepteur, sur le primaire du transformateur de liaison habituel, à l’aide d’un
condensateur fixe de un à deux microfarads isolé à 750 volts et monté en série
avec un interrupteur permettant la mise en circuit à volonté.
Ce procédé très simple permet l’adaptation dans tous les
cas, sans modifier le montage de sortie du récepteur ; au moyen d’un
potentiomètre de 1 mégohm, en peut régler la puissance sonore séparée.
Si la lampe de sortie du récepteur a une puissance
suffisante, on peut choisir un haut-parleur supplémentaire de plus grand
diamètre que celui du poste, et placer cet appareil sur un écran acoustique
plat ou dans une ébénisterie de dimensions suffisantes, d’une cinquantaine de
centimètres de côté, par exemple ; de cette façon, l’audition des notes
graves est sensiblement améliorée, et, , en faisant fonctionner les deux
haut-parleurs à la fois, on obtient un effet de relief sonore ou, comme
on dit en termes techniques, de stéréophonie, qui peut être très
intéressant.
Quelle que soit la qualité d’un haut-parleur, il ne peut
souvent reproduire toutes les notes musicales dans les mêmes conditions. S’il
est de petit diamètre, il donne généralement une audition satisfaisante des
notes aiguës, et non des sons graves ; s’il est, au contraire, de grand
diamètre, les sons graves sont favorisés au détriment des notes aiguës ;
même s’il s’agit d’un poste d’assez grandes dimensions, et pourvu d’un
haut-parleur de grand diamètre, il peut y avoir ainsi intérêt à adopter un
haut-parleur supplémentaire, dont les qualités et les défauts sont en quelque
sorte compensateurs des qualités et défauts du haut-parleur ordinaire.
Un tel dispositif présente encore l’avantage de permettre
l’audition, dans une chambre distincte de celle où se trouve le récepteur, en
employant un câble de liaison d’assez grande longueur.
Que l’on utilise ou non un haut-parleur supplémentaire,
l’amélioration des résultats obtenus avec le haut-parleur du poste peut être
recherchée souvent par des moyens simples, et, au tant que possible, par des
dispositifs extérieurs au boitier.
C’est ainsi que, devant l’ouverture dans laquelle le
diffuseur est encastré, on peut placer des lamelles en bois, mobiles auteur
d’un axe, et qui permettent de régler l’intensité et la direction des sons, à
la manière des lamelles de certains stores d’appartements permettant de régler
la lumière.
Un simple réflecteur concave en métal, ou en bois, d’un
diamètre un peu plus grand que celui du haut-parleur, et qu’on déplace devant la
face avant du poste, suivant l’axe du diffuseur, permet d’obtenir une variation
de tonalité, et, bien souvent, une diffusion plus satisfaisante, un relief
sonore plus accentué. Ce fait est dû à ce que les ondes sonores ne se
propagent pas de la même manière, suivant que les sons produits sont aigus ou
graves ; le réflecteur permet d’agir sur la partie centrale du faisceau
sonore, et on peut lui donner également la forme d’une capsule métallique de
grand diamètre pouvant être fermée à sa partie inférieure par une membrane
perforée ; l’axe de la capsule doit encore coïncider avec celui du
diffuseur.
Un haut-parleur électrodynamique est, d’ailleurs, un
appareil délicat qu’il ne faut pas manipuler sans précautions. Certains cônes
mobiles, de qualité inférieure, sont trop minces vers le sommet, de sorte
qu’ils se déforment au cours de leurs vibrations. On peut simplement essayer
d’augmenter l’épaisseur du cône vers le sommet, en le recouvrant avec un grand
soin de couches successives de vernis ; on a également recommandé
d’utiliser de la poudre de liège très fine fixée au moyen de vernis.
Nombre de défauts qui semblent dus au haut-parleur
proviennent, en réalité, de l’ébénisterie, ou de la manière dont le
haut-parleur est monté dans cette dernière ; elle ne joue pas seulement un
rôle de protection, mais a un effet acoustique important, en séparant la
partie avant du cône mobile de la partie arrière. Pour que l’audition des notes
graves soit satisfaisante, il est nécessaire que la surface formée par la paroi
antérieure et les parois latérales ait des dimensions minima.
La paroi arrière, de son côté, doit laisser passage aux
ondes sonores produites par la face arrière du cône mobile en mouvement. C’est
pourquoi il ne faut pas fermer l’arrière de l’ébénisterie par un panneau
protecteur complètement plat ou insuffisamment évidé ; ce dernier peut
constituer un obstacle à la propagation de l’onde arrière, et il en résulte un son
de tonneau caverneux, très caractéristique.
Toutes les fois que cela est possible, il faut supprimer
cette paroi, ou l’évider largement ; si l’on craint la poussière, on la
voile au moyen, d’un tissu transsonore, de mousseline, de tulle ou de toile
très fine.
Dans les postes réduits « miniature », le diamètre
du cône mobile du haut-parleur est faible, et la surface de l’ébénisterie
également très faible ; ce fait explique pourquoi tous ces appareils ne
permettent pas une audition agréable des notes graves.
On ne saurait songer à modifier complètement le boîtier, ce
qui exigerait un démontage, et un remontage complets du châssis et du
haut-parleur. Nous avons noté l’adaptation possible d’un boîtier de trop
faibles dimensions dans un écran acoustique extérieur constitué par une
planche, en bois ou en « celotex », carrée ou rectangulaire, d’au
moins un centimètre d’épaisseur et de 0m,50 à 0m,60 de côté.
Il suffit de pratiquer dans cette planche, dans sa partie médiane, une
échancrure, de dimensions correspondant à celles de la paroi antérieure du
boîtier du poste ; on introduit le boîtier dans l’échancrure, sans même le
fixer complètement.
L’adaptation du haut-parleur à l’intérieur même de
l’ébénisterie présente une importance souvent négligée, et des améliorations
simples sont généralement possibles. La paroi avant ne doit pas entrer en
vibration, et le diffuseur ne doit pas être monté directement, mais par l’intermédiaire
d’une planchette épaisse en bois ou en matériau acoustique, insonore, tel que
l’amiante comprimée ou le « celotex», ou encore une composition à base de
liège et sur laquelle vient s’appliquer le berceau du diffuseur.
L’écran supplémentaire ainsi constitué peut être disposé en
arrière de la paroi du récepteur, de sorte que l’action du cône ne s’exerce
plus directement au niveau de la paroi avant ; on obtient un effet
supplémentaire de direction et de concentration.
On a également proposé de disposer le haut-parleur sur une
planchette oblique fixée en arrière de la paroi antérieure de l’ébénisterie, en
employant deux équerres latérales en bois, dont l’angle est déterminé par la
pratique.
On peut constituer, enfin, dans l’ébénisterie, un conduit
intermédiaire formant une sorte de caisse acoustique en bois, et ouverte à
l’arrière, et disposer le haut-parleur latéralement dans cette caisse ;
les ondes sonores sont alors dirigées non plus directement vers l’avant du
boîtier, mais vers un réflecteur, d’où elles sont renvoyées vers l’avant ;
une petite ouverture à l’arrière du système évite les effets de résonance
gênants qui pourraient se produire dans la masse d’air emprisonnée dans le
système.
Dans certains modèles d’ébénisterie, d’ailleurs, le
haut-parleur n’est plus disposé sur la face avant de l’ébénisterie, mais
horizontalement au-dessous de la paroi supérieure ; des dispositifs
ingénieux et divers sont employés, en particulier aux États-Unis, pour modifier
l’effet acoustique de l’ébénisterie sans augmenter ses dimensions extérieures.
Ce sont des procédés souvent très intéressants, mais qui ne peuvent être
appliqués normalement par un sans-filiste non praticien. Les méthodes simples
que nous venons d’indiquer donnent souvent déjà des résultats très
appréciables.
Comment faire varier la tonalité.
— Suivant la nature de l’audition, il peut être
agréable de rendre la tonalité plus ou moins aiguë, ou plus ou moins grave.
Lorsque la tonalité est très grave, on diminue en même temps une grande partie
du bruit de fond et des bruits parasites de faible importance, surtout
localisés sur les notes aiguës. La plupart des récepteurs perfectionnés
comportent un contrôleur de tonalité, mais trop de ces systèmes sont simplifiés
et nous font entendre les sons graves, non en améliorant leur amplification,
mais seulement en supprimant les sons aigus.
Quelques modèles à haute fidélité seuls comportent des
systèmes de tonalité compensés et des dispositifs de sortie permettant
d’amplifier à volonté les sons aigus ou les sons graves.
L’adaptation d’un contrôleur de tonalité rudimentaire est
facile sur un appareil qui n’en comporte pas ; il suffit de monter en
série une résistance variable de l’ordre de 100.000 ohms avec une capacité
de l’ordre de 2/100 de microfarad. La résistance est reliée au circuit de
plaque de la lampe de sortie, et l’armature libre du condensateur à la masse du
châssis. En augmentant la valeur de la résistance, on interdit le passage aux
sons aigus ; on semble augmenter la tonalité aiguë.
A. RONGÈRE,
Ingénieur Radio.
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