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L’amble

Nous sortons cet article à la suite d’une demande qui nous a été faite par un éleveur possédant un chien de Berger de Beauce ambleur. L’allure de l’amble est-elle un cas de disqualification ou de pénalisation ? nous demande-t-il.

Définition.

— L’amble est une allure naturelle ou acquise dans laquelle les deux membres de chaque bipède latéral viennent à l’appui simultanément ; c’est une allure latérale.

Pour désigner un animal ambleur, on emploie le mot ambler, aller l’amble et même marcher l’amble. Cette allure naturelle est moins gracieuse que le trot.

Nous rencontrons cette allure chez le cheval, le dromadaire, la girafe, et même chez le bœuf et le chien.

Certaines de ces espèces amblent sur le déclin de leur vie par fatigue ou par usure.

L’amble est l’allure la plus rapide après le galop, et, en Amérique, il existe des courses pour chevaux ambleurs.

Sur une grande distance, les chevaux ambleurs se fatiguent moins et fatiguent moins le cavalier que les chevaux trotteurs.

Napoléon 1er préférait monter des ambleurs à la guerre, pour les reconnaissances longues et rapides.

L’amble est une allure moins épuisante, moins fatigante et plus rapide pour les chiens de travail que le trot.

On la retrouve souvent sur les chiens de Berger français utilisés à la garde des troupeaux de moutons ; cette allure est admise pour les Bobtails en Angleterre.

Certains juges, tant en France qu’à l’étranger, qualifiaient cette allure anormale et pénalisaient les chiens ambleurs.

Certains ont écrit, sans en donner de preuves scientifiques, qu’elle provenait d’un défaut de l’avant-main, et ils ont osé même écrire qu’un chien marchait l’amble même au trot. Quel non sens !

Ils ignoraient tout des allures et n’avaient jamais compris que le trot et l’amble étaient deux allures différentes ; la première : allure diagonale, la seconde : allure latérale.

Noire opinion est que l’amble n’est pas une allure défectueuse, mais bien l’allure naturelle de certains chiens qui travaillent longtemps et en vitesse, tels que les chiens de Berger de garde et d’utilité.

L’Association des Cynologues et Caniculteurs français étudiera cette question. Elle devra dire d’abord si, en concours de travail, cette allure doit donner lieu à une pénalisation et si, dans un concours de beauté, deux chiens à qualités égales, l’un doit passer devant l’autre du fait seul de son allure.

Dr HEROUT,

Vétérinaire.

Le Chasseur Français N°603 Novembre 1941 Page 526