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Le secret du bon coup de pédale.
Quelques conseils.
La responsabilité civile en matière d’accident automobile.
La délivrance des permis en 1940

Le secret du bon coup de pédale.

— Questionné sur la souplesse de son coup de pédale, le fameux champion Constant Huret expliquait ainsi le secret de sa technique : « Tout le secret de l’ankle play provient du plus ou moins de lourdeur de la cuisse dans cette action. La cuisse, dans un athlète ou dans un coureur, est très lourde, il faut l’alléger en la soulevant au bon moment, alors le point mort est presque inexistant et le moteur tourne rond. C’est comme si le cycliste avait à sa disposition une « six » au lieu d’une simple « quatre cylindres ».

Quelques conseils.

— Lutter de vitesse sur la route est un signe de prétention : seuls, les apprentis conducteurs sont prétentieux.

Un accrochage n’appelle pas une dispute. La correction est une circonstance atténuante.

Un bon conducteur a toujours une voiture aux freins bien réglés ; comment sont réglés les vôtres ?

Les Vieux du Volant.

La responsabilité civile en matière d’accident automobile.

— La Chambre criminelle de la Cour de cassation a mis fin, il y a peu de temps, à un procès qui durait depuis sept années.

Un particulier avait acheté une voiture automobile dans un garage ; il l’avait payée à tempérament, suivant contrat, l’avait fait immatriculer à son nom, avait demandé la carte grise et fait apposer une plaque indiquant qu’il était propriétaire de la voiture. Mais il ne savait pas encore conduire ... Il loua donc un mécanicien au garage, lequel le véhiculait dans la journée, en même temps qu’il lui donnait des leçons lui permettant d’obtenir son permis de circuler. Et, son service terminé, le chauffeur rentrait remiser l’auto au garage.

Or, un soir, en reconduisant la voiture, le mécanicien fut victime d’un accident grave, au cours duquel il fut blessé, ainsi qu’un tiers, et l’automobile fortement endommagée.

Qui est responsable civilement de l’accident et de ses suites ? ...

C’est le garagiste, dit le tribunal de première instance, parce que le mécanicien, son salarié fixe, était son préposé, parce que l’auto n’était pas encore définitivement payée et parce que le contrat jouait toujours.

Erreur ! ... jugea la Cour d’appel de Lyon ; c’est le propriétaire effectif du véhicule qui est responsable, puisque le chauffeur était encore à son service en reconduisant la voiture et qu’aux termes du contrat de vente le garagiste déclinait la responsabilité des accidents pouvant survenir au cours de la location du mécanicien.

C’est cette dernière thèse qu’a admise la Cour de cassation, en précisant que le « commettant » est celui qui donne les ordres à un salarié préposé, même occasionnel, c’est-à-dire à celui avec lequel existe un lien de subordination. Or ce lien prenait fin quand la voiture était garée, et c’est à ce moment seulement que le mécanicien redevenait l’employé préposé du garagiste.

La délivrance des permis en 1940.

— Voici les résultats de l’activité du service des examens pour le permis de conduire au cours de l’année 1940.

Ces chiffres intéressent l’ensemble du territoire français. Ils nous apprennent que 173.389 permis de conduire ont été attribués pour les divers véhicules à moteur : voitures, poids lourds, autocars, motocyclettes.

Le pourcentage des ajournés a été de 36,6 p. 100 et correspond sensiblement à la moyenne des années antérieures. Ce nombre oscille en général autour de 40 p. 100.

Sur le chiffre cité plus haut, 54.673 permis furent délivrés à des conductrices et 31.137 à des personnes âgées de moins de dix-huit ans. Cette proportion élevée de dames et de jeunes gens résulte de la situation de l’époque ; nombre de femmes et de jeunes gens durent remplacer au volant des voitures les conducteurs mobilisés.

Durant la même période, plus de 6.000 permis militaires avaient été convertis en permis civils.

Ajoutons encore que plus de 5.000 permis furent retirés durant le même laps de temps à des conducteurs à la suite de condamnations pour infractions aux règles de la circulation. Les préfets intervinrent eux-mêmes dans 2.600 cas pour des suspensions de permis.

Pour le premier trimestre de 1941, le nombre des permis est de 5.673 seulement, et le pourcentage des ajournés est tombé à 22,3 p. 100.

Le Chasseur Français N°603 Novembre 1941 Page 536