Travaux de novembre au jardin fruitier.
On pousse activement, au cours du mois, dans les terrains
sains, le défoncement et le creusement des trous nécessaires pour faire de
nouvelles plantations. Dès le 25 novembre, on pourra commencer à planter.
Aussitôt que la chute des feuilles est à peu près complète,
on traite les pêchers et les cerisiers avec une bouillie bordelaise forte dans
le but de prévenir une attaque du Clasterosporium au printemps prochain.
C’est ce cryptogame qui, on le sait, cause la maladie criblée dont les
ravages ont été importants au début de la dernière saison.
On épand, dans les parties du jardin où se trouvent les
poiriers et les pommiers, un engrais composé renfermant surtout de l’acide
phosphorique et de la potasse, puis, par un labour peu profond, on enfouit
celui-ci en même temps que le paillis mis au pied des arbres pour l’été ou, à
défaut de celui-ci, le fumier nécessaire pour entretenir la richesse en humus
du sol. On règle la fumure en raison de la vigueur des arbres.
On commence, dès que possible, la taille des poiriers et des
pommiers atteints de chlorose. Aussitôt après, on touche les plaies avec un
tampon imbibé d’une solution de sulfate de fer aussi concentrée que possible.
Au verger de pommiers à cidre, on récolte les fruits de
troisième saison. C’est aussi le moment de fumer les arbres et de faire un
labour autour du pied, sur 1m,50 de rayon.
Au jardin fruitier, on achève la récolte des pommes et
poires très tardives. Passé le 8 novembre, aucun fruit ne doit plus rester
sur les arbres.
Travaux de novembre au jardin d'agrément.
Les plantes de garniture d’été qui paraient le jardin étant
maintenant toutes enlevées, c’est encore le moment, si l’on n’a pu le faire
plus tôt, de planter les plantes bisannuelles à fleurs qui doivent assurer la
parure florale au printemps prochain : pensées, myosotis, giroflées,
silènes, pâquerettes, jusque-là tenus en pépinière, sont donc mis en place
après une bonne préparation du sol. On plante en même temps les oignons à
fleurs à floraison printanière : jacinthes de Hollande, tulipes, crocus ou
safrans printaniers, narcisses, renoncules et anémones des fleuristes. Il
convient d’opérer par beau temps et lorsque le terrain est parfaitement sain.
Dans la deuxième quinzaine du mois, on peut avoir des froids
assez vifs. Les chrysanthèmes d’automne pourraient en voir leur floraison
compromise si on les laissait en pleine terre sans abri. Aussi est-il prudent
de rentrer les plantes dans la serre froide si on en a une à disposition, ou
bien, si l’on est obligé de les maintenir sur place, de les y abriter en
établissant un léger bâti que l’on couvre avec des châssis vitrés ou avec une
simple toile d’emballage.
Si ce travail n’a pu être achevé en octobre, on peut encore,
au début du mois, multiplier, par éclatage de touffes, les plantes vivaces
rustiques à floraison de printemps : Centaurea montana, Iris germanica,
Œillet mignardise, Lupin polyphylle, Delphiniums vivaces, Pavots vivaces,
Pivoines herbacées, etc. Mais il convient de se hâter si l’on veut que les
plantes puissent encore s’enraciner convenablement avant de fleurir.
Quelques semis de plantes à fleurs dont les graines ont,
pour la plupart, besoin d’un long séjour en terre pour germer, peuvent encore
se faire en novembre. C’est le cas des primevères des jardins et auricules, de
l’aspérule odorante, de l’aconit de Wilson, des pois vivaces. La levée ne s’en
produira qu’au printemps prochain.
Dans les serres et sous châssis, on commence à forcer les
violettes de Parme et celles des quatre-saisons, le muguet, les narcisses, les
tulipes, les jacinthes de Hollande, dans le but d’en obtenir la floraison vers
la fin de l’année.
Pour améliorer économiquement une terre épuisée.
— À défaut d’autres matières fertilisantes, il est
intéressant de recourir aux engrais verts : seigle, orge, navette d’hiver,
jarosse, trèfle incarnat, que l’on sème à l’automne et enfouit au moment des
labours de printemps.
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