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Au colombier

Le colombier-volière.

Poursuivant l’étude de l’établissement d’un petit élevage familial, nous allons aujourd’hui procéder à l’installation en pigeonnier pratique de la volière décrite dans le précédent article.

Nous avions parlé d’un cheptel de 9 couples. Pourquoi ce nombre impair ? Tout simplement en raison des dimensions de notre construction qui a 3 mètres de largeur et dans le fond de laquelle nous allons établir 3 étages de 3 cases.

Nous avons toujours préconisé pour la bonne marche d’un élevage l’attribution à chaque couple d’une case de dimensions suffisantes pour que, éventuellement, ce couple puisse être maintenu un certain temps dans cette case sans y être à l’étroit et y reproduire.

L’expérience nous a démontré que les dimensions minimum de ces cases devaient être de 1m X 0m,50 X 0m,50. Nous allons être plus généreux et, tout en leur conservant les deux premières dimensions pour la largeur et la hauteur, nous leur donnerons, puisque nous taillons dans le neuf, une profondeur de 0m,70. Nos oiseaux s’en trouveront mieux.

Nous établirons donc, dans le fond de la partie couverte, 3 planchers de 3 mètres de long sur 0m,70 de profondeur. Le premier plancher sera à 0m,50 du sol et les suivants à 0m,50 les uns des autres. Chaque étage sera séparé par tiers au moyen de 2 cloisons verticales, ce qui nous donnera les 9 cases envisagées.

Ces aménagements seront exécutés en bois raboté et autant que possible rainé.

Pour l’installation de chaque case, se reporter aux numéros de juillet 1938 et février 1939 du Chasseur Français.

Le grenier constitué par le pignon devra également être fermé par un grillage muni d’une porte assez grande. Ce grenier sera très utile pour y loger les jeunes que l’on se propose de conserver en vue du renouvellement des couples trop vieux. Ils y seront à l’abri des persécutions des mâles jusqu’à ce qu’ils soient assez vigoureux pour se défendre.

La partie du sol se trouvant sous les cases recevra la mangeoire ainsi que l’abreuvoir qui seront ainsi à l’abri des souillures, tout en restant très accessibles aux couples quand ils seront lâchés dans la volière.

Pour la mise en marche de l’élevage, il faudra absolument enfermer chaque couple dans sa case respective, et ceci jusqu’à la ponte. Ce ne sera qu’à ce moment que les portes seront ouvertes. Les pigeons ne chercheront plus, selon leur détestable habitude, à occuper plusieurs locaux.

Dans le cas d’entêtement ou d’extrême turbulence, ne pas hésiter à enfermer à nouveau les délinquants pendant huit jours, à la suite desquels ils auront compris l’inutilité de leurs tentatives.

Pour cet élevage, qui doit être essentiellement de rapport, nous insistons sur le choix de la race en rappelant que les oiseaux trop gros ne sont pas les meilleurs reproducteurs.

Il ne faudrait pas cependant tomber dans l’excès contraire et garnir parcimonieusement cette volière de petits pigeons de rues, peu prolifiques et de plumage maussade.

Le mieux, à notre sens, est d’adopter une seule race rustique et payante, tout en étant, ce qui ne gâte rien, agréable à l’œil. Les Carneaux rouges du Nord en sont le prototype, mais le choix de l’éleveur peut très bien se porter sur les Mondains Moyens, les Cauchois, les Lynx, et même les Gazzi et Schietti qui rachètent leur manque de taille par une chair exquise rappelant celle du gibier et par une magnificence de coloris peu courante chez les autres races.

Dans les conditions d’installation que nous venons de décrire, l’élevage bien conduit d’une race judicieusement choisie doit donner un rapport moyen de 15 pigeonneaux par couple et par an.

Ces chiffres n’ont rien d’exagéré et même, si l’on veut bien se conformer aux principes d’hygiène et de nourriture déjà donnés dans ces colonnes, ce rendement ne pourrait être qu’amélioré.

Il est inutile de souligner l’importance de l’appoint ainsi apporté au garde-manger familial et cela sans autre peine que la construction de ce colombier-volière, construction à la portée de tout amateur sachant employer une scie et un marteau.

Pour le reste, il suffira de quelques minutes à consacrer chaque jour à l’entretien des oiseaux, minutes largement payées par le fumet des jeunes, dodus à souhait, mijotant en compagnie de petits oignons pour la plus grande satisfaction de votre légitime gourmandise.

LE CRAVATÉ CHINOIS.

Le Chasseur Français N°603 Novembre 1941 Page 552