Aménagement des intérieurs

Jadis confondue dans la pièce principale de l’habitation rurale, la cuisine s’est vue, dans nos appartements modernes, adjuger un coin bien particulier où se trouve condensé dans le minimum d’espace tout la nécessaire à sa vie intime. Qu’elle soit rattachée à la salle commune ou qu’elle constitue un coin bien indépendant, sa netteté et son entretien dépendront de l’aménagement que vous aurez prévu : carrelages, peintures claires, surfaces planes, angles arrondis, meubles métalliques, etc. ... L’orientation au nord, un éclairage suffisant, une ventilation permanente et une hotte assureront son habitabilité. Une question demeure primordiale, réunir dans le minimum de place le maximum de commodités, éviter les fatigues répétées d’un va-et-vient découlant d’une mauvaise disposition.

Conçue suivant le principe exposé plus haut, cette cuisine minimum sera séparée de la grande salle par un rideau ou une porte accordéon. La cuisine ainsi dissimulée, la salle commune pourra devenir salle à manger ou pièce de réception dans les habitations modestes.

Voici à ce sujet l’organisation rationnelle du travail de la cuisinière où les mouvements sont réduits au strict nécessaire et dont vous devrez tenir compte quand vous installerez ou modifierez ce coin indispensable à la vie.

Pour la préparation : un petit tabouret sur roulettes facilite la tâche de la ménagère qui prend ses légumes en A, les épluche en B, les lave en C et les égoutte en D. La cuisine s’effectue en E et vers F l’on prépare le plat qui est ainsi prêt à être transporté à la salle à manger par la table roulante G.

Pour le lavage de la vaisselle, le même trafic sera adopté : en A l’on apportera la vaisselle sale avec l’emploi de la table G ; en C, celle-ci sera lavée, en D, égouttée et prête de nouveau à être employée en E, F et G pour retourner dans la salle à manger commune.

Quant au décor, rien ne viendra rompre la simplicité recherchée, seules quelques belles casseroles de cuivre rouge pourront tacher de couleur ce laboratoire de bonnes choses.

Louis DUPLAY,

Architecte E. D. B. A.

Le Chasseur Français N°603 Novembre 1941 Page 557