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Le traitement des contusions.
La vitamine B1 dans les douleurs névralgiques.

Le traitement des contusions.

— En cas de contusion légère, l’application d’une compresse fraîche suffit le plus souvent pour calmer la douleur ; mais il est un remède domestique dont on abuse généralement, je veux parler de la teinture d’arnica qui, appliquée pure, détermine souvent une forte irritation de la peau, plus désagréable que le mal qu’elle prétend soulager. Rappelons que cette teinture, si on tient à en faire usage, doit être employée en badigeonnage léger ou en compresses, mais alors fortement diluée d’eau.

Lorsque la contusion, plus forte, s’accompagne d’une bosse sanguine qui, d’abord rouge, passera par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel avant que la peau retrouve sa coloration normale, il est d’autres plantes qui peuvent être employées utilement pour faire résorber plus rapidement le sang épanché et atténuer la coloration. Le Dr Leclerc, le grand apôtre du traitement par les plantes, auquel on donne le nom plus reluisant de phytothérapie, recommande principalement le mouron rouge, haché fin, passé une demi-minute à l’eau bouillante et appliqué sur la bosse dans un petit sachet de gaze, ou encore la décoction de racine de primevère (100 grammes pour un litre d’eau qu’on peut faire réduire d’un tiers), appliquée en compresses. D’autres racines, celles de bryone (herbe à la femme battue), de tamier, de sceau de Salomon, râpées, donneraient également de bons résultats.

Il va de soi que, si la contusion s’accompagne de plaie, même minime, celle-ci doit être traitée par des pansements aseptiques.

La vitamine B1 dans les douleurs névralgiques.

— Depuis qu’on a pu préparer par voie de synthèse chimique cette vitamine et la présenter sous forme pharmaceutique de chlorhydrate de thiamine, on en a obtenu d’incontestables succès dans le traitement de diverses douleurs, telles que les névralgies sciatiques ou faciales, les polynévrites toxiques (alcooliques ou autres), ainsi que dans les douleurs survenant dans le moignon des amputés.

Ce médicament agit surtout en injections sous-cutanées ou intramusculaires, et on l’a employé aussi en injections intraveineuses. Sa faible toxicité le rend excessivement maniable.

Le Chasseur Français N°603 Novembre 1941 Page 565