Le pigeon à l’état sauvage cherche, pour y édifier son nid,
tel ou tel endroit qui lui semble le plus favorable à sa tranquillité et à la
sécurité de sa couvée.
Ces nids sont parfois placés dans des conditions
déconcertantes : le ramier niche toujours dans une fourche d’arbre dans
laquelle il entasse force brindilles ; le bizet cherche une anfractuosité
de roche ou le trou d’un arbre mort. Les pigeons de rues ont une prédilection
pour les monuments dont ils mettent à profit ... et souvent à mal, les
statues et les sculptures ornementales.
Dans les fermes, dédaignant souvent les caisses pourvues
d’un trou mises généreusement à leur disposition, les pigeons préfèrent les
poutres du grenier, quitte à changer d’emplacement si les chats ou les petits fauves
viennent se régaler de leurs œufs ou de leur progéniture.
L’éleveur sérieux impose à ses oiseaux des nids en plâtre ou
en terre cuite, faciles à loger et surtout à nettoyer. Ces nids se trouvent
couramment dans le commerce et sont prévus de tailles différentes selon les
races.
Cependant, les amateurs de pigeons à pattes emplumées ont
intérêt à employer des nids spéciaux que l’expérience nous a inspirés et qui
évitent l’ennui de trouver un beau matin les œufs brisés en dehors du nid,
entraînés par les longues plumes des pattes de la couveuse, qui, cependant,
avait pris force précautions en se levant pour aller s’ébattre.
Ces nids n’existent pas dans le commerce. Il faut donc les
faire soi-même. Il suffit pour cela de construire des caissettes carrées très
plates ayant 0m,30 de côté et 0m,05 de hauteur. Ces
caissettes seront remplies de plâtre fin, modérément gâché, dans lequel on
creusera soit à la main, soit avec un instrument rond, une vieille louche par
exemple, un creux le plus régulier possible, ayant au maximum 4 centimètres
au centre et allant en s’évasant jusque vers les bords, ceci en pente très
douce.
Les figures ci-dessus montrent la différence très nette de
la forme de ces nids.
L’avantage du nid plat se démontre par le fait que, si un œuf
se trouve entraîné par les plumes du pigeon, cet œuf aura la chance de
reprendre contact avec le nid avant que la patte soit arrivée au bord. La très
légère déclivité lui fera reprendre sa place au centre et sans heurt. Dans le
cas du nid creux, l’œuf tombera à l’extérieur ou roulera violemment au plus
profond pour venir s’écraser contre l’autre œuf. Dans les deux cas, ce sera le
désastre.
Une seule précaution : supprimer les pailles et
brindilles apportées par les oiseaux et ne laisser qu’un peu de sciure de bois.
LE CRAVATÉ CHINOIS.
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