Voici quelques indications qui vous permettront d’utiliser
les restes de tissus, les bouts d’étoffe, soierie ou rayonne ou des coupons de
rubans pour la confection des cravates d’homme.
Il est intéressant d’établir vous-mêmes en ce moment ces objets
complémentaires de la toilette masculine qui demandent à être souvent renouvelés,
car ils se défraîchissent très vite.
Or, avec un peu d’attention et d’adresse, vous allez pouvoir
reproduire ces modèles, qui sortiront de vos mains aussi corrects que ceux que
l’on trouve dans les grands magasins et que la plus haute élégance ne saurait
désapprouver.
Et d’abord, parmi les restes de tissus dont vous
disposez encore, faites un choix, vous servant autant que possible de ceux qui
réunissent la souplesse et la solidité et qu’une manipulation journalière ne
saurait froisser, préférant comme aspect les nuances discrètes, les jeux de
fonds, les rayures, tout ce qui s’inspire d’une élégance de bon goût.
Le modèle qui se porte le plus est la cravate-régate (fig. 1)
avec le nœud que l’on fait soi-même. Elle convient, en effet, à une foule de
circonstances et reste la plus pratique.
C’est une longue cravate formée d’un biais de soie mesurant 1m,12
de longueur ou plus ; 18 centimètres
de largeur pour le pan de droite (fig. 2), le plus long, celui qui fournit
le nœud ; il va en diminuant sur une longueur de 55 centimètres,
après lesquels il n’a plus que 6 centimètres ; c’est l’endroit où
commence le tour de cou, qui mesure 28 centimètres de long, puis vient le
pan de gauche, qui va en augmentant légèrement jusqu’à son extrémité, où il mesure
7 centimètres de large et se termine en pointe.
Il est évident qu’une bande de nette longueur entraînerait
une perte d’étoffe, si l’on ne prévoyait deux ajoutures qui restent invisibles,
dissimulées qu’elles sont dans la partie correspondant au tourde cou.
On commence par entourer chaque pan d’un ourlet piqué de 2 millimètres,
sur 20 centimètres de hauteur pour le pan le plus long, sur 10 centimètres
pour le pan la plus court. Alors on replie l’étoffe sur elle-même, en ne donnant
que 2cm,5 de largeur à la partie qui entoure le col. On place à l’intérieur et
l’on prend dans la couture piquée une petite bande de toile apprêtée, ou un
léger molleton, ou un lacet de 2cm,5 de large, puis on retourne la
bande à l’endroit.
Il est des cas où la préférence est donnée au nœud tout fait
(fig. 3), pour lequel on peut utiliser toutes sortes de soies de diverses
nuances. Ici, j’appelle l’attention de mes lectrices sur les tissus quadrillés
à petits ou grands damiers, les fonds pastilles, les semis un peu serrés très
en faveur pour ce modèle. Ce nœud se compose, suivant les goûts, de quatre
coques ou plus souvent de deux pans et de deux coques ; les bouts se font
carrés.
Le tour de cou sur lequel repose le nœud est formé
d’une bande de soierie ayant 33 centimètres de longueur et 5 centimètres
de largeur. On fait un rentré sur les deux bords et on la replie sur elle-même,
ce qui la ramène à 2 centimètres de large ; on la maintient dans le
bas par une piqûre. On peut doubler cette bande d’une petite toile fixée à
l’endroit par de longs points, que l’on enlèvera lorsque le travail sera terminé.
À droite et à l’extrémité de cette bande, on fixe un ruban long de 8 centimètres environ et large de 1 centimètre,
dans lequel on glisse un anneau qui sert à attacher la cravate, puis on
introduit une petite boucle et on la fixe à l’extrémité du ruban, de manière
qu’elle puisse glisser, afin de donner plus de largeur au tour de cou. L’extrémité
gauche du tour de cou est munie d’un crochet.
Si le nœud doit se porter sans tour de cou, on fixe à son
envers un petit mécanisme qui sert à l’agrafer au bouton de la chemise ou au col.
Pour le nœud, on coupe une bande de 18 centimètres de
longueur sur 15 de largeur, que l’on replie sur elle-même dans le sens de la
longueur après avoir rentré les bords, que l’on retient par une piqûre. On ramène
l’extrémité sur elle-même au tiers de sa longueur, ce qui donne une coque de 6 centimètres
et un pan de la même dimension. On fixe le tout par quelques points pour le
resserrer (fig. 4). On f ait une nouvelle coque et un nouveau pan de la
même façon, que l’on réunit au premier, les plaçant l’un sur l’autre en les
croisant et les cousant solidement. On pose ensuite le nœud sur le tour de cou,
puis on entoure le tout d’une passe (fig. 5), que l’on serre plus ou
moins.
J. M.
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