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Mémento mensuel du chasseur

Chasseur, nous te souhaitons de beaux et constants succès. Mets-y un peu du tien, c’est-à-dire lis-nous, et ce souhait ne restera pas vain.

Chasses de saison.

— Prolongation, sur autorisation spéciale, de la chasse des animaux classés comme nuisibles, notamment du renard, du loup, du sanglier, du cerf, à courre et à tir. Chasse de la sauvagine. Chasse accidentelle de divers gibiers terriens que la rigueur de la température ou l’abondance des neiges, en montagne notamment, force à changer d’habitat. Piégeage des bêtes puantes (belettes, putois, fouines et martres).

Influences à connaître (Généralités).

— (Dépendant de la saison, du climat, du temps, de l’altitude, de la nature des terrains, des cultures, des boisements, etc., ces influences sont nombreuses et variables. On ne peut indiquer ici que celles qui sont le moins localisées.)

Variations atmosphériques.

— Plus les variations du thermomètre sont fréquentes et présentent des écarts considérables, plus on a des chances d’atteindre le gibier d’eau, qui s’éloigne ou revient selon que les glaces progressent ou se retirent.

Forte gelée.

— Le lapin est au terrier. Moins sensible au froid, le renard y va plus rarement, à part quelques femelles que les mâles commencent à importuner. Le lièvre, au bois, se tient surtout dans les halliers épais ; en plaine, dans les labours, dans les fossés remplis de ronces, mais de préférence dans les herbes sèches sur les pentes abritées des vents du nord. Par forte gelée ou neige, les sangliers se baugent volontiers sous les pins et les épicéas, dans les débris accumulés des feuilles de ces arbres. Par temps froid, clair et calme, on peut avoir la chance superbe de découvrir et de descendre facilement une martre se réchauffant au soleil, couchée en rouelle sur le vieux nid à claire-voie d’un ramier.

Neige.

— Circonstance des plus favorable pour trouver la trace des animaux nuisibles, pour les prendre au piège ou les tuer au fusil ; mais, pour le même motif, le gibier est à la merci des braconniers, dont il importe plus que jamais de surveiller les agissements. Certains oiseaux de montagne, spécialement les bartavelles, descendent dans la plaine. Les corbeaux, les pies viennent jusque dans les villages. Les alouettes, les verdiers qui n’ont pas émigré se réunissent en bandes et s’approchent des habitations.

Brouillards.

— Permettent de surprendre plus facilement les oies sauvages, qui hésitent à s’élever quand l’atmosphère est ainsi obscurcie.

Grand froid.

— Peu favorable pour la chasse au chien courant.

Vents.

— D’est et nord pas trop aigres, favorables pour la chasse au chien courant ; d’ouest, sud-ouest et sud, moins favorables.

Rut, pariade, etc.

— Continuation du rut des sangliers. Accouplement du blaireau, de la loutre et de la martre. Les mouvements que se donnent ces deux derniers animaux pendant la période des tendres agitations augmentent un peu les faibles chances qu’on a de les prendre au piège ou de les tuer au fusil. Les lièvres sont en plein bouquinage et, comme en décembre, les mâles voyagent beaucoup. Les renards ne tarderont pas à faire de même et à visiter journellement tous les grands terriers de la région, à la recherche des femelles, offrant ainsi aux chasseurs avisés et ne craignant pas l’onglée l’occasion de placer un beau coup de fusil.

Migration.

— (Les oiseaux dont le nom est en italique ont un droit à une protection absolue en tout temps. — Convention Internationale du 9 mars 1902. — Il est néanmoins intéressant pour le chasseur de connaître leurs mouvements de migration. La chasse des oiseaux non spécialement visés dans la Convention comme utiles ou nuisibles, notamment celle de la bécasse, des grives de toutes sortes, des alouettes de toute espèce, ne peut être prolongée au delà des périodes ordinaires d’automne et d’hiver, sauf en ce qui concerne le gibier d’eau.)

Oiseaux, en mouvement de retour pendant la première quinzaine : Néant.
Pendant la deuxième quinzaine : Bec-croisé, étourneau.

Avec le premier mois de l’année commence le mouvement de retour des oiseaux migrateurs. Ce mouvement, considéré dans son ensemble, présente moins d’intérêt que le passage d’automne. Outre que le retour s’effectue en grande partie pendant la période de fermeture de la chasse, les oiseaux nous reviennent diminués de nombre et amaigris par les vicissitudes de longues pérégrinations. D’un autre côté, stimulés par l’instinct de la reproduction, ils voyagent pour la plupart isolément ou par petits groupes et d’une allure pressée qui ne favorise guère les entreprises des chasseurs. Cependant, les oiseaux qui ne sont qu’à moitié migrateurs, notamment les alouettes et les étourneaux, se tiennent en bandes comme en automne.

Conseils du mois.

— Pendant les grands froids, en chassant la sauvagine, ne tirez que la T ou la K2 dont la charge normale en calibre 12 fournit un excédent de vitesse suffisant pour que sa poussée n’ait pas à souffrir de l’action réfrigérante des canons sur les gaz de la poudre, et de l’augmentation de la densité de l’atmosphère.

Autre point : Dégagé des préoccupations de la première heure et n’ayant plus à faire en plaine que de rares coups de longueur, vous pouvez maintenant, mieux qu’en toute saison, concentrer votre attention sur votre tir et juger si votre fusil est encore à la hauteur de sa mission.

Le Chasseur Français N°605 Janvier 1942 Page 12