La technique de l’identification du chien par les crêtes du
palais est très facile, et ce moyen s’ajoute à ceux indiqués dans les méthodes
d’identification.
Je me suis efforcé de l’appliquer à l’espèce canine en
m’inspirant de la réalisation sur le cheval par le professeur Tagant.
Anatomiquement, la voûte palatine constitue le
plafond de la cavité buccale et a pour squelette le palais osseux du maxillaire
supérieur, dont elle reproduit la forme et les dimensions.
Étroite du côté oral ou de la bouche, elle s’élargit en
arrière. On y remarque neuf à dix saillies ou bourrelets légèrement courbés.
La première de celles-ci n’est formée que de la moitié d’un
bourrelet, et les saillies sont plus rapprochées entre elles du côté aboral
qu’au voisinage des incisives.
On trouve aussi parfois, dans leurs intervalles, des
saillies secondaires qui ne représentent guère que des moitiés ou des quarts de
bourrelets.
Le sillon médian ou raphé fait défaut ou n’est que
faiblement indiqué. La muqueuse est d’ordinaire pigmentée soit en totalité,
soit en partie ; dans ce dernier cas, les saillies sont noires, gris
noirâtre, marron ..., tandis que les sillons qui les séparent sont
dépourvus de pigment.
Du côté oral du premier bourrelet et en partie sur celui-ci,
se trouve du côté des incisives médianes une petite saillie triangulaire
souvent double et pointue en avant. C’est la papille palatine.
Je me propose, lorsque j’aurai réuni une grosse
documentation, de donner une classification en étudiant principalement le décalage
des crêtes, la forme du tubercule médian ou papille palatine.
Prise des empreintes.
Technique.
— On se sert d’une pâte molle, vendue en plaquettes
solides dans le commerce, qui se ramollit considérablement dans l’eau chaude et
durcit instantanément dans l’eau froide.
On ramollit donc cette composition dans l’eau chaude et on
la place dans un porte-empreinte du modèle de ceux dont on se sert en prothèse
dentaire pour prendre les empreintes de la bouche.
Le porte-empreinte chargé de pâte molle est appliqué
fortement contre le palais, on veille à ce que les incisives et les canines
pénètrent bien dans la pâte, on relève et on plonge dans l’eau froide.
Le relief apporte un moyen de discrimination utile et les
empreintes seules le fournissent. Toutefois, lorsque les empreintes sont
prises, on peut les photographier et y dessiner les îlots de pigmentation.
L’empreinte qui est ainsi retirée servira de cliché négatif
pour obtenir des moulages en plâtre qui, eux, seront la reproduction du palais
lui-même. Sur ces moulages en plâtre teintés on peut reproduire exactement les
taches de pigmentation du palais et obtenir de magnifiques photographies qui
sont des documents intéressants.
Les empreintes palatines sont assez différentes les unes des
autres, et cette différence est plus facile à apprécier à l’œil nu que la
différence entre deux empreintes nasales.
Quant à présent, nous ne pensons pas que des sujets proches
parents ne révèlent de similitude.
Changent-elles avec l’âge ? Chez l’homme, le docteur
Carréa, qui a étudié la question, déclare qu’elles demeurent semblables à
elles-mêmes.
Conclusion.
— Les crêtes palatines du chien sont très variables
suivant les individus, et on trouve des caractères différentiels portant sur
l’origine et la forme des crêtes.
Nous estimons que les crêtes palatines constituent chez le
chien un élément identificateur de premier ordre avec l’empreinte nasale et si
on y ajoute le signalement complet et précis, la photographie des crêtes et le
décalage de leur empreinte.
Docteur HÉROUT,
Vétérinaire.
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