Il n’y a pas très longtemps, environ vingt-cinq ans, le
Welsh-Spaniel était inconnu en France. Ces chiens furent amenés dans notre pays
par des chasseurs qui les avaient vus à l’œuvre dans leur pays, sur le terrain,
où ils faisaient excellente figure.
On en vit alors quelques exemplaires. Plusieurs éleveurs
s’intéressèrent à cette race, et, avant la guerre, il nous souvient d’en avoir vu
dans les expositions quelques bons spécimens. Aujourd’hui ils ont à peu près
disparu ; il y a bien longtemps que nous n’en avons plus rencontré. C’est
vraiment regrettable, car le Welsh est un très bon chien.
Existe-t-il encore dans le Pays de Galles ? C’est
certain, si nos compatriotes voulaient s’en procurer, ils pourraient en trouver
dans ce pays si fertile en bonnes races.
En tout cas, le Welsh-Spaniel a été acclimaté en France.
Certes, on ne le rencontre pas à tous les coins de rue, il est même plutôt
rare, mais, enfin, nous en connaissons quelques-uns aux mains d’excellents
chasseurs qui se déclarent ravis de leur concours.
Comme aspect général, c’est un joli petit épagneul,
plus grand que le Cocker. Il n’a pas le corps allongé de l’ancien
Field-Spaniel. Il est très symétrique et très élégant.
Il serait superflu d’en donner ici l’échelle de
points ; la gravure qui accompagne ce texte est plus claire que ne le
serait la plus minutieuse description.
On peut y voir que le Welsh a le museau plus long et plus
fort que le Cocker, que son crâne est plus large, que l’oreille est
demi-longue, plantée haut et venant légèrement en avant. Mais ce qui
caractérise le Welsh-Spaniel, c’est sa couleur : il est blanc et rouge,
régulièrement taché. Cette couleur se reproduit très régulièrement, ce qui
semblerait prouver que, de ce côté, la race est fixée depuis longtemps. D’autres
indices feraient croire cependant qu’elle n’est pas très ancienne, car, dans
chaque portée, la taille varie très sensiblement. Certains Welsh-Spaniels ne
sont pas plus gros que des Cockers, d’autres sont beaucoup plus grands.
À la chasse, ce sont des chiens très durs, très énergiques,
doués d’une grande résistance ; ils ne craignent ni le fourré, ni les
ronces les plus inextricables ; ils excellent à déloger le lapin, la
bécasse et toutes les espèces de gibier qui affectionnent le fourré.
Au marais, ils sont excellents, car ils aiment l’eau avec
passion, et les joncs les plus impénétrables ne les rebutent pas.
Ils donnent de la voix sur les pistes chaudes, quelquefois
même un peu trop, et au départ du gibier.
Ce sont des chiens très ardents et parfois même entêtés,
aussi leur dressage est-il un peu dur ; mais ils sont très intelligents et
très attachés à leur maître.
En Angleterre, dans le Pays de Galles, on emploie les Welsh
(comme ailleurs les Clumbers) en rabatteurs ; ils chassent par groupes ou
teams avec les gardes et rendent alors de grands services.
Le Welsh est, en somme, un excellent petit chien, très
plaisant, et il n’est pas douteux que son usage ne se répande en France, où il
peut hardiment tenir un rôle utile à côté de son cousin le Cocker, quoiqu’il
soit moins aimable et moins familier que celui-ci.
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