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et se fait un plaisir de publier les articles intéressants qui lui sont adressés.

La météorologie des hommes et des oiseaux

La météorologie n’est pas une science d’intuition, du moins pour les hommes.

Il est vrai que certains assurent que l’alium cepa — autrement dit l’oignon — multiplie le nombre de ses écailles protectrices à l’approche des hivers rigoureux, ou que les oiseaux migrateurs ne remontent vers le nord que lorsque le beau temps est revenu.

On peut aisément infirmer cet instinct des bulbes écailleux ou des hirondelles en rappelant de fréquentes exceptions aux prétendues règles et en faisant observer que, si les oiseaux migrateurs remontent vers le nord, c’est parce qu’ils trouvent sur leur route de retour un temps plus clément ; simple constatation de leur part, « observation » parfois effectuée par un élément éclaireur envoyé en avant pour juger de l’opportunité du voyage.

Combien de fois a-t-on vu les hirondelles revenir aux premiers beaux jours de mai, pour constater, huit jours plus tard, l’apparition de gelées tardives ?

Plus prudent dans ses conclusions, le météorologiste ne s’avise pas, du moins en l’état actuel de la science, de prévoir le temps plusieurs semaines à l’avance, et, même pour ce qui concerne le temps du lendemain, il utilise et étudie un certain nombre de données : les observations météorologiques.

Ces observations, qui parviennent dans les moindres délais de tous les points du globe, renseignent les services de prévision sur les divers éléments caractéristiques du temps : la pression et ses variations, la température, le vent, les nuages, les météores.

Grâce à ce réseau d’observations dont la densité est de l’ordre d’une station d’observation par 40.000 kilomètres carrés pour les terres et variable selon le trafic maritime pour les océans, le « prévisionniste » peut se représenter à tout moment l’état actuel de l’atmosphère et tirer des conclusions, grâce aux lois et règles établies, sur l’évolution des masses d’air.

De cette évolution dépend le temps qu’il fera le lendemain.

Mais, à côté de cette exploitation quotidienne, à l’usage de l’aviation, de l’agriculture, de l’industrie, des renseignements recueillis, des études de longue haleine permettent de tirer des conclusions plus générales sur la climatologie des territoires intéressés par les observations. Et les études, si elles concernent les variations générales de la pression, de la température, de la nébulosité ..., rendent aussi, indirectement, de signalés services à l’aviation, à l’industrie, à l’agriculture, grâce aux statistiques et aux études de toute nature auxquelles elles donnent lieu sur le temps et ses répercussions.

Presque tout ce qui se fait ou se décide sur le globe dépend donc plus ou moins du temps qu’il fait et du temps qu’il fera.

L’aviateur en tient compte pour établir son plan de vol et choisir sa route, l’agriculteur pour exécuter ses travaux, le producteur d’électricité pour prévoir sa consommation de charbon ; le chasseur, outre qu’il aime savoir le temps qu’il fera lors de sa partie de chasse, n’est pas indifférent aux influences des saisons sur les migrations du gibier. Une documentation relative aux influences météorologiques sur les principaux phénomènes de la vie végétale et animale est recueillie chaque année par l’O. N. M., mais elle est encore insuffisante, car trop peu d’observateurs dans les campagnes prennent part à ces observations spéciales.

Aussi les chasseurs qui désirent coopérer à ces observations seront-ils les bienvenus ; ils peuvent soit demander à l’O. N. M. les tableaux spéciaux pour la notation des phénomènes phénologiques (observation des plantes), soit remplir le questionnaire ci-dessous en ce qui concerne les remarques relatives à la répercussion du temps sur la vie des oiseaux migrateurs.

Nom de l’observateur :
Département :
Commune :
Lieu dit :
Observations sur les oiseaux :
Altitude :
Année :
Noms des espèces. Date d’arrivée ou de premier passage vers le nord. Date de départ. Divers : premier chant, nidification, etc.
Canard sauvage
Oie sauvage
Vanneau
Bécasse
Freux migrateur
Caille
Pigeon ramier
Grue cendrée
Cigogne blanche
Hirondelle
Martinet
...
Rossignol
Coucou
...
...
     

Cette documentation est à adresser en franchise postale à l’O. N. M., 196, rue de l’Université, Paris (VIIe), dans le courant du mois d’août, en ce qui concerne les questionnaires sur les oiseaux, et dans le courant du mois de décembre, en ce qui concerne les tableaux phénologiques.

Le directeur de la Météorologie nationale.

Le Chasseur Français N°609 Août 1946 Page 232