Les services de la Reconstruction ont étudié les problèmes
techniques relatifs à l’aménagement des bâtiments dans les cités dévastées, en
recherchant les solutions les plus économiquement réalisables, tout en offrant
aux occupants le maximum de confort.
La ville d’Orléans a le privilège de servir de champ
d’expérience avant la diffusion des principes reconnus les meilleurs et
susceptibles de convenir à l’ensemble des locaux sinistrés.
La présente étude expose, en ce qui concerne l’utilisation
du gaz, les directives adoptées pour l’aménagement des cuisines et des salles
de bains groupées à l’intérieur des immeubles urbains.
Il est reconnu que la cuisine est l’une des pièces les plus
fréquentées du logis, dans laquelle la ménagère procède à de nombreux travaux
qu’il faut faciliter en évitant les déplacements inutiles.
Pour équiper ces locaux, il a été convenu que l’installation
serait exécutée de façon définitive et comprendrait non seulement les
paillasses, égouttoirs et évier, mais que le mobilier et les appareils
« immeubles par destination » seraient compris dans la location.
Cette pièce comprend :
1° Un évier à deux compartiments, avec égouttoir et
paillasse, sous lequel sont aménagés trois placards servant respectivement de
débarras, garde-manger, lessiveuse, etc. ;
2° Une grande paillasse sans clôture inférieure pour
permettre une position assise en effectuant diverses manipulations ;
3° Une cuisinière à gaz, type spécial, permettant de
réaliser toute la gamme des préparations culinaires ; à la partie
inférieure, un petit réduit destiné au matériel de cuisine ;
4° Un placard bas à tiroir pouvant contenir les couverts et
le linge de cuisine ;
5° Un buffet divisé en six parties, dont deux pour
bouteilles, bassines, etc. ; au centre, sont disposés les ustensiles, les
denrées non périssables et un appareil frigorifique ; la partie supérieure
sera la réserve aux objets peu utilisés ;
6° Une hotte vitrée avec ventilateur pour éliminer les buées
et les produits de la combustion ;
7° Un chauffe-eau instantané placé sous la hotte et destiné
à alimenter l’évier.
La ventilation comporte deux dispositifs distincts :
l’un pour l’arrivée d’air frais, l’autre pour l’évacuation de l’air vicié et
des buées.
Le chauffage du local est assuré par un radiateur ou une
gaine de distribution d’air chaud.
Pour l’ensemble des canalisations d’eau qui
desservent la cuisine, la salle de bain, le w.-c., etc. les éléments sont mis
en place, au moment de la construction des planchers, par un simple travail de
montage et de raccordement entre ce local et la salle de bains.
Le « bloc-eau » comprend les branchements
d’alimentation et de vidange, ainsi que les robinets d’arrêt ; son
installation ne comporte pas de travaux de plomberie, mais simplement une mise
en place et le serrage des joints des appareils de cuisine et sanitaires.
La salle de bains étant contiguë à la cuisine, le
« bloc-eau » est placé entre les deux pièces. Son aménagement
comprend : une baignoire encastrée, un lavabo surmonté d’une petite
armoire ménagée dans la cloison ; la porte est garnie d’une glace, un
bidet situé à gauche du lavabo et un chauffe-bain, dont les produits de
combustion sont évacués par un conduit spécial.
L’aspect du local est net, confortable, sans canalisations
apparentes,
L’ensemble résulte des études effectuées, sous l’égide du
ministère de la Reconstruction, par M. Pol-Abraham, architecte en chef, les
entrepreneurs et techniciens constructeurs.
M. DELAFOSSE,
Architecte.
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