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Pour stimuler la ponte d’hiver

Le rôle des impondérables.

— Il s’agit des vitamines et des diastases rentrant dans la catégorie des fluides et des ferments énergétiques, qui jouent un rôle important sur la digestibilité et l’assimilabilité des aliments.

Chez les volailles notamment, qu’il s’agisse de poules ou de canes pondeuses, les vitamines et les diastases sont le meilleur stimulant des fonctions ovigènes, leur action s’exerçant d’une façon continue pendant toute la belle saison, grâce à l’appoint des plantes vertes, qu’elles soient pâturées ou distribuées en supplément dans les parquets.

Ces ressources naturelles suffisent généralement pour assurer le bon fonctionnement de la grappe ovarienne des pondeuses, sans que l’on soit obligé de vitaminer les rations.

Mais, pendant l’hiver, à l’époque où la végétation est complètement arrêtée, les volailles ne trouvent plus, sur leur parcours, les insectes ni le gazon détenteurs des principes radio-actifs capables de stimuler leur ponte. Aussi les poules font-elles la grève du ventre, que l’on attribue à tort à la température et au froid aux pattes.

Le meilleur moyen de combattre cette apathie serait de distribuer régulièrement des verdures hachées, principalement des feuilles de choux, qui sont extrêmement riches en principes énergétiques. À défaut, on introduira dans leur ration des aliments vitaminés artificiellement, de préférence des grains germés.

Un phénomène vital.

— La germination fait passer les grains inertes à la vie active ou embryonnaire, ce qui engendre des modifications chimiques dans la nature des aliments, par suite de l’attaque des diastases sur les substances de réserve (amidon, fécule, sucres, etc.).

En distribuant des grains germés aux animaux, quels qu’ils soient, ceux-ci se trouvent revigorés, en même temps que leur appétit augmente. C’est pour cela que les volailles voient leur ponte augmenter dans de grandes proportions, lorsqu’elles reçoivent du blé, de l’avoine, de l’orge, du maïs ou d’autres grains germés en fin de saison, et pendant tout l’hiver. Les poules et les poulettes pondent davantage que si elles étaient privées des principes vitaminés contenus dans les plantes en sève.

Les conditions à observer pour faire germer des graines sont au nombre de trois :

    1° la température, qui ne doit pas être inférieure à 15° ;
    2° la présence de l’oxygène dans l’air ambiant ;
    3° une hygrométrie convenable.

Les grains sont distribués aux animaux lorsque les gemmules (tigelles) ont atteint la longueur de 2 centimètres environ et qu’elles sont riches en chlorophylle, après avoir verdi à la lumière.

Si la germination est facile à réaliser pendant la belle saison, par pelletages et arrosages sur plancher, il n’est guère possible de réussir cette opération en plein cœur de l’hiver, si on ne dispose pas d’appareils spéciaux appelés germoirs.

Les germoirs pratiques.

— Les types courants de germoirs du commerce se composent d’une série de cylindres creux, en tôle galvanisée, percés d’un grand nombre de trous que l’on superpose sur un bâti, au-dessus d’une auge contenant de l’eau dégourdie.

C’est dans cette eau que l’on immerge chaque cylindre, à moitié rempli de grains, pendant quinze heures ; puis on le place tout en haut du bâti. Par la même occasion, on descend les autres cylindres d’un étage, en les faisant tourner d’un demi-tour.

L’humidification se fait de haut en bas, par égouttage, et l’on continue jusqu’à ce que le contenu du récipient inférieur soit bon à consommer.

Ces appareils en métal peuvent être remplacés par un germoir rustique, représenté ci-contre.

Il s’agit d’une armoire fermée sur toutes ses faces, mais dont la porte est vitrée pour laisser passer la lumière qui provoquera le verdissement du grain, lequel se trouve distribué dans des casiers superposés, formant tiroirs, et dont le fond est à claire-voie.

Avant de charger les tiroirs, on fait tremper le grain. Pour humidifier et réchauffer le milieu, on fait évaporer de l’eau sur un réchaud placé dans le bas de l’armoire.

Mondiage d’ARCHES.

Le Chasseur Français N°611 Décembre 1946 Page 355