Le pêcheur doit-il être porteur de sa carte ?

— Tel est le cas soumis dernièrement au tribunal correctionnel de Chambéry.

Le 14 juillet 1947, M. M ... pêchait à la ligne flottante à bord d’une barque amarrée à quelques mètres du rivage ; il faisait chaud, notre pêcheur s’était mis à l’aise, et sa veste était posée sur la rive. Passe un garde des Eaux et Forêts, qui exige la présentation de la carte. M. M ... regagne donc la berge et se met en devoir d’aller quérir sa veste, dans laquelle se trouve cette pièce d’identité, parfaitement en règle, du reste. Mais le garde, estimant que le pêcheur n’est pas en règle, puisque non détenteur de sa carte, lui dresse procès-verbal.

Le tribunal correctionnel de Chambéry, estimant qu’un délit de pêche n’est caractérisé qu’autant qu’il est commis dans une intention frauduleuse ; qu’en l’espèce M. M ..., sachant être en règle avec la loi, n’a pas commis l’infraction délictuelle, l’a purement et simplement relaxé.

Pour teinter les guts.

— Certains pêcheurs ont un faible pour les guts (ou autres) colorés ; ils estiment qu’il faut les harmoniser avec la teinte du fond. D’autres disent avec la couleur du ciel, parce que le poisson voit le crin en transparence ... C’est affaire de goût. Je pense, pour ma part, que le poisson s’en soucie comme d’une pomme, mais ça donne tellement confiance au pêcheur !

Si donc vous voulez colorer vos guts, évitez les produits chimiques qui en amoindrissent la résistance. Pour teinter en vert, utilisez du jus d’épinards très réduit ; pour en modifier le vert, s’il ne vous plaît pas, ajoutez-y un peu de bleu qui sert à bleuir le linge ; allez-y doucement, faites des essais sur de petits morceaux ; immergez dans un liquide chaud, ça prendra mieux, et laissez macérer au moins vingt-quatre heures. Pour teinter en alezan, utilisez l’extrait de café ; pour les racines azurées, le bleu cité tout à l’heure, mais pur. Pour obtenir des racines d’un gris de plomb, se servir d’encre de Chine étendue d’eau. Avec ça, vous aurez déjà une gamme de teintes capable de satisfaire les poissons les plus exigeants.

Un petit truc pour la pêche du chevesne à la mouche.

— Lancer deux fois la mouche en la retirant brusquement, puis une troisième fois sans la retirer, elle a plus de chances d’être prise.

Le Chasseur Français N°614 Juin 1947 Page 483