Quelques bonnes variétés de pois.
— Parmi les nombreuses variétés auxquelles le pois a
donné naissance, quatre sont particulièrement résistantes à la chaleur et à la
sécheresse, et peuvent être semées en cette saison en culture normale. La
première est surtout recommandable pour les régions fraîches où le printemps
est tardif, la seconde pour le Centre et le Nord ; les deux autres
peuvent, à la rigueur, être utilisées dans n’importe quelle région de France.
Ce sont les pois Gradus, Sénateur, Ridé de
Knight, Serpette d’Auvergne.
Le pois Gradus est précoce, de 60 à 80 centimètres
de hauteur ; les gousses, longues, contiennent des grains sucrés qui, à
maturité, se rident et blanchissent.
Le pois Sénateur est un pois mi-hâtif, de même taille
que le précédent ; les gousses sont longues d’une dizaine de
centimètres ; les grains qu’elles renferment sont très sucrés et ont la
particularité de rester verts à maturité.
Le pois Ridé de Knight est le plus tardif de
toutes les variétés de pois. Vigoureux, son développement est considérable, et
sa tige dépasse souvent 2 mètres. Les gousses sont presque toujours
réunies par deux. Les grains, d’excellente qualité, durcissent lentement :
à maturité, ils prennent une teinte blanchâtre et se rident au point d’être
presque plats.
Quant au pois Serpette d’Auvergne, il diffère du
précédent par sa taille moindre, qui ne dépasse pas 1m,30, et par
ses grains qui ne se rident pas et restent ronds à maturité.
Aux qualités qu’elles présentent, ces variétés ont, il est
vrai, l’inconvénient d’être à rames, mais, si l’on veut prolonger fort avant
dans l’été la récolte des pois, il faut bien se résigner à semer des variétés
susceptibles de résister aux aléas de la saison.
Comme dans la culture printanière, les semis seront
faits pendant la période estivale, en rayons écartés de 40 à 50 centimètres ;
les grains y seront répandus aux distances usuelles, mais on aura soin de les
|recouvrir un peu plus pour les préserver de la sécheresse.
Lorsque les plantes ont une quinzaine de centimètres, on
effectue un premier binage, puis on place ensuite les rames en les inclinant
soigneusement vers le centre de la planche, de façon que chacune s’appuie sur
celle d’en face. Quand les pois sont un peu plus faits, on procède au buttage.
Ce buttage et les binages qui peuvent suivre par la suite sont d’une grande
importance. C’est, en effet, par leur action que l’on ralentit le dessèchement
du sol, et, comme le pois est parmi les légumes les plus exposés à souffrir de
la sécheresse, les façons superficielles sont indispensables en été.
Les épinards d’été.
— La culture d’été de l’épinard fournit toujours de
très faibles rendements, et cela au moment où l’on apprécie tout
particulièrement cet aliment à la fois rafraîchissant et hygiénique.
Heureusement que certains légumes foliacés, qui, pour ce motif, sont appelés
épinards d’été, permettent d’obvier à cet inconvénient.
Parmi ceux-ci, l’arroche et la tétragone, encore appelée
épinard de la Nouvelle-Zélande, sont les plus appréciées. L’arroche est
peut-être le plus anciennement cultivé de tous les légumes herbacés. Il en
existait autrefois un grand nombre de variétés, mais l’introduction de
l’épinard leur a fait perdre beaucoup de leur réputation. Cependant, on cultive
encore fréquemment l’arroche blonde. On la sème en lignes espacées de 25
à 30 centimètres, comme s’il s’agissait de l’épinard ; mais, plus
résistante que ce dernier, elle n’exige pas d’arrosages fréquents, sauf en cas
d’extrême sécheresse. Prompte à se développer, l’arroche procure en plein été
de nombreuses feuilles larges et charnues, lorsqu’on prend soin de pincer
l’extrémité des tiges avant qu’elles ne donnent naissance à des inflorescences.
La tétragone est le véritable épinard d’été,
puisqu’elle pousse même en sol sec pendant les fortes chaleurs qui rendent
impossible la culture de l’épinard proprement dit.
Son aspect extérieur se rapproche beaucoup de ce dernier,
mais elle en diffère cependant par la disposition de ses feuilles, qui sont
étagées sur des tiges flexibles se couchant sur le sol.
Ses graines, aussi grosses qu’un gros pois, sont corniculées
et germent difficilement si l’on ne prend pas la précaution, avant de les
semer, de les faire tremper environ vingt-quatre heures dans l’eau. Pour
croître rapidement, la tétragone exige une chaleur constante. On ne sème en
pleine terre que fin mai-début juin dans le Centre et le Nord de la France, et
quinze à trois semaines plus tôt dans le Midi.
Le semis est fait en poquets espacés de 1m,20 en
tous sens. La récolte des feuilles commence généralement deux mois et demi plus
tard et fournit une pulpe à saveur plus douce que celle de l’épinard, qualité
pour les uns, défaut pour les autres, qui y mélangent alors son poids
d’oseille.
La patience, ou oseille-épinard, n’est, de nos
jours, que rarement cultivée. Sa disparition n’est peut-être pas une grande
perte. Pourtant, elle eut sa popularité et fut au nombre des « épinards
d’été » dont certains auteurs du moyen âge vantaient les qualités.
GOUMY.
|