Production du poil d’Angora.
— Je voudrais quitter le pays d’Ardenne, au climat
rude, pour installer dans le Midi ou en Algérie un clapier de lapins Angoras. Au
prix de 2.600 francs le kilogramme de poil, cet élevage doit me laisser
des bénéfices copieux. Qu’en pensez-vous ?
Je ne vois pas bien quel avantage vous trouverez à quitter
un pays où les cultures fourragères et autres sont moins aléatoires que dans
les régions chaudes et sèches du littoral méditerranéen, d’autant plus que les
Angoras sont acclimatés aux pays nordiques, et que la lumière vive nuit à la
finesse et à la croissance du poil, appelé soie.
Les soies blanches sont actuellement payées sur le pied de
2.600 francs le kilogramme par les filateurs, prix intéressant, mais non
excessif.
Quoi qu’il en soit, l’exploitation d’un clapier d’Angoras
restera rémunératrice, à condition d’effectuer en famille la totalité des
travaux nécessités par cet élevage, notamment les peignages bimensuels et les
plumages trimestriels, qui sont assez besogneux. En outre, il faut tenir compte
des dépenses supplémentaires de nourriture, les Angoras devant recevoir tous
les jours, en plus du foin, des racines et des fourrages verts, une petite
ration d’avoine ou de farineux. Aussi, pour réduire les dépenses, on
s’efforcera de produire une partie des denrées consommées (betteraves,
carottes, luzerne et autres légumineuses à distribuer en vert et en sec).
Afin de réduire la main-d’œuvre, les mâles seront castrés et
logés en commun dans des réduits spacieux, munis de râteliers et de mangeoires
fixes, le tout maintenu en parfait état de propreté, de même que les cases des
mères, en observant partout une température constante et en évitant la
surchauffe et l’excès de luminosité.
Superfétation.
— Une lapine, séparée tardivement de ses frères, a
mis bas, quelques jours après son isolement, six lapereaux que je trouvai morts
sur la litière. Trois jours après cet avortement, ladite lapine présentait les
signes précurseurs d’une nouvelle parturition (épilage, agitation), puis elle
donna naissance à six nouveaux lapereaux bien conformés qui vécurent et
prospérèrent par la suite ...
Ce fait n’est pas unique : il m’avait déjà été signalé
par M. Laserre, un autre abonné du Chasseur Français ; plus
récemment encore, par un autre correspondant et je l’ai constaté moi-même une
fois dans mon propre clapier.
Il paraît que ce cas de double fécondation est assez
fréquent chez les lapines. Le plus souvent, il passe inaperçu, parce que les
fœtus de la deuxième génération se trouvent retardés dans leur développement et
rejetés à l’état embryonnaire.
Cependant il peut arriver, avec des lapines vigoureuses et
abondamment nourries, que la deuxième portée se développe également et qu’elle
soit simplement retardée, de sorte que l’on constate une deuxième parturition
qui se produit au bout d’un temps variable.
Ce phénomène de gestation double, qui affecte toutes les
femelles mammifères, a été expliqué de différentes manières ; la plus
plausible paraît être la suivante : de par la position anatomique des deux
cornes de la matrice, lesquelles s’ouvrent isolément au fond du vagin et
constituent en réalité deux matrices distinctes, celles-ci peuvent être
fécondées successivement, conséquence de plusieurs coïts effectués par
plusieurs mâles.
Le plus sûr moyen d’éviter les gestations doubles, c’est de
ne jamais laisser les jeunes femelles avec leurs frères. On devra donc toujours
séparer les sexes avant que les instincts génésiques ne se manifestent.
La poule Bourbonnaise.
— Quels sont les caractères de la
Bourbonnaise ? Est-ce une poule à trois fins ?
La Bourbonnaise est une excellente volaille de ferme,
élégante et sans lourdeur, au plumage blanc, orné de plumes noires au camail,
avec des plumes de vol mi-noires et des faucilles noires bordées d’un filet
blanc.
Cette race, très répandue dans le Centre de la France,
s’accommode assez bien de la vie en parquet, tout en préférant les libres
parcours. C’est à la fois une bonne pondeuse et une bonne couveuse, qui prend
soin de sa progéniture. Ses poulets ont une chair savoureuse et fine. Le poids
des coqs est de 3kg,500 environ et celui des poules de 2kg,500.
Bien nourrie et réformée à trois ans, la poule pond couramment 150 œufs du
poids moyen de 60 grammes, à coquille légèrement rosée, presque blanche.
En croisant la Bourbonnaise, qui est herminée, avec un coq
Orpington fauve ou un coq Plymouth-Rock fauve, on reconnaît les sexes à la
naissance : le plumage des coquelets ressemble à celui de la mère, et
celui des poulettes est fauve comme le père. Cette particularité permet
d’éliminer les mâles pour les élever en batterie. Ainsi on peut gagner 500 grammes
de poids sur les femelles, après un séjour de dix semaines dans les casiers.
Mondiage d’ARCHES.
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