Chaque année toujours plus nombreux, des jeunes gens
viennent s’inscrire à l’examen d’entrée des écoles d’apprentissage des
différentes usines aéronautiques.
Titulaires du certificat d’études, anciens élèves des cours
complémentaires, et des 5e et 4e des lycées, de milieux
sociaux très divers, ils constituent par cela même un recrutement remarquable.
Soumis aux examens d’orientation psychotechnique et aux
examens médicaux d’entrée, objet de la sollicitude des services sociaux et
médicaux et des responsables des comités d’entreprise, ils sont spécialisés,
après une année d’orientation, dans l’un des métiers de base de
l’industrie : ajustage, tournage, fraisage, chaudronnerie, modelage, etc.,
d’importance variable suivant la nature du travail de l’usine. Ils ont à
effectuer ensuite deux années d’études où ils reçoivent une formation technique
très poussée et une instruction générale : français, mathématiques,
dessin, législation, complétées par une éducation physique sérieuse, qui
permettent à la majeure partie d’entre eux d’être reçus au C. A. P.
de leur métier.
Liés à leur entreprise par un contrat d’apprentissage de
trois ans, ils bénéficient des salaires légaux d’apprentis. Leur formation
terminée, liberté leur est donnée de travailler à l’usine qui les a formés ou
dans tout autre établissement. Mais l’on constate que, tôt ou tard, soit
directement, à la sortie de l’école, soit après quelques stages divers
ailleurs, ils rejoignent leur usine d’origine.
Leur nombre par rapport aux effectifs de l’usine, imposé par
la loi de 1939, a été porté à 9 p. 100 des effectifs des professionnels.
Cet effort considérable place l’industrie aéronautique à
l’avant-garde de la formation professionnelle en France et, là encore, les
sociétés nationales, de par l’importance de leurs écoles, de par l’intérêt
qu’elles attachent à leur fonctionnement et au choix de leur personnel, sont à
la proue de l’industrie aéronautique.
Nombre d’apprentis.
— Sociétés nationales : 1.865 ; sociétés
privées : 1.026.
En dehors des sociétés civiles dont le recrutement est
local, et des écoles attachées aux usines avec le régime d’externat, les
ateliers industriels de l’air et arsenaux effectuent un recrutement sur
concours national pour leurs écoles d’apprentissage à régime d’internat et entretien
gratuit.
Mais là ne s’arrête pas l’effort de notre industrie. Sous
l’impulsion du ministre de l’Armement, avec l’aide enthousiaste des comités
mixtes et des comités d’entreprise, des cours de perfectionnement accéléré et
des cours de promotion ouvrière sont donnés dans chaque usine, soit à des
jeunes gens qui n’ont pu bénéficier des avantages de l’école, soit à des
anciens élèves et jeunes ouvriers désireux de se perfectionner. L’émulation est
grande entre les usines, où les techniciens sont chargés des cours.
Enfin, une école d’apprentissage et de formation de
techniciens d’un type nouveau, spéciale à l’Afrique du Nord, recevant chaque
année 150 élèves, à recrutement national, a été créée à Alger, en 1944.
Construite dans un cadre admirable, une propriété de 80 hectares, avec
régime d’internat, elle doit instruire le personnel, ouvriers qualifiés et
techniciens, de notre industrie nord-africaine. Là encore, la hardiesse de sa
réalisation, l’importance de ses effectifs la placent au premier rang des réalisations
nord-africaines.
En France, deux écoles techniques, à Ville-d’Avray et à
Toulouse, ont ouvert, cette année, leurs portes aux 110 meilleurs élèves
de première année des écoles d’apprentissage de l’aéronautique, complétant
d’une façon harmonieuse leur formation professionnelle.
Un organisme de liaison et de coordination :
l’établissement professionnel de l’Aéronautique, à direction paritaire :
Armement, Éducation, Travail et C. G. T., apporte les directives
générales et coordonne les efforts de tous.
Armand AVRONSART.
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