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Jeunesse et aviation

Les modèles réduits

L’intérêt qui s’attache à la construction des modèles réduits d’avions et de planeurs est devenu tel, en ces dernières années, qu’il n’y a pas d’endroit reculé, en France ou dans le monde entier, où la jeunesse ne s’y adonne.

Toutefois, nombre de groupes de jeunes, soit scolaires, soit indépendants, s’ignorent souvent mutuellement et ne sont pas connus de jeunes amateurs, quelquefois tout voisins.

On a beau multiplier les expositions, les compétitions, le problème de l’initiation des débutants, surtout des isolés, est toujours d’actualité, et pour cause. Il suit le progrès, et les perfectionnements techniques paraissent être du seul domaine d’initiés alors qu’ils doivent être divulgués aussi largement que possible.

Rien n’est plus simple que de réaliser ces superbes maquettes volantes de planeurs, qu’on voit évoluer avec grâce dans les meetings — et disparaître quelquefois au loin, au grand désespoir du constructeur, car maintenant « perdre un appareil par disparition en l’air » n’est plus un succès ni une gloire, mais ... une perte sèche. (On se préoccupe surtout maintenant de trouver des astuces pour les « déthermaliser », c’est-à-dire leur permettre d’atterrir au bout d’un certains laps de temps, réglé par une minuterie par exemple, actionnant les empennages.)

Pour réaliser ces appareils réduits, il ne faut que peu d’outillage. Une lame de rasoir ou un canif très aiguisé pour découper planchettes et lattes, lesquelles sont très fines et en bois tendre, se travaillent facilement ; un tube de colle cellulosique, et ... en avant ; avec les matériaux bien entendu : lattes de balsa ou de peuplier, planchettes, papier du Japon.

Les débutants commencent par des appareils simples, mais non pour cela rudimentaires, témoin le planeur à fuselage « semi-banjo », que nous présentons ci-contre, et qui a été entièrement étudié, tracé et construit par le jeune Billard, âgé de treize ans, du lycée Condorcet.

Comme on le voit, les couples sont tracés à l’aide d’arcs de cercle, et montés sur des longerons découpés dans des planchettes de balsa de deux millimètres d’épaisseur. (On dit d’ailleurs couramment du vingt dixièmes pour désigner de petites épaisseurs.)

L’aile sera montée dans un bloc modelé encastré dans la partie centrale du fuselage, pour pouvoir se détacher facilement après le léger choc de l’atterrissage, la fixation est assurée simplement à l’aide d’élastiques. Les nervures d’ailes sont découpées soit dans des planchettes de balsa (bois extra léger dont la densité est analogue à celle du liège), soit dans des planchettes de peuplier. Ce découpage s’effectue à l’aide d’une lame de rasoir enserrée dans une monture, fournie par les vendeurs d’articles pour modèles réduits.

On voit, sur le détail de montage d’aile, comment celle-ci est assemblée sur le plan à l’aide d’épingles. Tous les éléments sont collés par une goutte de colle cellulosique, sorte de collodion que l’on peut d’ailleurs préparer soi-même.

On remarquera comment le « bord d’attaque » est encastré en losange dans le bec de nervure, et comme le « bord de fuite » est monté « à mi-bois », dans la latte arrière, échancrée en partie pour tenir la queue de nervure.

G. SABLIER,

Ingénieur T. P. F.

Le Chasseur Français N°615 Août 1947 Page 536