Des œufs en toute saison.
— Vous vous plaignez, Madame, de l’irrégularité de la
ponte de vos poules, lesquelles font la grève du ventre, plus particulièrement
à partir d’octobre jusqu’en février, c’est-à-dire pendant quatre longs mois, à
l’époque où les œufs sont rares et chers. Vous seriez heureuse de pouvoir y
remédier.
Rien de plus facile. Arrangez-vous de manière à avoir, dans
votre basse-cour, un nombre égal de poulettes et de poules entrant dans leur
deuxième année, en faisant passer invariablement par la casserole, avant la
mue, toutes celles qui ont terminé leur deuxième ponte. Cette réforme
bisannuelle vous procurera des volailles à la chair tendre et savoureuse,
pouvant être accommodées, même en rôti, comme des poulets.
En faisant incuber en mars et avril, soyez persuadée que vos
poulettes de remplacement pondront, lorsque les poules de vos deux promotions
auront cessé de fréquenter les pondoirs, en septembre, au plus tard en octobre,
suivant qu’elles seront plus ou moins précoces et qu’elles auront été mieux
nourries. Ainsi, vous serez certaine de récolter des œufs frais pendant la
période creuse qui va de septembre à février, et votre approvisionnement sera
assuré en toute saison.
Par la suite, quand vos poulettes commenceront à se
fatiguer, les poules de deux ans entreprendront leur grande ponte et resteront
en forme, même pendant la période des chaleurs, si vous les soignez en
conséquence. Mais n’oubliez pas le dicton imagé : « Les poules
pondent par le bec. » Donnez-leur donc une ration équilibrée en tous les
principes, sans oublier les diastases et les vitamines existant dans toutes les
plantes vertes, non soumises à la cuisson. Enfin procurez-leur le maximum de
confort qui leur assurera un air pur, dans un milieu tempéré où vos volailles ne
seront pas incommodées par le froid, les courants d’air, ni par la chaleur.
Frigidité des lapines.
— Vos lapines refusent obstinément le mâle et vous
n’arrivez pas à les faire féconder, malgré de nombreuses présentations.
Le cas est assez fréquent, surtout chez les races géantes.
On attribue cette frigidité à différentes causes.
Normalement, chez les lapines, les chaleurs se manifestent
tous les quinze à dix-huit jours. Elles sont caractérisées par de l’inquiétude,
une perte partielle de l’appétit, une légère tuméfaction de la vulve. Les
rapprochements effectués à ce moment sont presque toujours féconds, à
condition :
1° De ne pas laisser passer un trop grand nombre de chaleurs
sans les satisfaire, qu’il s’agisse de jeunes lapines pubertes, ou de mères ayant
déjà procréé, les instincts génésiques tendant à s’atténuer et disparaissant
même à la longue, lorsque les bêtes prennent de l’embonpoint.
2° De ne pas faire de distribution trop copieuse d’avoine ou
d’autres aliments concentrés, dont l’action surexcitante sur les organes
génitaux rend finalement les femelles réfractaires à la copulation.
3° De ne pas oublier de donner aux lapines portières des
fourrages verts en toute saison, lesquels contiennent les vitamines E,
capables de combattre la stérilité (herbes diverses, choux, fanes, racines et
tubercules crus).
Les pattes galeuses.
— Les volailles dont les pattes sont excoriées et
rendues difformes sont tourmentées sans répit par une légion d’acares qui
grouillent sous les croûtes. Non seulement elles voient leur ponte diminuer,
mais elles transmettent à leurs voisines et à leur descendance cette gale sarcoptique
qui les déprécie de leur vivant, et même après leur mort. Cette affection
parasitaire sévit sur tous les gallinacés (poules, dindons, faisans, pintades).
Pour guérir la gale aux pattes, on a recommandé une foule de
remèdes, notamment les onctions de pétrole, qui ne sont pas sans danger. Voici
un moyen simple qui m’a très bien réussi :
Pétrir intimement, en parties égales, du saindoux avec de la
fleur de soufre. Faire deux applications sur les pattes, avec une brosse dure,
à huit jours d’intervalle. Tous les acares sont détruits et les tarses
redeviennent lisses et brillants.
Le son dans l’alimentation des volailles.
— Les résidus des meuneries, provenant de la mouture du
blé et du blutage des farines, comprennent les remoulages, les recoupettes et
les sons proprement dits (petits, moyens et gros), doivent retenir l’attention
des aviculteurs, qui ont intérêt à les incorporer dans les pâtées de leurs
volailles.
Sans doute, ces sons ont une teneur assez élevée en ligneux
ou cellulose, 7 à 8 p. 100, mais, étant donnée la puissance digestive des
poules, des canards, etc., ce qui n’est pas assimilé rafraîchit les volailles
et maintient leur intestin libre.
D’autre part, les sons contiennent une forte proportion de
matières azotées (17 à 18 p. 100), de matières grasses (4 p. 100
environ) et d’amidon (50 p. 100). Leur valeur nutritive se rapproche donc
sensiblement de celle du froment. Mais c’est surtout du fait de leur richesse
en matières minérales (5 à 6 p. 100) que les sons agissent efficacement
sur les fonctions digestives. Si on ajoute à cela que, du fait de sa saveur et
de son goût agréables, le son stimule l’appétence des aliments auxquels on l’associe,
on comprend que l’on ne saurait trop en recommander l’emploi dans le
rationnement des gallinacés. On peut sans risque l’incorporer dans les pâtées
de ponte et d’engraissement pour un tiers du poids de la matière sèche,
d’autant plus que ce résidu est assez économique.
Pigeons et pigeonneaux.
— Les pigeons destinés à la production des pigeonneaux
de consommation ne peuvent être d’un bon rapport que si vous adoptez une race
prolifique, dans le genre des moyens mondains, des cauchois, des montaubans et
surtout des carneaux. Ces derniers fournissent couramment 8 à 10 paires de
pigeonneaux dans la même année, à condition d’être rationnellement et
copieusement nourris, de manière qu’ils puissent alimenter leur progéniture et
préparer sans interruption de nouvelles incubations.
L’habitude de donner aux pigeons une nourriture peu variée,
à base de céréales (blé, avoine, orge ou maïs), est défectueuse, parce que ces
grains ne contiennent pas suffisamment de protéine pour suffire aux besoins
d’une ponte intensive. Il est absolument nécessaire de distribuer une
nourriture mixte, moitié céréales et moitié légumineuses, ces dernières
contenant les matières azotées nécessaires à la ponte des œufs et à
l’accroissement des pigeonneaux.
Un mélange par quart de petit blé ou d’avoine, d’orge ou de
maïs, de vesce ou de pois bisaille, de féveroles ou de lentilles, donnera
toujours de bons résultats. La dose moyenne de grains mélangés est de 140 grammes
par couple de reproducteurs. En outre, on fera bien de confectionner du pain
minéral en gâchant ensemble : os calcinés moulus, quatre parties ;
coquilles d’huîtres écrasées, deux parties ; sel de cuisine, une
partie ; charbon de bois pilé, une partie ; plâtre, une partie.
Mondiage d’ARCHES.
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