Qu’y a-t-il au dedans du globe terrestre ?
— L’observation directe ici n’est pas possible,
puisqu’on n’a pas creusé à plus de 1.800 mètres. Mais les physiciens ont
déterminé la densité moyenne de la terre, qui est de 5,5. Or, la densité
moyenne des roches qui constituent l’écorce terrestre est de 2,5. Il s’ensuit
qu’on doit considérer le globe comme formé d’une masse métallique de densité à
peu près égale à celle du fer, entourée par une croûte de scories.
Les bolides ou météorites, qui sont les « étoiles filantes »,
lorsqu’elles tombent sur notre sol, ont même composition. Ce sont, le plus
souvent, des métaux, et surtout du fer qui les constituent.
Si la température augmente progressivement au sein de la
terre, il est non moins évident que cette masse métallique est à l’état solide
dans sa presque totalité, sans quoi l’attraction de la lune y produirait des
marées formidables qui disloqueraient constamment l’écorce terrestre.
Mais les volcans et leurs éruptions nous montrent qu’une
partie de cette masse est en fusion.
Les laves sont semblables à cette masse fondue qui est à la
surface de la fonte dans les hauts fourneaux et appelée
« laitier » ; en se refroidissant, elles forment les scories.
Le globe entier nous apparaît donc comme une masse
métallique entourée d’une mince couche fondue surmontée de scories refroidies,
qui constitue la croûte terrestre. Cette écorce, sous l’effet de la pesanteur,
s’effondre en certains points, provoquant des tremblements de terre.
Et c’est sur cette croûte instable que nous vivons !
De plus, cette masse est soumise aux mouvements de rotation
et de translation. La Terre, en tournant sur elle-même, déplace chaque point de
l’équateur de 465 mètres par seconde ; mais la terre tourne aussi
autour du soleil, et ce mouvement est beaucoup plus rapide. Ici, la terre
« fait du 106.000 kilomètres à l’heure ».
Voulez-vous une comparaison avec nos moyens de locomotion
les plus rapides ?
L’avion britannique « Gloster Meteor IV » vient de
battre le record du monde, en franchissant les 800 kilomètres qui séparent
Bruxelles de Copenhague à la vitesse moyenne de 1.008 kilomètres à
l’heure, c’est-à-dire à une vitesse 100 fois moindre que celle de la
terre.
Fibres textiles.
— Les fibres animales, laine et soie, sont
infroissables, tandis que les autres, coton, lin, rayonne, sont au contraire
très froissables. Ce défaut a pour cause le gonflement par absorption d’eau.
Y a-t-il un remède à cet inconvénient ? On applique sur
les fibres végétales des résines synthétiques qui adhèrent et constituent
l’apprêt. Si bien que ces tissus peuvent ensuite résister au lavage.
La verrerie, industrie scientifique, a réussi à nous donner
une nouvelle fibre, en travaillant le verre par étirage.
Et cette fibre est plus souple, plus flexible, plus
résistante que les fibres animales ou végétales, à la condition cependant
d’être très ténue.
La fibre de verre doit, en effet, descendre à quelques
millimicrons, c’est-à-dire à quelques milliardièmes de mètre.
Alors on peut la filer, obtenir des tissus inaltérables, incombustibles
et, comme je le disais plus haut, très résistants.
Ces tissus prennent aussi la teinture.
Chimie et botanique.
— Dans l’art de guérir, les préférences vont
aujourd’hui aux produits chimiques. Les extraits remplacent les plantes. Sans
doute est-on allé trop loin autrefois. Si une trop grande crédulité, quelques
superstitions même, font sourire, il est indéniable que certains végétaux ont
des propriétés spécifiques réelles. Il s’agit de distinguer entre ceux à
principes actifs et ceux à valeur curative à peu près nulle.
Chimie et botanique ont un domaine commun. Ce sont des
sciences sœurs ; ne les traitons pas en ennemies. Mais, ici comme en toute
chose, la vertu réside dans une juste mesure.
On sait que la botanique réunit sous le nom de familles les
plantes ayant en commun un certain nombre de caractères assez importants.
Commençons par l’examen de quelques types de la famille des
Renonculacées.
La plupart de ces plantes sont vénéneuses, mais les
alcaloïdes qu’elles renferment peuvent servir de remèdes.
L’Aconit Napel renferme l’aconitine extrêmement toxique,
employée à dose très minime dans certaines maladies de cœur.
Les Hellébores renferment un poison très violent, elléborine
(glucoside), qui détermine la mort par arrêt du cœur.
Les feuilles de Clématites, frottées contre la peau, causent
une forte inflammation. De là le nom « d’herbe aux gueux » donné au Clematis
vitalba à cause de l’usage qu’en faisaient autrefois certains mendiants
pour entretenir les plaies destinées à apitoyer les passants.
Les Renonculacées envahissent les prairies humides. La
plupart ont un suc acre et vénéneux. Les animaux les reconnaissent bien ;
mais, à l’état sec, dans le foin, elles peuvent être ingérées par les bestiaux.
Terminons en disant qu’un certain nombre de Renonculacées
sont cultivées comme plantes d’ornement : les Anémones, les Hellébores ou
Roses de Noël, les Pivoines, les Clématites à grandes fleurs, dont on se sert
pour couvrir les tonnelles, etc. ...
A. J.
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